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sur 1195 notes
Nous, les porteurs du signe, pouvions à bon droit passer aux yeux du monde pour étranges, insensés et dangereux. Nous étions des hommes éveillés ou en train de s'éveiller et nous aspirions à le devenir toujours plus complètement, tandis que les efforts des autres, leur recherche du bonheur, consistaient uniquement à adapter leurs opinions, leurs idéaux, leurs devoirs, leur vie et leur bonheur à ceux du troupeau. Chez eux, aussi, il y avait effort, force et grandeur. Mais alors que, selon notre conception, nous, les porteurs du signe, nous incarnions la volonté de la nature dirigée vers l'avenir, le nouveau, l'individuel, eux, s'étaient fixé comme but le maintien du passé. Pour eux, l'humanité - qu'ils aimaient comme nous l'aimions - représentait quelque chose d'achevé qui devait être conservé et protégé. Selon nous, l'humanité représentait un avenir lointain vers lequel nous étions "En Marche", dont l'image n'était connue de personne et les lois écrites nulle part.
p194

Non, suite au débat de l'entre deux tours
il ne s'agit pas ici de prosélytisme,
d'ailleurs ces propos sont datés de 1919
par le prix Nobel (de Littérature 1946), Hermann Hess .

Demian, ou pour vous sortir de l'embarras,
tournez vous du coté d'Abraxas
pour vous aider y'a toujours wikipédia
initiation, croisée des chemins, il y aura encore Demain.

ps: je n'arrive pas à refermer ce livre, trop de messages riches d'enseignement, trop de passages à recopier, je vais devoir faire une place , sur mon île déserte il me faut l'emmener...
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Lorsqu'il commence l'écriture de “Demian” en 1917, Hermann Hesse est un quarantenaire perturbé.

Résident suisse depuis une décennie, ses positions modérées voire pacifiques l'entraînent au début de la guerre dans des polémiques traumatisantes avec les intellectuels allemands jusqu'au-boutistes. Dans le même temps, de lourds problèmes familiaux achèvent de le déstabiliser au point de l'obliger à suivre une psychothérapie au cours de laquelle il fait la connaissance de Carl Gustav Jung.
Il y a tout lieu de croire que les échanges avec ce psychiatre de renom passionné de psychologie analytique (*) ont été, pour Hermann Hesse, source d'inspiration quant au thème de ce court roman finalement publié en 1919.

Le lecteur fait la connaissance d'un jeune garçon, Émile Sinclair, qui au sortir de l'enfance prend pleinement conscience de la dualité du monde qui l'entoure : d'un côté le cocon rassurant d'une famille aimante et attentionnée, de l'autre une société bigarrée, faite de choses monstrueuses, attirantes et énigmatiques.

Par craintes de réprimandes parentales, Émile subit la tyrannie de Kromer, un vaurien qui exerce sur lui un affreux chantage et l'oblige à commettre de menus larcins.
Sa rencontre avec Max Demian, un nouveau camarade de classe à la personnalité mystérieuse, le délivre du joug de Kromer et sert de catalyseur à l'émergence de ses doutes, de son esprit critique, de son besoins de connaissances des choses de la vie.
S'il est un message que le jeune Sinclair retient de ses longues conversations avec son ami Max Demian c'est bien la nécessité de se forger au plus vite un caractère différent de la multitude moutonnière, dût-il pour cela passer par une phase de mépris à l'égard de lui-même et du monde.

Un changement d'établissement scolaire, loin du domicile familial, va bientôt le priver de son confident. C'est une vie de solitaire mélancolique que s'impose alors Émile, une vie parsemée de beuveries, une vie où l'absence de conquêtes amoureuses ne laisse pas de surprendre...
Ses lectures passionnées de Novalis et de Nietzche ainsi que d'étonnantes rencontres nocturnes lui permettent néanmoins d'avancer lentement sur le chemin qui le conduit à lui-même, de laisser peu à peu son propre monde intérieur s'exprimer.

Devenu jeune adulte, Émile retrouve avec bonheur Max Demian ainsi que la mère de celui-ci, une femme sans âge dont la beauté le fascine.
Au contact de ces deux êtres d'exception, Emile Sinclair parviendra-t-il enfin à assumer ses choix de vie particuliers, à affirmer sans détour sa vraie personnalité ?

Tel un grand vin que l'on sirote à petites gorgées, la prose limpide d'Hermann Hesse, à la ponctuation particulièrement soignée, se déguste sans précipitation.
On aimerait bien sûr recommander “Demian” aux plus jeunes d'entre nous, il y a tant d'idées fortes à découvrir au sein de ce roman initiatique.
Les moins jeunes se consoleront de cette découverte tardive en lisant les nombreux passages où magie, onirisme et spiritualité se chevauchent et se réjouiront au final d'avoir passé un moment passionnant avec ce Nobel de littérature si controversé de son vivant.





(*) Voir la critique “Ma vie” de C. G. Jung (ISBN 978-2-07-038407-5)
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Une éternité que ce roman me tentait, tout en me faisant peur. A tort. Dès les premières pages, j'ai été pris par l'histoire de ce jeune garçon Émile Sinclair. Comme quoi, rien ne sert de baser son histoire sur des préjugés tant que je n'y aurais pas gouté. Un peu comme les bières allemandes. Il faut tremper d'abord ses lèvres avant d'y prendre un réel plaisir. Ce bouquin, c'est pareil.

Pourquoi cette appréhension ? Justifiée ou pas… Pour l'inconditionnel de Siddhârta que je suis. J'avais donc découvert l'auteur par son mysticisme orientale, qu'en allait-il être de ce Demian ?

Des années plus tard, ce roman m'a donc été envoyé, comme ça. Juste parce que je ne l'avais pas lu, juste parce qu'il avait marqué profondément l'âme d'une jeune lectrice de 17 ans. 17 ans après – ou presque – cette généreuse lectrice, je le découvre donc à mon tour. Il était temps, le temps presse, les lectures s'amoncellent, et les attentes de plus en plus ardentes tant les envies sont là, à portée de mes doigts (et notamment du majeur). La pression, même allemande, devient tentatrice. L'heure donc est venue pour y tremper ses lèvres.

Émile Sinclair, jeune garçon, tout juste dix printemps, une maison un peu bourgeoise, un esprit un peu bohème, protégé dans son cocon familial. Que peut-il lui arriver dans ce bas-monde ? Certainement pas grand-chose, sa voie semble toute tracée dans la lignée familiale. Sauf que la vie peut réserver quelques surprises. Et notamment une rencontre. Celle avec Max Demian, un énigmatique camarade. Et de ce regard, son monde s'en trouvera chamboulé.

Les années passent, coulent comme le fleuve sortant de son lit, comme la bière fuyant de son tonneau. Émile grandit, rencontre, expérimente. le lycée, l'université, les cabarets et les filles. La vie de l'adolescent déroule ses aléas, mais avec toujours l'image gravée de Demian. Une vie moins lisse qui ne cesse d'osciller entre le Bien et le Mal. Dieu ou Démon. Lumière ou ténèbres. Il en appelle à Abraxas pour définir son chemin. En chacun de nous, l'élément divin partage sa lumière avec l'élément démoniaque. Et chaque nouveau pas dans la vie amène ses doutes, ses interrogations, ses questionnements. Mais c'est à ce prix-là, celui des incertitudes et des ambigüités, que le jeune Sinclair devrait forger sa vie. Une vie presque de solitude où chaque apparition de Demian provoque un changement de trajectoire.

Les dernières pages se sont tournées. Des images en tête, celle du jeune Sinclair, celle de Max Demian, celle d'Ève, la mère de Demian. Des fragrances de vie que je ne suis pas prêt d'oublier. Je me rends compte que ce bouquin devra être relu une seconde fois, peut-être même une troisième pour percevoir toute la richesse de ses thèmes. L'éducation, la musique, l'art, mais aussi l'amitié et l'amour. La bivalence des sentiments qui transforment un être, le parcours initiatique d'un garçon à travers une rencontre, celle qui croise en chemin le regard d'Abraxas, ange et démon bienveillant. Comme « Siddhârta », je relirai « Demian » parce qu'il peut m'apporter beaucoup plus que de simples mots couchés sur une feuille de papier, parce qu'il parle de l'intérieur et qu'à tout âge, il rappelle aux hommes l'ambigüité d'une vie entre le Bien et le Mal. Et à accepter l'oeil d'Abraxas sur son épaule.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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H. HESSE - Prix Nobel 1946

" La vraie mission de tout homme est celle-ci : parvenir à soi-même. "
Telle pourrait être, selon moi, la phrase emblématique de ce court roman qui relate la jeunesse d'un jeune allemand, Émile Sinclair, de la sortie de l'enfance à l'âge adulte au début du XX ème siècle, ses tourments et ses questionnements d'adolescent.

À 10 ans, Émile quitte peu à peu le monde rassurant et paisible de sa famille à la vie très ( trop ? ) codifiée pour découvrir " l'autre monde ", celui de l'extérieur, de la violence, de la souffrance, du mensonge, " le monde bruyant, aux couleurs crues, le monde sombre et violent"que ses parents avaient jusque là soigneusement contenu en dehors du cercle familial. le choc est brutal ! Il traverse, surtout avec l'aide de Demian, plus mûr et plus âgé que lui, des épreuves, plus ou moins pénibles, teste ses capacités physiques et psychologiques et finit par admettre que :
" Ce qui me faisait du bien, c'était la lente découverte de moi-même, la confiance croissante en mes propres rêves et pressentiments, et la révélation progressive de la puissance que je portais en moi. "

Voilà résumé le riche propos de Hesse, largement influencé sans doute par la découverte de la psychanalyse, et qui réussit à émailler le récit, probablement très auto-biographique, de réflexions philosophiques sur la connaissance de soi. C'est admirablement écrit, construit, et le plaisir de lecture est réel.
Mais, petit bémol personnel : si j'ai trouvé très intéressant le cheminement, les excès adolescents et les réflexions du jeune Émile, ballotté entre ombre et lumière, bien et mal, j'avoue n'avoir apprécié que très modérément les références mystiques dont Hesse est assez friand en particulier dans la deuxième moitié du roman ( la marque des élus sur le front, les pouvoirs spéciaux...), elles décrédibilisent un peu pour moi...le chef d'oeuvre !

Challenge Nobel : 15 oeuvres à lire sur deux ans ! Ma première lecture !
Grand merci à Gwen21 pour cette initiative qui m'a permis de m'orienter vers un Nobel que je ne connaissais pas et nourrir agréablement mon insatiable curiosité.
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J'ai découvert Hermann Hesse avec le loup des steppes – Histoire d'un homme qui tente, en vain, tel un loup solitaire, de fuir les autres et les futilités liées à la vie quotidienne jusqu'à ce qu'il trouve un équilibre entre lui et le monde extérieur –. Cet auteur (prix Nobel de Littérature en 1946) est, je crois, peu lu de nos jours et c'est bien dommage.
J'ai donc poursuivi mon exploration de l'oeuvre d'Hesse avec Demian, un roman d'initiation. le lecteur suit le cheminement d'Emile Sinclair, tout au long de son adolescence, pour le laisser à l'aube de la première guerre mondiale.
A dix ans, le garçon se rend compte que deux mondes se côtoient en permanence : le monde du bien, lumineux et doux, confortable cocon, avec une famille rassurante et aimante, et celui du mal, sombre, violent, où il faut sans cesse se battre – avec les autres et avec soi-même – pour arriver à ses fins. Sinclair sent qu'il n'est jamais entièrement dans l'un ou dans l'autre monde mais qu'il passe de l'un à l'autre à tout moment. Il s'interroge sur la place qu'il tient sur cette planète, dans ces univers distincts ; est-il utile ? Que lui réserve son avenir ?
Il fera la rencontre de Kromer, Demian, Eve, Pittorius...chacun d'eux le guidera sur le chemin de la connaissance de soi et des autres. Introspection, psychanalyse et spiritualité sont abordés à travers des images fortes telles que le diable, Dieu, le signe de Caïn, Eve, Jacob, la figure du père, le sexe... L'adolescent a besoin de se représenter les choses, de les inventer parfois, pour donner du sens à sa quête de vérité, d'où l'accumulation d'images puissantes fantastiques, brutales parfois.
Demian demeurera jusqu'à la fin son éclaireur, son mentor. Apparaissant à ses côtés lors d'événements pénibles, il saura ouvrir la voie dans laquelle Sinclair s'insinuera, apprenant ainsi à ne pas suivre le troupeau mais tenter plutôt de se démarquer, de se révolter, de faire des choix judicieux, d'oser se battre pour ses idées.
Tout cela lui permettra d'affronter ses démons, d'aller de l'avant : être acteur de son existence.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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L'introduction au livre donne un aperçu de qui était Hermann Hesse, et le décrit notamment comme un romantique et un pacifiste, ayant fui son pays pour se réfugier en Suisse dès 1914.

Le récit que l'auteur donne ici est une sorte d''autobiographie de son enfance et sa jeunesse jusqu'au conflit mondial de 1914, ou plutôt, une analyse de sa propre personnalité. Au hasard de ses rencontres heureuses ou malheureuses comme Kromer, Demian, Pistorius et Eve, Emil Sinclair (c'est ainsi qu'il se nomme dans ce récit) va constamment chercher en son moi intérieur la signification des choses mais surtout du pourquoi de ses aspirations.

C'est magnifiquement écrit mais je n'ai pas aimé ce livre. Il m'a dérangé et le narrateur m'a été antipathique. Et bizarrement, contrairement à ce que j'ai lu à l'introduction, j'ai vu dans ce récit une apologie de la supériorité malsaine du narrateur. Tout empreint de mysticisme, Sinclair et son ami Demian parviennent à la conclusion, avant de s'engager dans la guerre, qu'ils font parti d'une élite qui balaiera l'ancien monde, chose absolument indispensable.
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« Demian » paru en 1919, ou le parcours initiatique d'Emil Sinclair, un jeune garçon élevé dans une famille bourgeoise que la transition adolescent-homme perturbe et rend plus sensible aux tiraillements qui l'assaillent entre un monde sécurisant en grande partie bâti pour lui par son milieu social en général et sa propre famille en particulier, et un monde extérieur dont, finalement, il ne connait que fort peu de choses…

Un parcours qui le mènera métamorphosé, avec l'aide de son ami Max Demian, à l'aube de la première guerre mondiale. Un développement qui s'effectuera - et le thème est très présent dans l'oeuvre de Hermann Hesse - contre les conventions, plus ou moins tacitement acceptées, du milieu, mais aussi et surtout contre ses propres inhibitions et ses propres peurs, celles qu'on éprouve, souvent par veulerie ou lâcheté au moment de l'affrontement. Plus que la recherche de la voie extérieure, la quête est ici celle de la voie intérieure qui mène de l'enfant à l'homme…

Un roman où transparaissent de larges pans autobiographiques et dont le thème fera l'objet de variations , au sens musical du terme, dans l'oeuvre de Hermann Hesse jusqu'à l'apothéose finale du « Jeu des perles de verre » qui lui vaudra le Prix Nobel.

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« L'oiseau cherche à se dégager de l'oeuf. L'oeuf est le monde. Celui qui veut naître doit détruire le monde. »

Une plongée dans le coeur de la philosophie Nietzschéenne. Conte initiatique, roman d'apprentissage, les nombreuses questions que soulève ce livre incite à la réflexion.

La rencontre soudaine avec Demian va ébranler les certitudes d'Émile Sinclair, faisant s'écrouler la compréhension du monde qu'il avait jusqu'alors. Par ses phrases sibyllines, Demian va apprendre à Sinclair à s'émanciper, sortir du troupeau, à refuser les sentiers tout tracés pour prendre les chemins hors champ. Les petites graines que Demian va semer derrière lui, plongeront le jeune garçon dans une torpeur existentielle jusqu'à l'illumination. Mais pour cela, il faudra qu'il côtoie les ténèbres, danser avec les ombres, pour pouvoir avoir enfin cette chance de remonter et d'apercevoir la lumière.

C'est une leçon de liberté, et une ode à la quête de soi qu'Hermann Hesse nous livre ici.
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Je n'ai pas été complètement conquis par « Demian », contrairement à nombre de babeliotes. L'initiation de cet enfant aux choses de la vie, et son apprentissage du monde m'a laissé quelque peu songeur. Sentiment de relire pour une énième fois un roman d'initiation comme il y en a tant. Heureusement, le personnage de Demian rehausse un peu le propos en faisant découvrir à Emile Sainclair un niveau de conscience supérieur, celui d'appartenir à la nature et de la percevoir comme sacrée, quitte à s'éloigner du conformisme de ses parents et de la société. Sinclair saura s'en souvenir, comme certainement Hesse dans sa jeunesse. C'est l'ouverture de l'humain au « sentiment océanique » cher à Romain Rolland. En cela le roman est très intéressant, mais j'y trouve trop de redondances et de facilités pour être un de mes favoris de Hesse. Siddharta ou Knulp restent pour moi nettement supérieurs.
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« Il est si bon de savoir qu'en nous il est quelqu'un qui sait tout. »
Certes, mais la route sur le chemin de lui-même que fait prendre Herman Hesse à son jeune personnage est fort ardue, et d'une de ces ambitions intellectuelles et spirituelles qui est autant la signature de l'auteur de Siddharta que la marque de temps troublés, ce roman initiatique ayant été publié au sortir de la première guerre mondiale. Une quête de soi qui tient plus de celle de Nietzsche que du socratique « connais-toi toi-même », adressée à ceux des hommes encore debout après la guerre et capables de reconstruire l'Europe moribonde ?

Emile Sinclair a à peine dix ans quand il rencontre Demian, le premier de ses guides qui l'aidera à s'affranchir en lui révélant la marque de puissance, celle de Cain, qu'il porte au front. D'autres suivront, avec lesquels Emile construira sa route personnelle à travers des apprentissages teintés d'onirisme et de philosophie.

Un texte d'une grande puissance, dont la plume exigeante me rappelle, allez savoir pourquoi, celle de Stefan Zweig, et dont le message sur la nécessité d'affronter sa propre singularité face à la masse moutonnière résonne encore aujourd'hui.
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