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EAN : 9782361321215
219 pages
Versilio (09/04/2015)
3.73/5   22 notes
Résumé :
« Ils se ressemblent tous !... Allez les reconnaître...! Voilà ce qu’a répondu Mme Pascal, la marchande. À la crèmerie du village, j’attends mon tour. Devant moi, deux femmes françaises discutent. Elles se taisent. Se retournent. Il n’y a pas beaucoup d’Arabes qui achètent et mangent du fromage. Je suis comme un objet intrus dans un endroit interdit. »

Le premier qui voit la mer s’ouvre sur l’enfance de Leila et son éphémère insouciance, profondément ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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L'histoire commence le 15 avril 1956, une petite fille est allée chercher du fromage pour sa mère et tout le monde la dévisage, ce qui la met très mal à l'aise. Cette fillette s'appelle Leïla. Elle a huit ans et cinq soeurs et deux frères. Elle vit dans un quartier habité surtout par des colons parce que son père a hérité du cinéma du quartier. On va la suivre ainsi jusqu'en juillet 2011, soit sur une cinquantaine d'années...

Ce que j'en pense
J'aime beaucoup l'héroïne, Leïla et sa façon de raconter son pays l'Algérie qu'elle aime, et qui peu à peu se transforme en cauchemar.
Pendant, les vacances, comme sa soeur, elle doit faire les travaux dans la maison, c'est le rôle des filles : laver les sols, les mouchoirs, à la main, les conserves de tomates… sa grand-mère raconte des histoires. Les voisines échangent des plats cuisinés, des desserts. Même s'il y a des moqueries, tout se passe bien, mais leurs vies sont différentes.

La violence monte de manière graduelle avec le couvre-feu, puis des exactions dans les deux camps, les arrestations la nuit, d'abord son frère Majid, puis c'est au tour de son père qu'elle va voir en prison avec sa mère et qui lui demande d'être la meilleure dans les études.

on a une description de la situation des femmes et des filles les unes par rapport aux autres dans la fratrie : la grande soeur Zahra n'a pas eu le droit de continuer ses études malgré ses bons résultats. Elle doit aider la mère et se retrouvera mariée malgré elle, car il est dangereux d'avoir une jeune fille de vingt ans à la maison en période guerre.

Leïla subit les contraintes d'être une fille, les premières menstruations et tout ce qui en découle : les serviettes qu'il faudra laver à la main, et cacher ; le ramadan qu'il faudra interrompre parce qu'elle est impure. "C'est un roman d'espionnage. Je suis l'héroïne. En prime, la honte, c'est d'être une fille". P 66

Il y a aussi les amitiés qui évoluent, son amie Camille, d'origine Bretonne dont le père est militaire, et avec laquelle elle restera toujours en contact. La peur qui peu à peu change de camp.

Elle évoque la fatalité, voire le fatalisme dans l'Islam, sa révolte que personne ne comprend ; on fait même appel au grand-père pour la raisonner, en vain. Elle veut pratiquer l'Islam autrement, donc en épousant Martin, son père va la renier et ne plus vouloir la revoir. Mais elle va trouver sa voie en enseignant dans une école pour sourds-muets. Comme elle, ils sont différents, incompris.

Les deux auteures nous décrivent l'Algérie en guerre, puis toute l'histoire de la reconstruction qui est très bien racontée. L'époque communiste avec l'aide de Moscou, les politiciens corrompus et la montée des Frères Musulmans, le changement des mentalités: les Frères musulmans qui versent de l'argent aux familles pour que les femmes cessent leur travail et restent à la maison. Sa meilleure amie qui a passé sa vie en jeans, opte pour le foulard et la soumission.

On comprend très bien l'importance de la langue française, du refus des rituels musulmans au profit d'une pratique religieuse différente, presque la laïcité, en fait et la liberté.

Leïla et sa famille sont en danger et doivent partir en France en 1981.
Et dans la dernière partie, trop courte hélas, la vie en France, son mari, ses filles. Parfois une phrase pour une année, comme s'il ne se passait rien.

C'est un premier roman écrit à quatre mains, pour retracer les multiples facettes de leur vie, abordant avec subtilité les guerres, l'exil, la transmission et l'identité. J'ai bien aimé l'écriture, c'est la petite fille puis l'adolescente et enfin la femme qui parle.

Il y a un bémol, j'ai été déçue par la brièveté de la troisième partie, car les auteures avaient un sujet en or, avec l'identité, la langue maternelle dans laquelle on s'enracine, la relation mère-fille et elles ont peu développé la transmission. comment la jeune Maïssa va-t-elle se construire alors que Leïla échange si peu avec elle. Je suis donc restée sur ma faim. Est-ce par pudeur ? Est-il trop tôt encore pour raconter leur relation ? Peut-être ont-elles prévu une suite ?

J'ai lu ce livre en parallèle avec « Soumission » de Michel Houellebecq, ce qui fut une expérience fort intéressante…
Note : 7/10
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Deux voix de femmes racontent. Traversant plus de 50 ans de souvenirs personnels pour mettre en mots une vie de famille à la sérénité fragilisée par leur double origine française et algérienne.

Les premiers souvenirs de Leïla sont ceux de son enfance en 1956, partagée entre l'innocence des jeux, de l'école et des amies et la peur du quotidien dans ces temps de guerre civile de l'Algérie Française. Une part émouvante du livre qui place les événements du coté d'une simple famille algérienne, quand on a souvent plus évoqué le conflit entre belligérants et le départ des pieds noirs.

Après 1962, l'Algérie est maitre de son destin.
L'indépendance fait naitre un pays où toutes les bonnes volontés sont nécessaires mais n'a pas pour autant changé les mentalités familiales. Réussir à s'émanciper de l'autorité parentale quand on est fille est un combat de tout instant. En moins de 10 ans, c'est un pari difficile mais réussi pour la jeune femme: études supérieures, métier d'éducation orienté vers le bilinguisme de ses origines, mariage mixte avec un français, en dépit de l'opposition paternelle, vie de famille harmonieuse avec deux fillettes.

Les années passant, l'intrusion de la religion musulmane dans le fonctionnement de la société algérienne fait craindre pour les libertés individuelles. L'islamisation s'accélère férocement au tournant des années 80, changeant fondamentalement la position de la femme, imposant un Code de la famille, faisant resurgir cette peur des origines dans un monde où rien n'est jamais acquis.
Quand le harcèlement des Frères se fait trop fort, le jour vient, inévitable choix, où voir la mer, c'est aussi voir l'exil.
"C'est fini, la peur au ventre".

Récit attachant, vivant et effrayant par les anecdotes relatées, édifiant pour la mise en perspective de l'Algérie moderne, les années 90 des assassinats de masse, triste destin d'un pays où le malheur s'est installé.
Et en constat final qu'il est bien difficile de s'affranchir de son passé et de son identité, quelque soit la vie choisie.
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Que reste-t-il de l'insouciance de la petite Leïla, âgée de dix ans lorsqu'elle jouait avec ses amies françaises, en 1956, en Algérie ? Quelle femme est-elle devenue, cinquante-cinq ans plus tard, en France ?
Ce roman autobiographique passionnant est captivant à plus d'un titre. le double récit d'une mère et sa fille est extrêmement touchant et montre la difficulté du choix de l'exil et de la double culture. Écrit sous la forme d'un journal, ce récit pudique et souvent poignant retrace l'histoire douloureuse de l'Algérie d'un point de vue féminin, plein de tendresse et de lucidité, sans manichéisme.
Leïla est une femme libre, diplômée, mariée à un français au prix de lourds sacrifices. Elle n'oublie pas les leçons de sa mère et de sa grand-mère dont elle dresse des portraits savoureux, elle n'oublie pas l'Algérie ancrée au plus profond de son être mais dont elle ne supporte plus les conditions de vie…
On peut regretter que le récit ne soit pas plus fouillé et éclipse beaucoup le rôle du mari/père de Leïla et sa fille Dalya, mais ce premier roman se lit d'une traite, avec beaucoup de plaisir et d'intérêt.
Je remercie chaleureusement les Éditons Versilio et Babelio pour cette belle découverte.





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Livre reçu dans le cadre d'une masse critique Babelio
Le premier qui voit la mer, le titre évocateur renvoie aux souvenirs d'enfance, à la claque que l'on ressent en voyant la mer pour la première fois, une étendue d'eau à perte de vue, dansant sous les reflets du soleil, éblouissante, inquiétante, attirante et mystérieuse, qui ouvre des horizons sans fin, des questions du genre et après qu'y-a-t-il au bout ?
Le livre de Zakia et Célia Héron ne répond pas à ces questions, mais en pose des tas d'autres.
La bandeau rouge qui entoure la couverture veloutée et bleue foncée, figurant une route de montagne tracée à gros traits noirs comme au fusain, annonce «Un texte magistral et tout en subtilité, sur les guerres, l'exil, la transmission et l'identité.»
Sans être «magistral», le texte est indéniablement bien écrit, une structure agréable et maîtrisée, de courts récits du quotidien, chacun figurant sous une date précise, un quotidien fait de petits riens, mais pose tout de suite les données d'une équation à deux inconnues connues : «nous» et «les autres».
On parcourt ces textes à la recherche d'un surgissement que l'on attend mais que l'on ne voit jamais venir : pudeur ? volonté de ne pas aller trop loin ? crainte du politiquement incorrect ? Retenue volontaire ? Difficile à dire !
Algérie entre 19656 et 1962 : Leïla est une petite fille algérienne, arabe disent-ils, excellente élève, bonne camarade, elle a des amies françaises, fréquente le patronage, s'interroge sur ce qui fait leurs différences essaie de trouver les bonnes réponses à ses pourquoi.
Les références culturelles se croisent sans jamais se mêler, s'échangent sans jamais se comprendre, se côtoient sans jamais se heurter.
Seule la petite Leïla se pose des questions, en mangeant la «mouna» à Pâques, le chocolat à Noël, en s'interrogeant sur le goût du jambon, de la bière, de la «soubressade», parmi les clients de la crèmerie où seuls les Français achètent ce camembert plein de calcium dont a besoin sa mère.
L'indifférence colorée d'empathie entre les deux communautés, les algériens - «les indigènes» - et les Français - les pieds-noirs - se transforme peu à peu en méfiance active, chacun est sommé de choisir son camp, la famille de Leïla est soumise aux contrôles de l'armée, son frère Majid est fait prisonnier, soupçonné d'être membre du FLN, ils déménagent, elle fait sa rentrée en 6ème alors que son père a disparu.
Leïla se pose toujours les mêmes questions, mais cette fois les différences lui apparaissent plus crûment et des bribes de réponse commencent à émerger.
Deux dates emblématiques dans ces récits journaliers, le 13 mai 1958 (jour du coup d'état avorté à Alger qui porte la Vème République sur les fonts baptismaux), les maîtresses à l'école laisse les élèves livrés à eux-mêmes pour se regrouper autour de la directrice sous le préau ; le 19 mars 1962 (date du cessez-le-feu en Algérie, suite aux accords d'Evian), le concierge du Lycée, Mr Matthieu, protège les élèves arabes de manifestants envahissant l'établissement aux cris de ALGERIE FRANÇAISE.
A partir de là, le récit s'accélère jusqu'au 20 juillet 1962, éludant la date officielle de l'indépendance de l'Algérie le 5 juillet 1962.
Une nouvelle ère s'ouvre pour le pays.
Mais l'indépendance est un chemin pavé de bonnes intentions, un peu comme l'enfer, les mêmes questions viennent tarauder l'adolescente puis l'adulte sans que le pays nouveau n'apporte véritablement de réponses nouvelles.
La religion pointe le bout de son nez et fait rentrer dans les rangs ceux et celles qui s'attendaient à des lendemains qui chantent.
L'identité de Leïla devient un enfermement, elle lutte, à sa façon contre ces frontières culturelles, mais ne peut trouver d'échappatoire, elle se résout à quitter le pays pour la France.
Situation paradoxale que le questionnement de ses enfants sur leurs origines, lui rappelle chaque jour.
Malgré ses qualités littéraires, indéniables, la lecture du livre laisse le lecteur sur sa faim, peut-être parce que, notamment dans la partie écrite à deux mains, par la mère et sa fille, l'auteur ne va pas jusqu'au bout de sa démarche, à l'instar d'auteurs comme Boualem Sansal, Yasmina Khadra, Assia Djebar, ou plus récemment Kamel Daoud, qui analysent leur rapport à la langue et à la culture du «colonisateur», dans ce qu'elle a pu libérer chez eux pour leur permettre de se construire une identité multi-culturelle dont leur personnalité s'enrichit sans s'y soumettre.
Comme le chante Maxime le Forestier, « on ne choisit pas les trottoirs de Paris ou d'Alger pour apprendre à marcher» ; «être né quelque part c'est toujours un hasard pour celui qui est né».

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le beau récit de Zakia et Célia Heron, proposé par le cercle Babelio, est un livre agréable et bien troussé. Les deux auteures, mère et fille, racontent plus de cinquante années de la vie de Leïla, jeune algérienne depuis le début de la guerre, en 56, qui bouleverse son existence insouciante et heureuse auprès de ses sept frères et soeurs. L'orange paradis de l'enfance de Leila va bien vite s'assombrir d'abord avec les années de guerre, le FLN et l'OAS, les attentats et les disparitions. Vivant cela avec ses yeux de huit-dix ans, c'est en fait un journal que l'on lit au fil du temps, les termes en sont simples et quotidiens, la pénurie, les queues chez l'épicier, l'attente d'un mieux qui tardera, les regards qui se détournent, la découverte de l'hostilité, le frère volatilisé et très vite chez cette enfant le sentiment d'un gâchis inéluctable.

C'est surtout la sincérité de la diariste, relayée à la fin par sa troisième fille, qui nous touche. Point question ici d'un souffle littéraire ou romanesque. Quelques maladresses parfois. Peu importe en l'occurrence. Leila, après un beau portrait de sa grand-mère et une évocation qu'on peut trouver un peu idéalisée de ses très tendres années, va mûrir, douloureusement mais n'est-ce pas la règle, et suivre des études vers l'éducation des sourds et l'enseignement. le premier qui voit la mer devient alors le récit d'un exil vers la France, mariage mixte et enfants oublieux de l'Algérie, quoi de plus normal, les trois filles n'ayant pas connu le pays de leur mère. Encore une fois le livre est agréable et doit être lu comme ce qu'il est, sûrement pas une oeuvre majeure, mais un témoignage vivace sur ce je t'aime moi non plus de l'Algérie et de la France, qui n'en finit pas de suppurer.

Zakia et Celia Heron n'éludent bien sûr pas les années noires de la quasi guerre civile, les graves tentations du FIS et les milliers de victimes. Tout cela est bien amené, y compris la dernière partie qui court sur les années 2000 quand Dalya la cadette vit en France sa vie de jeune femme libre, pas si facile malgré tout, et qu'à l'éclosion des fameux printemps arabes le livre se termine ainsi: "Dans l'air subsistera la chanson fredonnée, le parfum du jasmin et des fleurs d'oranger". Reste de ce livre une naïveté un peu confondante relative à la colonisation quand on sait qu'au simplisme des uns répond l'angélisme des autres. Ces deux "ismes" s'y entendent pour gâcher le sentiment qu'on pourrait retenir d'une telle lecture, au demeurant sympathique.
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
[...] On a parlé de tout, de nos pays respectifs, de l'éducation des filles, de la place de la religion dans nos vies.
- Agnostique, c'est presque athée, non ?
- Pas tout à fait, c'est plutôt "On ne sait rien de ce qui n'est pas explicable."
- C'est différent du pari de Pascal. Lui, c'est "On ne perd rien à ..."
- Le meilleur c'est quand même Voltaire, "Je suis athée, Dieu merci."

En écoutant les uns et les autres, j'ai réalisé à quel point je me méfie des approches de Dieu. Je ne peux empêcher qu'Il soit omniprésent dans tous mes échanges, mes pensées, même silencieuses. C'est ma langue maternelle qui le veut. Je dis bien "Merci mon Dieu, Hamdoullah" si je suis soulagée, "Inch Allah" si j'espère, "Bismillah" dès que ma main touche quelques chose... C'est un réflexe. Sa présence envahit ma langue. Elle ne peut par contre, en aucun cas parasiter mes choix, influencer mes refus, me dicter mon destin, ce n'est pas Son domaine. [...]
-On nous a enseigné notre religion mais on peut la vivre autrement. Moi je n'aime pas les rites. Ils nous enferment souvent dans des pratiques vides de sens. Pour moi Dieu c'est la vie, la recherche du sens justement, le mystère d'une rencontre comme la notre.

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A la maison, mon père s’exaspérait. Il ruminait ses désillusions, ses rêves brisés d’une société libre, forcément juste et fraternelle. Avec la nationalisation des cinémas il n’avait plus le droit de choisir la programmation des films. Il assistait, impuissant, à la dégradation de sa vie. Son cinéma était sa victoire, sa fierté. Par lui, il avait réalisé son rêve : réunir les gens, les distraire, les éduquer. Les films égyptiens qu’il était obligé de projeter, des histoires à l’eau de rose, lui donnaient la nausée.
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Lorsqu'un jour le peuple décide de vivre,
Force est pour le destin de répondre,
Force est pour les ténèbres de se dissiper,
Force est pour les chaînes de se briser

Étrange destinée de ces mots images, réunis par un poète tunisien dans les années 30 [Abou Kassem El Chabbi], mis en musique par un compositeur libanais, chantés par une Égyptienne.
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La kiné m'a appris à contrôler le souffle. Expirer. Fermer les yeux. Ne rien projeter. Inspirer. Suivre le parcours de l'air, narines, poumons, ventre... Dans ma tête, j'ouvre les bras comme pour l'envol et j'attends. Dans l'expire, glissement des nuages, cris des mouettes dans le firmament, embruns iodés multicolores, vent dans les feuilles, senteurs de jasmin... Chant du monde... Lentement, je décolle, je m'élève et par miracle, comme dans les dessins de Folon, je nage dans l'espace. Libre, sans effort, sans mouvement. Je n'agis pas. Je suis agie.
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Une goutte tombe du plafond, brûlante sur ma nuque.
Algérie. Une guerre, puis une autre. Dans la première, nous étions « les autres ». Dans la seconde, le « nous » a implosé, ouvrant le champ à de nouveaux affrontements. Guerre gigogne.
Une autre goutte s’écrase.
France. Un peu de ce « nous » de là-bas se retrouve ici.
Jeux de miroirs, ironie de l’histoire. Presque une histoire drôle sans tous ces morts. Comme dirait Coluche « On ne sait pas qui sont les autres et qui nous sommes, nous ».
Que fait-on si on est pris dans le feu croisé de regards, sans humanité, sans humour ?
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Vidéo de Zakia Heron
Zakia Heron parle de "Le premier qui voit la mer" Partie 1
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