Chacun de nous se rappelle plus ou moins de sa petite enfance : bribes d'évènements familiaux, endroits insolites, jeux particuliers, frayeurs parfois…
Le personnage principal de «
La Maison où je suis mort autrefois », Sayaka, n'a aucun souvenir de ses premières années. Pas une photo de famille, pas une allusion de ses parents à sa tendre enfance auxquelles elle pourrait se rattacher !
Est-ce la raison pour laquelle, aujourd'hui jeune maman, elle ne supporte pas sa petite fille au point de la maltraiter ? Ses actes insensés ne trouvent-ils pas leurs origines dans des évènements potentiellement traumatiques qu'elle aurait vécus toute petite ? le phénomène déclencheur de ses pulsions suicidaires serait-il dû à cette amnésie incompréhensible ?
Livrée à elle-même, son mari est à l'étranger pour plusieurs mois, Sayaka sollicite l'aide de son ex petit ami lequel est devenu scientifique mais resté célibataire.
Celui-ci en pince toujours pour la jeune femme et les voilà tous deux, le samedi suivant, à plusieurs heures de voiture de Tokyo dans une maison inoccupée mais meublée.
Feu son père a laissé à Sayaka une enveloppe avec un plan indiquant le chemin conduisant à celle-ci ainsi qu'une clé permettant d'y entrer.
De façon habile,
Keigo Higashino livre une à une les pièces d'un puzzle macabre et plonge le lecteur dans un huis-clos captivant sur les pas de ces deux explorateurs.
Peu à peu les indices découverts à différents endroits de la demeure apportent de l'eau au moulin de leurs supputations.
Son ami scientifique s'avère un fin limier et aide brillamment Sayaka à transformer en évidences factuelles les incohérences matérielles observées ici et là.
Isolez-vous une poignée d'heures dans cette bâtisse poussiéreuse, sans eau ni électricité !
Cet inconfort passager est le prix à payer pour découvrir un à un les secrets d'une famille cruellement éprouvée par le destin.
P.-S. : Si vous prenez plaisir à lire ce très bon thriller, vous apprécierez également l'excellent «
le Dévouement du suspect X » du même auteur.