Une femme française

Publié en septembre 2021 à la veille de la campagne électorale, ce livre est à l'image de la sociale-démocratie portée par le Parti socialiste: fade, terne, sans ambition ni réel intérêt car le propos est, comme toujours, celui d'une gestionnaire et non d'une visionnaire. Anne Hidalgo porte le défaut de sa famille politique toujours soucieuse de prouver au reste de la société, et en particulier à la droite, que sa gauche est une gauche de « gouvernement », pragmatique, attachée au réel, loin de l'idéologie, simplement soucieuse d'améliorer la vie des citoyens. Il s'agit, comme toujours, de se distinguer de cette gauche dite «radicale », « extrémiste », « utopiste » et « déconnectée » du réel. Il s'agit toujours de s'en détacher en prouvant sa crédibilité, en étalant ses compétences. Point de rupture avec l'ordre du monde ; point de révolution ni de renversement, il s'agit simplement de pondre quelques mesurettes pour améliorer le système à la marge, pour le rendre vivable ; la sociale-démocratie n'assumant effectivement pas les injustices que le capitalisme sauvage - pourtant intégré – engendre. Résultat des courses, le propos est insipide, indigeste, totalement ennuyant, assommant. L'ennui est tel que mille fois j'ai failli abandonner ma lecture. J'ai poursuivi car ce livre illustre à merveille le néant qui demeure aujourd'hui au Parti socialiste ruiné par la sociale-démocratie. A force de vouloir intégrer l'ordre établie, de s'en faire accepter, elle en est devenu un sous-fifre, un subordonné qui ne sait pas penser en dehors du cadre autorisé. Sur le plan intellectuel, elle somnole, elle végète. Et sur le plan politique, elle s'oblige simplement à gérer, en bonne élève, les finances du pays. Chez elle, l'imagination manque et les rêves s'oublient. Chez elle, rien ne fait envie, rien ne fait vibrer. On ne frissonne pas, on meurt. Quel intérêt alors ? Aucun. Elle peut donc intégrer sans rougir le camps macroniste car ses petites mesurettes ne constituent en rien une alternative politique.

Ce livre, à la hauteur du pourcentage effectué par la candidate, annonçait le naufrage.