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Trilogie Joe Leaphorn tome 3 sur 3

Danièle Bondil (Traducteur)Pierre Bondil (Traducteur)
EAN : 9782869303973
228 pages
Payot et Rivages (03/09/1990)
3.9/5   189 notes
Résumé :
Joe Leaphorn est un policier d'origine indienne à la double culture et selon son créateur "un personnage de synthèse". Pour débusquer les coupables, il allie à la parfaite connaissance des coutumes de son peuple une maîtrise des méthodes policières modernes. Dans sa première aventure de La Trilogie Joe Leaphorn, La Voie de l'ennemi, il part à la recherche d'un petit délinquant, et retrouve son cadavre sur une piste de la réserve. Dès lors, il se pose deux questions:... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
3,9

sur 189 notes
Je découvre enfin Tony Hillerman après l'avoir fait patienter dans ma PAL plus longtemps que nécessaire.
Joe Leaphorn est un policier navajo à la double culture et c'est aussi le personnage récurrent de la bibliographie de l'auteur, ce premier opus va nous permettre de faire connaissance avec un contexte particulier puisque notre policier (l'ordre et la loi) évolue dans le cadre d'une réserve indienne à l'échelle d'un pays.
Ce contexte, c'est aussi la culture navajo qui se révèle très particulière, les "gens du peuple" ont une façon de voir les choses qui leur est propre, il s'agit donc aussi d'une immersion dans une culture qui a gardé une belle part de mystère, les rites et la magie tribale ne seront pas loin lors de cette première enquête.
La nature est très présente avec l'évocation constante de ce paysage aride et hostile, vous allez très vite vous familiariser avec les termes d'aroyo, de mesa, mais aussi avec la faune et la flore, vous apprendrez aussi ce qu'est un hogan.
J'ai apprécié cette opportunité de m'instruire. Quand on parle de l'oeuvre de Tony Hillerman à ce que j'ai pu en lire et notamment en introduction, on évoque la notion de polar ethnologique, croyez moi, elle est justifiée.
J'ai apprécié le style qui, dans ce premier titre au moins, prend son temps pour nous immerger dans une ambiance à part, l'auteur aime les descriptions, il aime nous faire sentir les ambiances et sous sa plume, même les silences deviennent éloquents.
Cela dit ma satisfaction ne serait pas complète sans un scénario solide et une intrigue intéressante car il s'agit d'un polar après tout, objectif atteint pour ce qui me concerne, je vous laisse découvrir le résumé.
Pour conclure j'ai aimé cette première rencontre et je passe à la suite sans hésiter.
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Premier constat, le Navajo, c'est coton!
D'autant plus ballot que je maîtrise le Comanche, le Cheyenne, le Cherokee sur le bout de la plume mais le Navajo, non.

Premier roman de Tony Hillerman paru en 1970, première enquête du lieutenant Joe Leaphorn de par le fait, premiers pas timides dans cet univers saturé d'informations.

Où il y est question d'enquête visant à retrouver le jeune mais quelque peu sanguin Horseman, adepte du coup de surin et terré loin des siens en une contrée désertique bien plus réputée pour ses fantômes et actes de sorcellerie en tout genre que pour son accueil chaleureux.
Bergen McKee, anthropologue de profession et accessoirement en mal de finir enfin son bouquin sur l'étude des sorciers indiens, foulera également ces terres inhospitalières, territoire que l'on dit hanté par un dangereux Loup Navajo *. Tout comme son ami Leaphorn, il aura également fort à faire avec une disparition signalée une fois de plus sur les terres anasazis. Comme qui dirait la loi des séries...

La Voie de l'Ennemi, tu l'aimes ou tu la quittes.
J'ai souvent été à deux doigts de jeter le scalp face à ce flot d'informations ininterrompu sur la culture Navajo ramenant toutes les 10 secondes au glossaire de fin de récit. Difficile, dans ces conditions, de se focaliser et sur l'histoire, et sur un univers particulièrement retors.

Une première enquête qui n'en porte que le nom, fort heureusement sauvée par un McKee en très grande forme, lui. Leaphorn devrait, de source sûre, se rattraper dans les prochains opus.

La très grande force de ce premier polar ethnique, une nature particulièrement hostile, personnage à part entière de ce divertissement exotique tourné en décor naturel et en technicolor, 'scusez du peu. Dépaysement garanti.

Un avis en demi-teinte, franchement déçu par une entrée en matière hyper contraignante qui laissera finalement mais tardivement la place à une enquête digne de ce nom...

* Loup Navajo ( ou Porteur-de-peau ) : nom donné par les Navajos aux sorciers, hommes ou femmes décidés à apporter le mal à leurs congénères et à les voler : ils commettent leurs méfaits la nuit en se dissimulant souvent sous des peaux d'animaux.
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J'ai déjà lu par le passé plusieurs romans de Tony Hillerman sans toutefois forcément respecter l'ordre de parution. Féru de littérature policière américaine, j'ai décidé de reprendre progressivement mais de façon chronologique cette fois-ci, la lecture des 18 volumes consacrés à la police tribale navajo.
La voie de l'ennemi, paru en 1970, est ainsi le premier de la série, avec le lieutenant Joe Leaphorn comme personnage central (quoique, cela se discute…). Si l'intrigue m'a paru être un peu compliquée à suivre (l'enquête porte sur la mort d'un jeune navajo, dont le corps a été retrouvé à un endroit qui ne semble pas être celui où il a été tué), c'est en revanche avec un immense plaisir de replonger, au travers de cette lecture, dans cette extraordinaire région des four corners (le point de convergence de quatre états américains : l'Utah, le Colorado, le Nouveau Mexique et l'Arizona) et dans cette fascinante culture indienne Navajo, à laquelle cette histoire permet de s'initier.
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Marche en harmonie avec l'univers navajo tout en étant conscient de ce que tu es !

"La voie de l'ennemi" de Tony Hillerman a été publié en 1970 aux États-Unis. Ce livre est le premier d'une trilogie mettant en scène le lieutenant Joe Leaphorn de la Police Tribale Navajo.

Luis Horseman, un jeune Navajo, est devenu fugitif depuis qu'il a poignardé un homme dans la ville de Gallup au Nouveau-Mexique. Pour ne pas être pris par le "Policier Bleu", il s'est réfugié sur les terres anasazis, un endroit hanté par des fantômes et fui par le peuple Navajo. Mais dans ce désert rocheux et poussiéreux, longé par le canyon, Horseman va faire une mauvaise rencontre, celle d'un loup Navajo...

Begen McKee est professeur d'anthropologie à l'Université du Nouveau-Mexique, et aussi tueur de monstres ! Il est spécialisé dans l'étude des sorciers indiens. Dans une lettre adressée à son ami Joe Leaphorn, il fait part de son intention de revenir dans la réserve afin d'approfondir ses recherches sur la sorcellerie. Et c'est en compagnie d'un collègue, Jeremy Canfield, qu'il fait le choix d'aller établir ses recherches du côté du versant ouest des Lukachukai, sur les terres anasazis...

Pour aiguiller ses recherches, McKee se rend au comptoir des échanges chez Shoemaker, avec son ami policier Joe Leaphorn. Pendant ce temps, Canfield reste seul à leur campement. Alors que l'anthropologue perçoit des informations sur des rumeurs de sorcellerie, Leaphorn fait courir le bruit que l'homme poignardé par Horseman est seulement blessé. Ainsi, il espère que le fugitif sera prévenu et se rendra de son propre chef...

Plus tard, McKee rejoint le campement, et à sa grande surprise, Canfield est absent ! Ce dernier lui a laissé un étrange mot...

Dans ce "polar ethnologique", Tony Hillerman nous plonge dans la culture indienne des Navajos, épicentre de l'histoire. L'intrigue policière, et surtout son dénouement, sont à mettre de côté tant ceux-ci sont insignifiants, et pas crédibles. D'ailleurs, le personnage de Joe Leaphorn est peu présent, voire effacé par celui de McKee.

L'une des difficultés du texte est de se familiariser avec tous les termes liés à la culture navajo, car l'auteur nous plonge profondément au sein de ce peuple. Mais cette immersion est aussi sa force, puisqu'elle nous apprend énormément sur cette culture : ses rites, ses croyances et ses moeurs.
De plus, Hillerman possédait une narration de grande qualité : maîtrise du rythme, description des paysages et de l'action, avec la justesse du détail. Nous avons un parfait visuel de toute l'histoire et avons la sensation d'être en balade dans les " four corners" !
YB.
Lien : http://dunoirdupolar.blogspo..
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Ce premier tome de la série de Tony Hillerman m'a paru très différent de mes autres lectures de ce genre, mais de manière très agréable: on y trouve un rythme lent, sans être ennuyeux, qui semble aller de pair avec celui des Navajo (probablement aussi celui de tous les autres peuple amérindiens) qui veut que l'on ne doit pas se presser ; une mine d'informations sur la culture Navajo sans explication sur-détaillée de type encyclopédie et qui ne rompt pas le rythme narratif ; des personnages intéressants mais qui n'éclipsent ni les éléments culturels ( en particulier les légendes et croyances relatives à la sorcellerie et aux Skinwalkers et les cérémonies traditionnelles) ni les paysages envoûtants de l'Arizona et des autres états se recoupant à Four Corners, canyons et mesas, personnages à part entière.
Encore une série de polars sur des cultures étrangères "exotiques" que je vais me faire un plaisir de poursuivre...
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Il était facile de voir pourquoi Yazzie avait érigé son hogan à cet endroit. Derrière les habitations, les falaises de grès d’une butte se dressaient à l’à-pic au nord et à l’ouest : cent siècles d’éboulis à leur base puis une pierre rougeâtre, lisse et abrupte, avec des traînées aux endroits où la couleur était devenue sombre par suite du suintement des eaux, suivie d’une couche de perlite grise plus malléable, creusée et criblée de grottes et de cavités, coiffée tout au sommet par l’avancée en surplomb d’une roche ignée noire et dure. Cela offrait aux hogans un abri contre les vents de sud-ouest et de l’ombre contre le soleil de fin d’après-midi. Au nord et à l’est, le paysage était un enchevêtrement fabuleux de formes colossales érodées dominées par une autre butte imposante au sommet aplati. Toutes les couleurs du spectre sont là, pensa McKee. Toutes à l’exception du vert pur. Le peu d’herbe qu’il y avait était hors de vue, caché dans des replis où la terre pouvait s’amasser et retenir les racines, et où les eaux qui ruisselaient de cette immensité rocheuse pouvaient être retenues et absorbées. Il avait dépassé plusieurs de ces endroits herbeux en empruntant la piste à chariots qui menait jusqu’à ce lieu. Certains, avait-il remarqué, avaient été sérieusement broutés par les moutons. Mais pas la majorité. Yazzie avait dû ressentir une belle frayeur pour emmener son troupeau en tournant le dos à cette herbe.
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Il se glissa hors de sa paillasse, enfila son pantalon et sa chemise, se déplaçant silencieusement dans l’obscurité pour éviter de réveiller sa femme ainsi que ses deux fils qui dormaient de l’autre côté du hogan. Il évita leurs pieds avec ce soin inconscient qu’apportent les Navajos à ne pas enjamber un autre être humain, puis se pencha pour franchir la porte. Ses bottes, oubliées sous l’abri de broussailles, n’étaient que légèrement humides. Il les enfila tout en faisant chauffer de l’eau pour se préparer une tasse de café.
C’était un homme de petite taille au visage arrondi et au torse en forme de tonneau caractéristique du mélange sanguin navajo-pueblo ; il appartenait à un clan qui avait capturé jadis des jeunes femmes pueblos, et par là-même la structure osseuse plus courte et plus lourde des indiens Keres. Il versa le café dans une tasse et le but à petites gorgées tout en mangeant une tranche de mouton séché. La pluie avait été légère, une brève averse, mais c’était un bon présage.
Il savait que Ceux-qui-Appellent-les-Nuages avaient œuvré sur les réserves hopi et zuni et que, le long du Rio Grande, loin vers l’est, les indiens Pueblos exécutaient leurs danses de la pluie. La magie des habitants des pueblos avait toujours été forte, elle était plus ancienne que la médecine des Navajos et plus puissante. Il était un petit peu tôt pour cette première averse et Begay savait que c’était prometteur.
Il acheva son café avant de laisser ses pensées s’orienter vers la raison qu’il avait de se lever tôt. Dans quelques petites heures il allait voir sa fille, elle qu’il n’avait pas vue depuis l’été précédent. Il allait se rendre à l’arrêt du car de Ganado, le car s’arrêterait, il mettrait les valises de sa fille et ses paquets dans le pick-up truck et reviendrait avec elle au hogan. Elle resterait tout l’été avec eux. Begay avait délibérément repoussé le moment d’y penser parce que la Voie Navajo était la Voie du Milieu qui évitait tous les excès, même de joie. L’averse de minuit, l’odeur de la terre et la beauté du matin avaient été suffisants. Mais il y pensait maintenant en faisant démarrer son pick-up truck et en s’engageant en seconde sur la piste cahoteuse qui traversait la mesa. Et, tout en conduisant, il chantait un chant que son grand-oncle lui avait appris.
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C'était un enchevêtrement fantastique de formations géologiques érodées, éclairé à ce moment là par le soleil couchant. L'homme blanc y voit la désolation et appelle ça un désert, pensa McKee, mais le nom que lui donnent les Navajos signifie "Vallée Magnifique".
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Le corps gisait juste à côté de la piste et les phares éclairèrent d’abord la semelle des chaussures. Avant qu’il ne puisse s’arrêter, le camion était presque à sa hauteur. Joseph Begay passa au point mort et laissa le moteur tourner. Il déboutonna sa chemise et en sortit une petite bourse de cuir qui pendait à son cou par une lanière. La bourse contenait un petit morceau de silex noir ayant grossièrement la forme d’un ours et une trentaine de grammes de pollen jaune. Il plongea son pouce dans le pollen puis le frotta contre sa poitrine. Il entonna :
Partout où je vais, moi-même
Puissé-je avoir de la chance
Partout où mes proches parents vont
Puissent-ils avoir la chance avec eux.
Le fantôme était parti… au moins pour le moment. Il l’avait vu remonter Teastah Wash à tire-d’aile. Il mit pied à terre et se tint à côté du corps. C’était un homme jeune vêtu d’un jean et d’une chemise rouge, qui portait des chaussures de ville. Le corps était allongé sur le dos, les jambes légèrement écartées, le bras droit tendu, le gauche replié sur la poitrine avec le poignet et la main qui dépassaient de manière étrange dans leur rigidité. Il n’y avait pas de sang visible mais les vêtements étaient humides à cause de la pluie.
Tout en parcourant les quinze derniers mètres de la piste cahoteuse qui le séparaient de la grand-route, conduisant plus vite qu’il ne l’aurait dû, il se disait qu’il allait devoir signaler ce cadavre à la Loi et l’Ordre avant de se rendre à l’arrêt du car. Il essayait de ne pas penser à l’expression figée sur les traits de ce jeune homme, à ses yeux exorbités et à ses lèvres retroussées dans un rictus de terreur pure.
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Le chien devient un homme, un homme de grande taille qui portait la peau d'un loup sur ses épaules, le crâne vide de l'animal reposant sur sa tête. Il tracersa une nappe de lumière et disparut du côté ouest derrière des buissons au pied de la pente d'éboulis. Quand la silhouette réapparut un instant plus tard, MacKee pensa, l'espace d'une seconde, que ses yeux l'avaient trompé...qu'il s'agissait réellement d'un loup. Mais c'était un homme qui courait, ramassé sur lui même, sur le sable humide du lit du canyon, qui courait en silence et avec rapidité en direction de sa tente. Il tenait quelque chose dans sa main droite, un objet en métal qui brillait à la lumière de la lune. C'était un révolver à canon long avec un magasin à munitions qui dépassait devant la détente. Un pistolet-mitrailleur.
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