BLACK LIVES MATTER!
Cette BD renvoit au film "Les fantômes du Mississippi" de Rob Reiner avec Whoopi Goldberg, qui lutte pour que justice soit faite, 25 ans plus tard... Ou encore "Mississippi Burning."
Les premières pages de la BD sont presque mutiques, comme Old Pa Anderson...
Old Par est vieux et noir.
Old Ma est morte de chagrin, à cause de l'assassinat impuni de sa petite fille. Et Old Pa n'a plus rien à perdre!
Dans un Sud raciste de l'Amérique profonde, Old Pa va se venger, l'arme à la main, contre ceux qui ont fait du mal, à sa famille.
On est écoeuré par cet officier de police blanc qui terrorise 2 enfants noirs, et qui s'en vante, en buvant un verre, en rêvant au bon vieux temps de l'esclavage!
Dans les années 50-60, Blancs et Noirs ne doivent pas se mélanger, à cause de la " ségrégation raciale, et des lois Jim Crow " A la fin de l'album, des témoignages et des photos assez crues de lynchage...
"Je rêve qu'un jour, même l'État du Mississippi, un État ou l'injustice et l'oppression créent une chaleur étouffante, sera transformé en une oasis de liberté et de justice." Martin Luther King.
Dans cette petite bourgade du Mississipi, Old Pa Anderson a ses petites habitudes comme aller boire une bière au Colored Café ou s'offrir les charmes d'une prostituée. Quand il rentre chez lui, Old Ma l'attend, comme d'habitude, ne voulant surtout pas savoir où il traine ainsi. Un vieux couple sans histoires, en apparence, mais qui cache de profondes blessures. Un soir, au dîner, Old Ma ne se sent pas très bien et préfère aller se coucher. Old Pa ne sait pas encore qu'elle ne se lèvera plus. À ses funérailles, il confiera à l'un de ses amis, Otis, que c'est le chagrin qui l'a tuée. le vieil homme, tourmenté et pris de remords, s'en veut de n'avoir rien fait pour sa petite-fille, de ne pas l'avoir vengée et d'avoir laissé ses meurtriers blancs s'en tirer à bon compte. Mais, cette fois, Old Ma partie, Old Pa n'a plus rien à perdre...
L'on retrouve encore une fois le duo père/fils qui, cette fois, nous offrent un album plus qu'honorable et bien ficelé. Dans les années50, au coeur de cette bourgade rurale ségrégationniste, raciste et très violente, au fin fond du Mississipi, il n'était guère bon d'être noir. Confrontés à la haine et au racisme, les Noirs n'avaient alors d'autre choix que de courber l'échine. Visiblement, ce bon vieux Old Pa Anderson en aura décidé autrement. Même si le scénario semble somme toute classique, il n'en reste pas moins efficace et touchant. Old Pa, en justicier vengeur, est plus que jamais émouvant. Hermann, au dessin, nous gratifie de très belles aquarelles en couleur directe, notamment ces scènes de nuit, et nous plonge parfaitement dans cette ambiance poisseuse du Mississipi.
En bonus, quelques témoignages en fin d'album utiles et bienvenus...
Quelque part dans le Sud de l'Amérique, endroit béni des Dieux à défaut des hommes qui pratiquent une politique ségrégationniste "separate but equal".
Coluche dit un jour, un lundi de mémoire, entre la poire et le dessert, que les hommes naissaient libres et égaux mais que certains étaient plus égaux que d'autres.
Old Pa Anderson traîne régulièrement sa grande carcasse entre le café et sa vieille bicoque en bois.
De loin en loin, ses rapports avec Old Ma se sont distendus.
Deux habitudes habitant sous le même toit, voilà ce qu'ils sont devenus.
Faut dire qu'avoir eu sa petite fille assassinée n'a certainement pas contribué à l'épanouissement plein et entier du foyer.
Des meurtriers blancs. Des noirs en quête de vérité. La chose est entendue. Circulez...
Lorsque survient le décès brutal de sa douce, Old Pa n'a plus rien à perdre si ce n'est sa dignité trop longtemps placée sous l'éteignoir.
Le temps est venu de raviver la flamme et d'emprunter un chemin qu'il sait déjà sans retour.
La vache ! J'ai aimé un scénario d'Yves H., fils du grand Hermann, fait suffisamment rare pour être souligné.
Je passe sur les qualités graphiques du père, qui sont toujours aussi jubilatoires, pour m'arrêter un instant, le temps de balancer anticonstitutionnellement en verlan, sur l'excellente surprise scénaristique constituée par ce Old Pa Anderson.
Nous sommes dans les années 60, État du Mississipi.
Le contexte est tendu entre les deux communautés.
Les négros, balancés à l'envi, associés aux bastonnades et pendaisons toujours en vigueur dans cet État progressiste qui n'hésita pas un instant à lancer la mode du très distingué capirote blanc, véritable symbole de grâce et d'élégance qui connut en son temps un authentique succès d'estime, il faut bien l'avouer, prouvent encore l'interminable cheminement nécessaire à la paix des braves.
Vengeance !
Bien loin de révolutionner le genre, on est bien d'accord, Yves H. développe ici un scénario touchant et abouti, deux caractéristiques qu'il se refusait alors à exploiter, de mon point de vue propre et personnel auquel je souscris pleinement.
La fin est courue d'avance mais que le cheminement est vaillant.
Personnage attendrissant assoiffé de justice, ce Old Pa convainc, cette fois-ci, en laissant augurer de réelles promesses futures.
A noter ces quelques témoignages de fin de récit tristement édifiants.
Voici une BD bouleversante.
Hermann et Yves H. (le fils de) nous racontent la terrible histoire, malheureusement ancrée dans la réalité d'une époque dont l'Amérique ne doit pas être fière, d'Old Pa Anderson.
Mississippi 1952.
Le vieil homme, voit mourir sa femme alors qu'il est déjà profondément marqué par la disparition de leur fille qu'on n'a jamais retrouvée.
Le chagrin s'ajoute au chagrin.
Quand on lui apprend que quelqu'un a peut-être vu ce qui est arrivé à Lizzie, il veut savoir.
Sa vengeance sera terrible, mais, dans un état où règnent la ségrégation et le suprêmatisme blanc...
Très peu de dialogues, des images fortes qui reflètent le contexte et la violence de l'époque.
Un album qui ne laisse pas insensible, notamment grâce à ses dessins.
Mississippi, 1952. La petite-fille d'Anderson a disparu huit ans auparavant. Il sait que les coupables sont des Blancs et que justice ne sera jamais rendue.
Mais hier sa femme est morte de vieillesse et de chagrin.
Aujourd'hui, il n'a plus rien à perdre.
Il est rare que je résume réellement les ouvrages que je lis et encore plus que je copie une quatrième de couverture. Néanmoins celle-ci est totalement à l'image de cet album, courte, rien d'inutile, créant l'ambiance dans laquelle nous serons emportés avec ce récit né d'un duo, celui d'un père, Hermann au dessin et de son fils Yves H. au scénario.
Dans le Mississipi de cette moitié de XXème siècle, le racisme et encore dominant, même s'ils sont égaux, les humains blancs et noirs ne doivent se mélanger et pour les descendants des esclaves, le seul moyen d'éviter les problèmes est de baisser la tête. Seulement, pour les Blancs, ce n'est pas suffisant et à la moindre occasion, ils jouent avec eux, s'en prennent aux plus faibles et font la loi. Parfois ils vont encore plus loin, commettent des crimes impunis, mais quand en face un homme n'a plus rien à perdre, ce n'est pas la loi qui les protégera.
Avec ses graphismes, Hermann nous peint les tableaux de cette sombre et sanglante période honteuse des Etats-Unis et particulièrement des Etats du Sud où sont appliquées les lois Jim Crow détaillées et accompagnées de témoignages dans la postface de l'album. de plus, l'atmosphère lourde et pesant est renforcée par le peu de dialogues, textes et les nombreuses planches muettes. Un pays de taiseux, des personnages qui s'expriment peu, mais une vengeance qui hurlera sa colère et l'exprimera par une rare violence.
- T'as fini ta journée ? Tu prends une Bud' ?
- Fini ?... pas complètement, mais tu peux m'en servir une, ça me f'ra pas de tort... Je viens de recadrer une famille de négros... Y me rendent malade...
- Ben, c'est à cause de ces sales communistes qui leur bourrent le crâne avec des idées de merde ! Après ça, y s'croient tout permis !
- Z'ont besoin d'une sérieuse remise aux normes. Ouais, un vrai bon recadrage, comme dans le temps.
Ici c'est le Mississippi mon révérend et le Mississippi règle ses affaires à sa façon.
J'ai hésité... mais voilà. Le jour où la p'tite a disparu... Louise, la fille d'Emmet, elle aurait vu quelque chose... J'en sais pas plus mais tu devrais aller la voir...
Le Mississippi est comme ma mère. J'ai le droit de me plaindre d'elle autant que je veux, mais gare à ceux qui se risquent à la critiquer en ma présence.
Est-ce que tu te rends compte du risque que tu as pris? Les gens d'ici n'aiment pas voir des noirs dans le quartier le soir.
Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.