J'aime beaucoup les romans japonais mais je ne connaissais pas encore leur côté "Policier " .
C'est fait! Quelle belle surprise, un vrai bonheur de lecture !
Le lecteur découvre un fou qui massacre une famille en pleine rue, deux enfants qui se lient d'amitié après une rencontre de hasard sur un marché aux fleurs, un vieil homme, ancien ingénieur de haut niveau, passionné de botanique découvert assassiné par sa petite fille Lino qui l'avait aidé à créer son Blog juste avant les événements dramatiques, ( géranium, muguet, verveine) .
Le grand- père avait accepté à une condition: ne jamais rien poster sur une certaine fleur jaune qu'elle a vue chez lui .
Pourquoi ?
Cette fleur mystérieuse est au centre du roman!
Les trois destins que je viens d'évoquer ne semblent liés en rien et pourtant?
Pourquoi Naoto, le cousin de Lino, brillant, en bonne santé, claviériste dans un groupe se défenestre t- il?
Pourquoi la famille de Gamo Yosuke, qui se prétend botaniste ( il est haut fonctionnaire dans la police ), qui contacte Lino, se rend - elle au marché aux Ipomées chaque année?
Pourquoi "la police des polices " en la personne de Yosuke, frère aîné de Sota, s'intéresse t-elle de très près à cette affaire?
La fleur jaune mystérieuse qui attise la curiosité du lecteur est le coeur du roman :"La fleur jaune avait de fins pétales qui poussaient dans toutes les directions et de longues feuilles effilées sans doute une Ipomée ."
Deux enquêtes simultanées sont menées, par la police et l'enquêteur Hayase et celle de Lino, la petite fille de la victime....je n'en dirai pas plus...
L'auteur montre sa parfaite maîtrise des intrigues à suspense.
Il construit d'une manière raffinée, tel un orfèvre ,un roman tout en douceur , d'une grande délicatesse, dépaysant, complexe , sans vulgarité. Il tisse une douce ambiance et une agréable lenteur , sans manipulation, très peu de sang !
C'est un roman tout en pudeur, en sensibilité , plein de mystères et une "confusion apparente "seulement !
Pourtant : tout y est , lourd secret familial, meurtre, suicide, disparition, secrets d'état, manipulations génétiques, jeunesse décadente, catastrophe de Fukushima, et une belle réflexion à ce propos, jeux olympiques de 2020.
Tout paraît embrouillé , beaucoup d'interrogations, mais tous les personnages, nombreux, sont connectés les uns aux autres.
Les notions d'honneur et de respect sont très importantes, les dettes se doivent d'être payées: "Il aurait été marqué du sceau de l'infamie ."
Cet ouvrage recèle un charme fou, les mystères tissent une toile d'araignée fine et subtile, brillante , semblables aux couleurs d'un large éventail dont on découvrirait petit à petit tous les plis,, telle une jolie corolle .
A la fin, les pièces du puzzle, magnifiquement enchâssées , s'emboîtent avec grâce .
Un agencement raffiné , complexe à la simplicité trompeuse , un art subtil , à l'image de la littérature japonaise ! Riche et puissante !
Un auteur minutieux et orfèvre !
Je le conseille ! " Actes noirs " aux Editions Actes Sud, pour ceux qui aiment ce genre et les écrits japonais !
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Un suspense captivant qui dépeint l’empire du Soleil levant sous un jour assez sombre.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
- Une maison laissée à l'abandon s'effondre petit à petit. Mais il n'en va pas de même pour une centrale nucléaire. Même si elle ne produit plus d'électricité, il faut continuer à l'entretenir, et procéder ensuite à son démantèlement. En plus, les centrales produisent une quantité extraordinaire de matériaux radioactifs. On n'a pas encore décidé comment on les traitera, et on ne sait pas non plus où on va les mettre. Il faudra des dizaines de milliers d'années pour que la radioactivité disparaisse. Le Japon ne peut plus échapper au nucléaire. La décision a été prise il y a des dizaines d'années....
....
- Ce n'est pas un métier qui te rendra populaire, et il va falloir beaucoup de temps pour avancer.
- Tous les héritages ne sont pas positifs ici-bas, dit Sōta. Si on ne risque rien à ne rien faire, cela ne pose pas de problème. Quand ce n'est pas le cas, il faut bien que quelqu'un prenne la relève. Je suis prêt à le faire.
Fujimura scruta son visage. Le sien était rempli de doute.
- Qu'est-ce qui t'est arrivé à Tokyo ? Tu ne parlais pas comme ça avant. Tu m'impressionnes.
- J'ai fait la connaissance de deux personnes impressionnantes.
(extrait d'une lettre)
Je comprends que tu puisses en vouloir à ton père. Mais si tu veux bien m'autoriser à le défendre, sache que beaucoup d'hommes ne savent pas bien s'occuper de leur famille. Ce n'est qu'après avoir perdu ce qui compte le plus pour eux qu'ils en réalisent l'importance. Je le sais d'expérience. Mes recherches m'absorbaient tout entier et je ne me préoccupais pas du tout de ma famille. Je n'ai remarqué la maladie de ma femme que lorsqu'il était trop tard, et j'ai su après sa mort qu'elle avait décidé de renoncer au thé tant que mes recherches n'auraient pas abouti....
..... Il pensait que c'était la fin de la lettre mais il se trompait. Elle comportait un P.S. Depuis la mort de ma femme, j'ai renoncé au thé. Dans l'espoir d'amenuiser ma faute.
Hayase lut ces mots sans comprendre le sens de cette expression qu'il décida de vérifier dans le dictionnaire sur son portable. "Renoncer au thé : s'abstenir de boire du thé pendant une période, par exemple jusqu'à ce qu'un souhait soit exaucé."
Il sursauta. Akiyama Shūji avait renoncé au thé ?
Tu as l'air heureux, papi. Tu aimes vraiment les fleurs.
Il hocha la tête en plissant les yeux.
- Je préfère leur compagnie à celle des humains parce qu'ils mentent. Les fleurs, elles, ne le font jamais. Si on les élève avec amour, elles y répondent.
- Hum... fit sa petite-fille en se demandant si quelqu'un lui avait menti récemment.
Elle sentit quelque chose de froid sous ses pieds. Le coin du coussin sur lequel elle marchait était mouillé. Elle retira son pied à la hâte.
Son grand-père avait la tête posée sur la table, comme s'il s'était endormi. D'où elle était, elle ne voyait que ses pieds.
- Tu dors, papi ? Tu vas prendre froid ! dit-elle en s'avançant vers lui.
Elle perçut une odeur désagréable qui la fit s'immobiliser.
Elle s'approcha ensuite de lui avec appréhension et regarda son visage. Au même moment, l'angoisse lui étreignit la gorge.
Ses yeux étaient ouverts. Ce visage au teint gris n'était pas celui qu'elle connaissait. On aurait dit que quelqu'un avait voulu fabriquer une mauvaise reproduction en argile.
Que fallait-il faire dans un cas pareil ? Téléphoner, mais à qui ? Elle sortit son portable de son sac et remarqua que ses mains tremblaient.
Naoto s'était jeté par la fenêtre de leur appartement à Kawasaki avant l'aube, la nuit précédente. Ses parents et son jeune frère, Tomoki, dormaient et ne s'étaient rendu compte de rien. Le bruit avait réveillé un voisin du rez-de-chaussée qui avait découvert le corps et appelé la police. Un policier avait sonné chez les Torii et leur avait demandé si aucun membre de la famille ne manquait. La mère de Naoto était allée dans sa chambre qu'elle avait trouvée vide, la fenêtre ouverte.
Malgré l'annulation des 17èmes Rencontre de l'Imaginaire pour les raisons sanitaires que nous connaissons, la ville de Sèvres a soujaité maintenir le Prix Actusf de l'Uchronie.
Grâce au concours toujours fidèle de Jean-Luc Rivera, notre agent littéraire, la participation ed la Maison d'édition Actusf et le suivi logistique et virtuel de la Médiathèque de Sèvres, les prix décernés au nombre de deux sont les suivants :
1er Prix Littéraire :
- Les Miracles du Bazar de Namiya de Keigo Higashino chez Actes Sud, 384 pages
...
2ème Prix / Prix Spécial :
- Jeu unchronique en ligne "Un monde meilleur" https://abw.lue/index.php
...
Un grand merci à tous,
Grégoire de LA RONCIERE,
Maire de la ville de Sèvres.
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