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3,89

sur 1933 notes
Un album particulier dans le monde trépidant d'Hergé. Vous ne partirez pas au bout du monde pour y découvrir des civilisations oubliées, ou de fabuleux trésors enfouis dans les ruines de temples majestueux ; vous ne défendrez pas la veuve et l'orphelin contre d'affreux coquins, souvent plus bêtes que méchants ; vous ne mettrez même pas les pieds sur un bateau pour affronter l'habituelle tempête à décorner les boeufs. Rien de tout cela ! Vous allez rester au château de Moulinsart où la vie calme et paisible du Capitaine Haddock, de Tintin et de Milou est à peine perturbée par les divagations incongrues du Professeur Tryphon Tournesol. Et c'est au moment où vous vous interrogez sur cette absence d'intrigue que le pire survient, reléguant toutes les aventures rocambolesques de nos héros au rang de contes pour enfants. Car un cyclone ambulant, un ouragan destructeur et imprévisible fait une soudaine irruption dans le château de Moulinsart : Je veux parler de la bien nommée Bianca Castafiore. Cette diva mondialement connue, vraie furie à l'égo démesuré, fait des ravages partout où elle passe. En un tournemain, elle va chambouler l'existence paisible de Moulinsart. Pour notre plus grand plaisir, nous allons assister à un affrontement homérique, titanesque entre deux monstres sacrés : Bianca Castafiore d'un côté, avec ses airs de régente ingénue et turbulente qui ne cesse d'écorcher le nom du Capitaine (voir PS) et d'égarer ses fameux bijoux ; le Capitaine Haddock de l'autre, avec ses gros mots et ses crises de colère ou de désespoir. Milou se cache sous les meubles et compte les points, et Tintin en est réduit à jouer le figurant en essayant vainement de calmer le jeu. Soyons honnête ! La victoire revient incontestablement à la fantasque Bianca Castafiore. Seul Tryphon Tournesol, complètement hors sol, hors du temps, traverse cette folle bourrasque avec une totale innocence. Il rajoutera même avec insouciance un peu d'huile sur le feu comme lui seul peut le faire. Il y aura bien un vol de bijoux qui n'en est pas un, ce qui nous permettra de voir débarquer les impayables frères Dupont qui se prendront les pieds dans tous les tapis qui se présenteront à eux.
Un vrai plaisir, une vraie cure de jouvence que de se replonger de temps à autre dans un bon Tintin.
PS : je me suis amusé à recenser tous les noms dont l'impétueuse et distraite Bianca donne au pauvre Capitaine Haddock : Capitaine Kappock, Capitaine Koddack, Capitaine Mastock, Capitaine Kosack, Capitaine Hammock, Capitaine Kolback, Capitaine Karbock, Capitaine Katnack, Capitaine Hoklock (mon préféré), Capitaine Kornack, Capitaine Balzack, Capitaine Hablock, Capitaine Medock (mon préféré numéro deux), Capitaine Kapstock.
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J'avais déjà vu les dessins animés, un film des aventures de Tintin mais c'est la première fois que je lis une des bandes dessinées. Je connais bien sûr Tintin, le coléreux capitaine Haddock, la mondaine Bianca Castafiore, les Dupondt qui ont du mal à trouver leurs mots, le professeur Tournesol à moitié sourd… Une bande dessinée qui mélange enquête policière du moins plutôt dans le dernier tiers avec la disparition des bijoux de la chanteuse Castafiore. Un seul lieu (sauf la première scène) pour le déroulement de l'histoire : les terres et le château du capitaine Haddock. D'habitude, c'est le papa qui lit les Tintin avec mes boutchous mais cette fois-ci, je m'y suis mise et même si ça reste de l'humour assez simple, ça marche bien ! Les préférés de mes loulous : le capitaine Haddock avec ses jurons, les Dupondt avec leurs Je dirais même plus et on est plutôt d'accord sur la Castafiore, sa façon de s'adresser à son entourage est tout simplement magique… !
Ils ont déjà choisi le prochain : le temple du soleil.
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Voici un personnage, en l'occurrence Tintin, qui marche sur la lune, influe sur les relations borduro syldave, défie des adversaires d'envergure internationale, à qui l'on demande subitement de retrouver un bijoux de Bianca Castafiore, égaré à Moulinsart. Clairement à part parmi tous les albums du célèbre reporter, Les Bijoux de la Castafiore en dit long sur l'état de la relation de Hergé avec son héros emblématique, à ce moment de sa vie où il s'intéresse beaucoup à l'art contemporain.

Il n'hésite pas, en effet, à prendre le risque de déstabiliser son lectorat, en bousculant tous les codes de la série. Ainsi, pas de voyages au bout du monde, mais une histoire qui reste confinée au château de Moulinsart. Tintin, dont on n'a, jusque là, constater la grande sagacité et le courage, face aux situations les plus périlleuses, se retrouve apeuré par une simple chouette et ne cesse de se lancer sur des fausse pistes. Finalement, l'honneur sera sauf et le précieux bijoux retrouvé, extirpé des griffes d'une simple pie (donc pas d'adversaire diabolique non plus).

Le résultat, malgré la volonté évidente de Hergé de maltraiter son personnage le plus connu, est brillant et nous rappelle que les relations entre le créateur et sa création sont parfois compliquées.
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Cela faisait un million d'années au moins que je n'avais plus lu cet album.
J'en ai eu envie suite à la lecture de la biographie de Rossini. Je me suis souvenu qu'une partie de l'intrigue de l'album collait assez bien au thème de l'opéra La gazza ladra – La pie voleuse.

Et effectivement, Hergé s'en est inspiré. Car, alors que la tornade Castafiore est installée à Moulinsart pour un séjour « reposant » – au grand dam du maître des lieux, le capitaine Haddock ; je le cite « La Castafiore ici !!! Cataclysme ! Catastrophe ! Calamité ! » – certains objets précieux disparaissent, dont un des fameux bijoux de la diva. On a évidemment tôt fait d'accuser les romanichels invités par le capitaine à s'établir sur un des terrains du château. Et c'est aussi évidemment Tintin qui découvrira le pot aux roses, en lisant un article évoquant l'opéra de Rossini.

Cet album a une saveur différente de tous les autres. Il n'y est pas question d'effroyables bandits ou de questions géopolitiques. Pas de meurtres ni d'aventure dans l'espace. C'est beaucoup plus « commun », calme, une sorte de repos du guerrier – n'allez pas dire ça au capitaine qui vous répondrait « Mille millions de mille milliards de mille sabords ! Espèce de cannibale ! Bachi-bouzouk ! Ravachol ! ». Il en voit des vertes et des pas mûres, le pauvre ! Enfin, pour moi, c'est un album antistress, où les pires individus sont des paparazzis et un pianiste accroc au jeu, damned !

Les cellules grises de Tintin sont toujours aussi efficaces pour résoudre les problèmes, et le personnage lui-même est toujours aussi aseptisé, sans aspérités. Il se contente d'observer le jeu de tous les comiques réunis dans cet album : le capitaine et ses injures, le professeur Tournesol et sa surdité, les Dupondt et leur langage anagrammatique, l'assureur Lampion et don sans-gêne et la Castafiore et son… eh bien son « elle » quoi !

Je me souviens d'occasions où lire ce récit m'a provoqué des fous rires. Pas cette fois, mais il m'a fait plaisir quand même.
Avant de rendre l'antenne, je vous fais part de la réaction du capitaine Haddock à ce billet : « KOUA KOUAKOUIN KOUINKOUA KOUEKOUAKOUIN KOUA KOUIN KOUA… » CLAC !
Hum !
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Seul hergé, de part la notoriété acquise des aventures de Tintin, pouvait se permettre de réaliser un épisode de 62 pages dans lequel il ne se passe rien ou... si peu de chose, mais avec quelques messages essentiels.
Un album remarquable.
Un album qui reste étonnement actuel, par les thèmes qu'il aborde:
- le traitement des gitans, et les préjugés dont ils sont l'objet encore aujourd'hui.
- Les paparazzi et la presse people.
Un album atypique, loin des grandes aventures au bout du monde, mais plus proche des personnages hergéens.
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Il s'agit d'une relecture vingt-cinq ou trente ans après que j'ai découvert "Les bijoux de la Castafiore". A l'époque, c'était l'un des albums de Tintin que j'avais préférés, surtout pour la touche d'humour qu'apporte le personnage très coloré de la Castafiore.
Cette fois-ci, c'est plutôt le capitaine Haddock m'a fait rire : sa malchance atteint des sommets entre les chutes, les morsures, et pire que tout, la visite de la Castafiore qui s'est invitée à Moulinsart pour se reposer et qui va mettre bazar au château...

L'histoire se démarque des autres aventures de Tintin : pas de voyages, pas de véritable crime, pas de méchant et une toute petite enquête. En fait, toute l'intrigue se concentre à Moulinsart qui apparaît un peu comme une scène de théâtre où se succèdent les multiples petites péripéties qui mèneront à la disparition d'une fabuleuse émeraude.

Malgré l'humour et la construction originale de l'intrigue, j'ai eu du mal à me laisser absorber par l'histoire qui se révèle peu palpitante (surtout lorsqu'il s'agit d'une relecture et qu'on connait le "truc").
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Où la Castafe débarque sans coup férir à Moulinsart (toque et pelisse fourrée car en mai il fait encore un peu frais), escortée d'Irma et de l'insondable Wagner, avec en prime un infâme perroquet. Gammes et exercices de piano, cris et premier évanouissement. De vertiges en pamoisons c'en est vraiment trop pour le patron des lieux, l'ami alcolo habitué à bourlinguer en rafiot ("Coke en stock") ou à crapahuter au Tibet, coincé ici sur un fauteuil roulant à cause d'une marche d'escalier cassée ! Affublé de tous les noms, Hopscotch le matin, Kapock le soir, le capitaine n'a plus qu'une idée : se débarrasser de l'intruse (qui fait en plus semblant d'avoir envie de l'épouser, au secours), et se rincer au whisky comme au bon vieux temps du Karaboudjan... Vol de bijoux, photos volées, séances télé avec Tryphon au faîte de son inventivité : Tintin lui-même paraît désemparé dans ce scénario totalement dénué d'esprit hauturier et vraiment décalé où tout finit par se dénouer dans un pré. Si la ligne claire épargne et lisse quelques bourrelets à la diva excentrique, elle n'arrange en rien son portrait : tremblante et apeurée un soir au cri du hibou dans un ensemble peignoir et charlotte assortis de couleur saumonée qui ne donne pas trop envie de se la taper (sa panoplie vestimentaire et le déploiement de ses simagrées sont des marqueurs désopilants du scénario) ; mondaine et despotique, l'index souvent pointé, entre courroux et minauderies ; cabotine quand il faut, exaspérante à souhait ou drapée dans sa dignité outragée. La Castafe est totalement dépossédée de sa notoriété au profit de deux volatiles : le perroquet Iago dont elle a pris le nez et la pie voleuse dont elle imite souvent les cris éraillés. Album des plus misogynes mais peut-être le plus drôle dans la production d'Hergé. Une version de l'éternel féminin façon virago et tous ses poncifs à ne pas louper surtout.
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Autant le dire tout de suite : j'adore la Castafiore. Hergé a créé là un personnage truculent. Tout dans l'excès, tout dans la démesure. Un mot pour la caractériser : trop. Trop extravagante, trop diva, trop encombrante, trop maquillée, trop bruyante... et finalement trop drôle.
C'est elle le personnage principal de cet album. Elle crève l'écran dès qu'elle apparaît, prenant toute la place au sens propre comme au figuré.
Certains passages de l'histoire sont vraiment savoureux, comme lorsque deux journalistes de Paris Flash essayent de soutirer des informations au professeur Tournesol. Les reporters pensent tenir un scoop : une affaire entre le Capitaine Haddock et la Castafiore. Évidemment, Tournesol, sourd comme toujours, répond à côté de la plaque et entretient le quiproquo de façon désopilante.
Voilà un album que je trouve de très bonne qualité, animé par des personnages et intrigues secondaires bien réussis. On ne s'ennuie pas une seconde, on rit beaucoup.
Pour le plaisir, j'ai noté les différents noms dont la Castafiore affuble le malheureux Capitaine : Capitaine Bartock, capitaine Kappock, capitaine Koddack, capitaine Mastock, capitaine Kosack, capitaine Hammock, capitaine Kolback, capitaine Karbock, capitaine Karnack, capitaine Hoklock, capitaine Kornack, capitaine Balzack, capitaine Hablock, capitaine Maggock, capitaine Medock, capitaine Kapstock.
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Un excellent album qui sort des sentiers battus, sans aventure au bout du monde ou sous les océan, l'action se déroulant au château de Moulinsart.

Et l'action ne manque pas même si l'histoire est toute simple. La Castafiore va tenir la vedette et le pauvre capitaine devra endurer une blessure physique après une chute dans l'escalier et morale avec la contrainte de supporter Bianca dans ses murs.

Il est brave le capitaine qui propose aux gitans de venir installer leur campement dans son parc plutôt que rester à proximité d'une charge. Mais les bijoux de la Castafiore vont disparaître. de là à accuser les gitans, il n'y a qu'un pas.

Seul Tournesol, complètement largué dans son monde, ne comprend rien aux événements et ses quiproquos sont toujours savoureux.

Un bel album très agréable, il ne manque qu'une bande son pour écouter chanter Bianca Castafiore.
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Ahhhhh je riiiiiis de me voir si beeeeeeelle en ce miroiiiiiir !
Ahhhh...

Crénom de nom, de mille milliard de mille sabords !

Driiiiing... driiiiing....

Allô ! Allô ? Allô ! Raaaah, fichu perroquet !


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Un album mémorable qui a certes un peu vieilli, mais qui reste toujours aussi drôle (le perroquet, la marche, Tournesol...), avec une mini enquête, des suspects qui n'en sont pas, et des thèmes forts.
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