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Critique de Meps


Meps
10 septembre 2016
Quand on lit un "fils de" (et qu'on sait qu'il l'est) on ne peut s'empêcher de comparer. Quand cette comparaison se fait avec le maitre de l'horreur qui a accompagné toute mon adolescence, la marche est haute.

On peut déjà gratifier Joe Hill du fait de n'avoir jamais voulu profiter de cet élément biographique pour accroitre sa notoriété. Il a choisi un pseudonyme passe partout, il n' y a pas eu du tout(en tout cas en France) de communication permettant de faire le lien fils-père de façon aisée, sauf à s'y intéresser soi-même.

La question des raisons du succès a toujours taraudé King elle-même (voir l'expérience Richard Bachman où il a pris un pseudonyme pour certains romans). le pseudonyme est même le centre d'une de ses oeuvres "La part des ténèbres".

On retrouve une filiation certaine dans ce récit. Les thèmes favoris de King sont abordés par son fils (l'enfance confrontée au fantastique, l'adulte confronté à son enfance et à ses peurs, le parent confronté à son enfant, double de lui-même enfant). Si on ferme les yeux (difficile quand on lit), on peut se croire dans du King.

Joe Hill amène certes sa patte. La féérie est souvent ici plus cynique, le monde et les gens plus amers. Même les enfants sont désabusés. On se laisse moins facilement porter dans la fantaisie pure, trop de gens cherchent à comprendre, à expliquer, à ne pas se contenter de la magie. C'est un peu ce que je reproche à certaines "fantasy", un peu dans la lignée de Lovecraft, toujours laisser une porte de sortie vers le rationnel.

Au delà de la comparaison, le plaisir de lecture est réel. L'histoire se déroule harmonieusement, le style est fluide, les personnages attachants, l'évocation des différentes époques de l'Amérique réussie, et Joe Hill, plus jeune que son père (quelle vérité de Lapalisse), a donc des élans de nostalgie qui se rapprochent plus des miens.

Joe n'a pas supplanté Stephen dans mon coeur de lecteur, il faudra peut-être un autre roman qui me convainque totalement de dévorer toute son oeuvre comme je peux le faire pour King. Il annonce tout de même une bonne nouvelle: on pourra encore lire du made in King pour de nombreuses années !
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