Grâce à l'anthropologie, on mesure le poids de la culture sur le regard que nous portons sur ce sujet inépuisable qu'est
la différence des sexes. On comprend mieux avec ce petit livre, la différence entre sexe et genre.
Françoise Héritier s'exprime ici en langage simple et direct, elle a aussi le mérite de reconnaître ce qu'elle ne sait pas (combien d'hommes ont cette humilité, de savoir avouer leur ignorance?).
Même si dans nombre de sociétés, les mâles sont dominants, ce sont les variations qu'on peut observer dans le comportement des différentes sociétés qui montrent l'influence de la culture. Par exemple, le rôle joué par l'oncle dans certaines sociétés africaines ou asiatiques. Ou encore, le fait que l'on attribue davantage d'intuition aux femmes, alors qu'il ne s'agit peut-être que d'un esprit d'observation mieux développé? L'exemple de l'agriculture est éclairant, il semblerait que les femmes furent les premières à remarquer que l'on pouvait ressemer des graines.
La comparaison entre notre culture occidentale et l'Inde ou la Chine est révélatrice. Nous considérons que les hommes dominent les machines, ils se doivent d'être actifs, alors que les femmes sont censées être douces et passives. En Asie, c'est l'inverse: on considère que l'homme se doit de contrôler ses pulsions, et que les femmes, plus actives, sont brouillonnes!
Finalement, on se rend compte que l'esprit humain a besoin de se simplifier la vie, en créant des catégories (mâle/femelle, chaud/froid, actif/passif,...). Ce qui n'est pas forcément un souci, sauf si l'on attribue systématiquement des qualités jugées dévalorisantes à une de ces catégories. Une petite remise en question de ces idées reçues, ça peut pas faire de mal!