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Critique de TRIEB


TRIEB
30 septembre 2012
Pour ceux dont la fréquentation de l'oeuvre d'Hermann Hesse est familière, ou renvoie aux années soixante ou soixante-dix, périodes qui correspondent au sommet de sa popularité littéraire parmi les publics d'Europe et d'Amérique du Nord, la lecture du recueil de nouvelles intitulé : « La leçon interrompue » sera le prétexte d'un ressourcement.

On y découvre au long des cinq nouvelles composant le recueil les fils conducteurs et obsessions de Hermann Hesse : Mon enfance ,L'histoire de mon Novalis ,Le mendiant, Mon camarade Martin ,La leçon interrompue , décrivent des souvenirs personnels relatifs à des tranches de vie bien précises de l'auteur : des traces laissées par une édition précise des oeuvres de l'écrivain Novalis, une rencontre fortuite entre son père et un mendiant, la description d'un camarade de classe ,Martin, et pour finir une leçon interrompue par un professeur qui charge Hermann Hesse de lui révéler une imitation de signature par l'un de ses condisciples sur son carnet scolaire .

Certes, le style des récits pourra paraître suranné à des lecteurs contemporains, excessivement guindé. Pourtant, l'auteur nous émerveille, comme il l'a fait dans toute son oeuvre avec simplicité, fraîcheur, curiosité. Hermann Hesse souligne dans ces récits la puissance du souvenir comme source d e création littéraire, la déformation de ce matériau, lorsque nous le soumettons à l'épreuve de la confrontation, à la vérification de sa véracité. L'auteur du Loup des steppes dénonce aussi, même si c'est entre les lignes , l'éducation autoritaire génératrice de peur et de conformisme qui régnait alors dans les établissements scolaires allemands :

« Je sais qu'il faut tenir compte du comportement particulier des garçons à un moment particulier de leur existence(…) néanmoins, je ne puis m'abstenir de m'affliger et de dénoncer certaines choses ( …)Toute ma vie, j'ai conservé une vive prédilection pour les petits écoliers et j'ai retrouvé sur leur visage rougissant l'expression de mes angoisse d'autrefois . »

Il s'inscrit parfaitement dans la tradition de la littérature allemande, des Bildungsromane, ces romans d'apprentissage popularisés par Goethe, Jean Paul. Il revendique l'influence de ce courant littéraire ; l'actualité de son oeuvre est intacte : comment vivre sa vie avec spiritualité sans se noyer dans le matérialisme ? Quelles sont les clés de la tolérance, comment trouver son alter ego amoureux ? Comment découvrir les autres pleinement ? Toutes ces questions sont évoquées avec beauté dans ses oeuvres. Un grand auteur à découvrir, ou à relire avec un plaisir inentamé.


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