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Cristina - Caloniz Herminia - Éditions le réalgar - Lu en septembre 2020.

Je remercie Daniel Damart des éditions le Réalgar pour l'envoi de ce livre et l'équipe de Masse critique Babelio qui nous permet de faire des découvertes.

J'ai choisi ce livre parmi d'autres sans trop savoir de quoi il s'agissait, mais le titre" Cristina" a attiré mon attention et aussi parce que c'était un texte de poésie en prose.

Dans un style onirique, parfois un peu compliqué à comprendre, l'autrice utilisant souvent des mots hors du commun nous conte en quatre chapitres sa "petite enfance, l'enfance, l'adolescence et la jeunesse", des flashs de vie, parfois gais, parfois sombres .

Derrière ses textes, on devine bien la botaniste spécialiste des climats tropicaux née à Bogota (Colombie) et vivant aujourd'hui à Paris où elle se consacre à l'écriture.

Elle évoque le monde végétal, mais pas que, la cruauté, la sensualité sont présentes et aussi, la mort, celle de sa grand-mère et de sa mère, mère très présente dans son livre. le père n'est que suggéré de manière troublante et un malaise ressort à la lecture de certains passages, derrière l'écriture poétique de Caloniz Herminia, on devine une enfance malmenée.

Un petit livre (68 pages) certes pas facile à lire, il faut prendre le temps nécessaire pour entrer dans l'esprit de l'autrice, pour s'imprégner de son style particulier, pour décrypter ses signaux et pour la comprendre.

Bonnes lectures à tous et prenez soin de vous.



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Cette critique est susceptible d'être biaisée. Babelio ne garantit pas son authenticité

J'ai lu Cristina à la fois comme un récit et comme un long poème. Par un réseau constant de significations, Caloniz Herminia développe, avec un bouleversant sens du tragique, l'opposition existentielle de la vie et la mort. Écorchée d'épiphanies, son écriture regorge de vies animales, aussi bien que végétales, minérales, brossées dans leur luxuriance. On n'a que trop rarement la joie tourmentée de s'imprégner d'un texte si dense, si puissant : c'est qu'il y a là, outre tout ce qui se dit, de tendresse et de perversité, comme parfaitement naïve, une façon très singulière de mêler à la profondeur du récit les frémissements du langage. Or, ces épiphanies, ces archipels dérivant au sein de la mémoire, font l'unité subjective du récit. Et c'est un éblouissement.
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« Cristina » la narration de la vie. L'inaugurale préface d'Alain Borer qui acclame « L'art des cris », « nous sommes dans la parole de l'enfant martyrisée, cette pâtisserie humaine qu'est l'enfant-roi dans les serres d'un prédateur... ». Un texte fontaine, jachère fleurie, charnel et enivrant. La féerie d'une écriture souveraine et perlée de pluie enfantine.
Entendre la voix de Paloma Hermine Hidalgo et s'attendre au miracle littéraire.
Il faut lire, étreindre, retenir et aimer à la folie cette toile de maître.
Le regain prend place. Vaciller sous le plein de ce livre. Une corbeille gorgée de fruits mûrs, acides et sucrés. Dans ce manichéen qui est le cercle de ses jours. L'enfance osier, qui bascule la trame vers l'infinie grandeur et le fleuve larmes, toucher et interdit.
Magnétique, hypnotique, ce livre est d'une poésie inouïe, habillée d'écume, de ravages, d'atteintes et d'attentes. Les paraboles sont des robes qui descendent sur les chevilles, le miracle des dires advient envers et contre tout. Subrepticement, le don inné d'écriture est le passage du gué. Ici, tout flambe, la passion et l'amour pour la mère, à la vie, à la mort, aux risques et souffrances. Aux tendresses-écorces où la rémanence est invitée. Les violences inoubliables, taches noires sur la pureté. Ce texte est si beau, si divin, si intrinsèque, qu'il contient à lui seul le langage-né.
Il faut connaître l'invincible, le cru, le vrai pour écrire ainsi. Sous l'épaisseur, des mirabelles à pleine main. Des larmes et la majestueuse vision de la beauté. Tout retenir. Encercler les points. Dormir dans les majuscules, ce texte vaut mille vies.
« Petite enfance, Enfance, Adolescence, Jeunesse », l'initiation d'elle, de Paloma Hermine Hidalgo.
« Mots en boutons : « Ma-man ». La parole me vient sous la voûte des fleurs ».
« Maman s'affaire au jardin, dans l'éclat d'une traîne de paon ».
« Des papillons naissent devant moi, des abeilles battent des ailes pour m'éventer ; je m'endors, mariée à ce monde d'hélices ; les mouches à miel tissent mon voile ».
Le carillon d'une enfant grandissante, dévorante et dévorée, attentive aux bruissements de l'herbe nourrie de rosée, furieuse dans les averses qui noient sa chevelure. Cercle et berceau, coquille et immensité. Elle saute dans les flaques des aspérités, d'une maisonnée où la porcelaine brisée écorche sa vulnérabilité et blesse sa confiance. Les cicatrices comme des lucioles sur sa chair.
Les métaphores et les envolées sont des éclats de larmes sur la fenêtre qui brouille ses regards. La nature encercle la trame, vivifiante, coopérante et semblable aux ressentis d'une fillette connivence et en mutation. Siamoise et le mimétisme est le rouge de ses lèvres.
« Je longe pressoir, grange, étables, écuries. Les pouliches grattent du sabot, paissent dans la sciure ; je passe les juments, leurs crinières, le feutre du cartilage ; j'ébranle la paille, bottelle, engrange le foin, coupe des brassées de fourrage. le froment crisse en épis, l'épeautre lève sa pointe verte. La fraîcheur coule jusqu'à mes pieds. Silence des box. J'écoute le crin du bétail ».
L'intime sous le pli de la sincérité. Crépitement, requiem, feu de St Jean, ce texte est cousu d'or, délicat, et sa pudeur s'éloigne. La marée-basse des miscellanées. Atteindre le sommet de « Cristina » dans les empreintes de Paloma Hermine Hidalgo.
Rejoindre l'émancipation verbale. L'exutoire qui illumine ce renom. Comment peut-on écrire avec une telle capacité ? Où se situe l'origine ? Pour apprendre par Paloma Hermine Hidalgo, la voie de traverse ?
Ce livre est le macrocosme. Les conjugaisons comme des dentelles qui flottent dans le courant glacé. Écrire les souffrances et le martyr, en décalquant la réalité. Trait fin, et crayon de papier dont la mine ne cède rien. Tout est dit et tout est fusion verbale.
« Arrachée, la bretelle de ma robe ; dans l'échancrure, un petit pain fourré aux fraises porte des traces d'ongles ».
Ce livre hurle, et le minuscule devient pas de géant. Ce livre est un glacier. La haute montagne est son allié. Ce livre est le coeur d'une enfant qui bat la chamade. Ce livre est mère, femme, et fille.
« L'orgue de Barbarie joue. Crescendo, note au fortissimo. Maman patine, scintille sous une chapka ».
« Cristina » un edelweiss à flanc de rocher. le triomphe, le chef-d'oeuvre. La prose envoûtante, sombre et merveilleuse. Juteuse et triste, absolument passionnelle. Un livre de chevet dont on retient les murmures comme des chuchotements et les cris comme des envolées d'oiseaux migrateurs. Ce livre est une fierté éditoriale.
Précieux, il faut être attentif à son écho car il perdurera dans l'infini.
Publié par les majeures Éditions le Réalgar.
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J'ai lu Cristina comme un poème d'après-midi d'été, plein de mots, de fatigue, de chaleur trop forte, de sueur, de sensualité.
Et puis, j'ai rencontré l'autrice hier, et lui ai dit que j'avais un bon souvenir de son livre, "joli" était l'adjectif qui me venait, ce qui eut l'air de l'étonner.
J'ai repris le livre et je vois plus de choses que j'avais vu. Dans cette sensualité et cette abondance de mots assemblés en bouquets variés, je vois la permanence du corps, tiré comme tiré par une sexualité impérieuse, une sexualité bonne et mauvaise, une sexualité comme un appel qui ne cesse jamais et maman par dessus qui a l'air de fluidifier l'air autour de sa fille, alors qu'elle n'est pas moins prise qu'elle.
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Cette critique est susceptible d'être biaisée. Babelio ne garantit pas son authenticité

Contrairement à ce que je peux lire sur Babelio à propos de "Cristina", découvert récemment, il n'y a rien de compliqué ou de difficile à appréhender dans ce texte. Ce qui me saisit à sa lecture c'est l'évidence poétique de l'ensemble, un rythme, une force d'écriture et d'évocation rares. Un livre unique et bouleversant, une parole transgressive, cruelle, crue, et pure, à la limite du poème et du récit, (peu importe et il est heureux que l'on ne puisse le classer) qui s'affirme dans toute sa nécessité. Après une telle lecture on n'a pas très envie de se livrer à un commentaire, mais de saluer comme on peut cette beauté d'écriture, d'une frénésie panthéiste, où la chair, le ciel, les arbres, les souvenirs enfantins ne font plus qu'un. Saluer aussi la découverte d'un tel auteur et convier tout un chacun à aller le lire. Pour son plus grand bonheur.
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L'écriture de Paloma Hermina Hidalgo est de chair et de sang, elle fulgure et nous traverse par sa beauté irradiante. C'est une poésie qui surgit sur un trône de feu, la langue renoue avec les images qui viennent des abîmes de l'âme, l'autrice n'a pas fini de parler d'elle, son écriture renoue avec celle d'Arthur Rimbaud, nous descendons aux enfers pour renaître dans la lumière!
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Cette critique est susceptible d'être biaisée. Babelio ne garantit pas son authenticité

Pour ne pas mourir, quand il n'y a plus de place pour nous dans le monde, nous nous devons de nous en créer un. C'est ce que fait Paloma Hermine en écrivant Cristina. Elle met des mots, là où ça crie. Elle crée le dit de l'impossible. Nous lecteur, avons une responsabilité face à ce texte. Nous devons être à la hauteur de ce que nous lisons. Impossible de faire comme s' il ne s'était rien passé. Soutenir l' insoutenable, c'est tendre la main pour que l'auteur puisse survivre, respirer à nouveau un peu. Rendons lui le monde à nouveau habitable en la lisant. L'exhibition de l'impossible est faite avec une grâce, une pudeur et une intelligence superbes. le vocabulaire est très riche, comme si Paloma Hermine avait depuis toujours compris que les mots employés justement, la sauveraient. le lecteur comprend le sens des mots avant leurs significations. Notre place est perpétuellement interrogée. Nous ressentons tous les points de vues , jusqu'à justifier l'injustifiable. La peur de comprendre rôde. Seul, l' auteur sait ce que coûte cette capacité de changer de position subjective. le lecteur est dans la position de l'enfant, sa bouche est pleine de sucre, ses mains collent, mais il est aussi dans la position de l'abuseur. Les mots de Cristina jouent la musique de l'enfance intacte et dévastée. La préface d' Alain Börer est lumineuse. Nathalie
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Un livre difficile à appréhender ; tant à cause du thème que de la forme d'écriture. Je ne lis pas beaucoup de poésie mais l'auteure étant botaniste, une certaine sensibilité savante se dégageait de la citation que j'avais lue. Et en effet, le vocabulaire est très riche.

Cependant, les premières pages pour moi très désagréables à lire ; les énumérations, les phrases non verbales me faisaient penser à un texte non travaillé. Puis les passages mélodieux, recherchés, voire soutenu alternent avec des moments crus et plus que malaisant.... Encore une fois, peut-être était-ce le but...

J'aurais préféré ne pas lire ce livre. Je remercie Babelio et les éditions le Realgar pour la copie que j'ai reçu dans le cadre de la Masse Critique.

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Raconter, en vers, en prose, haïku et j'en passe, son enfance, de la petite à la grande. Passer par le parfum des fleurs, à la couleur du ciel, l'odeur de la mer pour décrire celle-ci.
Je savais que se ne serait pas facile à lire, que l'auteur raconterait du vécu, mais pas à ce point. Au début les chants des oiseaux, et l'odeur des lilas, nous cachent la vérité, seulement entre ces choses belles et naturelles, se cachent l'horreur d'une enfance perdue, salie, volée.
Les horreurs du viol d'une enfant, retracée en vers, c'est très dur à écrire et à lire. J'ai mieux compris les peintures choisis en couverture, avec l'explication des titres à la fin. L'Enfer peut se vêtir de beauté.
Livre pour un public averti, pour pouvoir comprendre et saisir les nuances.
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