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Critique de Domichel


Abominable, on ne pouvait pas mieux titrer ce recueil de 6 nouvelles d'une à une dizaine de pages. Écrit conjointement avec quelques scénaristes à la fin des années 80, réédité avec un supplément il y a 2 ou 3 ans, Hermann s'y livre sans retenue à une débauche de crimes, cauchemars, morts en tous genres, mêlant terreur, suspense, angoisse et humour le plus macabre.

Même si je n'ai pas un goût particulier marqué pour l'horreur en général et en littérature en particulier, j'avoue sans conteste avoir eu une appétence très marquée dans les années '80 pour le cinéma fantastique et quelques chefs-d'oeuvre du genre souvent présentés au Festival d'Avoriaz à ses débuts. Sans citer tous les films vus à cette époque (je n'en manquais aucun, même les mauvais) mon réalisateur préféré restera pour toujours Brian de Palma qui aura su adapter des best-sellers du genre, lesquels figurent en bonne part dans les fiches de Babelio. Bien entendu au détour de nombre de polars on est face des scènes de crime particulièrement sordides, mais cela relève alors davantage de l'imagination du lecteur qui y met ce qu'il ressent, compte tenu des descriptions de l'auteur. Ce n'est pas moins horrible pour autant !
Mais ici le dessin vous met en contact direct avec l'abominable, l'indicible et le cruel avec une précision de l'horreur plus que “chirurgicale”. C'est bien entendu irréel, les histoires mêlant cauchemars, créatures d'outre-tombe, vengeances improbables, mises en scènes post-apocalyptiques rappelant Jeremiah du même Hermann. On en rit parfois de bon coeur façon “Idées Noires” du génial Franquin (& Delporte). Mais on rit jaune également à d'autres pages, quand l'histoire s'ancre davantage dans la réalité et nous ramène notre quotidien qui sait être si sauvage.

En fin de compte ces histoires sont un beau reflet de l'esprit pas toujours dérangé du lecteur, qui se satisfait de voir couchées sur le papier, des idées fugaces et pas toujours avouables d'une humanité féroce et fragile à la fois.
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