AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
2,81

sur 26 notes
5
1 avis
4
4 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
2 avis
Si Stella n'avait pas attrapé le bouquet de la mariée aux noces de sa meilleure amie Clara, aurait-elle était persuadée que cet homme, là, dans l'avion, était « le bon » ? La superstition dicte parfois des comportements étranges. Il faut dire que les deux jeunes femmes étaient très proches, il devenait urgent pour Stella de combler sa solitude tandis que son amie partait s'installer à plus de mille kilomètres.

Toute la suite m'a semblé à l'avenant de cette introduction écrite comme du mauvais Duras. Stella est infirmière à domicile, elle a une petite fille de quatre ans dont elle s'occupe très bien, mais... elle s'ennuie, traîne sa carcasse. Son mari (l'homme rencontré dans l'avion) travaille dans le bâtiment, et part plusieurs jours consécutifs sur des chantiers. Stella est souvent seule, ses longues lettres à Clara semblent la rattacher à la vie, on dirait que c'est ce qui lui donne le sentiment d'exister. Lorsqu'un voisin commence à la harceler en prétendant vouloir lui parler, glissant jour après jour des lettres et des objets dans sa boîte à lettres, Stella est déroutée. Que veut cet homme ? Est-il amoureux ? Et Stella, que fait-elle de cette insistance encombrante, dérangeante ?

J'ai décidément du mal avec la littérature allemande contemporaine. Je n'ai pas plus compris cette Stella que la « Femme au foyer » de Jill Alexander Essbaum. Bon, je suis consciente que deux exemples, c'est un peu court pour faire des statistiques représentatives...
J'ai aimé les rares passages où apparaît la petite fille, ses jeux, ses paroles, ses réactions - qui sonnent très justes. Pour le reste, j'ai trouvé cette lecture trop tiède, donc très frustrante pour qui attend l'ardeur promise par le titre, ou quand on espère la fraîcheur légère d'un court roman à suspense.
Commenter  J’apprécie          281
Après avoir écrit 3 recueils de nouvelles, Judith Hermann se lance enfin dans l'aventure du roman. Tout est relatif, néanmoins, Au début de l'amour dépasse à peine les 200 pages et se lit assez vite. Son héroïne est une femme "normale" : un mari (souvent absent), une petite fille (mignonne), une amie (lointaine), des voisins (peu fréquentés), un métier (infirmière à domicile). Et voici qu'un inconnu sonne à sa porte : bref échange, elle n'a aucune envie de faire sa connaissance. Mais celui-ci va insister, sonner tous les jours (quand son époux est absent), laisser des mots dans la boîte aux lettres. Un harcèlement qui la fait vaciller, l'intrigue et lui fait peur. Au début de l'amour n'est pas pour autant un véritable livre à suspense, pas dans le sens où le conduit la romancière allemande, en tous cas. Judith Hermann semble plus encline à créer une atmosphère inquiétante et à sonder l'âme de son fragile personnage que de s'adonner aux joies du thriller. Ce n'est pas qu'on trouve le temps long, le récit est trop bref pour cela, mais on aimerait bien un "climax", un moment où les deux protagonistes vont s'expliquer pour de bon. Il ne viendra pas vraiment. La tension qui règne dans Au début de l'amour est étrange comme dans un film codirigé par Polanski et Lynch. Mais sans arriver tout à fait à nous faire vibrer. Depuis, Judith Hermann a écrit un nouveau recueil de nouvelles. Sans doute s'épanouit-elle davantage dans les formats courts.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
Commenter  J’apprécie          110
Après la lecture d'un article élogieux sur le monde des livres du 14 avril, «Au début de l'amour est une réussite : virtuosité des demi-teintes et phrases qui éblouissent comme un éclat de soleil renvoyé par une fenêtre claquée par le vent. », j'ai eu moi aussi envie de recevoir cet éclat de soleil renvoyé par une fenêtre qui claque au vent.
En fait de soleil, je n'ai reçu que la claque de la fenêtre.
Stella, l'héroïne du roman, ne demande rien à personne, ou plutôt depuis qu'elle ne vit plus près de son amie Clara, elle n'a plus personne à qui parler.
L'histoire de Stella est banale. Comme dirait Madame Michu, elle a tout pour être heureuse. Un mari, Jason, qu'elle a rencontré dans l'avion en revenant du mariage de son amie Clara, une fille adorable, Ava, une maison dans le nouveau lotissement de la ville.
Ses seules relations sociales sont, les malades et les personnes âgées qu'elle rencontre lors de ses tournées, elle est infirmière à la Maison Communale, sa collègue superviseur Paloma, les éducatrices du jardin d'enfant où sa fille passe ses journées.
Jason construit des maisons, il est souvent absent pour de longs séjours sur ses chantiers.
Judith Hermann décrit une communauté sans âme, une communauté dont Stella n'est pas membre :
"Les éducatrices ont demandé à Stella si elle confortait suffisamment Ava, Stella a eu du mal à comprendre la question."
Elle ne sait quoi répondre lorsque ses patients essaient de nouer contact avec elle :
"Alors, dit Esther. Vous étiez où. C'était comment. On voit bien que vous avez un problème. Racontez-moi."
"Vous allez bien, dit Dermot."
Elle s'interroge sur la nature de sa relation avec Paloma.
Elle est seule au milieu de cette communauté pour laquelle elle travaille :
"Stella a la nostalgie de Clara, une nostalgie violente et sans mélange."
Cette solitude, un homme seul la perçoit - peut-être - . C'est un voisin, il épie Stella, enregistre ses habitudes, les absences de Jason, et se livre à un jeu malsain, venant sonner à sa porte pour la forcer à lui parler, puis dépose dans sa boite à lettres, selon un rite connu de lui seul, des objets étranges que Stella range, sans les regarder, dans une boite en carton qu'elle cache sous l'établi de la cuisine.
Aucun de ceux à qui elle s'est ouverte de cette situation, parfois à mots couverts, ne lui apporte de réponses qui la satisfont. Pas même Jason. Ni Clara avec laquelle elle communique régulièrement.
Elle vit avec son secret. Se débat avec lui.
Elle ment à Paloma lorsque Mister Pfister, c'est le nom de son harceleur, vient à la maison communale demander son numéro de téléphone.

Roman de l'indifférence, de la peur, de l'absence de connivence, roman sans concession, "Au début de l'amour" joue avec les incertitudes qui pèsent sur le sens que nous donnons à la vie. Stella n'a jamais réussi à quitter cette période enchantée de l'adolescence prolongée, pendant laquelle on peut repousser toutes les échéances sans se soucier de ce que les autres pensent de nous. Elle écrit à Clara :
« Comment vis-tu, et quel écart entre cette vie et celle que nous imaginions il y a dix ans, et puis d'ailleurs quelle importance »
La fin des rêves de jeunesse se transforme en véritable cauchemar pour Stella.
Ce livre m'a donné envie de lire d'autres ouvrages de Judith Hermann, notamment ses nouvelles.




Lien : http://desecrits.blog.lemond..
Commenter  J’apprécie          90
« C'est ainsi… » C'est par ces trois syllabes que commence le dernier livre de Judith Hermann : Au début de l'amour. « C'est ainsi ». Immédiatement, une certaine lassitude, une forme de renoncement et puis peut-être l'idée que ça aurait pu être autrement semblent vouloir faire surface.
Stella rencontre Jason alors qu'elle revient du mariage de sa meilleure amie, Clara. Elle ne se sent pas très bien ; les belles années appartiennent dorénavant au passé. Elle a peur et tremble dans ce petit avion à hélices et demande à son voisin si elle peut se placer à ses côtés et lui serrer la main. Et ça commence comme ça… Il était là, à ce moment-là, mais il aurait pu tout aussi bien être ailleurs et elle aussi. Elle aurait pu avoir un autre voisin et c'eût été une autre rencontre. Mais c'était lui. Et ce moment, qu'on le veuille ou non, a déterminé tous les autres. « Je ressens comme une injustice le fait qu'on ne puisse voir et comprendre qu'a posteriori l'enchaînement des choses. » se plaindra-t-elle.
Naîtra Ava, une petite fille. Et la vie s'écoulera, monotone et tranquille entre la maison dans le lotissement et son travail d'infirmière. Lui est absent, il construit des maisons.
Elle vit souvent seule, dans la nostalgie des années passées, imaginant ce qui aurait pu se produire si, s'interrogeant sur la contingence des faits, les hasards de la vie…
Elle échange peu avec Jason. C'est, comme on dit, un taiseux. D'ailleurs, se connaissent-ils vraiment ?
En revanche, elle appelle son amie Clara, souvent. Elle lui écrit aussi de longues lettres où elle lui raconte ses rêves, la nostalgie qu'elle ressent pour un mari qui existe encore et qu'elle pense parfois mort.
La jeune femme ne semble pas se sentir à sa place. Elle s'observe et regarde le monde avec une certaine distance comme si elle ne s'habitait ni ne l'habitait vraiment: « Elle voit une femme seule assise à une table sous une lampe, en train de lire. C'est moi, pense Stella. C'est moi. Stella. » Absente à elle-même. Les gens, les objets, la nature, le ciel demeurent comme extérieurs à elle. Stella se trouve dans l'impossibilité d'appartenir au monde, de faire corps avec lui et d'aller à la rencontre de ce qui l'entoure. Elle sent que quelque chose ne colle pas.
Et pourtant, la vie quotidienne fait son chemin, les mêmes gestes, à la même heure, à quelques détails près. Certainement la meilleure façon d'oublier : « Peut-être qu'il s'agit de disparaître. C'est possible » suggère-t-elle.
Jusqu'au jour où… un inconnu sonne à sa porte. Elle aimerait ouvrir mais se méfie. Elle l'interroge par l'interphone. Que veut-il ? Parler, répond-il, s'entretenir avec elle. Si elle a le temps. C'est tout. Mais on sent déjà qu'il y a quelque chose d'essentiel dans cette quête, de vital peut-être… Non, répond Stella, elle n'a pas le temps, vraiment pas. Dommage, répond l'homme puis, il repart. Il reviendra, chaque jour, plusieurs fois par jour… Inlassablement
La tension monte au fur et à mesure des pages mais pour autant, nous ne sommes pas dans un roman policier mais au coeur des êtres, dans cette zone intime où ils s'interrogent sur ce qu'ils font là où ils sont. Une zone secrète où il ne fait pas toujours bon traîner. C'est risqué. le voisin va tirer Stella de son petit confort, de sa maison, de ses objets, de ce quotidien en apparence paisible pour la placer face à elle même, dans l'analyse plus ou moins consciente de son mal-être, de ce rapport distancé au monde, de sa solitude et de ses désirs qu'elle ne souhaitait peut-être pas s'avouer. Il lui tend un miroir, cet homme dont elle dira : « Il paraît tout à fait normal, comme nous tous, mais on sent autre chose en dessous, un épuisement, une déchéance, une tristesse profonde. ». le voisin, un double d'elle-même, une âme en peine ou tout simplement un homme avec qui un autre début aurait été possible si elle avait dit oui, si elle avait ouvert la porte et si… ?
Un très beau texte poétique et sensuel où la tension des êtres est palpable à chaque page. « Comment j'ai pu atterrir ici ? » s'interroge Stella, persuadée qu'il est trop tard, qu' « il y a peu de chances que certaines choses se produisent encore. » tandis que son amie Clara lui écrit : « Autrefois, j'ai pu m'imaginer de temps en temps que j'étais quelqu'un d'autre. Aujourd'hui je suis réduite à moi-même. » A quoi finalement ? Des gestes mécaniques, des sourires forcés et des sentiments morts.
Stella dira au sujet de son voisin : « Il est bloqué, un jour dans sa vie quelque chose s'est coincé, il est resté pris dans une boucle temporelle ». Comme elle. Prisonnière du non qu'elle a prononcé, du renoncement dans lequel elle s'est cloîtrée, de ce que les autres - la collègue, la meilleure amie, le mari - lui ont dit de faire.
Une Emma Bovary qui n'a pas ouvert sa porte, qui n'a pas tenté de fuir, qui s'est contentée de regarder au loin, derrière sa baie vitrée…
Tragique, vraiment. Profondément tragique…


Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
Commenter  J’apprécie          50
Lorsqu'un inconnu vient sonner chez elle, Stella s'en voit bouleversée. Pourtant qui est-il ? Et que veut-il ? Après cette visite son quotidien change, elle-même change et vient à se poser bon nombre de questions sur sa vie, sa famille et ses habitudes.

Stella vit dans un quartier paisible, proche de son travail et proche de l'école de sa fille. Jason, son mari, est souvent absent et elle passe donc la majorité de son temps seule ou en compagnie de sa fillette de quatre ans. Menant une vie calme, sans extravagance, lorsqu'un inconnu frappe à sa porte la jeune femme panique. Surtout que celui-ci finit par revenir chaque jour, par lui laisser des lettres, des photos... Que lui veut-il ? Pourquoi Stella se met elle à douter sur ses choix et sa vie ?

La quatrième de couverture m'a de suite attirée, on se pose déjà bon nombre de questions à la lire. Que nous réserve vraiment ce roman ? On peut s'imaginer plusieurs possibilités... en tout cas les miennes étaient les mauvaises.

Judith Hermann nous livre ici l'histoire d'une jeune femme qui mène une vie bien calme, plus calme que ce qu'elle avait pu imaginer plus jeune finalement. Bien qu'heureuse, on sent que Stella s'ennuie dans cette routine et lorsque cet inconnu vient sonner chez elle, c'est d'ailleurs presque toute sa routine qui vole en éclats mais pas comme celle-ci l'espérait...

En lisant Au début de l'amour, c'est finalement dans un roman lourd, presque pesant qu'on plonge. M'attendant à un livre avec un suspens qui me tiendrait en haleine dès le début, il n'en fut rien et j'ai même eu beaucoup de mal à le terminer. Difficile même de classer ce roman dans un genre.

L'écriture de Judith Hermann est assez particulière. Entre le point de vue ou encore la construction des dialogues... Clairement il faut adhérer de suite à celle-ci sinon le roman vous semblera long. Pourtant l'idée était originale, on partait en s'imaginant tellement de possibilités. Je pense qu'avec ce genre d'écriture soit on aime, soit on n'aime pas et difficile d'avoir un juste milieu.

Néanmoins faites-vous votre propre avis ! Au début de l'amour de Judith Hermann est disponible aux Editions Albin Michel.
Lien : http://www.poleculture.net/c..
Commenter  J’apprécie          30
"Dérangeant et fort" "Un suspense sombre et palpitant" "Une anti-Bovary" "Une réussite"
Toutes ces critiques m'avaient lancée tête baissée dans cet achat et pourtant, comment vous dire... :
187 pages écrites au présent de descriptions de soins infirmiers.
0 action, pas de dénouement. Ne vaut vraiment pas le détour.
Commenter  J’apprécie          20
Pour lire ce lire il faut accepter le style.
Et voici le style selon Judith Hermannn : "des phrases simples, une histoire où il ne se passe rien. Une histoire sans chute, peut-être même sans émotion, une histoire qui parle de la suite égale des jours, qui dit que tout reste comme c'est."
Alors vous pouvez entrer dans l'univers Hermann, au présent, dans la tête des gens, sans fioritures et sans état d'âme, vous rencontrez Stella, Ava, Jason, leur premier pavillon qui est peut-être dans une boucle temporelle, un voisin indélicat ou harceleur qui se poste devant la maison comme dans un angle mort, la vie continue, les choses se passent, petit à petit, s'accumulent, s'étouffent, débordent.
Stella lit comme elle respire, lit pour respirer, voilà un personnage-peinture que l'on regarde dans un cadre.
C'est bien, très bien même.
Commenter  J’apprécie          20
Un roman qui flirte avec le thriller et qui laisse un goût étrange en le refermant. Je m'explique , une femme lambda avec une famille sans histoire et somme toute assez classique, mari plutôt absent , une fillette sympa, un voisinage normal avec qui elle n'a pas trop de rapport. Elle vit sa petite vie entre sa famille et son métier d'infirmière , toujours les mêmes gestes, la même rengaine, ses journées se ressemblent. On a l'impression qu'elle est spectatrice de sa vie , ce n'est pas une grande bavarde mais elle observe beaucoup de loin, elle ne se fait pas remarquer, elle a des amies mais pas trop. On peut facilement s'identifier à elle que ça soit par tout ou par certains aspects de sa vie et ça la rend touchante. Sa petite vie bien huilée aurait pu continuer encore longtemps si un beau jour elle n'avait pas ouvert sa porte à un inconnu qui va insister pour lui parler et ne la lâchera plus, il sonnera chez elle tout les jours , lui laissera des messages dans la boite aux lettres. Elle va commencer à avoir peur et elle a raison car il lui fait des cadeaux , met son nom sur sa boite à lettres à elle et on se dit mais il va bien falloir qu'il se passe un truc qui va tout faire basculer, il va trop loin. Et puis, non il ne se passe rien d'incroyable et là on ne sait plus trop quoi penser.

C'est le bémol de ce roman, il est agréable à lire mais assez lent dans le déroulement des évènements, il manque pour moi un basculement, un petit quelque chose qui aurait donné du rythme. C'est une vraie tragédie et la tension est constamment palpable et c'est pour cela que j'ai eu du mal quand j'ai compris qu'il n'y aurait rien de spectaculaire.

Une lecture en demi-teinte donc je n'ai pas adoré mais je n'ai pas détesté.

VERDICT

A réserver aux fanas de littérature allemande contemporaine et d'aventure linéaire.
Lien : https://revezlivres.wordpres..
Commenter  J’apprécie          20
http://liliandtheworldofbooks.blogspot.com/2016/03/au-debut-de-lamour.html

Comme vous le voyez dans le résumé, Stella a une vie plutôt simple. Travail, famille, ménage et amie.
Elle, elle travaille comme infirmière auprès de personnes âgées à domicile et elle s'est attachée à eux. Son mari, lui il travaille énormément et rentre très peu chez lui. Heureusement qu'entre-temps elle a sa fille et sa meilleure amie. Comme je vous le dis une famille normale jusqu'au jour où sa vie va basculer.

Elle va être victime de harcèlement et je peux vous dire que cela donne froid dans le dos. Elle reçoit des lettres, des cadeaux, il sonne à sa porte et ne va pas s'arrêter là. Il va jusqu'à mettre son propre nom sur sa boîte aux lettres!!!!
Au fur et à mesure de ma lecture, je me dis jusqu'où il va aller et je peux vous dire que c'est un grand malade.

J'aime bien lire différents types de harcèlement afin de comprendre ce qui se passe dans leur tête, ce qu'il pousse à faire ça et en même temps grâce à la plume fluide de l'auteure, elle nous montre que cela peut arriver à tout le monde.

Enfin, bref, c'est un roman, que j'ai beaucoup apprécié. J'avoue qu'il est un peu lent, mais agréable à lire. Il est mystérieux comme il est intrigant à la fois. On se demande pourquoi il fait cela? pourquoi elle?...
Commenter  J’apprécie          20
Journaliste et écrivaine allemande, Judith Hermann se fait tout d'abord connaître grâce à ses excellentes nouvelles saluées même par Marcel Reich-Ranicki (célèbre critique littéraire). le premier recueil, intitulé « Sommerhaus, später » (« Maison d'été, plus tard »), sorti à la fin des années 90, a rencontré beaucoup de succès, tout comme le deuxième « Nichts als Gespenster » (« Rien que des fantômes »), quelques années plus tard. Ces deux livres-là sont de véritables coups de coeur pour moi, je voudrais donc leur réserver une chronique bien à part.

Au début de l'amour est son premier roman. Dès le départ, on retrouve bien le style de Judith Hermann : en décrivant quelques objets dans la pièce et quelques gestes faits par Stella – le personnage principal du livre -, l'auteur nous invite dans son intimité. On se voit presque confortablement assis avec elle dans la pièce, dans un coin pour ne pas déranger, avec le sentiment de connaître cette femme depuis bien longtemps et d'échanger des confidences avec elle.

Trentenaire, mariée à Jason qui est souvent absent pour son travail, mère d'une petite fille, elle travaille comme aide-soignante auprès de personnes âgées auxquelles elle rend visite quotidiennement. Elle a une vie sans surprise ; même sa maison est une copie de toutes les maisons du voisinage. Avec Jason, ils vivent plutôt l'un à côté de l'autre qu'ensemble et ses journées se déroulent au fur et à mesure des horaires de ses visites et des déplacements de son époux. Jusqu'à ce qu'un jour, un homme inconnu sonne à la porte, ainsi que les jours suivants. Ainsi commence le harcèlement qui va sortir Stella de sa trajectoire bien tracée.

Même si le livre traite le sujet de stalking (harcèlement), on retient à mon avis beaucoup plus l'image d'une femme à un carrefour de sa vie. Elle hésite sur la direction à prendre, elle se remémore ses débuts avec Jason, entretient une correspondance avec sa meilleure amie…

J'ai apprécié également les passages sur ses visites aux personnes âgées où chacune représente une autre personnalité, un autre vécu. Cela m'a rappelé un excellent livre de Doris Lessing « Journal d'une voisine » (Les carnets de Jane Somers), qu'il faut absolument que je relise et dont j'aimerais vous parler un peu plus. On y évoque, là aussi, la vieillesse et la solitude.

En ce qui concerne l'oeuvre de Judith Hermann : si vous n'avez encore rien lu d'elle, je vous conseille vivement de commencer avec ses deux premiers livres qui sont pour moi beaucoup plus réussis. Je croise les doigts pour que le prochain livre soit à nouveau un recueil de nouvelles.

***Lire chroniqué par Eva***

Lien : https://etsionbouquinait.com..
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (41) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5262 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}