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Critique de Foxfire


Le titre étrange et le côté road-book du résumé m'avaient incitée à participer à cette masse critique privilégiée. Quand, à la réception du livre, j'ai vu le bandeau où l'auteur du "fakir Ikea" clamait avoir adoré "Albert sur la banquette arrière", je me suis dit "aïe aïe aïe". Je n'ai pas lu le "fakir Ikea" mais je le rapproche de toute cette mouvance de feel-good-books, comédies prétendument décalées et rafraîchissantes. Une précédente masse critique privilégiée m'avait fourni l'occasion de découvrir ce registre avec "l'assassin qui rêvait d'une place au paradis" que j'avais détesté au plus haut point. C'est donc très méfiante et en moonwalk que je me suis lancée dans la lecture du roman de Homer hickam.

"Albert sur la banquette arrière" ne va pas me réconcilier avec ce genre de romans. Je crois que je l'ai encore plus détesté que "l'assassin...". Pourtant "Albert..." est un peu moins mal écrit que le roman de Jonas Jonasson et le contexte m'attirait d'avantage. Oui, mais voilà, Homer Hickam ne sait tout simplement pas raconter une histoire. J'ai été plusieurs fois tentée d'abandonner ma lecture mais par respect pour Babelio et l'éditeur Mosaic qui m'ont permis de lire ce roman gracieusement j'ai tenu à aller au bout. Et le voyage fut long, très long !

Au cours de leur périple, les héros, Homer et Elsie, vont vivre bien des péripéties, croiser la route de braqueurs, de syndicalistes, de contrebandiers d'alcool, ils vont devenir champion de base-ball et garde-côte pour lui, infirmière et gérante de pension familiale pour elle, ils vont faire les acteurs, se trouver coincés dans un ouragan, le tout accompagnés d'un alligator et d'un coq. Ce qui aurait dû à une aventure burlesque trépidante et absurde allant à 100 à l'heure se révèle un récit d'une mollesse impressionnante provoquant un ennui abyssal.

De plus, le roman pourrait se passer dans les années 60 ou 80 que ça ne changerait rien, le contexte de la grande dépression n'est pas vraiment utilisée si ce n'est au cours du passage avec les ouvriers grévistes ; passage que j'ai envie d'appeler "le chapitre foutage de gueule qui fout un peu la gerbe à qui a un minimum de conscience sociale. Pour résumer, on a dans ce chapitre un patron faisant appel à des casseurs de grève et à des gros bras face à ses employés réclamant plus de sécurité et de meilleurs salaires. Mais en fait, il n'est pas si méchant que ça, il ne savait pas qu'il fallait bien traiter ses ouvriers. le happy end de cet épisode c'est que les grévistes acceptent de reprendre le travail avec une baisse de salaire mais avec la promesse d'une augmentation dès que l'entreprise irait mieux. Ce passage ravirait le Medef !

Ajoutez à ces péripéties inintéressantes des dialogues insipides d'une indigence totale.
Quant aux personnages, ils ne sont pas plus réussis. Ils sont caractérisés à la truelle, fadasses, sans épaisseur et n'ont aucun arc transformationnel. Elsie est détestable, odieuse, ne cesse de râler et de reprocher à son mari de n'être "qu'un mineur de charbon". Et tout d'un coup, sans que l'on comprenne pourquoi ni comment, dans le dernier chapitre, elle devient la gentille petite femme à son petit mari chéri. Homer, envers qui, tout au long du roman, on ne ressent qu'une indifférence polie a fini par susciter ma détestation. en fait, celui qui n'était qu'un falot sans caractère, épris d'une emmerdeuse se révèle un gros con qui ne rêvait que d'une bobonne qui s'assiérait sur ses ambitions pour se mettre aux fourneaux et lui pondre des mioches. Les féministes apprécieront.

Bref, tout ça est affligeant !
Pour les dialogues qui balancent, je garde Lansdale. Pour la dinguerie des situations, je garde Dorsey. Et je tire un trait définitif sur tous ces feel-bad-books.

Challenge Multi-défis 2016 - 38 (un livre d'un genre que vous détestez)
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