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3,37

sur 2293 notes

Sur Tintin énormément de choses ont été dites (beaucoup de bêtises aussi).
Simplement je dirai qu'il faut voir Tintin comme l'Oeuvre d'Hergé et le jugé dans sa globalité.
En effet ces aventures ont traversé le XXème siècle (sur 50 ans).
Raciste, anti-écolo, misogyne et j'en passe tels sont les qualificatifs que l'on a attribués à Hergé et en particulier pour Tintin au Congo.
On « juge » Hergé selon des critères « modernes », mais que cela nous plaise ou non, ce que l'on voie dans Tintin au Congo correspondait, dans les années 30 » à la vision de l'Afrique qu'en avait l'écrasante majorité de la population, tout ceci à bien évidemment changer fort heureusement.
Cela dit cet album n'est pas mon préféré le meilleur arrive...Tintin va évoluer dans le siècle comme la société.
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Sans doute ma première vraie lecture, quelque part au-dessus du continent africain entre Bobo-Dioulasso (Burkina) et Mopti (Mali), lors d'un voyage de retour en France. J'ai six ans et, pour m'occuper dans l'avion (un DC3 avec quelques heures de vol, comme on dit) ou m'empêcher de me demander pourquoi la carlingue vibre tellement et ce qui se passerait si un des deux moteurs venait à s'arrêter, ma mère m'a offert mon premier Tintin, pendant que mon père court encore la savane dans quelque mission dont nous ignorons tout.
Et je découvre Tintin, bien sûr, mais aussi et surtout Milou car, si l'on prend bien la peine de relire l'album comme je viens de le faire, le héros de Tintin au Congo, c'est Milou. Echappant à la psittacose, au bistouri d'un médecin, au gourdin d'un malfrat, aux dents d'un requin, à celles d'un crocodile, à la noyade, kidnappé par un singe, avalé par un boa, il réussit à mettre en fuite un lion et à sauver de la noyade son maître et ami, Tintin.
Et puis, il est amusant de noter que le malfrat de l'histoire, celui qui poursuit Tintin et Milou dans leur périple africain est, pour peu qu'il soit coiffé d'un casque colonial, la préfiguration graphique à peu près conforme de ce que sera un des personnages les plus fameux de la saga, j'ai nommé le capitaine Haddock. Ouvrez l'album, allez de la page 42 à la page 47, et vous en conviendrez.
Oh oui, aujourd'hui, je trouve que Tintin a la gâchette facile, je n'aime pas le voir tirer sur mon animal fétiche, l'éléphant, je n'apprécie pas ses tirs répétitifs sur des gazelles ou le voir endosser la peau d'une girafe pour approcher ses congénères. Je trouve que ses Africains sont très stéréotypés, limités à des rôles de figurants gentils mais un peu demeurés, même si le personnage du chef de la tribu rivale me fait irrésistiblement penser à Mobutu ou à Idi Amin Dada. Mais je note que les vrais « méchants » de l'histoire ont la peau claire, commandités qu'ils sont par la pègre de Chicago, ce qui nous amènera très bientôt en Amérique. J'avoue que la relecture politique d'aujourd'hui me semble hors de propos concernant une oeuvre, conçue il y a soixante-dix ans, qui, que cela plaise ou non, aura marqué non seulement le vingtième siècle mais aussi l'histoire de la bande dessinée. Elle aura bercé mes années d'enfance, constituant, à chaque nouvelle parution, un objet de désir longtemps attendu et un délicieux moment d'évasion.
Je referme l'album, je dis adieu à la chaleur infernale et aux mouches envahissantes de l'escale de Mopti. Mais, avant de ranger Tintin au Congo dans la bibliothèque, je contemple encore une fois sa couverture, magnifique et intemporelle invitation au voyage, ciel bleu, terre de savane plus verte que dans la réalité, nos petits héros installés dans la voiture progressant paisiblement sous le regard d'un des plus gracieux symboles de l'Afrique, la girafe. Ce n'est pas le meilleur Tintin, mais ce fut mon premier, il est donc inoubliable. Pour quelques minutes, j'ai encore six ans, toutes mes envies de voyages lointains et toutes mes illusions.
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C'est une de mes premières lectures, si pas la première, vers l'âge de 6-7 ans.
Je me rappelle avoir été accompagnée par ma maman dans cette lecture.
C'était bien nécessaire pour discerner l'ordre dans lequel il faut lire les différentes images. J'ai dû également apprendre que les phylactères renvoyaient tantôt à des paroles, tantôt à des pensées. Lisant à voix haute, j'ai appris qu'il y avait des onomatopées. Dans le même temps, j'ai enrichi mon vocabulaire.
Je revois encore l'image de Tintin sur le quai de la gare, très entouré de journalistes qui veulent obtenir son reportage pour le voyage qu'il va entreprendre, qui parle à son chien. J'ai vraiment dû m'accrocher vu le temps qu'il m'a fallu pour comprendre cette première planche de l'album.
Un merveilleux souvenir, pour lequel je ne peux donner de note
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Je voulais le lire pour comprendre ces discutions d'amis sur les propos racistes dans la BD.
Cette BD a été réalisée dans un but publicitaire "faire connaitre aux jeunes enfants belges le Congo Belge, et leur donner envie d'y aller". L'histoire est moins une enquête policière qu'une étude des différentes façons de vivre d'un blanc chez les africains.
Hergé dit lui même en 1931, qu'il vivait dans un milieu de préjugés. Il dira :
(Je ne connaissais de ce pays que ce que les gens en racontaient à l'époque : "Les nègres sont de grands enfants, heureusement que nous sommes là !", etc. Et je les ai dessinés, ces Africains, d'après ces critères-là, dans le pur esprit paternaliste qui était celui de l'époque en Belgique".)
Il s'est alors inspiré dans un musée.
Même Jules Ferry, trouvait qu'il fallait "Eclairer ces populations qui vivent dans l'obscurité", en réalisant l'enseignement de la langue française, en introduisant les entreprises, les voies de communications. Même si le colonisateur est esclavagiste, dur et sans concession, tous les peuples européens voient en ces colonies une manne de bras très bon marché sur des territoires de diamants, caoutchouc, et autres.
Les propos sont effectivement époustouflants : Tintin, le blanc arrive en Afrique pour chasser, tuer du lion, 15 gazelles en croyant en tuer une, un singe, un rhinocéros à la dynamique. Il ordonne au jeune homme noir qui est docile et même mis sous un air benêt. Tintin fait dérailler leur vieille locomotive, se moque d'eux pour la vétusté de leur moyen de locomotion, et est le sauveur qui va remettre sur roues leur train. Il les insulte pour leur apathie, fainéantise.
Il considère les noirs pour des idiots, des incultes que le blanc est le seul capable d'éduquer, le seul capable de sauver un homme de la maladie, de les sauver des animaux sauvages de leur région, de la mauvaise organisation de travail. le bon blanc sait faire la justice quand deux d'entres eux se disputent, sait retransmettre la vie dans un film.
1930, c'est l'époque de mes grands parents. Ils ont connu ces idées de colonialisme et ont certainement eu du mal à libérer leur esprit de ces préjugés et stéréotypes.
Je comprends mieux les procès et les envies d'africains de retirer cet album de la circulation.
Mais est-ce qu'il ne faut pas justement montrer à quel point le blanc était esclavagiste ?
Cette époque doit être révolue dans tous les esprits.

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Dans l'absolu j'aurais plutôt mis trois étoiles pour la qualité intrinsèque de cet album, qui n'est pas le meilleur pour son scénario (je ne m'en souviens guère), mais j'en ai finalement mis quatre par pur esprit de contradiction et par réaction aux excès auxquels nous mènent la censure inhérente au "politiquement correct" qui nous étouffe littéralement de nos jours...
D'aucuns, et parfois non des moindres, ont ainsi voulu faire retirer cet album des bibliothèques voire même des ventes pour son racisme et son colonialisme. Alors de deux choses l'une soit les gens d'aujourd'hui sont des imbécile "endoctrinables" par un album de BD dont la conception remonte aux années 30 et appartenant à une série qui n'a jamais été considérée comme orientée politiquement, soit on conserve précieusement cet album ET on le fait lire aux enfants d'une part parce que c'est un bon album de BD (pas le meilleur des Tintin mais tout de même) et, d'autre part et surtout - parce que cet opus reflète quelque part la vision dominante de l'époque sur ce qu'on appelait les "colonies" (le Congo étant alors une colonie belge et la seule d'ailleurs). Cet album-ci je dois l'avoir lu vers 5-6 ans soit vers la fin des années 60. Ma connaissance du monde n'était pas alors très étendue (à tout le moins) et je ne disposais pas d'une famille cultivée avec laquelle en parler ensuite. Néanmoins jamais je n'ai pris cet album pour "argent comptant" et considéré les noirs comme y étant dépeints de manière réaliste. Ce n'était pas quelque chose que je me formulais très clairement mais le trait était tellement "gros" que même pour une gamine de 5-6 ans c'était manifeste. Par la suite je me souviens que quelques fois au cours de ma scolarité, spécialement lorsque l'histoire plus récente de la Belgique fut abordée, cet album fut évoqué en classe en tant que constituant une illustration de la vision paternaliste très prégnante durant l'époque coloniale et les années 30, au cours desquelles cet album fut conçu et publié, en faisaient incontestablement partie. En fait, en y repensant, cet album fut un outil pédagogique extraordinaire car en guise de démonstration de ce qu'était l'esprit colonial cet album en expliquait bien davantage qu'une flopée d'exposés et études bien barbants pour des enfants... Ceux qui aujourd'hui entendent censurer cet album feraient mieux d'éviter la bêtise qui consiste à envisager l'histoire avec leur yeux d'aujourd'hui. Nos parents et grands-parents n'étaient pas davantage des barbares que les gens d'aujourd'hui. Ils évoluaient dans un contexte historique qui, bien entendu, façonnait leur pensée. Il est bon et il est sain de faire la critique de l'époque coloniale européenne mais pour en faire une critique utile - qui nous évitera autant que faire se peut de retomber dans les mêmes travers - encore faut-il s'attacher à comprendre cette époque. Cet album justement y contribue. Pour la plupart des gens du peuple dans les années trente, qui ne disposaient pas d'internet et n'avaient guère les moyens de voyager, les noirs ou peuples colonisés étaient présentés comme des plus ou moins "gentils sauvages" qu'il fallait civiliser ainsi qu'on éduque des enfants. Cette présentation rendait le colonialisme "acceptable" pour le plus grand nombre et ce pour le plus grand profit des quelques grands industriels qui ont profité du système de quasi esclavage qui en a résulté. Les choses ont-elles d'ailleurs tellement changé aujourd'hui si l'on considère la logique d'hyper-capitalisme actuellement dominante et qui contient en elle une autre forme larvée d'esclavagisme ? Bref lisez cet album, en y mettant votre grain de sel bien sûr...
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Tintin au Congo reste un véritable reportage sur une époque ancienne et disparue, avec beaucoup de maladresse et de naïveté c'est certain, en particulier pour notre regard d'aujourd'hui.
Cet album n'est pas colonialiste ni raciste ni paternaliste et n'en fais pas l'apologie non plus. En revanche il montre le monde occidental des années 1920 qui est précisément colonialiste raciste et paternaliste. Hergé est alors un jeune homme de 18 ans qui travaille au service des abonnements pour le grand quotidien catholique belge le XXé Siècle, dirigé par le père Wallez. Ce dernier décide de créer un supplément destiné à la jeunesse- le Petit Vingtième - porté par les tous nouveaux dessins de Hergé et son héros tout neuf et balbutiant: Tintin !
L'aventure reste hallucinante: massacre animalier, mépris des autochtones, langage « petit négre » -comme il était dit à l'époque- avilissant, colonialisme honteux etc…
Tintin pourtant demeure ce jeune héros au visage rond -comme dans les décors où le visage est évidé pour y placer le sien- défenseur de la veuve et l'orphelin quelque soit la couleur de peau - voir Zorino dans le Temple du Soleil-
Et puis dans Tintin au Congo, les deux grands méchants bien punis à la fin comme c'est l'usage sont le vilain sorcier Noir et l'affreux passager clandestin Blanc, tous les deux liés dans leur complicité malfaisante !
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Certains l'ont accusé de racisme, moi, je l'ai lu bien jeune, il m'a amusée avec ces clichés qu'il reproduisait et sachant qu'il s'inscrivait dans une époque, une ambiance d'époque, je n'ai jamais réussi à lui trouver des torts qui ne lui reviennent pas à mon avis, il était auteur et d'un talent plein de fantaisie et d'humour. On l'aime ou on ne l'aime pas, à mon avis, en tout cas, le plaisir que l'on éprouve à lire et découvrir Tintin, c'est qu'on découvre toujours de petits détails que l'on n'avait pas décelés aux lectures précédentes.
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Malgré tout ce qui se dit actuellement sur tintin au Congo, j'aime cette bande dessinée qui reflète l'esprit colonial de l'époque où elle a été dessinée. La vision de l'occident sur l'Afrique était simpliste, je préfère apprécier le dessin des moyens de locomotions de ces années , paquebots, vieilles automobiles, des voyages longs sans empressement.
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Passionnant document...
Pour mesurer la banalité du racisme vers 1930, voici un document passionnant. Tintin provoque un accident ferroviaire et oblige sans un mot d'excuse les africains victimes à se retrousser les manches pour redresser sa voiture...Des Africains se protestent devant Milou...Il y a du lourd, même si derrière cela c'est une vision paternaliste qui s'affiche en apparence.
Toutefois, je demeure pour la publication de ce genre de livres. Tout d'abord parce que Tintin ne se réduit pas, loin s'en faut, à cela et d'ailleurs Hergé a part la suite (un peu forcé il est vrai) bien évolué.
D'autre part parce que le nettoyage du passé ne peut conduire qu'à une impasse. Je ne vois personne dans le passé qui échapperait à quelque casserole. Zola ? Quelques phrases douteuses contre les juifs !
Marin Luther King ? Génial mais sexiste...Ne laissant pas Rosa Parks s'exprimer lors d'une réunion....Churchill ? Ce serait oublier quelques phrases malheureuses sur le fascisme et Mussolini...Etc, la liste est infinie. Certes il y a Jean Moulin, mais ils ne sont pas nombreux de son espèce !
Aussi plutôt que de censurer le passé, apprenons à mieux le connaitre. Ceci dit une introduction par un historien compétent serait un plus !
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Nous retrouvons Tintin pour de nouvelles aventures, cette fois-ci pour un reportage au Congo. le dessin est plus ambitieux mais cet album n'est pas encore à la hauteur du talent de Hergé. La vision caricaturale du colonialisme a été longuement critiquée mais il faut rappeler que Hergé est un des plus grands auteur du XXe siècle, un grand homme qui a su transposé son humanisme dans son oeuvre. On a voulu censurer ce livre car on disait qu'il était raciste mais il suffisait d'avoir l'esprit ouvert et de se renseigner sur l'auteur. Néanmoins, beaucoup d'éléments m'ont choqué dans cette bande-dessinée : Tintin bousille sans cesse des tas d'animaux. Ainsi, il fait un trou dans la carapace d'un rhinocéros puis insère de la dynamite à l'intérieur pour qu'elle explose. Mais, le jeune reporter ne se contente pas de cela, il tue une quinzaine d'antilopes puis chasse d'autres animaux. Certaines péripéties sont cocasses et distrayantes, on suit une aventure de Tintin qui s'inscrit au temps de la colonisation du Congo par les Belges. Je pense qu'il faut prendre un certain recul pour apprécier l'album. Ne vous arrêtez pas à la controverse dont a fait l'objet Tintin au Congo, lisez le tout simplement.
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