Après plusieurs anthologies de la poésie des langues dites "vivantes" (allemande, anglaise, espagnole, italienne), la Pléiade nous offre celle de la muse latine qui a nourri, pendant des siècles, notre propre poésie.
Découvrons donc ou (pour certains) redécouvrons les noms fameux qui jalonnent la littérature romaine:
Plaute, Térence, Lucrèce,
Catulle,
Virgile, Horace, Tibulle,
Ovide, Phèdre,
Pétrone, Martial,
Juvénal - bref, les grands "classiques" mais aussi des écrivains moins connus comme Ausone, Prudence ou
Sidoine Apollinaire (un patronyme, semble-t-il, prédestiné à la poésie!)
Cette anthologie nous fait souvenir d'ailleurs opportunément que la production poétique latine ne s'est pas arrêtée, comme on aurait tendance à le croire, avec la chute de l'Empire romain d'Occident (en 476); elle s'est poursuivie durant tout le Moyen Âge et la Renaissance, y compris chez des auteurs qui écrivirent aussi dans leur langue maternelle: ainsi
Pétrarque et Boccace,
Erasme, L'Arioste,
Thomas More et, chez nous, (ce qui ne manque pas de piquant) celui auquel on doit la "
Défense et illustration de la langue française":
Joachim du Bellay! Au XIXe siècle même,
Baudelaire et Rimbaud ont sacrifié à Erato et Polymnie... Cerise sur le gâteau,
Pascal Quignard, en l'an de grâce 1979, a commis "un montage de fragments de divers poètes et prosateurs latins" dans une disposition typographique rappelant le Mallarmé de "Un coup de dés jamais n'abolira le hasard"...
Et le tout, "Pléiade" oblige, avec une abondance bienvenue de notices et de notes explicatives permettant d'apprécier au mieux les poèmes choisis.
Donc, un bouquin que tout "humaniste" se devrait d'avoir!