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Citations sur Porteurs-de-peau (8)

La journée du lendemain allait être désagréable. Kennedy lui avait dit qu'il serait là à huit heures du matin et l'agent du FBI n'était jamais en retard. Puis viendrait le long trajet à travers les Lukachukais pour trouver l'homme qui s'appelait Roosevelt Bistie et lui demander pourquoi il avait tué un vieil homme appelé Dugai Endocheney avec un couteau de boucher. Depuis sept ans maintenant (tout de suite après l'obtention de son diplôme de l'Université du Nouveau-Mexique), Chee faisait partie de la Police Tribale Navajo et il savait qu'il n'aimerait jamais cette partie de son travail qui consistait à s'occuper d'esprits malades d'une manière qui ne les ramènerait jamais dans l'harmonie. La manière fédérale pour guérir Bistie consisterait à le traîner devant un magistrat fédéral, à l'accuser d'homicide volontaire sur le territoire d'une réserve fédérale et à le mettre derrière les barreaux. (p. 17-18)
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Il avait donc fini son café et, dans l’aube, il s’était rendu à pied au bâtiment de la police tribale, laissant derrière lui sa vaine inquiétude pour sa femme pour se tourner vers un problème qu’il pensait pouvoir résoudre. Il allait avoir un moment de tranquillité avant que le téléphone ne commence à sonner, et déterminer, une bonne fois pour toutes, s’il avait affaire à une coïncidence de plusieurs meurtres. Il y en avait trois. Apparemment il n’y avait aucun rapport entre eux si ce n’était le taux de frustration subtil qu’ils imposaient à Joe Leaphorn. Tout dans son sang de navajo, dans ses os, dans son esprit et dans son conditionnement lui enseignait à se montrer sceptique à l’égard des coïncidences. Et pourtant, cela faisait des jours entiers qu’il n’arrivait pas à se débarrasser de celle-là ; un problème si insoluble et déroutant qu’en s’y plongeant il parvenait à échapper à ses pensées concernant Emma. Ce matin il avait l’intention de franchir une première étape vers la solution de ce puzzle. Il allait laisser le téléphone décroché, scruter la série d’épingles disposées sur sa carte de la Grande Réserve et contraindre ses pensées à s’organiser suivant une séquence raisonnée. Avec de la tranquillité et un peu de temps, le cerveau de Leaphorn était très, très fort pour ce genre d’exercice qui consistait à découvrir des causes logiques derrière des effets apparemment illogiques.
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- Mort ? demanda la femme. Le porteur de peau est mort ? Alors je peux amener mon bébé. Je l'ai avec moi dans le camion. Peut être qu'il est vivant à nouveau.
Mais bien sûr, il ne l'était pas.
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...ces foutus Navajos voleraient les les vitres des fenêtres s'ils en avaient besoin.
...Mais seulement s'ils en avaient besoin. Les Blancs, eux, ils volent juste pour le plaisir. J'en ai connu qui volaient quelque chose et qui le jetaient tout de suite après. Vous , les Navajos, c'est pas pareil, si vous volez un de mes sacs de farine, je sais que quelqu'un a faim.Un tournevis qui disparaît, je sais que quelqu'un a perdu le sien et qu'il a une vis qu'a besoin d'être revissée...Je crois que c'est votre grand père qu'a été le premier à m'expliquer ça, quand j'étais nouveau ici.
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Le message "policier touché" provoque une réaction particulière qui affecte chacune des forces de police. A la sous-agence de Shiprock de la police Tribale Navajo, sous les ordres du capitaine A.D.Largo, elle produisit un coup de téléphone immédiat à Largo lui-même qui était chez lui où il regardait la télévision, et des appels radio presque simultanés à toutes les unités de la Police Navajo en mission dans la région, à la Police de l'Etat du Nouveau Mexique et au bureau du Shérif du Comté de San Juan. Ensuite, puisque les monts Chuska couvrent la frontière du Nouveau Mexique pour aller jusqu'en Arizona, et puisque Sanostree ne se trouve qu'à une vingtaine de kilomètres de la limite de l'Etat et que ni le responsable des transmissions de Shiprock ni personne d'autre n'était très sûr de l'Etat dans lequel tout cela se passait, l'appel fut également lancé à la Police des Routes d'Arizona et, plus ou moins par courtoisie, au Bureau du Shérif du Comté Apache qui pouvait légalement avoir le pouvoir d'agir même s'il se trouvait à St John, à cent cinquante kilomètres au sud.
L'antenne de Farmington du FBI qui avait pouvoir suprême quand un crime des première importance tel que celui-là était commis sur une réserve indienne, apprit la nouvelle un peu plus tard par l'intermédiaire du téléphone.
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...elle ne parvenait pas à se souvenir qu'il eût connu le moindre ennui ou qu'il se fût retrouvé mêlé à des problèmes graves.
- Comme par exemple prendre son bois à l'endroit où quelqu'un d'autre s' approvisionne, se servir de l'eau d'une autre famille, faire paître ses moutons là où ils ne devraient pas être ou ne pas aider quelqu'un qui en a besoin. Jamais rien entendu dire contre lui.
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Quoi qu’il en soit Leaphorn avait gardé la perle taillée dans l’os.
– Je vais voir ça, avait-il dit. L’envoyer au labo. Savoir si c’est de l’os, et de quel genre d’os il s’agit.
Il avait déchiré une page de son calepin, en avait enveloppé la perle et l’avait rangée dans le compartiment de son portefeuille réservé aux pièces. Puis il avait regardé Chee un moment en silence.
– Une idée de la façon dont c’est arrivé ici ?
– Ça paraît bizarre, avait répondu Chee. Mais vous savez qu’on pourrait parfaitement ôter le fond d’une cartouche de fusil, en retirer la bourre et enfoncer une perle comme ça à l’intérieur avec les plombs.
L’expression de Leaphorn était presque devenue sourire. Était-ce par mépris ?
– Comme un sorcier qui projette l’os dans le corps ? avait-il demandé. Ils sont censés le faire à l’aide d’un petit tube.
Il fit le geste de souffler avec ses lèvres.
Chee avait hoché la tête, rougissant très légèrement.
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Des yeux, Chee fit le tour de la pièce. Bien trop noir pour savoir où la chatte était allée. Il repoussa le drap, posa les pieds sur le sol. Par la fenêtre protégée par un grillage, à côté de son lit, il remarqua que la lune était basse dans le ciel. À part au loin, vers le nord-ouest, où demeuraient les restes d’un orage, des étoiles étincelaient. Il bâilla, s’étira, alla jusqu’à l’évier et but dans sa main un peu d’eau chaude du robinet. L’air sentait la poussière, comme c’était le cas depuis des semaines. L’orage s’était levé au-dessus des Chuskas vers la fin de l’après-midi mais il avait dérivé vers le nord, avait franchi la frontière de l’Utah puis pénétré dans le Colorado et rien dans la région de Shiprock n’avait reçu l’aide la plus infime. Chee fit couler encore un peu d’eau, s’en aspergea le visage. La chatte, se dit-il, devait se tenir derrière la boîte à ordures, juste à côté de ses pieds. Il bâilla à nouveau. Qu’est-ce qui l’avait poussée à entrer ? Plusieurs jours auparavant, il avait vu les traces du coyote le long de la rivière mais il faudrait qu’il ait terriblement faim pour chasser aussi près de la maison mobile. Pas de chiens cette nuit, en tout cas il n’en avait pas entendu. Et les chiens, contrairement aux coyotes, étaient assez faciles à entendre. Mais probablement s’agissait-il des chiens, ou du coyote. Probablement d’un coyote. Qu’est-ce que ça pouvait être d’autre ?
Debout à côté de l’évier contre lequel il s’appuyait, il bâilla encore. Allez, au lit. La journée du lendemain allait être désagréable. Kennedy lui avait dit qu’il serait là à huit heures du matin et l’agent du FBI n’était jamais en retard. Puis viendrait le long trajet à travers les Lukachukais pour trouver l’homme qui s’appelait Roosevelt Bistie et lui demander pourquoi il avait tué un vieil homme appelé Dugai Endocheeney avec un couteau de boucher. Depuis sept ans maintenant (tout de suite après l’obtention de son diplôme de l’Université du Nouveau Mexique), Chee faisait partie de la Police Tribale Navajo et il savait qu’il n’aimerait jamais cette partie de son travail qui consistait à s’occuper d’esprits malades d’une manière qui ne les ramènerait jamais dans l’harmonie. La manière fédérale pour guérir Bistie consisterait à le traîner devant un magistrat fédéral, à l’accuser d’homicide volontaire sur le territoire d’une réserve fédérale et à le mettre derrière les barreaux.
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