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Kaga Kyoichiro tome 3 sur 3

Sophie Rèfle (Traducteur)
EAN : 9782330168070
304 pages
Actes Sud (07/09/2022)
3.91/5   158 notes
Résumé :
Aoyagi Takeaki, un homme d’une cinquantaine d’années, est assassiné au pied de la statue du dragon ailé qui orne le pont de Nihonbashi, à Tokyo. Une enquête apparemment simple pour l’enquêteur Kaga, fraîchement arrivé au commissariat d’un quartier d’affaires prospère de la capitale. Mais les apparences sont parfois trompeuses : comment servir la vérité lorsque le suspect numéro un s’avère innocent ?
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
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°°° Rentrée littéraire 2022 # 29 °°°

Alors que j'ai tendance à m'enflammer pour des thrillers nerveux et violents, à l'écriture serrée à l'os, j'ai été charmée par ce polar japonais tout en finesse entièrement dépourvu d'événements spectaculaires et sanglants. Juste une histoire banale mettant en scène des personnages ordinaires : un homme poignardé, retrouvé assassiné au pied du pont Nihonbashi, un suspect dans le coma après avoir été percuté par une voiture, en possession du portefeuille de la victime. Enquête qui semble aisée à résoudre ... sauf que ... l'intuition de l'inspecteur lui dit qu'il faut se méfier des apparences.

Au départ, on se dit que ça ronronne sans originalité particulière, d'autant que le style en lui-même est assez plat. On est porté pépère par la fluidité narrative du récit. Et puis, il y a quelque chose qui se passe, qui nous ferre. Avec son acuité exceptionnelle tournée vers l'observation, Keigo Kigashino a construit un polar de pure investigation qui porte l'attention sur des infimes détails, précieux indices pour le lecteur attentif : une petite annonce d'emploi dans une vitrine, un chocolat chaud et rien d'autre, une fidélité aux nouilles aux sarrasins, une recherche de chaussettes non trouées, des grues colorées en origami et bien d'autres.

Au-delà du plaisir de voir le puzzle de l'enquête se mettre patiemment en place au fil des nombreuses rencontres faites par l'inspecteur Kaga, j'ai également grandement apprécié la mise en lumière de la part d'ombre d'une société japonaise ultra codifiée : la pression mise par les entreprises sur les salariés, notamment les intérimaires, si mal considérés et si mal traités ; la crise économique qui frappe les plus précaires ; la soumission à une hiérarchie sociale rigide dans lesquelles les apparences sont particulièrement importantes, il ne faut surtout pas faire de vague.

In fine, c'est toute une réflexion sur la culpabilité et le pardon qui se dessine subtilement, presque lancinante dans le dernier tiers, avec en décor important la culture religieuse shinto. Nihonbashi est un des quartiers historiques de Tokyo, célèbre pour son pont du XVIIIème siècle orné de deux superbes statues de qilins ( dragons ailés ), également pour ses nombreux sanctuaires aux Sept divinités où il est coutume de faire un pèlerinage le jour de l'An.

Un polar qui ne révolutionne pas le genre mais la balade dans le Tokyo des marges et le Tokyo traditionnel, doublée d'une enquête méticuleusement menée, est vraiment très plaisante.


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Ceci est le troisième tome consacré au personnage de policier, l'inspecteur Kaga.

Un homme a été poignardé à mort à côté d'une statue de dragons, le policier qui le trouve voit un jeune homme s'enfuir, ce dernier passera sous un camion et sera retrouvé avec le portefeuille de la première victime, de là à conclure qu'il est coupable d'assassinat, il n'y a qu'un pas que les médias franchissent à coeur joie , pressés de tourner la page, mais pas Kaga...Non, ce policier ne se satisfait jamais de l'évidence, il creuse, fait des cercles autour du lieu de l'accident , interroge, retourne sur les lieux X fois et ré-interroge, jusqu'à ce que la vérité éclate...

Si vous cherchez un roman plein d'adrénaline, de suspens, d'action, passez votre chemin, ce roman est contemplatif , calme. L'enquête est minutieuse, sans éclat, sans gadget, presque à l'ancienne.
L'auteur égratigne un tout petit peu la société niponne. On découvre un père de famille que, ni son épouse, ni ses deux enfants connaissaient, on découvre des pratiques douteuses dans des usines, et le monde des ouvriers, des intérimaires est très précaire. La vie japonaise n'y est pas montrée que calme et sereine. Certes , on perpétue l'art de l'origami en "pliant" des grues, mais il faut voir pour quelle raison...
Pour qui a l'habitude de lire des romans policiers versés dans la psychologie, cette série est très étrange. On peut dire que son auteur fait le minimum syndical sans que cela nuise à notre compréhension. Dans un roman occidental, l'auteur s'attacherait à dévelloper davantage le personnage principal, et une fois refermé le roman , on pourrait prétendre le connaître. Ce n'est pas le cas ici, le lecteur n'est au courant que de ce que fait l'inspecteur Kaga pour l'enquête. Ses états d'âmes sont réduits à l'essentiel, on sait juste que son collégue est aussi son cousin, et que c'est l'anniversaire des deux ans de la mort de son père. Basta. Aucune vie amoureuse, pas d'enfants à l'horizon, pas d'amourette avec un témoin. Rien. Cette apparent dénuement est volontaire, on n'étale pas sa vie au Japon. Aucune vulgarité, beaucoup de pudeur, un certain code de l'honneur qui est partagé par tous , tout est "doux..".
Le revers de la médaille, c'est qu'il n'y a aucun suspens, et que certains lecteurs pourraient trouver cela assez mou...
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Si vous voulez de l'action, du sang, des coups de poings bref de la bagarre, passez votre chemin. Ce titre, Les sept divinités du bonheur, est dans un autre registre. On marche beaucoup, on réfléchit, on pose quelques questions à la fois, on vérifie, on revient poser des questions et c'est ainsi marche après marche que l'intrigue se construit. Doucement, une petite goutte à la fois.
Ici, un homme sans histoire, gestionnaire d'entreprise, est poignardé dans le quartier des affaires au pont de Nihonbashi, point de départ de toutes les routes du Japon.
Notre inspecteur, Kaga Kyoichiro du commissariat de Nihonbashi, participera à l'enquête avec son cousin, l'inspecteur Matsumiya des affaires criminelles. Et ce crime semble bien facile à régler puisque l'on a retrouvé le portefeuille et la serviette de la victime entre les mains de Yashima Fuyuki, qui a fui lors de son interpellation par une policière et qui en traversant une rue, fut frappé par un camion. La mort de Yashima arrange bien les choses et on aura tendance à vouloir clore cette enquête. Voilà que l'assassin est décédé des suites d'un accident.
Mais vous savez ce que c'est avec notre inspecteur. Kaga doute, il se dit que les apparences peuvent être trompeuses et il se met en chasse. Toutes les informations et tous les petits détails, même une tasse de chocolat chaud sont importants et à vérifier.
C'est comme ça avec Kaga, On pose une pièce du casse tête à la fois, patiemment et c'est ce qui fait que l'auteur en profite pour nous dévoiler cette société hiérarchisée, codifiée, normée, mystérieuse et des plus intrigantes.
Vous pourrez trouver que le style est froid, sans émotions mais je crois que c'est voulu. C'est la manifestation d'une société intrigante. Ainsi, on me présente la retenue des japonais, la distance qu'ils instaurent dans leurs relations, leur pudeur et le respect qu'ils démontrent à la hiérarchie sociale et c'est un portrait très juste qui nous est présenté. de plus, avec Kaga, les promenades dans Tokyo sont convaincantes, intéressantes et instructives.
Bref, vous le savez je suis une fan de Keigo Higashino et des polars japonais. Alors c'est simple je vous recommande cette lecture. Toutefois, si vous voulez vraiment comprendre Kaga Kyoichiro, allez le rencontrer tout d'abord dans le titre le Nouveau. Tout aussi excellent (mais je ne suis pas objective je suis plutôt charmée) .
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Aoyagi Takeaki, un homme respectable et sans histoire est assassiné en plein coeur de Tokyo d'un coup de couteau, et un homme est renversé par un camion alors qu'il s'enfuyait du lieu du crime.
C'est l'enquêteur Kaga, que nous avons déjà rencontré dans deux précédents romans (Les doigts rouges et le Nouveau) qui va tenter de résoudre cette affaire, beaucoup moins simple qu'il n'y paraît.
Toute l'intrigue reposera sur des détails : que ce soit des gobelets de chocolat chaud, une paire de chaussettes trouées ou des grues en origami.
Le style d'écriture est un peu froid, à l'image des comportements japonais, où les sentiments sont souvent cachés.
Une très bonne enquête qui parle d'accidents, mais aussi de culpabilité et de pardon.
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Un homme influent d'une cinquantaine d'années est retrouvé mort dans le quartier tokyoïte de Nihonbashi. Alors que l'enquête semble se résoudre presque toute seule, nous suivons un duo d'enquêteurs qui vont chercher à voir derrière les non-dits pour peut-être découvrir une vérité que personne ne semble assumer...

L'auteur nous immerge totalement dans le quotidien suffocant d'une famille où un des membres a été assassiné : le deuil, le chamboulement, la peur du lendemain, la pression médiatique et le jugement de l'entourage. Bien que l'intrigue ait un peu de mal à démarrer, Keigo Higashino a su encore une fois me charmer par sa plume très efficace et son intrigue pertinente. Avec Les Sept divinités du bonheur, l'auteur nous emmène avec lui en balade dans le quartier de Nihonbashi et c'est avec beaucoup d'attention que l'on cherche les petits détails cachés au coin de ces rues.

Un très bon moment de lecture, un roman policier sans prétention, mais avec une intrigue prenante et plutôt adroite qui mérite d'être découvert. Les romans de Keigo Higashino sont toujours un plaisir de lecture.
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critiques presse (2)
LaPresse
02 janvier 2023
« Un assassinat au cœur de Tokyo, c’est rare et ça fait sensation », dit l’un des personnages. Alors quand un homme poignardé s’écroule sur un pont de la mégalopole où convergent toutes les routes de transport du pays, les médias font leurs choux gras de ce fait divers.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Culturebox
13 octobre 2022
Un ouvrage violent, froid et passionnant qui parle d’accidents, mais aussi de culpabilité et de rédemption.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Vous leur avez appris que quand on commet une faute, on s'en sort si on la cache. C'est ce que vous leur avez enseigné il y a trois ans. C'est pour ça que Sugino a répété la même faute. M. Aoyagi a voulu corriger cela chez son fils, il a essayé de lui apprendre ce qui est juste. Si vous ne le comprenez pas, vous devez démissionner de votre poste. Vous n'êtes pas qualifié pour enseigner.
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Un meurtre, c'est comme une cellule cancéreuse. Une fois qu'il y en a une, elle se multiplie dans l'organisme. Que l'auteur du crime ait été arrêté, que l'enquête soit terminée ne suffit pas à stopper leur invasion, murmura Kaga.
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Les ouvriers n'avaient pas une minute de répit car de nouvelles pièces défilaient sans cesse. Distants les uns des autres, ils ne pouvaient se parler.
Comme des robots, se dit le policier.
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Un titre apparut : "La mort au cœur de Tokyo : un homme assassiné dans un passage souterrain."
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Premières lignes :

Il n’était pas encore 21 heures lorsque l’homme passa à côté du poste de police de Nihonbashi. L’agent qui en était sorti quelques instants plus tôt pour surveiller les environs l’aperçut de dos.

Déjà fin soûl à cette heure-ci, pensa-t-il, car l’homme titubait. Comme il n’avait pas vu son visage, il était incapable de deviner son âge, mais d’après sa coupe de cheveux, l’inconnu de taille et de corpulence moyennes devait avoir la cinquantaine. Et même de loin, son costume marron semblait de bonne qualité. Il en tira la conclusion qu’il était inutile de lui adresser la parole.

D’un pas chancelant, l’homme continua vers le pont, celui de Nihonbashi, construit en Meiji 44, c’est-à-dire en 1911, classé bien culturel important. Il voulait apparemment passer du côté du grand magasin Nihonbashi Mitsukoshi.

Le policier se désintéressa de l’inconnu et observa les alentours. Il y avait un peu moins de piétons que dans la journée, mais la circulation automobile demeurait intense. Dans une période de récession, il faut travailler encore plus. La nuit était tombée, mais le flot de camions et de fourgonnettes était ininterrompu. Les seules différences avec l’époque d’avant la récession étaient qu’ils étaient moins chargés et transportaient des marchandises de moindre valeur. Et le pont était le point d’origine des routes du Japon sur lesquelles les commerçants suaient sang et eau.

Un groupe d’une dizaine de touristes, des Chinois à en juger par leur apparence, le traversèrent, les yeux levés vers les autoroutes urbaines qui passaient au-dessus. L’agent de police n’eut aucun mal à imaginer de quoi ils parlaient. Pourquoi avoir construit une structure aussi laide au-dessus d’un pont aussi beau, se demandaient-ils sans doute. Que pouvaient éveiller en eux qui venaient d’un pays immense les explications du guide – Tokyo avait besoin d’un réseau d’autoroutes urbaines pour les Jeux olympiques de 1964, mais acquérir les terrains nécessaires était impossible ?

Le policier balaya de nouveau le pont des yeux et quelque chose retint son attention. L’homme de tout à l’heure s’appuyait au socle des statues de qilin* qui ornent le pont.

Le policier l’observa pendant quelques secondes.

L’individu était immobile. “Il m’embête, celui-là. Il ne va quand même pas s’endormir là à cette heure-ci…”

Il émit un “tss” désapprobateur et se dirigea à grandes enjambées vers le pont.

Il croisa d’autres passants, mais aucun d’entre eux ne paraissait avoir remarqué l’homme. À Tokyo, voir un sansabri ivre, assis ou couché sur un trottoir, n’a rien d’exceptionnel.

Le policier était tout près maintenant. Les qilin, ces animaux mythiques qui ressemblent beaucoup aux dragons de l’Occident, avaient l’air de baisser les yeux vers l’individu qui courbait le dos devant eux comme pour leur adresser une prière.

— Qu’est-ce qui vous arrive ? demanda l’agent de police en posant la main sur son épaule. Vous dormez ? Allez, réveillez-vous !

Il le secoua légèrement et l’homme commença à s’écrouler. Le policier le retint, surpris. Il y va fort, celui-là, il est complètement soûl, se dit-il. Au même moment, il se rendit compte que quelque chose ne collait pas. Il ne percevait aucune odeur d’alcool. Ah, il n’est pas soûl, pensa-t-il. Il aurait eu un malaise ? Non, ce n’est pas ça, continua-t-il intérieurement.

Ses yeux se posèrent sur le torse de l’inconnu. Quelque chose était planté dedans. Et sa chemise était rouge sombre.

Oh là là, il faut que j’appelle le commissariat, se dit-il. Il était bien sûr équipé d’un talkie-walkie, mais dans l’instant, il ne savait plus dans quelle poche il l’avait mis.
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Malgré l'annulation des 17èmes Rencontre de l'Imaginaire pour les raisons sanitaires que nous connaissons, la ville de Sèvres a soujaité maintenir le Prix Actusf de l'Uchronie. Grâce au concours toujours fidèle de Jean-Luc Rivera, notre agent littéraire, la participation ed la Maison d'édition Actusf et le suivi logistique et virtuel de la Médiathèque de Sèvres, les prix décernés au nombre de deux sont les suivants : 1er Prix Littéraire : - Les Miracles du Bazar de Namiya de Keigo Higashino chez Actes Sud, 384 pages ... 2ème Prix / Prix Spécial : - Jeu unchronique en ligne "Un monde meilleur" https://abw.lue/index.php ... Un grand merci à tous, Grégoire de LA RONCIERE, Maire de la ville de Sèvres.
+ Lire la suite
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