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Trilogie Joe Leaphorn tome 1 sur 3
EAN : 9782869300095
256 pages
Payot et Rivages (12/09/2003)
3.93/5   285 notes
Résumé :
Là où dansent les morts, c'est le paradis selon les indiens Zuni, qui vivent cernés par trois réserves de Navajos, tribus qu'ils ne portent pas dans leur coeur. Mais quand le jeune dieu du feu Zuni disparaît et que tout indique qu'il a été assassiné, c'est un policier Navajo qui entre en scène. son enquête le mènera dans deux autres " tribus " : des hippies et des anthropologues.
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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C'est ma deuxième incursion dans l'univers de Tony Hillerman, je retrouve avec plaisir Joe Leaphorn, le policier navajo à la philosophie si particulière.
Plus que jamais, la notion de polar ethnologique est justifiée, sans aller jusqu'à dire que l'enquête passe au second plan, on verra que le mode de pensée et la philosophie navajo et zuni vont être omniprésents, la religion aussi, ainsi que les rites qui revêtent une importance cruciale.
Bien que l'intrigue soit solide et bien amenée, l'enquête va prendre son temps puisqu'elle nous fera visiter un chantier de fouille archéologique et rencontrer un archéologue passionné, nous en apprendrons beaucoup sur "l'homme de Folsom", l'ancêtre de tous les indiens.
Nous rendrons visite à une communauté de hippies, pas si cool que ça...
Nous rencontrerons également de nombreux acteurs de la société navajo et zuni et leur mode de communication si particulier, assez zen d'une certaine façon.
L'histoire débute avec la disparition de deux jeunes indiens, un zuni et un navajo, l'un deux devait participer à un rite très important dans la religion zuni en tant que "dieu du feu". Sa bicyclette sera retrouvée à côté d'une grande trace de sang, l'inquiétude grandit et Joe Leaphorn avec différents policiers participe à l'enquête qui s'annonce compliquée.
Compliquée car les sociétés navajo et zuni se révèlent secrètes et peu communicatives, particularités qui vont donner beaucoup de fil à retordre à Joe Leaphorn, pourtant lui-même navajo et initié aux moeurs locales.
J'ai pris énormément de plaisir à cette lecture, d'autant que le scénario est vraiment bon, notre enquêteur est de plus très humain, ce que j'apprécie. Ici rien de speed, on a l'impression de retrouver un peu l'inspecteur Colombo si je peux me permettre la comparaison.
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Les enquêtes de Tony Hillerman sont bien ficelées, d'une trame assez classique. Mais ce qui fait leur intérêt majeur, c'est qu'elles ont aussi une dimension ethnologique, permettant de découvrir la culture des peuples indiens présents au Nouveau-Mexique, navajo, hopie, zuñie, notamment, avec, dans le décor, les mystères anasazis.

Les cérémonies et les coutumes de ces peuples sont fortement présentes et détaillées, en insistant notamment sur la dimension orale de leur culture, sur la place du chant dans les cérémonies, sur la façon dont la mort est perçue. Naturellement, les ravages liées à l'alcool, dans les populations parquées dans des zones « réservées » sont abordés, ainsi que les problèmes récurrents liés à l'intérêt porté par les entreprises aux réserves présentes dans certains sous-sols. On y retrouve également la dimension sacrée donnée par ces peuples aux montagnes, et on y découvre (en tout cas, ce fut mon cas) les « peintures » de sable, acte chamanique sacré destiné à obtenir une guérison. Cette dimension anthropologique, on peut la retrouver, pour les peuples crow et cheyenne, chez Craig Johnson, dans sa série mettant en scène le shérif Walt Longmire.

Les enquêtes de Tony Hillerman ne sont jamais menées tambour battant. Il faut savoir attendre, faire preuve de patience, et, surtout, accepter de se plier à des traditions qui nous sont inconnues. Comme le montre la citation donnée au début de cette chronique, il faut savoir décrypter, par delà l'agitation du monde, les vrais ressorts de l'existence… comme les mouvements des bousiers ! Mais le jeu en vaut vraiment la chandelle.

Alors, si vous voulez en découvrir davantage sur les amérindiens – j'avoue, mes uniques connaissances venaient, avant de lire Hillerman, de westerns dont la précision ethnologique est, pour le dire gentiment, inégale -, pas d'hésitation : rendez-vous dans votre librairie préférée, rayon des policiers, et demandez Là où dansent les morts (et Little Bird, de Craig Johnson, rappel) !
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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J'ai découvert l'univers de Tony Hillerman à l'adolescence avec le titre le vent sombre, dont je crois a été tiré un film.
Là où dansent les morts est le second tome de la trilogie consacré au lieutenant de police Joe Leaphorn de la tribu Navajo. Ce titre a obtenu le prix Edgar-Allan-Poe en 1974 et le Grand prix de littérature policière du meilleur roman étranger en 1987.
Là où dansent les morts ou Kothluwalawa est situé à l'ouest de la réserve.
L'unité de temps est la semaine. Les évènements se déroulent au début des années 70, entre le 30 novembre et le 7 décembre, quelques jours avant et pendant les grandes cérémonies de Shalako chez les Zunis.
Deux adolescents, deux amis de groupes ethniques différents disparaissent dans le désert. On pourrait penser qu'un désert est vide. Que nenni. On y rencontre Ted Isaacs, étudiant et son directeur de thèse sur un site de fouille archéologique à la découverte de chasseurs de Folsom et des hippies squattant de vieux hogans. Pasquaanti recherche Ernesto de la tribu Zuni. Il était Shulawitsi, le Petit Dieu du Feu, membre du Conseil des Dieux et Représentant du Soleil. Leaphorn recherche, quant à lui, Georges Bowlegs de la tribu Navajo. Il voulait devenir Zuni, être initié. Est-ce parce que les deux adolescents ont profané un interdit créant une brèche dans l'harmonie des choses qu'ils ont disparu ?
Le corps d'Ernesto Cata est rapidement exhumé. La veille, Leaphorn a découvert le cadavre du père de Georges. Georges aurait-il tué son ami puis son père ? Quel est le mobile ? Les choses sont plus complexes. Surtout quand les stups s'invitent dans l'enquête. le désert est un site privilégié pour la circulation de la drogue.
Les paysages sont grandioses. Corn Moutain se dresse au-dessus de la vallée, avec ses falaises déchiquetées. Quelques genévriers abritent une faune sauvage clairsemée. Leaphorn arpentera ce désert blanc et rouge suivant les traces du jeune indien, interrogeant un missionnaire franciscain qui connaissait bien le garçon.
Tony Hillerman est un conteur. Il peint deux communautés qui se tolèrent dans un monde à réinventer. Ils ont été dépouillés de leur territoire et parqués dans des réserves. L'alcoolisme y fait des ravages. Ce sont deux communautés fières de leur patrimoine culturel et spirituel. Fascinant.
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Même si ce tome n'est pas le premier des enquêtes du policier navajo Joe Leaphorn, aucun souci pour entrer dans le vif du sujet et tout comprendre. Pas d'inutiles digressions dans la vie personnelle des enquêteurs, juste l'enquête brute, sur quelques jours. Deux jeunes indiens, l'un navajo l'autre Zuni (une tribu très petite et méconnue), au Nouveau Mexique, sont mêlées à de curieuses histoires mâtinées de sorcellerie. L'un des deux est retrouvé mort, l'autre a disparu. Leaphorn se lance à la recherche de ce dernier, l'occasion de visiter les coutumes indiennes.
Après avoir lu ici ou là que les polars de Tony Hillerman étaient très voire trop précis en termes de coutumes indiennes, j'avais un peu d'appréhension, car en plus a priori ça ne me passionne guère... Mais au final tout passe bien, on se prend d'intérêt pour cette histoire, les explications renvoyées en fin de roman évitent de casser le récit et on peut choisir de ne les lire qu'à la fin, cela n'entrave pas la compréhension. Je regrette simplement la fin, un peu trop plate et ouverte à mon goût.
Au final, un polar original de par l'ambiance et le contexte, et une écriture brute qui m'a plu.
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Dans le cadre d'une opération "Pioche PAL" sur facebook, je devais choisir un livre à lire dans une liste proposée par un binôme et réciproquement. Ce livre dormait depuis vingt dans ma bibliothèque car je n'arrivais pas à comprendre le premier chapitre.

Je sais qu'après avoir lu "Là où dansent les morts" je lirai d'autres romans de Tony Hillerman car j'ai très envie de suivre l'évolution de Joe Leaphorn, un policier navajo aussi cérébral qu'intuitif.

Elucider le meurtre d'un enfant, retrouver la trace d'un autre (son meilleur ami) puis trouver le meurtrier du père du second, voilà ce qui attend Joe Leaphorn. le jeu de pistes commence : il y a une communauté hippie et des archéologues. Ajouter à cela la visite surprise du FBI et d'un agent des stups, autant dire que le bureau des affaires indiennes n'en demandait pas autant.

Lire ce livre, c'est aussi aller à la découverte d'un monde aux tribus rivales, aux moeurs différentes, aux coutumes variées et aux conceptions de la vie et de la mort totalement opposées. Il y a aussi cet environnement qui est une composante essentielle du monde indien. Et n'oublions pas le rapport complexe aux blancs.

Tony Hillerman connaît cet univers. Il ne se contente pas de le décrire mais de l'intégrer dans une intrigue serrée, rigoureuse et captivante.
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Leaphorn connaissait Ingles de réputation. Pendant des années, il avait sillonné la région depuis la Mission Saint-Michel à côté de Window Rock et, pour les Navajos de Window Rock, il était connu sous le nom de Curé Tracy par déférence envers son arrière-train osseux. Il parlait le navajo, ce qui était rare chez les hommes blancs, et en avait si bien assimilé les tonalités complexes qu’il pouvait pratiquer le passe-temps favori du Peuple consistant à produire des jeux de mots absurdes en faisant semblant de mal prononcer. Pour l’heure, le son de sa voix était triste. Il avait parlé à Leaphorn de la famille d’Ernesto Cata, et maintenant il lui parlait de Shorty Bowlegs. Leaphorn était déjà au courant de l’essentiel. Plus tard, quand il se serait écoulé suffisamment de temps pour que cette conversation prenne un tour tout à fait détendu, il poserait les questions qu’il était venu poser. En attendant, il se contentait d’écouter. C’était là quelque chose que Joe Leaphorn savait très bien faire.
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Shulawitsi, le Petit Dieu du Feu, membre du Conseil des Dieux et Représentant du Soleil, avait ajusté à ses pieds ses chaussures de sport à fermeture velcro. Ainsi que l’Entraîneur le lui avait appris, il avait serré fort sur le cou de pied le ruban à crochets. Et maintenant, les pointes qui mordaient dans la terre compacte du chemin des moutons semblaient être une partie de lui-même. Il courait avec une grâce parfaitement acquise, son corps fonctionnant comme une machine, son esprit ailleurs occupé à autre chose. Juste devant lui, là où le chemin obliquait sur le flanc de la mesa, il allait s’arrêter, comme il le faisait toujours, se chronométrer et s’accorder quatre minutes de repos. Il savait maintenant avec une certitude triomphante qu’il serait prêt. Ses poumons s’étaient dilatés, les muscles de ses jambes endurcis. Dans deux jours, quand il guiderait Longue Corne et le Conseil depuis le village ancestral jusqu’à Zuñi, la fatigue ne lui ferait pas oublier les mots du chant sacré, ni un seul pas de la danse rituelle. Et quand Shalako viendrait, il serait prêt à danser toute la nuit sans commettre la moindre erreur. Jamais les Salamobia n’auraient à intervenir pour le punir. Il se souvint de quand il avait neuf ans, l’année ou Hu-tu-tu avait trébuché à l’endroit où le chemin franchit le Zuñi Wash ; les Salamobia l’avaient fouetté avec leurs bâtons de yucca tressé et tout le monde s’était moqué de lui. Même les Navajos avaient ri, et ils ne se moquaient guère pendant Shalako. Ils ne se moqueraient pas de lui
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Ceux-qui-Appellent-les-Nuages : nom donné par les Navajos aux Indiens pueblos dont les rites ont pour but de faire apparaître leurs esprits tutélaires sous la forme de nuages de pluie.

Conseil des Dieux : sorte de paradis Zuni. Le terme désigne l’ensemble des esprits ancestraux bienfaisants qui dansent sous les eaux de Kothluwalawa.

Dualisme : Dieu-qui-Parle et Dieu-qui-Appelle, Premier Homme et Première Femme, Garçon Abalone et Fille Abalone, la source de vie qui contient à la fois la “matière” nécessaire à la vie et le moyen lui permettant de passer l’épreuve du temps, la forme non physique dissimulée à l’intérieur de la forme physique des choses, tous ces éléments de la mythologie navajo relèvent d’un dualisme presque systématique pouvant être associé à un pôle positif et un pôle négatif, un caractère masculin et un caractère féminin ; ces contraires complémentaires sont ensuite regroupés pour donner des séquences de quatre dont le premier couple est à son tour considéré comme “positif”, le second comme “négatif”. L’association des contraires peut alors culminer dans la fusion finale et le recommencement.

Glossaire
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- Mais peut-être que les Navajos ne se suicident pas.
- C'est rare. Sauf avec la bouteille. C'est un peu moins rapide qu'avec une arme à feu.
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Dimanche 30 novembre, 17h18.
Shulawitsi, le Petit Dieu du Feu, membre du Conseil des Dieux et Représentant du Soleil, avait ajusté à ses pieds ses chaussures de sport à fermeture Velcro. Ainsi que l'Entraîneur le lui avait appris, il avait serré fort sur le coup de pied le ruban à crochets. Et maintenant, les pointes qui mordaient dans la terre compacte du chemin des moutons semblaient être une partie de lui-même. Il courait avec une grâce parfaitement acquise, son corps fonctionnant comme une machine, son esprit ailleurs, occupé à autre chose.
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