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EAN : 9782841097470
215 pages
Le Temps des Cerises (02/03/2009)
4.35/5   13 notes
Résumé :
Cette nouvelle édition de C'est un dur métier que l'exilde Nâzim Hikmet reprend, outre les poèmes déjà contenus dans l'édition précédente, plusieurs poèmes qu'avait adaptés en français le poète Charles Dobzynski et qui figuraient dans l'Anthologie poétique publiée par les Editeurs français réunis, puis par les éditions Messidor. Figurent aussi dans cette édition nouvelle deux préfaces écrites pour les premières éditions d'Hikmet en français, une par Tristan Tzara, l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une anthologie inégale qui mêle des poèmes de luttes et de célébration du communisme à des poèmes plus intimes et universel.
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Prends-moi aussi Yousouf
Sur ton bateau.
Mon bagage n'est pas lourd
Un livre, un cahier et une photo

Allons-nous- en , frère, allons-nous-en
Le monde vaut la peine d'être vu.

(...) C'est ainsi que Yousouf et moi
Passagers d'un bateau
Né de la fontaine d'une prison
Nous avons vu à Barcelone dans l'aurore
La liberté se battre en chair et en os
Nous l'avons regardée les yeux en flammes
Et comme la peau brune et chaude d'une femme
De nos mains d'hommes affamés
Nous avons touché la Liberté.
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LETTRES ET POÈMES (1942-1946).



III

Je te dirai quelque chose
       d’une importance capitale
L’homme change de nature
       quand il change de lieu.
J’aime effroyablement ici
le sommeil qui vient comme une main amie
ouvrir les verrous de ma porte
et renverser les murs qui m’enferment.
Comme dans la comparaison banale
je me laisse aller dans le sommeil
comme la lumière glisse dans les eaux tranquilles
Mes rêves sont magnifiques
je suis toujours dehors
Le monde y est clair, le monde y est beau
Pas une fois encore
je n’y fus prisonnier.
Pas une fois encore dans mes rêves
je ne suis tombé de la montagne dans l’abîme.
Tes réveils sont terribles diras-tu,
Non, ma femme,
J’ai assez de courage pour faire au rêve sa part de rêve.

p.56
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Dis donc, poète
Nous avons deux mots à dire nous aussi sur l'amour
Nous en savons quelque chose nous aussi de ce truc-là
Poussant des cris fous à tue-tête
l'été a filé sous mon nez
comme un train jaune
aux wagons en bois
sentant la sueur, la chair et le tabac

Et dire que moi
je voulais le voir venir
comme celle qui m'apporte du lait chaud
dans son seau de cuivre rouge.
Tant pis,
l'été n'est pas venu ainsi
Ce n'est pas ainsi que l'été vient
Non, pas ainsi, sacré nom d'un chien.

Ô toi, ma fille, ma mère, ma femme, ma sœur
Ô toi qui as le soleil sur le front
belle enfant aux yeux d'or
mon enfant aux yeux d'or,

Poussant des cris fous à tue-tête
l'été m'a filé sous le nez
sans que j'aie pu t'apporter
un bouquet de violettes mauves.

Que veux-tu
les amis avaient faim
on a mangé l'argent des violettes
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La petite fille
C’est moi, c’est moi qui frappe à votre porte
Ici comme ailleurs, à toutes les portes
Ne vous effrayez pas si je reste invisible
On ne peut voir une petite morte
J’étais ici voici dix ans déjà
J’ai trouvé la mort à Hiroshima,
Je ne suis qu’une enfant, je n’avais que sept ans
Mais les enfants morts ne grandissent pas.
Mes longs cheveux tout d’abord ont pris feu
Mes mains ont brûlé tout comme mes yeux
Mon corps ne fut plus rien qu’une poignée de cendres
Mêlées au vent dans un ciel nuageux
Je ne veux rien de vous en vérité
Pour moi, nul ne peut plus me dorloter
Car l’enfant qui brûla comme papier journal
Vos bonbons jamais ne pourra goûter.
Je frappe à votre porte, écoutez-moi donc
Et de votre nom faites-moi le don,
Afin que l’on ne tue les enfants désormais
Qu’ils puissent toujours goûter les bonbons.
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J'ai un arbre en moi
Dont j ai rapporté le plant du soleil, Poissons de feu ses feuilles se balancent
Ses fruits tels des oiseaux gazouillent.

Les voyageurs depuis longtemps sont descendus de leur fusée
Sur l'étoile qui est en moi,
ils parlent ce langage entendu dans mes rêves,
Ni ordres, ni vantardises, ni prières.

J'ai une route blanche en moi
Y passent les fourmis avec les grains de blé,
Les camions pleins de cris de fète,
Mais cette route est interdite aux corbillards.

Le temps reste immobile en moi,
Comme une odorante rose rouge,
Que l'on soit vendredi et demain samedi
Que soit passé beaucoup de moi, qu il en reste peu ou prou
Je m en fous!
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Videos de Nâzim Hikmet (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nâzim Hikmet
Nâzim Hikmet : Hommage à Nâzim Hikmet (2019 - La compagnie des poètes / France Culture). Par Manou Farine. Réalisation de François Caunac. Avec la collaboration de Thierry Beauchamp. Diffusion sur France Culture le 6 décembre 2019. Avec, en archive sonore, la voix de Nâzim Hikmet. « Je puis dire que j’ai vécu comme un homme / mais le temps qu’il me reste à vivre, / et ce qui pourra m’arriver / qui le sait ? » Nâzim Hikmet, "Autobiographie". Grand rénovateur de la poésie contemporaine, Nâzim Hikmet (1901-1963) a connu la chape de plomb du pouvoir en Turquie. Quinze années de prison, la perte de sa nationalité et un exil de douze ans en Union soviétique. Lorsqu'il décède à Moscou en 1963, « le Turc errant » est devenu une figure majeure de la poésie mondiale. Avec Emmanuelle Collas, éditrice, et Timour Muhidine, écrivain et traducteur, pour "Taranta-Babu" (Editions Emmanuelle Collas) : cet ouvrage paru en 1935, dont seuls quelques extraits ont été publiés en 1936 dans la revue littéraire "Commune" dirigée par Aragon, était resté inédit en France. Prenant la forme de treize lettres adressées de Rome à Addis-Abeba par un jeune Éthiopien à sa femme, Taranta-Babu, au moment où Mussolini s'apprête à fondre sur l'Afrique, ce texte en vers libres se lit comme un roman d'amour. Le poète y dénonce les défis de l'Histoire et affirme sa vision internationaliste et déjà tiers-mondiste. Plus universel que jamais, il construit ici un lien puissant, instantané, entre les époques. Et Nedim Gürsel, écrivain et poète, pour "L’Ange rouge" (Seuil, 2012 ; Points, 2016) ; "Nâzïm Hikmet et la littérature populaire turque" (éd. L'Harmattan, 2000) ; et "Quarante poèmes courts pour une longue séparation" (Nouvelles éditions Place, 2019).
Intervenants :
Nedim Gürsel, écrivain, enseignant à l’INALCO et directeur de recherche au CNRS Timour Muhidine, écrivain et traducteur Emmanuelle Collas, directrice des éditions "Galaade"
Source : France Culture
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