AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,79

sur 87 notes
5
4 avis
4
14 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Cet album marque la sixième collaboration de Hermann avec la collection Signé sur un scénario de son fils. Il coïncide avec la remise au dessinateur du Grand Prix d'Angoulême pour l'ensemble de son oeuvre. J'aime le format des albums Signé dont le projet était à l'origine de proposer des auteurs reconnus sur un one-shot, une sorte de Hall of Fame de la BD. Lorsque l'on voit aujourd'hui la composition du catalogue, de plus en plus d'histoires se déclinent en plusieurs volumes et les auteurs avec trois, quatre ou cinq albums dans la collection ne sont désormais pas rares. Je trouve que cela pervertie l'objet de cette collection qui se voulait d'exception et c'est dommage. Les collaborations du duo Hermann notamment, qui semblent composer une sous-collection, me pose problème, avec un manque de sélection manifeste de l'éditeur (j'ai en souvenir le catastrophique Station 16)... Pour se recentrer sur cet album proprement dit, il est de bonne facture, avec une jolie couverture intéressante, la bio et biblio habituelle des auteurs et une post-face de quatre pages reprenant des témoignages sur l'époque un rappel historique de la ségrégation raciale aux Etats-Unis, croquis préparatoires et photos assez crues de lynchages.

Old pa est vieux et noir. Dans le sud des Etats-Unis cela laisse peu de possibilités. Lorsque sa femme décède il apprend que quelqu'un peut lui apporter des informations sur l'enlèvement de sa petite fille il y a des années, événements qui a brisé sa vie. Il n'a plus rien à perdre et est bien décidé à se faire vengeance...

Comme avec beaucoup d'auteurs se sa génération j'entretiens une relation de méfiance avec les albums de Hermann. Vieux routier de la BD avec une production phénoménale et un plaisir toujours manifeste de réaliser ses albums, le belge propose à la fois une maîtrise du récit et du découpage prodigieuse, une technique de colorisation indéniable, mais également une habitude à utiliser des couleurs et textures très sombres et de grosses lacunes techniques qui ne disparaîtrons certainement jamais. Un peu comme pour Yslaire, je reproche à ces autodidactes de ne pas travailler leur technique comparé à certains jeunes dont les progrès entre chaque album sont souvent impressionnants. Avec l'un comme l'autre les dessins de 1980 et ceux de 2019 n'ont pas bougé.... Quand à Yves H, je suis également réservé, ayant lu certains de leurs bons albums quand d'autres sont marqué de grandes faiblesses de récit.

Malgré cela j'ai toujours l'envie de lire un album de Hermann, notamment grâce à ses couvertures toujours réussies et qui sont de vrais appels à ouvrir l'album. Surtout car ses choix thématiques radicaux sur des sujets lourds et souvent très politiques me plaisent beaucoup. le bonhomme rentre dans le tas, dit ce qu'il a à dire, dénonce sans détours et cela fait du bien. C'est tout cela qu'est Old Pa Anderson. Album lu rapidement, avec peu de textes et beaucoup de scènes nocturnes, il peut se comparer au film d'Arthur Penn La poursuite impitoyable, montrant le fonctionnement du Sud profond US avec des shérifs qui tentent de faire appliquer une loi bien lointaine pour une population bien attachée à ses traditions de lynchages et de racisme. Un petit soucis dans l'album repose (comme souvent chez Hermann) dans la difficulté de distinguer certains visages. Avec quelques aller-retours entre maintenant et le passé Yves H a l'intelligence d'utiliser ce flou dans sa construction, laissant parfois le doute sur l'époque visitée et le shérif concerné.

Histoire simple, linéaire, à l'aboutissement inéluctable et brutal, Old Pa Anderson est percutant par son propos, sa description sans détours d'une époque atroce, pas très ancienne, où les blancs disposaient de la vie des noirs de façon sans doute plus légère encore qu'au temps de l'esclavage où ceux-ci constituaient un bien matériel pour leur propriétaire. le monde dépeint par les Hermann est toujours bien glauque, celui des bas-fonds de l'âme humaine où même entre gens de couleur on ne s'aide que contraint, on est lâche et soumis à de basses pulsions. La dernière odyssée d'Old Pa Anderson n'est finalement qu'une parenthèse dans la monotonie de ce Sud où le viol, le meurtre, le vol des noirs est la norme. Un album coup de poing dont le cahier final rappel que rien n'y est exagéré, comme un triste écho à l'actualité intérieure de l'Oncle Sam...
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
Commenter  J’apprécie          50
Hum… Je ne savais pas, quand j'ai sélectionné cette BD pour le comité de lecture, qu'elle était en lice, elle aussi pour le Festival d'Angoulême. J'avais pourtant parcouru la sélection en long, en large et en travers, mais il faut croire que j'étais passée par-dessus. Bref. Je dirais bien de cette BD qu'elle est intéressante, mais qu'il lui manque quelque chose.

Intéressante de par son histoire, son contexte. Parler de la ségrégation aux USA, ça s'est déjà tellement vu que c'était un pari certain de faire quelque chose d'original. L'histoire nous plonge directement dans l'ambiance de cette époque, avec la différence qu'il y avait d'être noir dans un pays où on les détestait. On y voit la cruauté des blancs, et même pire, on nous montre directement que même les forces de l'ordre sont profondément racistes et profitent de leur position. Mais bizarrement, je me suis sentie à côté de toute cette histoire. Nous avons ce grand-père, dont la petite fille a disparu et qui, suite à la mort de sa femme décide d'éclaircir cette histoire parce qu'il n'a plus rien à perdre. Il pourrait être touchant, seulement, il y avait toute cette violence en lui qui me rebutait quelque peu. Je me serais attendue à être plus touchée par cette histoire et ce personnage. C'est là que réside une partie de ma déception.

L'autre partie réside dans les dessins. J'avais du mal avec ce style qui donnait aux visages une drôle d'expression. Ils en étaient presque laids d'ailleurs. Je dois avouer que ça m'a un peu gênée dans la lecture de cette BD. Au-delà de ça, j'ai bien aimé, en revanche, les couleurs qui ont été utilisées. Il y a une espèce de lumière, un peu grise, un peu bleue, qui nous plonge tout de suite dans cette ambiance pas franchement brillante, avec ce petit côté un peu passé aussi.

Je ne peux donc pas dire que je n'ai pas aimé, mais pour moi, il manquait quelque chose à cette BD pour vraiment me plaire.
Commenter  J’apprécie          20
Pour ce nouveau one-shot de la collection Signé des éditions du Lombard, Yves H. et Hermann nous emmènent dans le sud profond des États-Unis, à une époque où il ne faisait vraiment pas bon d'être noir.

« Old Pa Anderson » raconte l'histoire d'un vieux noir qui vient d'enterrer sa femme, probablement morte de chagrin suite à la disparition de leur petite-fille, huit ans plus tôt. N'ayant plus rien à perdre, il se lance dans une enquête qui implique bien vite plusieurs blancs et décide de venger la pauvre petite Lizzie…

Vous l'aurez compris, le scénario imaginé par Yves H. ne risque pas de révolutionner le genre. Si cette histoire de vengeance ne réserve aucune surprise, le récit est cependant loin d'être mauvais. Il y a tout d'abord ce vieux bonhomme qui a courbé l'échine pendant toute sa vie et qui n'attend plus rien de la justice des blancs. Ce personnage dont le sort est inéluctable est forcément attachant. Puis, il y a l'ambiance ségrégationniste du Mississipi des années 50, qui ne peut laisser indifférent, surtout lorsqu'on lit les témoignages ajoutés en fin d'album. Et finalement, last but not least, il y a forcément le dessin en couleurs directes d'Hermann. le garçon a beau avoir du mal à rendre une femme attirante, pour planter une ambiance sombre et poisseuse, il sait y faire et ses planches de nuit sont une nouvelle fois superbes.

Classique et sans aucune surprise, mais tout de même efficace !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          10
La collection "Signé" est toujours gage de qualité. Ce nouvel opus ne déroge pas à la règle!
Pourtant, le dessin ne m'a pas convaincue. Il dessert même un peu l'ensemble, à mon sens. L'histoire est classique mais prenante. L'injustice et la cruauté de la ségrégation révolte et dérange. "Old Pa Anderson" ne juge pas. La bd évoque simplement la détresse d'un vieil homme ravagé par la douleur et le besoin de vengeance. On ferme l'ouvrage avec un gout amer dans la bouche...
Commenter  J’apprécie          10
Hermann est un grand dessinateur, au dessin reconnaissable d'entrée. Ses collaborations sont suivies avec intérêt, tout le monde espérant que les scénarios seront à la hauteur de son trait. Pour « Old Pa Anderson », c'est Yves H. qui s'y colle pour la collection Signé au Lombard. Un one-shot de 56 pages au programme sur la ségrégation aux Etats-Unis.

1952. Mississipi. La petite fille d'Anderson a disparu depuis des années. Les coupables sont des blancs, mais pourquoi enquêter sur la disparition d'une petite fille noire ? Old Pa Anderson est résigné jusqu'à ce que sa femme décède. Il n'a désormais plus à perdre et part en chasse des responsables…

Vengeance et racisme dans les états du Sud, voilà de quoi alimenter une histoire bien violente. Hélas, ça ne va pas beaucoup plus loin. le sujet est évidemment intéressant mais peine à nous emballer. Déjà beaucoup traité, ce « Old Pa Anderson » n'apporte pas grand-chose de neuf. L'enquête en elle-même manque de suspense (elle se contente d'apporter des morts qui mènent à d'autres futurs morts). Les personnages manquent de profondeur. Ainsi, Anderson va aux putes et picole, mais à part ça, ça ne va pas assez loin. de même, le rapport entre ce qui est arrivé à la fille et la petite fille paraît un peu artificiel et revient comme un cheveu sur la soupe pour la conclusion.

Ainsi, plus qu'un polar, « Old Pa Anderson » se présente plus comme un devoir de mémoire. C'est confirmé par le cahier pédagogique en fin d'ouvrage. Pour le coup, ça m'a gêné. Ce besoin de justifier les propos d'un ouvrage par des témoignages probants me parait inutile. Surtout que les lynchages sont connus depuis longtemps. L'ouvrage prend surtout son intérêt du personnage principal, âgé et pas du tout dans l'image qu'on ferait d'un justicier.

Le dessin d'Hermann donne de la puissance à l'ouvrage. le travail des couleurs, notamment, renforce les ambiances. du coup, on se sent vraiment au Mississipi dans les années 50. Les auteurs ajoutent quelques anecdotes pour renforcer cette impression de danger pour les noirs, où tout mot mal placé peut mener à la mort.

Présenté comme un devoir de mémoire, « Old Pa Anderson » déçoit pour son aspect purement polar. Mais le dessin d'Hermann nous dépayse, nous transportant dans le Sud des Etats-Unis d'Amérique pendant de noires années qu'il ne faut justement pas oublier. Une petite déception sur le scénario donc, surtout vu le potentiel montré par l'ouvrage. À trop vouloir montrer les ségrégations, Yves H. s'est un peu égaré.
Lien : http://blogbrother.fr/old-pa..
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (166) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5216 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}