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Critique de maliroland


Curieux livre car je me demande ce qu'à bien voulu nous montrer l'auteur.
J'aime bien comprendre en effet le pourquoi des choses, ici, pourquoi ce sujet, et éventuellement quels enseignements en tirer.

De quoi s'agit il ?

C'est l'histoire de Franz, le grand-père paternel de Thierry Hesse. le personnage n'a rien d'extraordinaire, c'est plutôt le contraire, c'est l'histoire d'un inconnu qui s'est retranché ses vingt dernières années dans une vie de reclus. Un appartement exigu, à la lisière d'une ville, en l'occurrence Metz, au bout de ce que l'auteur appelle un tunnel.

A partir d'une photographie, jeune homme en uniforme prussien, Thierry Hesse entame ses recherches. de Franz, presque coupé de la famille, ses deux fils dont le père de Thierry Hesse, ne lui ont presque rien dit. Ignorance, rejet, autre, on ne sait pas.
Des maigres indices lui permettent néanmoins de reconstituer un parcours. Pas simple, comme l'est finalement celui de la plupart de gens pour peu que l'on s'attache à les connaître davantage.

Une problématique à peine esquissée, celle de Franz, par exemple, né allemand pour cause de débâcle sedanaise, Metz est en effet annexée, enrôlé en 14 dans l'armée de son pays donc allemande. Devenu ou redevenu français en 18, puis Hitler en 39-40, on s'y perd.
Une canne à pommeau de perroquet, un cimetière letton, une sculpture et son double à Central Park, jalonnent l'histoire de Franz devenu François, ou l'inverse, puis ce tunnel au bout du bout duquel, Thierry Hesse s'interroge.

Et une phrase : Tout espace réduit a ceci de précieux qu'il nous offre la solitude et l'immobilité dont nous avons besoin pour donner libre cours à nos pensées, à nos rêveries.

Interprétation de l'auteur, faut il y croire ?

Petite recherche sur l'auteur afin d'essayer de comprendre.
Filiation, son thème de prédilection. Une phrase : une discipline ascétique et immuable : debout chaque matin à 5 h, deux ou trois heures d'écriture.

Une autre phrase  : Je vis moins dans cette ville ( Metz ), que dans cette cellule que je me suis construite ( ses deux heures d'écriture matinale).

Une vie cachée est un beau livre qui met sur le devant de la scène un anonyme comme nous le sommes presque tous, hormis les célébrités et les coutumiers des médias. L'écriture est belle, les réflexions non superficielles. On se demande si l'auteur est allé jusqu'au bout du tunnel, des pistes ne sont que peu exploitées si ce n'est abandonnées. Curiosité, qui pourrait être l'objet d'un autre livre, pourquoi une telle distance entre Franz et ses deux fils.

Enfin, image en miroir, entre espace réduit et cellule d'écriture, attention à ne pas y voir que son reflet et limiter sa vie à celui ci. Ceci dit, chacun ses choix.
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