Au départ, mon idée était de lire
Fuck America, du même auteur, indisponible au moment du prêt, donc je prends celui ci. La couverture ambiance pop art est repérable et le roman est également illustré, un roman soigné et très agréable à la lecture.
J'ai commencé avec l'idée que je n'allais pas le terminer et bien, belle erreur d'appréciation. L'histoire démarre étrangement, un temps d'immersion est nécessaire, l'ambiance est décalée, un roman d'espionnage, un petit côté anti-James Bond réussi.
New York, année 1970, le parrain Nino Peperoni et son avocat et consigliere Slivovitch embauche S Kalop pour une mission bien spéciale. Ce dernier est un passeur, comprendre qu'il va devoir faire sortir de Russie, le scientifique spécialisé en armement Serguei Mandelbaum.
Anna-Maria, la fille chérie de Nino Peperoni, a connu son premier orgasme dans les bras de ce Don Juan russe lors d'un voyage à Moscou. Les deux "amoureux" ne peuvent vivre l'un sans l'autre, et la guerre froide les oblige à vivre de part et d'autre du rideau de fer, un vrai drame shakespearien. (j'ai préféré retenir cette version de l'histoire, comprendre qu'entre la new yorkaise et le moscovite pas de guerre froide c'est plutôt charnel, mais pas que, ils passent leur temps au lit à lire Soljénystine Une journée d'Ivan Denissovitch).
Malgré l'influence de son père auprès de la Maison Blanche, le parrain mafieux Nino, -qui ne supporte par la comparaisons avec sa version cinématographique du Parrain avec Brando- n'a pu trouver de solutions pour faire sortir le russe légalement. La belle Anna Maria est maintenant enceinte, et c'est une question d'honneur pour les Peperoni, le mariage doit avoir lieu avant la naissance du petit
.
S Kalop est donc chargé d'embarquer pour Moscou et d'ex filtrer Serguei Mandelbaum, le seul problème S Kalop est un dépeceur sexuel, et Nino Peperoni ne peut prendre le risque qu'il s'en prenne à son futur gendre. Un léger souci que seule la mafia peut régler, pour contenir les pulsions meurtrières d' S Kalop.
Edgar Hilsenrath conçoit ce roman comme un divertissment. Au premier abord, ce roman semble peu sérieux : drôle (jeu de mots à profusion, et échanges verbaux décalés), des personnages sympathiques et typés: un parrain mafieux et sa fille archi gâtée, un agent autrichien, un scientifique russe coureur de jupons; une surenchère de situations loufoques et improbables : un amour impossible, une mission vouée à l'échec, la traversée de deux frontières dans les pays de l'Est, quelques scènes sexuelles, un mariage roumain pour dépayser, deux séjours : l'un à New York City et ses soirées torrides dans le monde de l'édition et l'autre à Moscou avec visite guidé en taxi, un détournement d'avion par des terroristes. Pas une minute de répit dans ce récit bien construit, quelques passages grivois, et le contexte politique des années 1970 qui se dessine, au fil de l'intrigue.
J'ai été surprise de découvrir la bio d'H
Edgar Hilsenrath, juif allemand émigré aux Etats Unis, il a connu le ghetto durant le seconde guerre. Nul doute que son roman
Nuit, évoquant le ghetto me fait de l'oeil, je ne risque pas de rire autant, cependant si le style est équivalent, il faudra le coup d'oeil. A Suivre donc,
Orgasme à Moscou n'est pas un indispensable, un de ces romans déjanté bien divertissant et drôle, à lire en dilettante.