Vous avez adoré Apocalypse Now, Platoon et Full Metal Jacket ? Alors
Putain de Mort est pour vous !
C'est un bouquin écrit sous acide, ça part dans tous les sens, aucune cohérence ni logique ni chronologique. On peut commencer la lecture au milieu, sauter 100 pages et revenir au début, on ne sera pas plus perdu qu'en progressant linéairement. Ce côté éclaté vient du fait que le livre est essentiellement composé d'articles en immersion que
Michael Herr a publiés dans Esquire au moment du conflit (1968-69).
L'écriture est tendue à l'extrême, tout à fait trash et originale - dans la mouvance du New Journalism de l'époque. Elle donne une vague idée de l'horreur (il faut l'avoir vécue pour savoir) qu'ont connue ceux que seront en quelque sorte la génération sacrifiée de l'Amérique. C'est violent, cash, déjanté. Ca sent la sueur, le napalm, les vapeurs d'opium, les poudres, la testostérone et la mort.
Enragé et viril, ce récit culte fait toujours l'admiration des grands reporters et des correspondants de guerre, et aussi des lecteurs qui avalent ça comme une catharsis.
Mais les filles comme moi (qui avaient préféré Entre Ciel et Terre d'
Oliver Stone aux films cités plus haut) s'attacheront davantage au merveilleux
River of Time de
Jon Swain, qui est aussi le témoignage d'un journaliste. Là, au moins, on apprend des trucs qui éclairent notre vision historique globale et on comprend - pas seulement que cette guerre était atroce et absurde: ça, on le savait déjà, c'est le lot de toutes les guerres ! On comprend ce qui s'est joué là-bas et qui s'est perdu pour l'Amérique aux yeux du monde et on ne sort pas ahuris de notre lecture mais admiratifs ...