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Jean Rosenthal (Traducteur)
EAN : 9782253055716
318 pages
Le Livre de Poche (01/02/1991)
3.9/5   367 notes
Résumé :
Ripley voulait tout, l'argent, le succès, la belle vie. Il était prêt à tuer pour obtenir tout ça…
Second roman de Patricia Highsmith, Monsieur Ripley est l'acte de naissance d'un des plus extraordinaires personnages de roman policier de tous les temps : Tom Ripley, immoraliste aussi séduisant que dangereux, cynique et d'une intelligence hors du commun. Chargé par un richissime Américain de lui ramener son fils parti en Italie, il va bientôt concevoir un proj... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
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Vous connaissez l'histoire de Crime et Châtiment, son formidable Raskolnikov, sa psychologie, pourquoi il tua la petite vieille, comment il la tua, les démons qui le taraudèrent et ce qu'il advint de lui plus tard, n'est-ce pas ? Ça vous a plu, hein, vous en voudriez encore, mais vous en avez soupé de la Russie et du XIXème siècle, vous voudriez autre chose, un truc un peu plus récent, un peu moins froid... Voyons, voyons...

Que diriez-vous de l'Italie ? Mettons dans les années 1950, ça vous irait ? Et si c'était seulement la partie « crime », disons, sans la partie « châtiment », ça vous irait encore ? Eh bien ne rêvez plus, Patricia Highsmith l'a fait.

Le Raskolnikov ne s'appelle plus Raskolnikov, évidemment, ça paraîtrait bizarre, surtout venant de New York, alors appelons-le simplement Monsieur Ripley, Tom pour les intimes.

Il pourrait vous apparaître surprenant que je vous assène une comparaison entre un auteur russe et cette auteure américaine ; eh bien je ne vais pas m'arrêter en si étrange chemin, je vais vous en livrer une deuxième. Il y a, selon moi, un peu de la mécanique narrative du Lolita de Vladimir Nabokov dans le Talentueux M. Ripley.

(Les deux romans sont d'ailleurs sortis la même année, en 1955, à deux mois d'intervalle, preuve que le procédé était dans l'air du temps. Sachant, au demeurant, que tant Highsmith que Nabokov ont vécu la majeure partie de leur vie hors de leur pays d'origine, notamment dans plusieurs pays d'Europe, et se sont l'une et l'autre finalement établis en Suisse.)

Ici, nous allons donc suivre un pauvre petit gars américain, orphelin suite au décès de ses parents dans un accident de voiture (ce qui était courant dans les années 1950), élevé par une tante de Boston pas plus aimante que ça, condamné à faire mille petits boulots pour gagner mal sa vie sur New York maintenant qu'il est jeune adulte.

En gros, l'auteure nous apitoie sur le sort de Tom Ripley, nous le rend familier, voire attachant, exactement comme Dostoïevski nous liait à Raskolnikov ou Nabokov à son Humbert Humbert. L'idée sous-jacente étant que, tout criminel, avant d'être un criminel est d'abord et avant tout un être humain, ayant des sentiments, ayant connu des joies, des peines, ayant certaines valeurs morales, pas toutes compatibles avec la morale standard, bien entendu, mais une forme de morale tout de même.

Un tueur, un voleur, un violeur, un pédophile, un escroc, un proxénète, que sais-je, ce n'est pas nécessairement un monstre à tous égards, une bête écumante, effrayante dès le premier regard. Comme l'écrit Céline dans le passage sur Alcide du Voyage au bout de la nuit : « Ça serait pourtant pas si mal s'il y avait quelque chose pour distinguer les bons des méchants. »

Tom Ripley a des pulsions en lui, mais pas le genre de pulsion que vous pourriez supposer, non, plutôt des pulsions à vouloir s'élever socialement, à fréquenter un certain monde, un peu artiste, un peu dandy, un peu bourgeois-bohème, vous voyez, ce genre de chose. Mais il n'est que Tom Ripley, un jeune gars qui tire le diable par la queue, et ce n'est pas avec ce qu'il grapille à droite à gauche qu'il aura sous peu l'occasion de voyager, de se cultiver, ni de rencontrer les gens qu'il aimerait fréquenter...

Il est malin pourtant le Tom, il a même imaginé une sorte de magouille qui pourrait fonctionner. Il la teste, juste comme ça, pour voir, sans en tirer profit, juste pour voir, vous dis-je. Jusqu'au jour où la providence lui fait croiser la route de Herbert Greenleaf, le père de Richard, un ancien camarade d'université.

Le père semble désespéré, car son fiston s'est exilé dans le sud de l'Italie, avec des velléités d'artiste peintre de quatorzième zone, quand lui possède une grosse entreprise de construction maritime, dont il aimerait bien que Richard, alias Dick ou Dickie reprenne la direction à sa suite (les diminutifs anglo-saxons m'ont toujours paru bizarres, pénibles, ennuyeux et inutiles, mais celui-ci plus que tous, talonné de près par Bob, Chuck ou Nancy).

Herbert Greenleaf propose donc à Tom, en sa qualité d'ancien camarade, de bien vouloir se rendre à Mongibello, village de pêcheurs situé non loin de Naples, où Dickie coule des jours heureux en compagnie de Marge (diminutifs de mes rêves, comme je vous adore !) Sherwood, dont Richard Greenleaf est plus ou moins amoureux, mais pas follement épris, le tout dans le but d'essayer de le persuader de bien vouloir revenir au bercail pour s'informer des subtilités de la construction navale.

Mission, en soi, hautement foireuse, sachant que si ledit Dickie avait souhaité rentrer, cela ferait longtemps que ce serait fait, et si tel n'est pas le cas, ça n'est probablement pas une vague connaissance de l'université qui pourrait l'en persuader. Tom sent cela à trois kilomètres, mais le vieux accepte de prendre tous les frais à sa charge, et même de lui fournir un petit pécule, lui permettant de se maintenir à flot en Italie suffisamment de temps pour venir à bout de l'entreprise.

C'est tentant, pour un Tom Ripley, n'est-ce pas ? Quitter une situation sans issue et des relations pas folichonnes à New York pour aller s'offrir quelque bon temps en Italie aux frais de la princesse (qui est ici un vieux prince, mais l'idée y est), est-ce que sincèrement ça se refuse ? En plus, ils sont tout mignons les vieux parents du Dickie, aimants, attentionnés vis-à-vis de leur rejeton, tels que lui n'a jamais connu cela, avec sa tante acariâtre et radine.

Donc, voici Tom parti pour l'Italie ; il fait ce qu'il faut pour se faire bien voir de Richard, lequel ne se souvenait même plus de lui. Il fait ça tant et si bien, ce talentueux M. Ripley, que les deux jeunes hommes deviennent bientôt inséparables. Ce n'est pas forcément du goût de Marge, bien entendu, mais elle sait qu'il est toujours un peu comme cela, Richard, il s'entiche d'une personne au début, puis, ça lui passe, il se reportera sur une autre par la suite...

Et c'est précisément au moment où Tom sent que ses liens avec Richard commencent à se distendre qu'il commence à paniquer. En effet, si plus de liens avec Richard, alors plus de financement, alors plus de contact avec les relations intéressantes de celui-ci, alors fini la belle vie, les costards, les cocktails et les montres qui scintillent...

Eh oui, ça sent le pourri cette affaire-là, et l'odeur du pourri, pour Tom, ça signifie retour illico à la case départ. Alors comment faire ? Et si, par un tour de passe-passe dont il aurait le secret, il devenait lui-même Dickie Greenleaf ? Bon, c'est risqué, je vous l'accorde, ça va peut-être lui demander de commettre deux ou trois petits impairs, voire un peu plus, mais...

Eh oui, c'est tout le roman ce « mais » : qu'y aura-t-il derrière ce « mais », qu'impliquera le premier geste du « mais » s'il intervient, et est-ce que les « mais » ne sont pas comme ces insectes volants quand on allume une lumière la nuit : sitôt que vous avez touché l'interrupteur, ils arrivent, un, puis deux, puis dix, puis des centaines... Et des centaines de « mais », qu'est-ce que ça peut donner ?

Voilà précisément ce que je m'en voudrais de vous dévoiler. Peut-être me reste-t-il encore à vous dire que j'ai bien aimé cette façon de mener son roman qu'a Patricia Highsmith, pas adoré mais franchement bien aimé. Ce que j'ai apprécié surtout, c'est l'absence de propos moralisant, pas de bons, pas de méchants, pas de « bien fait, il l'avait bien mérité », vous voyez, ces genres de farines, qui me rendent les romans parfois insupportables sur le finale, quand l'auteur cherche à toute force à vous faire entendre ce qu'il convient de penser de ses personnages.

Là non, vous êtes entièrement libres de pensez ce que vous voulez de la succession d'événements relatés dans cet ouvrage, et c'est probablement ce que j'aime le mieux en littérature : ma liberté de penser, ma liberté d'interpréter, ma liberté de choisir du côté de quel personnage je veux me mettre, bref, ma liberté.

J'en termine en signalant qu'il y a des différences, pas essentielles mais substantielles, entre le livre et l'adaptation éponyme de 1999 qui en fut faite au cinéma avec Matt Damon et Jude Law dans les rôles principaux. Personnellement, je n'ai pas encore vu le film Plein Soleil avec Alain Delon, qui lui aussi en est une adaptation. Pour le reste, ce que j'en pense ou dit, ça n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Alors qu'il marche dans une rue à New York, Tom Ripley se sent suivi, et pour cause, l'homme l'abordera, dans un bar où Tom s'était réfugié. Il s'agit d'un riche homme d'affaire qui reconnaît en lui, un ami de son fils . il va proposer à Tom une étrange mission : aller en Italie tous frais payés pour convaincre le fils de rentrer aux pays, et rejoindre l'entreprise familiale. Tom qui n'a rien à perdre, accepte.
En Italie, Tom Ripley est séduit par la dolce vita que mène Dickie, qui n'a aucun problème d'argent. Fasciné, peut- être un peu amoureux, Tom aménage chez Dickie, au grand dam de Marge, une américaine qui aimerait bien qu'il se passe quelque chose avec Dickie et qui voit d'un très mauvais oeil , à la fois la relation amicale qui l'exclue, elle , mais aussi , la mauvaise influence qu' a Tom Ripley sur son ami. Elle a senti le "parasite" qui vit en Ripley...
Peu à peu son "discours" paye et Dickie s'éloigne de Tom, jusqu'à ce que ce dernier ne prenne la décision de le tuer et de prendre sa place. Il ne va pas faire que prendre sa place, il va prendre son argent afin de vivre comme vivait Dickie. Aussi bon acteur , qu'il est faussaire, Ripley va arriver à ses fins.

Publié en 1955, ce roman a bien vieilli depuis et j'ai été stupéfaite de voir comment Patricia Highsmith se sortait de situations compliquées sans que cela fasse sourciller son lectorat , ( elle est considérée comme une auteure majeure de la littérature policière.).
Faut-il avoir une piètre opinion de la police italienne , pour écrire qu'à quelques semaines d'intervalle, ils rencontrent Dickie campé par Ripley, puis Ripley ,sans réaliser qu'ils ont affaire au même homme ? Tout cela parce qu'il a teint ses cheveux en blond, qu'il joue la comédie ... Faut-il que les enquêteurs italiens , et le détective privé, soient idiots pour ne pas se poser la question : à qui profite la disparition de Dickie, alors que son ami Tom Ripley , qui n'avait pas un dollar d'avance aux USA, mène la belle vie sans travailler , en Italie ? N'enquêtent-ils pas sur ses amis ? Faut-il qu'ils soient idiots pour ne pas se rendre compte que tous les courriers adressés par Dickie depuis que le bateau a coulé, sont tapés à la machine et signé à la main ? Alors même que la banque de Dickie a tiqué au vu de ces signatures ?
Mais peut-être n'ont-ils vu que le dépaysement que ce roman procure alors qu'il nous balade de New York, à Rome, en passant par Venise, Cannes etc... Peut-être qu'on a tous besoin de soleil , de Plein soleil ?
Peut-être que ce roman à l'époque était novateur parce qu'il parlait d'homosexualité, certes d'homosexualité qui ne se vivait pas, mais tout de même ... Patricia Highsmith les nomme les "Invertis"...
C'est peut- être ça toute la beauté de cette histoire : tuer quelqu'un parce qu'on sait qu'on ne l'aura jamais, parce qu'on assume pas ce désir, parce qu'on n'aime pas le rejet, le dégoût dans l'oeil de l'autre.
C'est peut- être Tom Ripley, le joyau de cette histoire, ce personnage, fade au départ, qui s'épanouit, se " révéle" dans le crime et l'arnaque. Cet excellent acteur, excellent faussaire. Cet homme qui ne possédait rien et qui convoite l'argent, la vie facile d'un autre. Qu'en fera t'il de tout cet argent ? Des voyages, suivre le soleil, les lieux de vacances, voir de belles choses, se cultiver, prendre le temps. Dolce vita.... Il est tellement différent des gangsters habituels qui veulent la belle auto et la belle pépée à mettre dedans.
Le Daily Telegraph parle de Tom Ripley comme d'un personnage "singulier, amoral, hédoniste , ambigu et fascinant", ils ont parfaitement résumé le coco !
Il va falloir que je revoie les films qui n'ont pas l'air d' être fidèle au roman et comprendre par quel tour de prestidigitation, le metteur en scène peut nous faire gober que Matt Damon "est" Jude Law ! Et Maurice Ronet , Alain Delon...
Un roman qui a les défauts de ses qualités : un tiers désuet, un tiers "sables mouvants"(le personnage de Ripley) , un tiers ensoleillé.
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Dans les années 1950, en Italie.
Tom Ripley est envoyé en Italie par les parents de l'une de ses vagues connaissances : ils attendent de lui qu'il le convainc de rentrer aux Etats-Unis.
Tom va ainsi rencontrer celui qui va changer sa vie.
Non, ce n'est pas une histoire d'amour. Plutôt celle d'un jeune homme qui ne se trouve qu'à travers les autres au point de se glisser dans leur peau.
Si le début m'a semblé rébarbatif, il s'est avéré qu'il était nécessaire pour planter le décor : qui sont les personnages, comment interagissent-ils ?
La suite est un délice. L'autrice nous entraîne dans les pensées complexes et torturées de Tom Ripley dont la névrose va s'avérer être ce qui va le sauver.
J'ai été happée par cette histoire qui nous fait visiter Naples, Venise, Rome.
Je ne suis pas étonnée que ce roman soit une référence en matière de thriller psychologique.
Je n'ai plus qu'une envie, revoir le film de René Clément : Plein Soleil
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Traduit de l'américain par Jean Rosenthal

Ce livre date un peu, il a reçu le Grand Prix de littérature policière en 1957, et pourtant je ne l'avais jamais lu.
Par contre, j'ai vu "Plein soleil", porté à l'écran en 1959 par René Clément avec Alain Delon en acteur principal ainsi que "Le Talentueux M. Ripley", porté à l'écran en 2000 par Anthony Minghella.
Tom Ripley est « timide et minable », c'est lui qui le dit.
Mais il est aussi terriblement amoral, il fait preuve de beaucoup de sang-froid, c'est un très bon menteur avec une bonne mémoire.
Sa psychologie est très fouillée, détaillée par l'auteure. On le voit parfaitement s'insinuer petit à petit dans la vie de Dickie, chercher à se rendre indispensable, à évincer ses plus proches amis et surtout Marge. Il le veut pour lui seul.
J'ai apprécié ma lecture même si parfois il y a des redites.
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Tom Ripley est un être sans relief, sans argent, sans attache. C'est sa rencontre avec un riche homme d'affaires, Herbert Greenleaf, qui va changer sa vie... et son identité.

Cet Américain va lui proposer de rejoindre son fils en Italie pour convaincre celui-ci de rentrer à New York. Il précise qu'il prendra en charge tous les frais du jeune homme.
L'affaire est trop belle. le jeu de dupe commence.
Tom confirme être un ami proche de Richard (alias Dickie) alors qu'il n'a de lui qu'un vague souvenir et part à sa rencontre.
Les deux hommes vont s'apprécier et se lier d'amitié. Une amitié que Tom souhaiterait exclusive mais qu'il va devoir partager avec Marge Sherwood, très proche de Dickie et assez hostile à la venue de Tom.

Le temps passant, Tom sent que Richard se lasse de sa compagnie. Paniqué et furieux à l'idée de perdre argent et vie confortable, jaloux et vexé que son ami lui préfère cette écervelée de Marge, Tom va le tuer. Et prendre sa place.
On suit alors la machination de cet homme qui trompe son monde et change d'identité au gré des situations. Maître dans l'art du mensonge et de l'imitation, il va multiplier les subterfuges pour garder la face et la fortune.

Ce roman a été écrit en 1955 et le talent d'usurpateur de Tom bénéficie du peu de moyens à disposition à l'époque pour enquêter sur la disparition d'un homme.
S'ajoutent à cela une police peu encline à approfondir une enquête dans laquelle les coïncidences pourraient facilement se transformer en preuves, un détective privé manquant cruellement de discernement et de curiosité et un entourage crédule et naïf.
Un peu léger, tout comme le début du roman: comment un père peut-il entretenir un homme qu'il ne connaît pas et lui demander de régler un problème familial simplement parce qu'il se rappelle l'avoir aperçu en compagnie de son fils?

Un classique certes, mais que je n'ai pas trouvé transcendant. Il faut attendre une bonne centaine de pages pour voir l'intrigue débuter. Beaucoup de longueurs, de mises en place, peut-être utiles pour planter la personnalité de Tom mais qui m'ont rapidement lassées. Je m'attendais à plus d'action et de panache. Ou à plus de noirceur. J'ai trouvé le tout bien sage, pas déplaisant à lire mais pas assez enthousiasmant pour le relire.

Ce livre est le premier de 5 tomes et a été adapté deux fois au cinéma (sous les titres "Plein soleil" et "Le talentueux M. Ripley"). Deux adaptations assez éloignées du roman. Une série devrait être diffusée bientôt.
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critiques presse (1)
LeFigaro
17 juillet 2018

Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Il pensait qu'il devrait aller se présenter sans tarder à la police. Quelle que fût la façon dont les choses tourneraient, plus il attendrait, plus cela ferait mauvais effet. En sortant de la cathédrale, il demanda à un agent où se trouvait le plus proche commissariat de police. Il demanda cela tristement. Il se sentait triste. Il n'avait pas peur, mais il se disait que se présenter sous l'identité de Thomas Phelps Ripley allait être une des choses les plus attristantes qu'il eût faites dans sa vie.
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Il se sentait seul, mais pas vraiment isolé. C'était un peu le sentiment qu'il avait éprouvé lors de ce réveillon de Noël à Paris, l'impression qu'il avait le monde entier pour public, et c'était une impression qui le stimulait, car la moindre erreur pouvait être catastrophique. Mais il avait la certitude qu'il ne ferait pas de gaffe. Cela donnait à son existence une atmosphère particulièrement délicieuse de pureté, un peu, songeait Tom, comme ce qu'éprouve sans doute un bon comédien quand il joue un rôle important sur une scène, avec la conviction que personne d'autre que lui ne pourrait mieux que lui le tenir.
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Dickie Greenleaf avait deux banques, une à Naples et une à New York, avec cinq mille dollars environ dans chacune. Il pourrait ouvrir le compte Ripley avec deux mille dollars, et y déposer les cent cinquante mille provenant de la vente des meubles de Mongibello. Après tout, il avait deux personnes à sa charge.
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L'atmosphère de la ville devenait de plus en plus étrange à mesure que les jours s'écoulaient. On aurait dit que New York avait perdu quelque chose - sa réalité, son importance - et que la ville jouait la comédie rien que pour lui, une vaste comédie avec ses taxis, ses autobus et ses passants qui se hâtaient sur les trottoirs, ses écrans de télévision dans tous les bars de la Troisième Avenue, ses panneaux allumés même en plein jour devant les salles de cinéma, et le bruit de fond de ses milliers de klaxons et de voix humaines qui parlaient pour ne rien dire. C'était à croire que, quand samedi son bateau appareillerait, toute la ville de New York allait s'effondrer avec un bruit mat, comme un décor de carton sur une scène.
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Tom avait eu recours à très peu d'artifices pour modifier son apparence, mais il estimait que son expression même était maintenant celle de Dickie. Il arborait un sourire dangereusement accueillant pour l'étranger, un sourire plutôt fait pour saluer un vieil ami. C'était le plus typique des sourires de Dickie quand il était de bonne humeur. Or, Tom était de bonne humeur. Il était à Paris. C'était merveilleux d'être assis dans un café célèbre, et de penser que demain, et demain et demain, il serait Dickie Greenleaf !
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