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Alexandra Cade (Traducteur)
EAN : 9782253083795
288 pages
Le Livre de Poche (23/05/2007)
3.87/5   129 notes
Résumé :
Ecrits entre 1899 et 1962, les 37 textes de ce volume, la plupart inédits en français, parlent de la musique, de la peinture, de livres, de paysages, de rencontres avec des hommes. Hesse propose un nouveau rapport à l'existence, une sorte de programme qu'il nomme "l'art de l'oisiveté" : un art du regard qui prône l'humour, le scepticisme, l'esprit critique, bref, la liberté de l'individu.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Après « Coma » de Guyotat, les récits d'Hermann Hesse sont un véritable bol d'oxygène. On revit à l'évocation de ses pensées, de son sentiment océanique, de son attirance pour les philosophies orientales. Même lorsqu'il s'adresse aux soldats du front pendant la guerre de 1914/1918, il montre que la vie a un sens. C'est une lecture réjouissante. Lorsqu'il écoute de la musique, assiste à un concert, à un opéra, lorsqu'il voyage en Italie, il sait nous faire partager son plaisir. A un siècle de distance, ses écrits restent d'actualité. L'oisiveté selon Hesse a quelque chose d'épicurien. C'est savoir occuper son temps. Combien de nos jours, comme à son époque, savent le faire ? le monde regorge de plaisirs en attente. A nous d'en profiter. L'opposé absolu de Guyotat.
Une lecture revigorante et bienvenue en nos temps incertains.
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L'art de l'oisiveté
Hermann Hesse

L'oisiveté est à entendre dans son sens classique d'otium. On profite de son temps libre pour faire les choses que l'on veut, qui nous rendent noble, et non ignoble, c'est-à-dire que ces choses-là nous élèvent et nous rendent heureux.
Ce sont des causeries (presque d'aristocrates, on n'a pas à travailler, même si elles réclament des efforts) des Kleine Freuden, des petites joies que j'ai trouvées personnellement grandioses, mais des causeries polémiques, des chroniques pour pester contre la non-responsabilité que prônent les gens.
Hermann Hesse peste avec élégance, humour et sensibilité. Quelle merveille que son style qui coule, et ne bute sur aucun obstacle. Aisance et harmonie. C'est le bon rythme, le bon mot, l'intelligence du sujet, et celui-ci est multiple. Cependant l'eau a coulé en chantant sur les rochers, et son chant résonne longtemps dans notre esprit.
Ces causeries ont été écrites entre 1899 et 1959, mais le temps ne les marque pas. Classiques, elles ont atteint l'intemporel. Hesse dit l'importance de la joie qui même modeste revigore, le devoir de bonheur, car quand un homme est heureux, il est bon, et Hesse n'hésite pas à changer le commandement divin, aime toi comme si tu étais ton prochain. Ainsi l'homme heureux ne se ralliera pas à des slogans hargneux au nom desquels il commettrait les pires atrocités. La morale affaiblit l'homme. Il est bon de se recueillir, dit Hesse, de faire surgir des profondeurs, alias l'inconscient, ce qui s'y trouve. Un paysage merveilleux, celui qu'il contemple de son appartement du Tessin, la beauté et l'amour des zinnias, se sentir en communion avec un Tout, se tourner vers l'autre avec curiosité, ainsi Hesse adresse-t-il un message aux soldats de 14, vous rendra riche intérieurement, vous fera vivre pleinement vos journées, vous fera espérer dans la boue des tranchées en un avenir meilleur. Combien de journées à demi vécues tuent l'homme. Il faut prendre exemple sur l'Oriental et sa sagesse.
Si l'on révise ses leçons classiques avec Hesse, on goûte aussi à son humour qui grince, quand un auteur qui a commis un livre médiocre et qu'il en a conscience, est auréolé d'un succès mirobolant, alors que sa poésie qu'il juge bonne, est privée de lecteurs ; ou quand Hesse lui-même, en excursion dans une ville, assiste le soir incognito à un récital de ses poèmes de jeunesse appréciés faussement d'après leur auteur par le public ; et Hesse gronde quand au pays des Massagètes dont les guerriers vainquirent le Grand Cyrus, sous prétexte d'être un pays chrétien, et parce que le terrain promet d'être riche en ossements de mammouths massagètes, on détruit un monument antique splendide érigé à la gloire du fils de la reine Tomyris.
Hesse dit également le rôle de l'écrivain qui n'a pas à commenter l'actualité, dont il n'a qu'une appréhension partielle, et ce qu'est un artiste, je cite :
-Les oeuvres de qualité naissent de la force de caractère des artistes, de leur conscience de la nécessité, de la volonté de se défendre et de lutter contre le nivellement culturel imposé par l'époque.
-l'artiste est celui qui éprouve le besoin et la nécessité de se sentir vivre et grandir, de savoir où il puise ses forces et de se construire à partir de là en suivant des lois qui lui sont propres.
Hesse se fait moraliste avec La mise à mort : « Mais il en va autrement s'agissant d'un homme qui a une foi différente de celle des autres. le peuple assiste à son exécution sans aucune pitié, et son corps est jeté aux chiens. »
Mais ce que j'apprécie le plus chez Hesse, ce sont ses récits, ainsi Une sonate, qui dit la nécessité pour une femme mariée de renoncer à ses illusions de jeunesse, et de jouir de la musique seule, puisque son époux est trop grossier pour la saisir, et l'admirable Gubbio, où le narrateur se demande pourquoi il éprouve le besoin de voyager. Il lui fallait venir dans cette ville singulière de montagne, d'une architecture hardie qui traduit une détresse sans borne ; son Palais des Consuls coupe le souffle de son regardeur, et l'on a la preuve que le travail et la passion d'un homme ne sont pas vains. A côté de cette ville, s'étend une plaine verdoyante. Il lui fallait aussi gravir la montagne, du haut de laquelle la ville semble petite. le narrateur pourrait contempler le spectacle grandiose, mais il est attiré par le gouffre. le désir de voyager qui le possède n'est sans doute pas inutile, et le révélera à lui-même. Hesse décrit bien l'ambiance de la ville, qui est dure à se donner, et exigeante, la difficulté angoissante de la pente. Qu'exige-t-elle vraiment ? Là est la question. Ce récit nous laisse devant l'énigme.
Je vois Hesse comme un romantique classique, donc comme un Allemand dans l'âme, épris de spiritualité (Nietzsche a beaucoup à nous apprendre, lui, un vrai romantique), mais aussi un créateur visant un idéal de perfection, sensible à la réalité qui l'entoure, et qu'il peut affiner.
Hesse nous fait réfléchir. Certes il a une certaine idée de la culture, la grande musique, ses réticences envers la virtuosité du violoniste et de la cantatrice dont l'immense talent pourrait servir une musique médiocre, les bons auteurs, mais c'est un homme simple, sincère, optimiste qui reconnaît qu'il y a toujours de bons livres ; c'est un homme à écouter auprès de qui on se sent vivre et grandir.
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« Si je n'étais pas au fond un homme extrêmement laborieux, comment aurais-je eu l'idée d'inventer des éloges et des théories sur l'oisiveté? Les oisifs-nés, ceux qui ont le génie de l'inaction, ne font jamais ce genre de choses. » En effet, c'est tout l'art de ne rien faire, que j'aime bien pratiquer de temps à autre.
Ce recueil de chroniques rédigées au début du XXe siècle et jusqu'à son milieu offre un éventail de réflexions et de témoignages sur les moeurs de la société européenne de l'époque. Hermann Hesse pose un regard analytique sur la consommation par ses pairs de toute forme d'art (peinture, musique et littérature), des méfaits du tourisme de masse qui en est encore à ses balbutiements, de la contemplation de la nature environnante (les splendides paysages montagneux de la Suisse et de l'Italie), et des petits plaisirs du quotidien qui s'offrent à celui ou celle qui sait les voir et les apprécier. « (…) il faut rester modéré pour jouir vraiment des choses de ce monde, et ne jamais négliger les joies modestes de l'existence. »
Un propos encore pertinent aujourd'hui, enrobé d'une écriture stylisée et fort agréable à lire. J'ai pensé à Stefan Zweig (Le monde d'hier : souvenirs d'un Européen) pour la nostalgie de certains écrits et à Christian Bobin pour la description des beautés simples de la vie.
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L'oisiveté est l'art de l'oiseau. Hermann Hesse se retire du monde et chante d'un air amusé, ironique ou émerveillé ce qu'il observe. Ce qui compte, pour l'oisif, c'est l'instant présent, un nuage du soir qui se croit poisson rouge, un concert de grande musique, une nuit d'insomnie aux bruits infinis, un retour éphémère dans la ville de l'enfance, un paysage peint dans un village tessinois, une forêt sous la neige. Bien sûr, Hermann Hesse ne peut que se désoler du rythme du monde. Quand il faut retrouver la frénésie des villes, le populisme des performances virtuoses, les sapins assassinés de Noël, c'est à contre-coeur, à contre-courant, ne courant ni après les honneurs ni après les hommes. Hermann Hesse a hâte de retrouver son coin perdu avant qu'il ne soit envahi par les touristes aveugles. Il se réjouit de passer des jours entiers à se passionner pour la couleur des zinnias. On l'envie.
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Il ne s'agit pas d'un roman et encore moins d'un recueil de nouvelles. L'art de l'oisiveté est un recueil de propos, de réflexions, de pensées qu'Hermann Hesse a rédigé au cours de sa vie et plus précisément entre 1908 et 1959. A travers les textes de l'ouvrage, on peut se faire une idée précise de la position de Hesse face au monde contemporain. La force de ce livre est que les propos de l'auteur, d'après moi, sont d'autant plus percutants et valables aujourd'hui, en 2015. Et nous prouvent par A + B que ce monde "contemporain" sentait le souffre dès le départ.

Comme je l'ai dit dans le portrait de l'auteur, il met très tôt en avant les dérives de l'industrialisation et de l'urbanisation. Si vous me suivez régulièrement, vous savez que c'est un sujet qui me tient à coeur. C'est en ce sens que L'art de l'oisiveté, d'après moi, regorge de pépites. Vous pouvez en retrouver certaines par le biais des citations du mercredi, en cliquant ici.

Autres sujets qui me tiennent à coeur également, la spiritualité et le chemin intérieur. Hesse met en avant, à travers L'art de l'oisiveté, l'expérience des sens pour atteindre la plénitude. Tous ces passages où il décrit ces petites choses du quotidien qui le font vibrer, ce lien viscéral et vibrant à la terre et à la nature prouvent le talent de l'auteur à décrire les sensations intérieures qui l'habitaient.

Bref, sous prétexte de parler d'oisiveté, Hesse ratisse large, mais pour revenir à l'essentiel, toujours. Dans une société dont la valeur toute puissante, le dieu absolu est le travail/tripalium, l'oisiveté sonne presque comme un gros mot: on pense paresse, parasite, inutile. Lisons et relisons donc cet art de l'oisiveté, mettons-le en parallèle avec Les Banksters de Marc Roche ou avec La caste cannibale - Quand le capitalisme devient fou de Sophie Coignard et Romain Gubert. Regardons autour de nous simplement. Et si vous habitez Bruxelles, je vous invite à vous poster un matin entre 7h30 et 8h00 dans le couloir qui mène de la salle des guichets de la gare de Bruxelles central au métro et d'observer. de là, vous verrez notre monde occidental dans ce qu'il a de plus pathétique.

En conclusion, ce livre m'a fait vibrer. Tous les textes ne m'ont pas semblé égaux en qualité, certains m'ont un peu ennuyée, mais il y a tellement de pépites dans ce livre! A conserver précieusement dans sa bibliothèque et à relire régulièrement. En plus des nombreux passages que je qualifierais d'éclairants, je vous conseille particulièrement les textes "Mise à mort", "Extrait du journal de Martin" et "Recueillement".

Retrouvez la chronique complète sur mesmotsenblog.blogspot.be
Lien : http://mesmotsenblog.blogspo..
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Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
Les nuits de veille sont précieuses. Elles seules en effet offrent l'occasion à l'âme de s'exprimer librement, sans que cela n'entraîne de bouleversements extérieurs violents. L'âme peut alors manifester son étonnement ou sa frayeur, sa désapprobation ou son affliction. Pendant la journée, notre vie émotive n'est jamais aussi clairement saisissable. Nos sens jouent un rôle très actif et notre raison cherche à s'imposer en mêlant aux sentiments qui nous agitent la voix de son jugement, le charme délicat de la comparaison, de l'esprit raffiné et subtil. L'âme à demi assoupie laisse les choses se faire. [...]
Ainsi notre vie n'est-elle pas simplement superficielle. Notre être recèle un pouvoir que rien d'extérieur ne peut atteindre ni influencer. Au fond de nous-mêmes s'expriment des voix que nous ne maîtrisons pas, et il nous est salutaire d'en prendre conscience de temps à autre.

NUITS D'INSOMNIE ( 1905 )
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J’appris qu’être aimé n’est rien et qu’aimer est tout ; je compris également de plus en plus clairement que seule notre capacité à sentir les choses, à éprouver des sentiments rendait notre existence précieuse et gaie. Quel que fût l’endroit sur terre où j’apercevais ce qu’on nomme « le bonheur », je constatais que celui-ci naissait de la richesse de nos impressions. L’argent n’était rien, le pouvoir n’était rien ; on rencontrait beaucoup de personnes qui possédaient les deux et demeuraient pauvres. La beauté n’était rien ; certains hommes et certaines femmes demeuraient pauvres, eux aussi, malgré tout leur éclat. La santé, elle non plus, n’avait pas beaucoup de poids ; la forme de chaque personne dépendait de son état psychologique ; bien des malades heureux de vivre prospéraient jusqu’à la veille de leur mort, et bien des hommes en bonne santé dépérissaient avec angoisse dans la crainte de la douleur. En revanche, quand un homme éprouvait des sentiments intenses et les acceptait en tant que tels, quand il les cultivait et en jouissait au lieu de les rejeter et de les tyranniser, il connaissait toujours le bonheur. De même, la beauté ne rendait pas heureux celui qui la possédait, mais celui qui était capable de l’aimer, de la vénérer.
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Michel-Ange et Fra Angelico n'ont songé ni à moi ni à personne en travaillant. Ils ont créé pour eux-mêmes, chacun d'eux en pensant uniquement à soi, cela les a rendus en partie malheureux, ils ont dû lutter amèrement contre le découragement et la lassitude. L'un comme l'autre, ils étaient également insatisfaits au plus haut point de ce qu'ils produisaient. Ghirlandaio rêvait de peintures plus gaies. Michel-Ange d'édifices et de monuments plus imposants. Aujourd'hui, il ne nous reste que ce qui a échappé à la destruction, cependant, il nous semble malgré tout que leurs efforts n'ont pas été vains, et cela nous donne à nous aussi le courage de poursuivre notre tâche. (Livre de poche, 2007, p.72)
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Quel que fut l'endroit sur terre où j'apercevais ce qu'on nomme "le bonheur", je constatais que celui-ci naissait de la richesse de nos impressions. L'argent n'était rien, le pouvoir n'était rien ; on rencontrait beaucoup de personnes qui possédaient les deux et demeuraient pauvres. La beauté n'était rien ; certains hommes et certaines femmes demeuraient pauvres, eux aussi, malgré tout leur éclat. La santé, elle non plus n'avait pas beaucoup de poids ; la forme de chaque personne dépendait de son état psychologique ; bien des malades heureux de vivre prospéraient jusqu'à la veille de leur mort, et bien des hommes en bonne santé dépérissaient avec angoisse dans la crainte de la douleur. En revanche, quand un homme éprouvait des sentiments intenses et les acceptait en tant que tels, quand il les cultivait et en jouissait au lieu de les rejeter et de les tyranniser, il connaissait toujours le bonheur. De même la beauté ne rendait pas heureux celui qui la possédait, mais celui qui était capable de l'aimer, de la vénérer.
(Extrait du journal de Martin, 1918, p. 146,147)
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Ce jour-là, je vis et je sentis dès le midi que la soirée serait propice à la peinture. Pendant quelque temps, le vent avait soufflé. Chaque soir, le ciel semblait d'une pureté cristalline, et chaque matin, il se couvrait à nouveau, mais à présent régnait une atmosphère douce, un peu brumeuse, formant un voile léger qui enveloppait les choses comme dans un rêve. Ah, ce voile léger, il m'était familier ; je savais que vers la fin de la journée, lorsque la lumière deviendrait oblique, le spectacle serait admirable.

AQUARELLE
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Que peut nous apprendre la philosophie au quotidien?Pour répondre à cette question Guillaume Erner est accompagné de Géraldine Mosna-Savoye et d'Emmanuel Kessler. Cette semaine, David, étudiant et membre du club de lecture de l'université d'Orléans, répond au thème de l'émission en convoquant « Siddharta » de Hermann Hesse, et «l'insoutenable légèrté de l'être » de Milan Kundera.
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