Charlie Higson et
Kevin Walker proposent une adaptation en bande dessinée du premier roman (composé par
Charlie Higson) des aventures du jeune James Bond : Silverfin. Alors que de nombreux romans, nouvelles, récits de l'agent 007 n'ont pas étés traduits en français, ces romans et même cette adaptation l'ont été (par Casterman en l'occurrence).
Le format est assez atypique car il est loin du format habituel de la bande dessinée et se rapproche davantage du comics avec un nombre de pages plus important, un couverture de qualité (avec rabats). L'édition propose des pages de bonne qualité, avec un glaçage qui donne un côté brillant à l'ensemble. Tout cela est franchement bien composé. le découpage en chapitre prend également ses distances avec les comics pour opter pour une approche plus proche du roman.
N'ayant pas lu le roman, je ne me prononcerai pas sur le fonds. J'ai toujours été réticent à lire ces romans "jeunesse" que je considère être une manière de travestir 007 en version Harry Potter alors que les films se prostituent à la mode Jason Bourne. La lecture de cette bande dessinée achevée, le doute s'installe…
Nous retrouvons ici un jeune James Bond, déjà orphelin, dans l'après Grande Guerre, malmené à Eton. Cette partie convenue ne dure pas très longtemps et laisse rapidement la place à une histoire intéressante où il va être question d'anguilles, de château, de manipulations non éthiques. Bien entendu il va y avoir un grand méchant, un joli brin de fille (deux avec la tante), et une figure tutélaire qui va servir de modèle… Tout un programme !
Les dessins se révèlent en revanche un peu faiblards. Les personnages sont carrés ou plus ronds (notamment pour les figures féminines). le trait est également très peu fluide pendant les scènes d'action, ce qui est franchement regrettable. En revanche la mise en scène est dynamique : cartouches et planches son utilisés à bon escient. Dommage qu'il s'agisse d'un one shot, car il y a ici un potentiel intéressant à exploiter.
Même si les dessins ne sont pas vraiment réussis, cette adaptation se révèle finalement plaisante et risque de vous donner envie de découvrir la série écrite par
Higson. Les adeptes du célèbre agent secret découvriront ici quelques références plus au moins cachées, assez sympathiques…