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EAN : 9782415004620
432 pages
Odile Jacob (01/03/2023)
3.66/5   19 notes
Résumé :
Dans ce livre, Thomas Hertog présente la dernière théorie de Stephen Hawking, dont il a été le plus proche ami et collaborateur : une nouvelle perspective profondément darwinienne sur les origines de l’Univers. Stephen Hawking et Thomas Hertog ont travaillé côte à côte pendant vingt ans sur une nouvelle théorie quantique du cosmos. Poussant leur exploration du Big Bang au plus près des origines ultimes du monde, ils ont identifié un niveau d’évolution plus pro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un énième livre sur L Univers et sur le Temps ?
On aurait pu dire ça. Mais non, c'est le dernier et le plus à jour de deux scientifiques majeurs qui ont travaillé ensemble.
Thomas Hertog, cosmologiste (et belge comme Georges Lemaître) a été le plus proche collaborateur de Stephen Hawking (mort en 2018). Ce sont leurs travaux à Cambridge et ailleurs qui ont abouti à cet essai écrit par le premier qui vient de sortir en mars 2023.

--> L'origine du Temps : la dernière théorie de Stephen Hawking : tel est le titre.

Il était très difficile de travailler avec Hawking au regard de sa maladie envahissante. Un jour, il écrivit : « je meurs… » Affolements… Et quelques cliquetis plus tard : « …de soif. J'aimerais une tasse de thé. » Il avait aussi beaucoup d'humour.

Hawking : "Les conditions aux limites de l'univers doivent être très spéciales, et quoi de plus spécial qu'une condition où il n'y a pas de limite." (!)
Hertog : "la cosmologie est l'unique domaine en physique où nous faisons partie intégrante du problème que nous essayons de résoudre."

* Leurs travaux : remonter à l'origine du temps et de l'espace en établissant un pont entre les esquisses de Darwin et de Lemaître, et démontrant que la marque de fabrique de l'univers n'était pas forcément inscrite dès le départ.

Résumer un tel livre est une gageure.
Voici quelques éléments :
Hawking est mondialement célèbre pour : la singularité du big bang, le rayonnement des trous noirs (le rayonnement de Hawking), un univers sans bord, et sa théorie finale - ici - d'un univers quantique.
Deux notions homonymes sont étudiées : L'entropie de l'univers allant vers de plus en plus de désordre, et l'anthropie, les conditions initiales de l'univers sont faites pour l'émergence de l'Homme. (J'adore cette dichotomie)
Nature de l'univers (à ce jour) : énergie noire 70% / matière noire 25% / matières 5%.
Similitudes/Connections entre l'arborescence de Darwin (l'arbre de vie) et l'arborescence des lois physiques de l'univers.
La gravitation, la fin du multivers, la théorie des cordes, la fonction d'onde, les trous noirs, l'approche quantique de la cosmologie, puis Einstein, Bohr, Schrödinger, Weinberg, etc. , mais aussi Arendt, Escher… Tout et tout le monde y passe…

* Apports fondamentaux :
Utilité de la cosmologie « descendante » : on observe ce qu'on a aujourd'hui, et l'on se dirige « à reculons » dans le temps, dans le passé, et pas le contraire. Ce qui rend le principe anthropique obsolète… On va du haut vers le bas, du présent vers le passé.
L'arbre des lois en physique est le résultat d'une évolution de type darwinien.
Un univers holographique : toute l'information sur la matière et l'énergie contenue dans un volume 3D résiderait en réalité d'une surface 2D.
Origine quantique de l'univers.
Les trois piliers de la cosmologie quantique : l'évolution, les conditions aux limites, et l'observation.
" La vie et l'univers s'accordent en quelque sorte mutuellement pour, dans un sens très profond, naître de concert."

Ce livre est passionnant même s'il est parfois assez ardu. Mais Thomas Hertog sait parfaitement expliquer toutes ces notions nouvelles- toutes ses théories élaborées des discussions avec Stephen Hawking - et finalement c'est assez clair même si c'est difficile à appréhender… (je ne sais pas si je me fais bien comprendre…)
Une théorie finale est là. Les années qui viennent l'affirmeront ou l'infirmeront.

* Pour conclure :
Une fin négative : "il n'y a que 50% de chances pour que l'humanité parvienne à 2100 sans connaitre de recul catastrophique." (aïe…)
Une fin positive : "La théorie finale de Stephen est qu'il n'y a pas de théorie finale. Tout reste à découvrir." (champ des possibles infini !)
Une interrogation : "les lois physiques sont remarquablement adaptées à l'émergence de la vie, et pourtant il n'y a encore aucune preuve de l'apparition de la vie ailleurs." (ça va venir : avec les missions d'explorations en cours et futures, on en saura certainement plus si des formes de vie existe ailleurs ! )


Lien : https://laniakea-sf.fr/
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Thomas Hertog a été pendant plus de 20 ans le collaborateur le plus proche de Stephen Hawking, décédé il y a cinq ans maintenant. Dans ce livre, il expose les dernières théories du génial savant. Il développe surtout la conception "darwinienne" des dernières années de l'astronome anglais, à savoir, en très gros (pour le dire en peu de mots..) que les lois de la physique n'ont pas été forcément constantes et ont pu évoluer aux premiers instants de l'Univers.

Cette conception nouvelle a marqué une rupture dans les connaissances que l'on avait jusque là.
L'obsession d'Hawking comme de l'auteur est de remonter vers l'origine de l'Univers, issu d'un "Big Bang" il y a 13,8 milliards d'années, et comprendre cet incroyable "hasard" qui veut que ce moment singulier ait accouché d'un Univers si favorable à la matière, et in fine à la vie. Un changement infime d'une des constantes de la physique (la vitesse de la lumière, la constante de gravitation, le taux d'expansion de l'Univers) mènerait à un autre cosmos où les atomes ne pourraient même pas se former.

Comment ce "hasard" a-t-il pu parvenir à cet univers comme nous le connaissons maintenant et à l'apparition de la vie? C'est la question centrale du livre.

L'auteur nous embarque également dans l'histoire de la physique, surtout au 20 ème et début du 21 ème siècle et évoque plusieurs fois l'abbé Georges Lemaître, peu connu du grand public, grand scientifique (qui ne voyait pas de contradiction avec son appartenance à l'Eglise) et qui est à l'origine de cette conception du Big Bang.

Thomas Herog évoque également les avancées de Hawking en matière de connaissance des trous noirs et de leur fonctionnement "holographique". Il développe aussi les théories quantiques, et ce qui reste l'apport essentiel de Hawking dans l'analyse des trous noirs: ils sont eux aussi amenés à disparaître et ils doivent émettre un rayonnement au moment de leur évaporation...

Le livre est passionnant quoique parfois un peu trop technique et difficile pour ceux qui n'ont pas des connaissances étendues en maths ou physique. Néanmoins il a l'intérêt de présenter aussi les dernières théories "en vogue", la théorie des cordes, l'univers sans bord..
Parfois il faut relire plusieurs fois.. et la frustration peut naître aussi du fait que dans ce domaine, l'expérimentation et la vérification des théories est quelque peu difficile..
C'est toutefois un très bon ouvrage de référence pour ceux qui s'intéressent à l'évolution des sciences.
A méditer, pour finir, cette belle phrase de Stephen Hawking, "Nous sommes un moyen pour l'Univers de se connaître."
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Une lecture très pénible pour ma part.

Il y est bien trop souvent fait mention à l'anthropologie, tantôt en en disant du bien, tantôt en en disant du mal.

Et puis la démarche anthropocentrée (chercher la réponse à : Pourquoi nous ?) me hérisse.
Chercher à comprendre "Comment nous ?", là j'adhère.
Mais l'auteur n'est pas toujours clair la dessus.

De même, les termes multivers, univers, univers-îles et galaxies sont parfois utilisés hors contexte. Ce qui perturbe la lecture.

Des défauts de traduction ? A priori non.

Autre urticant, citer Harari, aïe cela pique.

Quant aux controverses entre Hawking, Everett et Linde, c'est juste digne d'une cours de récréation.

Croire que la théorie du multivers est scientifique n'a aucun sens, c'est une métathéorie métaphysique.
Son principal objectif est d'exclure la notion de grand ordonnanceur, de création, de Dieu.
Exclure le "pourquoi" pour mieux chercher le "comment".
Position qui devait les réunir tout les trois ?
Alors pourquoi Hawking cherchait des poux à cette métathéorie ? Mystère.

Concernant la dite théorie, ce n'est pas vraiment un scoop révolutionnaire.
Depuis l'instant T0, notre univers a vécu de nombreuses ruptures de symétrie, très certainement aléatoires donc non prévisibles.
Les "lois de l'univers", elles aussi ont du évoluer en fonction de ces ruptures.
Ce qui revient à penser ces lois comme locales à notre univers (qu'il fasse ou non partie du multivers) et évolutives.
Ce qui éloigne encore la notion de grand ordonnanceur avec ses lois supérieures et immuables, sans pour autant éclairer "l'avant T0" (s'il existe).

Dernier point, là encore l'auteur n'est pas très clair dans ses écrits, concerne la notion de vie.
Jamais il ne précise "la vie telle que nous la connaissons" et encore moins "telle que nous la connaissons sur Terre".

Ceci est gênant car laisse penser que la vie terrestre est typique de toute vie dans toutes les galaxies de notre univers.

A noter, par ailleurs l'auteur critique l'approche typique des partisans du multivers, c'est savoureux, non ?

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Plus qu'un avis sur "L'origine du Temps, La dernière théorie de Stephen Hawking ", je souhaite préciser ce que contient le livre et les connaissances qu'il faut probablement posséder pour qu'il soit, comme l'affirme son éditeur, "clair et accessible".
Thomas Hertog retrace la vie de Stephen Hawking avec en toile de fond l'évolution des théories cosmologiques depuis le début du du 20ème siècle. "La dernière théorie de Stephen Hawking" (sous-titre du livre) n'est abordée que dans les chapitres 6 et 7. (Dans le chapitre 8, l'auteur termine par son point de vue sur le stade où en est rendu l'humanité - cf citation).
Ceci précisé, la narration est vivante et l'auteur fait tout son possible pour faire comprendre les théories cosmologiques sans recourir à des développements mathématiques, notamment en recourant chaque fois que possible à des métaphores ainsi qu'à des illustrations et en n'hésitant à reformuler ses propos.
Mais, en dépit de cela et malgré ma formation scientifique supérieure (il est vrai bien ancienne), il y a de nombreux passages du livre que je n'ai pas su bien saisir. Il m'aurait fallu au moins, me semble-t-il, une connaissance approfondie des théories de la relativité et de la physique quantique.
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Ce livre extraordinaire change tout simplement votre vision de l'univers.
C'est un texte ardu qui manipule des concepts mathématiques et physiques complexes. La narration est pourtant remarquablement bien construite et nous guide au travers de l'histoire de la cosmologie de manière progressive et éclairante.
La démonstration est brillante et le résultat est fascinant.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Au XXème siècle, les scientifiques ont identifié les briques élémentaires de la nature : les particules, les atomes et les molécules en sont les constituants de la matière; les gènes, les protéines et les cellules sont les fondements du vivant ; les bits, les codes et les systèmes en réseau sous-tendent l'intelligence et l'information. Durant ce siècle, nous allons commencer à apprendre comment connecter ces composants de différentes façons pour concevoir de nouvelles réalités avec leurs propres lois.
(…)
À travers tout le spectre de la complexité, de la physique fondamentale à l'intelligence, la variété des réalités possibles est immensément plus vaste que ce que l'évolution naturelle a produit jusque-là. Le XXIème siècle est cette période critique de l'histoire au cours de laquelle nous allons commencer à explorer cet espace géant.
Cette transition signifie que nous sommes à l'aube d'une nouvelle ère, la première de son genre dans l'histoire de la Terre et, peut-être, du cosmos, au cours de laquelle une espèce tente de reconfigurer et de transcender la biosphère qui l'a vue évoluer. (…) Nous avons engagé une transition qui nous fait passer d'une évolution simplement subie à une situation où nous sommes les concepteurs de notre évolution et, avec elle, de notre humanité.
D'un côté, c'est une époque pleine de promesses. La liberté complète de voies qui s'ouvrent à nous est réellement fantastique en comparaison de tout ce que nous avons connu jusque-là. Dans certains futurs possibles, nos choix actuels seront des tremplins vers une innovation inimaginable et un épanouissement posthumain. (…)
Mais c'est également une époque dangereusement incertaine. Les risques existentiels dus à l'homme, de la prolifération nucléaire militaire au réchauffement global, en passant par les avancées en biotechnologie et en intelligence artificielle, dépassent aujourd'hui de beaucoup les risques naturels.(…) L'Institut du futur de l'humanité à Oxford évalue le risque existentiel pour l'humanité en ce siècle à environ un sur six. Il y a donc une quantité innombrable de chemins à venir, et pas simplement une branche de-ci de-là, le long desquels nous pourrions sombrer dans le chaos et disparaître, ne laissant qu'une petite note de bas de page dans l'histoire cosmique.
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Nous apprenons de la cosmologie quantique que l’évolution biologique
et l’évolution cosmologique ne sont pas des phénomènes fondamentalement
distincts, mais deux niveaux énormément différents d’un même arbre géant
de l’évolution. L’évolution biologique s’attache aux branches d’un domaine
à très haute complexité, tandis que l’évolution cosmologique s’intéresse à
une couche de basse complexité, les niveaux astrophysique, géologique et
chimique occupant les couches intermédiaires. Et même si chaque niveau
possède ses propres spécificités, son propre langage, dans la grande
perspective de la fonction d’onde de l’univers, ils sont tous interconnectés 6.
La façon « pêle-mêle » dont l’arbre des lois physiques s’est figé dans
l’univers primordial montre que les grands principes du darwinisme, ce
schéma fondamental de la biologie, touchent au niveau le plus fondamental
de l’évolution que l’on puisse imaginer. En tant que telle, la cosmologie
quantique lance un pont au-dessus du gouffre conceptuel qui a séparé
depuis des temps immémoriaux la biologie de la physique. Par-dessus tout,
elle nous dit que le schéma de Darwin de l’arbre du vivant et celui de
Lemaître d’un univers hésitant sont en fait profondément connectés, car ils
représentent deux étapes d’un unique processus historique qui les englobe.
Un édifice d’une envergure aussi extraordinaire est révélateur d’une
unité profonde de la nature. Des niveaux incroyablement différents de
l’évolution se fondent dans un continuum unique, traversé de corrélations
qui les relient. Le leitmotiv de notre exploration, l’incroyable propension
des lois de la physique à faire émerger la vie, est sans aucun doute
l’exemple le plus emblématique d’une telle corrélation entre de multiples
niveaux de complexité. Nous pouvons maintenant commencer à
comprendre à un niveau plus profond comment nous, une brindille sur
l’arbre du vivant, avec l’ensemble des autres espèces qui peuplent notre
planète, nous interconnectons avec l’univers physique qui nous entoure, et
sommes une part du souffle de vie du cosmos. En effet, Charles Darwin,
dans son génie, l’avait anticipé. En 1882, dans une lettre à George Wallach,
il avait écrit : « Le principe de continuité rend probable que le principe de
vie apparaîtra dans le futur comme partie, ou conséquence, d’une loi plus
générale qui englobe toute la nature. » Près de cent quarante ans plus tard,
nous sommes peut-être sur le point d’accomplir la prédiction de Darwin
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Les briques élémentaires de la nature :
Les particules, les atomes, et les molécules en sont les constituants de la matière ; les gènes, les protéines et les cellules sont les fondements du vivant ; les bits, les codes et les systèmes en réseau sous-tendent l'intelligence et l'information.
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Toutes les données des centres de stockage de Google pourraient aisément tenir dans un trou noir plus petit que la taille d'un proton !
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Les lois physiques sont un peu comme les règles aux échecs. Si importantes soient-elles, elles ne vous disent pas grand chose de l'issue d'une partie en particulier.
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