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EAN : 9789973581013
168 pages
Elyzad (13/03/2018)
3.74/5   42 notes
Résumé :
De 1930 aux années 2000, de Haïfa à Genève, de mère en fille, quatre femmes libano-palestiniennes tenaces, déterminées, attachantes, nous racontent la panique des départs dus à la guerre et leur exigence de liberté. Les palpitations du Moyen-Orient du XXe siècle irriguent le récit de leurs vies. Naïma est mariée à douze ans ; Ema, étudiante hippie, se retrouve embarquée en pleine guerre civile ; Dara, jeune fille sage, fugue pour retrouver le Liban de ses origines ;... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Un tout premier roman magnifique. D'une plume attentionnée, tendre, l'auteur Jadd Hilal à travers les Ailes au loin, donne voix à quatre femmes d'une même famille Libano-Palestinienne sur un siècle. Tout commence avec la jeune Naïma née en 1930, à Haïfa, " Haïfa : la capitale de la Palestine. Haïfa, le fjord méditerranéen " qui va vivre l'exil sans fin face aux évènements tragiques de l'Histoire, de 1938 à 2006. Mariée à 12 ans, elle va donner vie à 7 enfants. le récit se poursuit avec sa fille ainée : Ema qui à son tour donne vie à Dara qui elle-même enfantera la petite Lila. Voix de femmes attachantes qui s'entrecroisent, chacune confiant ses joies , ses peines, ses souffrances , des douleurs comme des cris qui font écho à chaque bombe tombée.

Merci à Jadd Hilal d'avoir donné voix à ces vies qui racontent leur exil. Cet exil pour la liberté, liberté de vivre, d'être tout simplement. Très beau, sensible, sincèrement je suis déçue que le roman soit si court !!! Je ne parvenais plus à les quitter ces femmes si déterminées, si belles. A lire absolument.

Ne l'oublions jamais, derrière chaque migrant se trouve un être humain rempli d'une histoire.

Félicitations à ce jeune romancier très prometteur ! Un grand merci à cette extraordinaire maison d'édition, Elyzad, pour laquelle j'ai une affection toute particulière. Je suis très sensible à ses choix éditoriaux . Si vous ne la connaissez pas encore, courez chez votre libraire, de très belles pépites vous trouverez.
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Nous suivons 4 générations, des femmes Libanaises, s'exilant tour à tour : Palestine, Irak, Israel, Europe. Les familles s'éclatent et retrouvent leur centre, des vas et des viens dans le cruel "paradoxe libanais". Leur grand sens des responsabilités, et le douloureux déracinement, les injustices des niches ONU, les dates des conflits armés qui ponctuent notre lecture.

Un roman magnifique pour tout : l'ensemble du tissage des évènements et parcours de vies de ces femmes que nous découvrons, leurs voix singulières mais si familières, la richesse des regards sur un siècle, le sujet fort sur l'exode. Sa couverture aussi : un livre avec une très belle qualité au toucher et à la vue! Très belle édition Elyzad poche, que je découvre.

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« Les personnages et leurs fictions sont réactifs. » affirme l'auteur Jaad Hilal. le lecteur aussi ! « Des ailes au loin » est ce récit où la simultanéité joue à la marelle sur l'astre du temps. C'est un cri qui fait courber les branches du déraisonnable. C'est un enfant au corps chaud de glaise de sa terre mère, qui croit aux miracles soudains. Elle est là, cette cartographie, l'écorchée vive, par ses déracinements qui griffent le sol du sceau de l'inaltérable et transforment les chemins universels, en pièges inavouables. « Des ailes au loin » est ce regard posé sur le point du ciel où fusionne le grand écart entre les deux rives célestes. L'écriture est ciselée, habile, aérienne, frémissante. Elle joue avec les dés de l'oralité. de l'entité même vêtue, nourricière, le lecteur plonge en crayons de couleur annoncés, dans le pictural mature Libano-Palestinien. La généalogie qui trace subrepticement les frontières avilissantes est cette volonté altière qui combat des démons d'une intériorité écartelée. On aime ces femmes, ces combattantes, ces engagées de lumière et ces mères dont le courage est un roseau qui ne plie pas face aux conflits, aux diktats de ce Liban dont les oranges tombent comme des enfants devenus apatrides. La Palestine respire de cette odeur de linge frais qui claque au vent des chimères. Elle métamorphose les langueurs et nostalgies en portes de secours. Abat une à une les cartes de l'impondérable et se fraie un passage dans la ruelle où l'on entend la fuite qui pleure et le bruit d'une poupée qui se casse en mille morceaux. Où l'on ressent la beauté de ces femmes belligérantes aux cils sombres, aux regards manichéens, ravageurs ou altruistes, aux sourires toujours arc-en-ciel. Ce récit mappemonde est beau car exutoire. Il approuve le départ qui sauve mais laisse un fond de lait dans la tasse en partant au cas où. Retient d'un fil cette mère tarentelle d'une histoire de pays en souffrances. Les hommes, points noirs, un peu raturés, noyés sous l'emprise idéologique sont confrontations et contre-sens. le choc n'a pas lieu. Ces mères intuitives savent. L'ubiquité est un envol. Ce récit est vérité. Profondément respectueux il est l'essence même de ce qui ne sépare pas, et relie d'une terre à une autre, coûte que coûte, avec persévérance. Publié par Les Editions Elyzad, en lice pour le Prix Hors Concours 2018 (Gaëlle Bohé) ce roman engagé est une chance.
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Des ailes au loin de Jadd Hilal
Edition Elyzad
Grand prix du roman Métis 2018
Premières phrases : » la mer. Mes jambes fusaient. D'un instant à l'autre, je m'envolerais vers le ciel orangé et vide de nuages. »

Quatre femmes : Naima, Ema, Dara, Lila.
Quatre générations/ Grand-mère, mère, fille, petite-fille.
Partagées entre la Palestine et le Liban, cheminons à travers ce roman, à la suite de ces Quatre héroïnes, tantôt soumises, tantôt libres, et redécouvrons avec elles l'histoire d'une région du monde malmenée par les guerres.
Suivons-les sur les chemins de l'exil, essayant tant bien que mal de résister et d'accéder à une vie meilleure.
Ces femmes fortes réussissent à chaque nouveau mauvais tour du destin à se reconstruire et à poursuivre leur vie.
Ce roman, relatant la vie de cette famille sur quatre générations est vraiment une lecture-plaisir agréable, accessible et passionnante. Laissez-vous portez par l'écriture de Jadd Hilal et voyagez avec moi sue les pas de cette famille nomade par obligation.

Emma aime :
-La qualité d'écriture
-Ces quatre générations qui se côtoient
-Les différences et les ressemblances de ces quatre femmes

Lien : https://www.instagram.com/le..
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Naïma. Ema. Dara. Lila, quatre générations de femmes d'une même famille libano-palestiniennes, quatre destins, quatre voix féminines qui racontent leurs vies, quatre exils.

Naïma par qui l'histoire existe vit à Haïfa, « capitale de la Palestine . Haïfa le fjord méditerranéen ». Sa meilleure amie, son double Haava est juive, « Nous mangions, chantions,dansions ensemble. Comme eux, nous habitions un tout petit appartement « . L'attentat de 1938 change la donne et l'exil commence « Ma mère, mon grand-frère, mes deux soeurs et moi avons quitté Haïfa après l'attentat de 1938 ». le père est resté sur place. elle épouse, à douze ans, Jahid qui devient l'abu (le père) de ses enfants. Ainsi commence une vie d'exils, de retours, de fuites qui perdure au fil des générations

De mère en fille, une chaîne familiale se construit des fois en pointillés, à cause des guerres. Elles racontent l'exil, leurs forces, les mariages arrangés ou d'amour, la lâcheté, l'infidélité de leurs époux.

Dans un style sobre, lumineux, direct Jadd Hilal semble écouter ces femmes qui verbalisent l'exil toujours si difficile à vivre et les générations suivantes qui n'ont pas connu les mêmes lieux, les souffrances. L'exil se transmet de génération en génération dans ce coin du monde où la guerre règne en maître depuis si longtemps. Elles semblent raconter la même histoire, trop souvent recommencée tout en gardant leurs différences. Chaque mot, chaque phrase est importante, pas de déchets. Certaines reçoivent l'amour en héritage, d'autres l'exil.

La souffrance, le mal du pays sont toujours présents, cette famille Palestinienne porte l'exil en bandoulière, Leurs vies est une carte de géographie de l'exil, les enfants, petit-enfants sont les ponts qui leur permettent de se rejoindre. Ces femmes se sont transmis le combat, le courage pour survivre. J'ai aimé ces femmes-courages, elles plient mais ne rompent pas et relèvent l'échine pour mieux repartir, elles ont charge d'âme, charge de transmettre.

Ce premier livre est prometteur. Promesse tenue avec son second livre « Une baignoire dans le désert » et aimé, autre approche de la guerre.
Lien : https://zazymut.over-blog.co..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
A neuf ans, j'entrevoyais déjà une partie de l'injustice de ce système et j'en étais indignée pour ces hommes et ces femmes que nous laissions derrière nous . Ces hommes et ces femmes non choisis, non voulus, ces indésirables de l'arche de Noé dont d'autres créatures, tout aussi humaines qu'elles, avaient décidé que la vie s'arrêterait là. Car l'arche de Noé, comme l'évacuation en urgence, n'était pas une obligation mais un choix : celui de sauver, celui de ne pas sauver.
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Il était heureux de son bout de jardin, de son enclave de solitude dans les hauteurs délaissées d'une petite campagne, d'un petit pays. Il était heureux, vraiment. Et j'étais heureuse avec lui. Ce fut, comme dans le jardin de ma grand-mère, un instant de ma vie où je sus ce qu'était la sérénité.
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Ma mère, mon frère et mes soeurs étaient à Shefa Amr, mon père et mon amie Ahava étaient à Haïfa. J'étais seule. Et je n'étais rien. Aucun lieu, aucune identité, aucun choix. A dix-sept ans, j'étais nomade. Je n'avais vécu nulle part - tout au mieux j'avais suivi - et surtout, j'étais trop jeune pour savoir si cette vie me plaisait ou non .
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Dans Emma Bovary, j'avais vu ma grand-mère, Ema et moi. J'avais vu tous les migrants, tous les rêveurs déçus qui étaient partis comme nous étions partis, avec une valise de clichés, pour une France romantique, une France trompeuse, une France qui m'avait menti et où je refusais de rester.
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Bagdad (en 1982), c'était un Tétris terminé. Pas de place pour quoi que ce soit d'extérieur ou de nouveau. Les informations du monde, les informations des pays juste à côté, tout recevait un coup de pied au derrière à la douane.
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Videos de Jadd Hilal (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jadd Hilal
Jadd Hilal vous témoigne de son soutien et partage avec vous un extrait de son roman à paraître : "Une baignoire dans le désert". #Elyzad #littérature #extrait
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