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Edwige Friedlander (Autre)
EAN : 9782253036746
Le Livre de Poche (31/03/1987)
3.95/5   63 notes
Résumé :
Dans Gertrude, Hermann Hesse a peint la vie d'un compositeur allemand de la fin du siècle dernier, personnage néo-romantique des plus attachants en raison des affinités, des doutes, des certitudes et des refus, qui, dans une nature excessivement sensible, ne peuvent conduire qu'à des conflits. L'existence tout entière de ce personnage d'exception, aussi ardente sur le plan de la création musicale et de la vie affective qu'elle est retirée en raison d'une infirmité d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Kuhn, un jeune homme romantique, à la fin du XIX ème siècle en Allemagne. Romantique et amoureux, de surcroît… Un amour qui lui vaudra un accident de montagne et une infirmité à vie.
Romantique, amoureux, et… musicien : tous les ingrédients sont réunis pour que notre jeune homme soit non seulement compositeur à succès, mais aussi pour que sa vie ne soit pas un long fleuve tranquille.
Il rencontrera Henri Muoth, le ténor qui chantera son opéra. Mais aussi et surtout la belle Gertrude, qui deviendra vite sa muse ; mais pas plus car « les affinités » ne sont pas partagées…

Comme d'habitude chez Hermann Hesse, on se trouve très vite plongé dans une ambiance très particulière, du genre de celles que l'on rencontre également chez Knut Hamsun ou Stefan Zweig : une ambiance poétique qui n'a d'égal que dans la complexité des personnages. Beaucoup auraient pu, et se sont essayés à ce genre de sujet : un impossible amour, en résumé.
Beaucoup s'y sont cassé les dents. Il faut la maestria de Hermann Hesse pour ne pas tomber dans un sombre mélo, n'est pas Prix Nobel qui veut…

Un ouvrage que je classe très haut dans mon estime : probablement juste après « le jeu des perles de verre » qui est et restera pour moi le chef d'oeuvre de Hermann Hesse.
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Gertrude, c'est une histoire classique, presque aussi vieille que la littérature. Allemagne, fin XIXe siècle. Kuhn est jeune et amoureux. Il est surtout un talentueux musicien. Cet art est son univers. Mais un bête accident le prive de sa main, maintenant handicapée, et de son rêve de devenir un pianiste renommé. Mais bon, ses talents en musique, eux, ne disparaissent pas. Après un bref épisode de tristesse (et qui ne serait pas triste après un pareil drame ?), Kuhn se dirige alors vers la compisition et connaitra un succès certain. Même le ténor Henri Muoth chantera ses opéras, de même que la belle Gertrude. le compositeur s'emmarouchera d'elle, elle deviendra sa muse. Malheureusement, le sentiment n'est pas réciproque, elle penche plutôt pour le ténor… En d'autres mots, un triangle amoureux qui n'en est pas un.

Comme je l'ai écrit plus haut, c'est une histoire qui a été mainte fois racontée. Sa particularité (et ce qui fait que ce roman mérite d'être lu) est d'être sortie de l'imagination de Hermann Hesse, qu'elle ait été rédigée par sa main. La plume du grand auteur allemand est remarquable entre toutes. Même dans un de ses premiers romans comme Gertrude. Rien de pathétique ni de larmoyant, les clichés du genre ont été évités. Hesse, à défaut de présenter une histoire originale, nous offre un moment de lecteur agréable. Il réussit à rendre sympathique ce jeune artiste en quête de bonheur. Et le narrateur, peu intrusif, fait en sorte qu'on découvre ce que l'avenir réserve à Kuhn en même temps que lui. Donc des petites surprises en perspective. Vraiment, on peut voir tous ces petits éléments qui étaient annonciateurs d'une grand auteur en devenir.
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Un homme nous livre sa vie intérieure.
Alors que sa vie adulte est réglée et ne changera vraisemblablement plus, il raconte comment depuis sa jeunesse il a tatonné pour avancer dans la vie et dans ses relations avec tout son entourage. Non pas qu'il ne savait pas ce qu'il voulait faire de sa vie, il avait découvert très tôt que la musique vivait en lui et qu'il voulait en faire son métier. Mais tout au long de sa confession il m'a fait l'impression de vraiment découvrir sa vie et les autres, et non pas de tout savoir à l'avance. Il y a d'ailleurs un contraste entre sa vie vue de l'extérieur, qui comprend de belles réussites et la perception qu'il a de lui, lui qui sait quels sont ses doutes, quelles sont les choses qu'il désire et n'ose obtenir. Car son excès de sensibilité et d'humilité l'empêchent de se mettre en avant.
Nous suivons donc, outre sa carrière l'évolution de ses relations avec ses parents, différentes jeunes filles, ses deux amis Muoth chanteur d'opéra et Teifer violoniste.
Alors que c'est l'un de ses premiers romans, l'on y trouve déjà des interrogations face aux spiritualités hindoues.
Un texte dont j'ai beaucoup aimé la sensibilité, les questionnements et la présence de la musique.

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On est vite emportée par l'écriture de Hermann Hesse et les quelques 200 pages m'ont été très agréables à lire.

Durant sa jeunesse, M. Kuhn sort beaucoup, fréquente les bars et s'amusent avec ses nombreux amis. La musique a toujours été pour lui son univers, même si ses parents lui auraient préféré une autre carrière. Et puis, un accident survient et il se retrouve handicapé, condamné à boiter toute sa vie.

Il s'isole alors peu à peu, s'enfermant dans sa tristesse et voyant sa jeunesse s'éloigner de lui. Il se convainc qu'il ne pourra plus jamais plaire à une femme. Il continue ses études sans grande conviction et pendant ses vacances, part à la montagne. Sa tristesse lui permet de trouver l'inspiration et de composer une mélodie. Requinqué, il repart en ville pour pouvoir partager sa musique.

Ce roman évoque entre autre une histoire d'amour impossible, la quête du bonheur et contient de nombreux passages philosophiques : la jeunesse serait tournée vers l'individualisme et les personnes âgées ayant vécu beaucoup plus d'évènements malheureux seraient plus sages et plus tournées vers les autres. de plus, la solitude accentue la « morale insanity » qui fait que lorsque les autres ne pensent pas comme nous, nous nous sentons seuls et plus individualistes. Je ne connais pas grand-chose à la philosophie (rien en fait) mais ce livre permet de penser à sa propre vie.

Je ne peux pas aller plus loin pour raconter l'histoire car je pense qu'il ne faut pas en savoir plus quand on lit le livre. Heureusement, je n'avais pas lu la quatrième de couverture, ou tout au moins, l'avais-je oublié. Ce qui m'a un peu déconcerté au début, c'est le fait que l'auteur passe rapidement d'un paragraphe à l'autre vers une autre journée, ou plusieurs mois après, mais on s'y habitue vite et les pages se tournent finalement très vite.

Lien : https://letempsdelalecture.w..
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Encore l'amour, comme sujet. Avec comme fond la musique... Banal à souhait. Mais c'est Hermann Hesse, donc c'est du style, donc ça tient sa route psychologiquement...
Ce compositeur, légèrement infirme, qui est seul, qui trouve l'amour, ne parvient pas à se déclarer, passe à côté, et ne peut qu'observer la vie... La vie à côté, c'est un genre d'enfer... Quelle tristesse.
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Les ténèbres, l'obscurité désespérée, c'est le cycle effrayant de la vie quotidienne. Pourquoi se lever le matin, manger, boire, se recoucher? L'enfant, le primitif, l'être jeune et sain, l'animal ne souffre pas de cette routine. Celui pour qui la pensée n'est pas une chose douloureuse se réjouit de se lever le matin, de manger, de boire ; il en est satisfait et ne veut rien d'autre. Mais celui qui ne trouve plus incontestable cette routine cherche avidement dans le cours des journées les instants de vie réelle, dont le jaillissement rend heureux, anéantit le sentiment du temps et supprime toutes les réflexions sur le sens et le but de l'existence entière.
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Si, en témoin impartial, je jette un regard d'ensemble sur ma vie, elle ne semble guère heureuse. Mais je ne peux cependant la qualifier de malheureuse, malgré toutes mes erreurs. Et finalement, il est bien déraisonnable de se préoccuper de bonheur et de malheur, car il me semble que je renoncerais moins volontiers aux jours les plus tristes de ma vie qu'à tous ceux qui furent gais. Peut-être l'essentiel d'une vie humaine consiste-t-il à accepter consciemment l'inévitable, à vider la coupe du bien comme du mal, et à dominer soi-même son propre destin, sans concession au hasard et indépendamment de la fatalité extérieure ; s'il en est ainsi, ma vie ne fut ni misérable ni malheureuse. Si la fatalité extérieure s'est abattue sur moi comme sur tous, inévitable, imposée par les dieux, ma destinée intérieure n'en a pas moins été mon oeuvre propre, dont la douceur ou l'amertume dépendent de moi, et dont je pense pouvoir revendiquer seul la responsabilité.
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Quel que fût mon désir de trouver dans nombre d'autres voies le salut ? l'oubli, la délivrance, quelle que fût mon aspiration vers Dieu, la connaissance et la paix, je n'ai jamais rien trouvé de tout cela en dehors de la musique.
Ce n'était pas nécessairement Beethoven ou Bach : le seul fait que la musique existât en ce monde, qu'un homme pût parfois être bouleversé et envahi jusqu'au fond de son coeur par des mélodies, des harmonies, voilà qui signifiait pour moi une profonde consolation et une justification sans cesse renouvelées de toute existence.
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Si je réfléchis et me demande pour qui je couvre ces feuillets, qui détient donc
assez de pouvoir sur moi pour obtenir ma confession et briser ma solitude, il me
faut prononcer un doux nom de femme, qui ne représente pas seulement pour moi une
grande partie de ma vie et de mon destin, mais qui resplendit aussi comme une étoile
et un noble symbole de toute mon existence.
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- ... Il n’y a que deux vérités possibles, tout le reste n’est que littérature.
- De quelles vérités veux-tu parler ?
- Ou bien le monde est mauvais, sordide, comme l’affirme les bouddhistes et les chrétiens. Dans ce cas, il faut se mortifier, renoncer à tout, et je crois qu’on peut alors connaître une relative satisfaction. Les ascètes ne mènent pas une vie si difficile qu’on l’imagine. Ou bien le monde et la vie sont bons et justes, et alors on ne peut qu’en prendre sa part, puis mourir tranquillement, parce ce qu’alors tout est fini.
- Et que crois-tu toi-même ?
- Il ne faut le demander à personne. La plupart des gens croient l’un et l’autre, suivant le temps qu’il fait, leur état de santé et l’argent qu’ils ont en poche.
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Après "Bienvenue au club", le CNL en partenariat avec Public Sénat, met en avant les conseils des lecteurs en leur donnant la parole dans l'émission #LivresetVous. Une nouvelle chronique à ne pas manquer tous les vendredi à 17h30.
Que peut nous apprendre la philosophie au quotidien?Pour répondre à cette question Guillaume Erner est accompagné de Géraldine Mosna-Savoye et d'Emmanuel Kessler. Cette semaine, David, étudiant et membre du club de lecture de l'université d'Orléans, répond au thème de l'émission en convoquant « Siddharta » de Hermann Hesse, et «l'insoutenable légèrté de l'être » de Milan Kundera.
Une émission présentée par Guillaume Erner, en partenariat avec France Culture.
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