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Critique de Namine


J'avoue qu'au départ, un livre jeunesse avec des zombies ne m'emballait pas trop. Pour moi, c'est un mélange qui ne fait pas bon ménage, car par définition, les zombies bouffent les humains, alors comment adapter cela pour un jeune public ? Est-ce que ça n'allait pas être trop édulcoré ou d'une certaine manière censuré ? Et bien en fait pas du tout, on peut dire que je ne m'attendais pas à ça. Punaise, mais pourquoi, POURQUOI je l'ai laissé plus d'un an dans ma PAL ? Chose qui ne m'arrive plus très souvent, j'ai réussi à garder les yeux ouverts jusqu'à plus d'une heure du matin, parce que je n'arrivais pas à le lâcher. Je suis passée à un doigt, voire même à un demi-doigt du coup de coeur (non non, un zombie ne me l'a pas bouffé en route, mais ça aurait pu arriver).

L'histoire se déroule dans les quartiers de Londres, où un mystérieux mal a ravagé les adultes : tous ont été la cible d'une étrange maladie qui les ont détériorés petit à petit pour les transformer en des êtres dépourvus de toute humanité : ils ne sont jamais appelés comme tels dans l'histoire, mais ce sont de véritables zombies. Les enfants se sont retrouvés orphelins du jour au lendemain et se sont regroupés par petits clans pour tenter de survivre à ces abominations. Arran est le leader du clan Waitrose qui s'est réfugié dans un des supermarchés de Londres. Ils ont établi un véritable système de défense pour se protéger des "croulants", comme ils les appellent si bien. Malheureusement, les zombies deviennent de plus en plus futés et augmentent leurs attaquent qui conduisent aux meurtres de leurs compagnons, jusqu'au jour où un enfant venu d'un des clans de la ville vient les trouver pour tenter de les convaincre de le suivre à Buckingham Palace, où lui et ses amis sont parvenus à en faire un lieu sûr et regorgeant de victuailles. Affamés et ne se sentant plus en sécurité, tous vont le suivre pour tenter d'accéder à l'eldorado, mais pour ça, ils devront traverser les rues de Londres qui regorgent de dangers.

Action, émotions, rebondissements à gogo, on ne s'ennuie pas un seul moment en lisant Ennemis ! L'auteur sait y faire pour vous aimanter dès les premières pages, en vous plongeant directement dans son univers sans en donner beaucoup de détails : on sait juste qu'une maladie a transformé tous les adultes en zombies, laissant leurs enfants orphelins errer dans les rues de Londres, point. On n'a pas besoin d'en apprendre davantage, car on a plus envie de savoir comment ces pauvres gosses ont bien pu se débrouiller pour survivre durant toutes ces années sans leurs aînés pour les protéger. Charlie Higson nous fait nous interroger sur ce qu'il arriverait dans un monde dépourvu d'adultes : comment les enfants s'en sortiraient sans eux ? Les plus grands d'entre eux ont dû jouer le rôle de parent bien avant l'âge, essayant de rassurer les plus petits. Tous ont déjà perdu un être cher, et sont nostalgiques du temps où ils étaient encore avec leurs parents. On partage leurs peines, leurs émotions, leurs craintes. Il n'y a pas vraiment de personnage qui se démarque des autres : tous ont un caractère bien différent et tiennent une place importante dans l'histoire. Ce sont juste des enfants qui n'étaient pas prêts à affronter ça, alors comment ne pas se prendre d'amitié pour eux ?

Pour être honnête, oui, c'est jeunesse par certains aspects, et on le ressent surtout dans les dialogues entre les personnages, dont je suis tombée raide dingue. Par leur débrouillardise, leur manière de parler et de se comporter en groupe, mais aussi de se donner des surnoms et brandissant leurs armes de fortune pour se défendre, ils me faisaient un peu penser parfois à ceux de la Guerre des Boutons. Pour une fois ils font leur âge, malgré leur innocence perdue. Par contre, pour le reste, c'est tout sauf jeunesse : des passages sont complètement gore, répugnants, morbides, parfois sanglants, et les affrontements sont sans pitié. Heureusement que des personnages comme Maxie sont là pour calmer le jeu, car parfois, certains personnages très bagarreurs comme Achille n'hésitent pas à répondre à tout problème par la violence. Absolument aucun temps mort dans l'intrigue : c'est de l'action quasi non-stop ! Et les dialogues très dynamiques entre les personnages prennent le pas sur les descriptions : ce livre se boit comme du petit lait.

Ce que j'ai adoré dans cette histoire de zombies, c'est que l'on se rend bien vite compte que l'on peut s'attendre à tout à chaque chapitre. En général, les intrigues de livre jeunesse sont assez prévisibles, mais ici, la situation peut dégénérer d'un chapitre à l'autre : quand on croit que les personnages sont en sécurité, tout peut basculer en un claquement de doigts. On est sur le qui-vive, ayant toujours peur qu'un groupe de zombie débarque à chaque coin de rue pour attaquer les personnages. Il y a énormément de choses que je n'avais pas vues venir et qui me sont arrivées comme une claque ! Des retournements de situation, on peut dire qu'il y en a un paquet. Par contre, ne vous attendez pas à une histoire où tous les enfants s'en sortent indemnes à la fin, où tout se finit en happy-end avec des héros au top de leur forme après avoir massacré des hordes de zombies. L'auteur n'épargne pas ses personnages : des morts et des blessés, parfois inattendus, il y en a à la pelle ! Et entre zombies, combats à morts et cannibalisme, je pense que l'on peut définitivement dire qu'il ne s'agit pas d'un livre tous publics.

J'ai du mal à comprendre pourquoi je n'avais pas entendu beaucoup parler de ce livre sur le Net, car il a tout pour plaire. Je n'ai qu'un conseil à vous donner : lisez-le !
Lien : http://www.plume-a-papote.fr..
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