"J'ai l'impression qu'il y a un écart temporel entre l'intérieur et l'extérieur de la maison.
Le temps ne passe pas de la même façon. Et ce qui paraît long ici n'est qu'un instant dehors".
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"Si ma théorie est correcte, nous vivons quelque chose d'extraordinaire!
Nous correspondons par lettre avec quelqu'un du passé .... "
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" ... Je sens que je suis en train de vivre quelque chose d'extraordinaire. De vraiment extraordinaire qui ne se reproduira jamais. Et j'ai envie d'en faire quelque chose ... "
A force de lire des demandes de conseils, j'ai compris une chose. Les gens qui m'en envoient ont souvent déjà décidé ce qu'ils allaient faire. Ils me demandent conseil pour s'assurer qu'ils ont pris la bonne décision.
Toute cette histoire n'avait ni queue ni tête.
Certes cela fournissait une explication à ce qui s'était produit, mais il ne faisait aucun doute que se laisser entrainer dans un univers aussi extraordinaire n'était pas une bonne idée.
Personne ne pourrait les secourir s'il leur arrivait quelque chose.
Non, lui et ses compagnons devaient d'abord prendre soin d'eux-mêmes. C'était une règle à laquelle il n'avait jamais dérogé.
Se préoccuper des autres sans que cela soit absolument nécessaire n'apportait rien de bon.
C'était encore plus vrai si l'autre venait du passé
Il passa dans l’espace entre le petit entrepôt et la maison et vit que la porte arrière était entrouverte. Puis il y entra en plissant les yeux pour voir ce qui se passait à l’intérieur.
- Atsuya ! s’exclama Kōhei d’un ton gai en le voyant. Tu es revenu. Comme ça fait plus d’une heure que tu es parti, je ne croyais plus à ton retour.
- Une heure ?
Surpris, Atsuya consulta sa montre
- Non, seulement un quart d’heure. Et puis je ne suis pas revenu. Je voulais juste vous apporter ça, continua-t-il en posant le sac de la supérette sur la table. Je ne sais pas combien de temps vous comptez encore rester ici.
Kōhei prit une des boulettes de riz et poussa un cri de joie.
- Le matin n’arrivera jamais si vous restez ici, lança Atsuya à Shōta.
- En fait, on a eu une bonne idée.
- Une bonne idée ?
- La porte arrière était ouverte, non ?
- Oui.
- Quand elle est ouverte, le temps passe à l’intérieur comme à l’extérieur. On a essayé plusieurs trucs et on a trouvé ça. D’où la différence d’une heure avec toi.
- Ah, je vois… lâcha celui-ci en regardant la porte arrière. Comment cette maison rend-elle ça possible ?
- J’en sais rien, mais du coup, tu n’as plus besoin de partir, non ? Le matin arrivera même si tu restes ici.
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[ Les gens qui adressent leurs lettres au bazar Namiya] ont comme un trou dans le coeur, par lequel fuient des choses importantes pour eux. La preuve, c'est qu'ils viennent tous chercher leur réponse. Ils soulèvent tous le couvercle de la boîte à lait, parce qu'ils sont curieux de voir ce que le vieux pépé du magasin va leur dire.
- Papa, dit-il. Je me demande ce que c'est, la Toile.
- Moi aussi, je me suis posé la question, répondit-il en pointant son index vers lui. Les autres lettres en parlent aussi. Elles disent qu'elles ont lu l'annonce sur la Toile. Et puis elles parlent presque toutes de "portable".
- Comment ça "portable".
- Je n'en sais rien. Peut-être que 'est un genre de journal du futur.
Je comparerais volontiers les personnes qui viennent me consulter à des gens qui ont perdu leur chemin.
Dans la majorité des cas, ils ont en réalité une carte, un plan qui leur indique le chemin, mais ils ne le consultent pas, où bien ils ne savent pas où ils se trouvent sur ce plan. Mais votre cas est différent. Votre plan est à l'échelle de feuille blanche. Et vous êtes dans une situation où vous ne savez même pas où trouver le chemin qui vous permettre de définir un but.
Pourquoi ne pas changer de point de vue ?
On peut dessiner n'importe qu'elle carte sur une feuille blanche. Tout dépend de vous.
Votre liberté est infinie, comme vos possibilités. C'est une chose merveilleuse.
Ayez confiance en vous, et je prie pour que vous viviez sans regret.
Bazar Namiya
Les gens qui m'en envoient ont souvent déjà décidé ce qu'ils allaient faire. Ils me demandent conseil pour s'assurer qu'ils ont pris la bonne décision. C'est pour ça que parmi eux, certains m'écrivent une seconde lettre. Sans doute parce que je ne suis pas arrivé à une autre conclusion que la leur.
Quand elles trouvent un travail qui donnent un sens à leur vie, les femmes oublient de se marier.
A force de lire les demandes de conseil, j'ai compris une chose. Les gens qui m'en envoient ont souvent déjà décidé ce qu'ils allaient faire. Ils me demandent conseil pour s'assurer qu'ils ont pris la bonne décision. p.142