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EAN : 9782092588048
176 pages
Nathan (17/01/2019)
3.63/5   157 notes
Résumé :
Je m'appelle Cléo, et j'aurai bientôt 15 ans, 1 mois et 19 jours ? Cette date est importante pour moi, car c'est à cet âge-là que tu es morte, ma chère Anne Franck. Tu es mon écrivaine préférée ! Alors j'ai décidé de m'adresser à toi dans ce nouveau carnet. Je vais te raconter ce qui m'interroge, me fait rire ou me bouleverse.
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Critiques, Analyses et Avis (103) Voir plus Ajouter une critique
3,63

sur 157 notes
La romancière pour la jeunesse , auteurs de livres mémorables, Florence Hinckel portait ce livre en elle depuis de longues années car puise dans sa vie d'adolescence pour narrer les aventures de sa nouvelle héroïne

Elle y raconte le quotidien d'une jeune fille de 15 ans, Cléo, qui s'adresse à Anne Franck, son écrivain préféré, dans son propre journal intime et y raconte ce qu'elle n'a osé dévoiler à personne, étant d'une nature plutôt introvertie.

Elle y dévoile ses secrets, ses émotions ces petits riens du quotidien qui font un grand tout pour cet âge si particulier de l'existence.

Sa mère qui souffre de dépression depuis la disparition de son mari il y a dix ans, sa meilleure amie Bérénice qui lui fait de l'ombre.

Un fort joli texte, sensible, passionnant, émouvant, juste et bien écrit est un très beau roman à conseiller à tous les adolescents..


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'aimerais vous présenter un bon roman pour adolescents et adultes : Nos éclats de miroir de Florence Hinckel.
Nous découvrons Cléo, qui va bientôt avoir 15 ans, 1 mois et 20 jours.
Cette date est importante pour elle car c'est à cet âge-là qu'Anne Franck est décédée.
C'est son écrivaine préférée alors la jeune adolescente a décidé de s'adresser à elle dans son journal intime. Nous découvrons ce qui la fait rire, la fait s'interroger ou bien ce qui la bouleverse...
Nos éclats de miroir est un roman pour adolescents qui m'a beaucoup touché car je me un peu suis retrouvé dans le personnage de Cléo.
J'ai moi même écrit un journal intime quand j'étais jeune. le premier carnet adressé à Chère Kitty (comme le faisait Anne Franck), je l'ai écrit quand j'avais 10 - 11 ans après dévoré le journal d'Anne Franck. Cette jeune fille me fascinait, j'ai lu énormément de choses la concernant et j'espère bien un jour avoir l'occasion de visite l'Annexe à Amsterdam !
Les mots de Florence Hinckel ont parfois fait écho avec mes propres pensées, j'ai trouvé ça troublant.
J'ai adoré le ton employé par Cléo, elle est franche, elle dit les choses comme elles sont sans en faire trop.
Nous avons là un très bon roman pour ados, bien écrit et qui m'a énormément touché.
J'attendais beaucoup de ce roman et à aucun moment je n'ai été déçue ; au contraire j'ai adoré cette lecture.
Je mets un très très gros cinq étoiles :)
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Lu dans le cadre challenge Multi-défi 2019.
Il fallait faire redescendre les émotions accumulées pour écrire mon ressenti.
Je le redis je suis une fan de Florence Hinckel et j'admire tous ses romans, aimés ou pas. Elle donne la parole aux adolescents, elle nous vend pas du rêve, un monde de bisounours pour vanter les mérites de la famille parfaite. Que le foyer soit chaleureux ou pas, dysfonctionnel ou pas, c'est notre adolescent qui a la parole et va évoluer avec ses propres armes. Pour moi, Florence Hinckel nous offre de l'espoir à chaque roman et elle arrive à aborder à chaque fois un sujet délicat voire tabou.
Pourquoi je m'étale sur les qualités de l'écrivaine. J'ai lu un post sur une petite remarque d'une lectrice qui m'a intriguée. Un débat tout à fait respectueux a eu lieu sous ce post. J'ai voulu voir par moi même. Sans dénigrée la remarque en question, pour moi elle n'avait pas lieu d'être car encore une fois, ici c'est l'adolescente Cléo qui a la parole. Elle nous fait part d'un pan de sa vie à travers son journal intime qui va bouleverser son avenir et son regard sur son entourage. Cléo est une adolescente de 14/15 ans qui observe ce qui l'entoure, va pointer du doigt avec son regard d'enfant les dysfonctionnement de sa vie, va réaliser certaines choses dans sa famille. Oui elle a une maman comme tout le monde, mais celle -ci aura aussi ses propres combats et personne peut la blâmer. Cléo, sa grande soeur et sa maman ont un lourd passif et toutes les trois vont avoir une réaction/ressenti différent face à cette réalité. Peut-on parler d'un manque de communication ? Oui comme dans toutes les familles. Voilà mon retour sur cette remarque sur le rôle de la mère...
Quel est mon propre ressenti sur le nouveau Florence Hinckel ? Un immense coup de coeur. Ce roman jeunesse est très intense, juste et réaliste. Il est à l'image d'une adolescente perdue. Et cela il ne faut pas l'oublier. Et pour moi, c'est l'une des plus grande qualité chez Florence Hinckel. Elle n'en fait pas trop. Une plume parfaite et sensible.
Parents, vous êtes perdus avec votre adolescent. Prenez un roman de Florence Hinckel. Lisez le en famille et renouer la communication grâce à l'histoire. Attention, je ne dis pas que l'autrice se permet de donner des exemples d'éducation. Non ses romans soulèvent des sujets contemporains qu'on peut aborder dans toutes les familles.
Une petite mention supplémentaire pour ce roman. Je l'ai trouvé plus intimiste car l'autrice nous offre un petit cadeau personnel qui nous permet de la connaître à un moment de sa vie. J'en ai eu la larme à l'oeil. J'ai eu cette impression d'être proche de Florence Hinckel.
Un gros coup de coeur. D'ailleurs je vais faire ma petite chieuse, l'autrice peut si elle le souhaite nous donner une suite de Cléo quelques années plus tard...
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Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, on se retrouve pour la chronique d'une roman certes très court mais bouleversant et qui vise juste. J'ai le plaisir de pouvoir vous parler en avant-première du titre Nos éclats de miroir de Florence Hinckel, une grande autrice de la littérature française jeunesse que je découvre enfin avec un grand bonheur. le roman sort en effet dans une quinzaine de jours et j'ai donc eu l'immense honneur de le recevoir en exclusivité de la part des éditions Nathan que je remercie chaleureusement. J'avais déjà eu la chance l'an dernier de m'être faite agréablement surprendre par la réception d'une très jolie boîte au design hivernal absolument ravissant et contenant deux très bons romans, le premier tome des Chroniques de Zi, Phelan, et Lise et les Hirondelles. Cette année, pour leur box de la rentrée d'hiver 2019, Nathan a choisi une splendide parure de rose pastel et de blanc mêlés pour être assortie à leur prochaine parution phare qu'ils défendent avec beaucoup de coeur et d'attention. Afin d'être raccord avec la passion dévorante que le personnage a pour l'écriture, le colis comportait également un énorme carnet de pages blanches, proposé en collaboration avec la marque Bic, qui n'attend juste que de voir ses pages se noircir d'une encre délicieusement rose et lumineuse. Car un cahier sans stylo pour y écrire n'a pas de raison d'être, tout comme Cléo, la très attachante héroïne de cette incroyable histoire, a ce besoin vital de poser sur le papier tous ses états d'âme. Moi même, j'ai déjà commencé à rédiger dans mon carnet qui va me suivre pendant longtemps je pense (ils n'ont pas lésiné sur le nombre de pages, le cahier est très épais et je les en remercie !) tout ce qui me pèse sur le coeur, ainsi que mes gratitudes envers le Seigneur pour tout ce que la vie a de beau à m'offrir. Un carnet, c'est un peu comme le miroir de l'âme, un témoin essentiel d'une existence vécue et bien remplie. Je ne remercierai jamais assez les éditions Nathan pour ce beau cadeau de Noël qu'ils m'ont fait avant l'heure du dernier carnet de Cléo, celui avant la date fatidique de ses 15 ans, 1 mois et 20 jours, ainsi que pour celui que je commence. Sans plus attendre, laissez-moi vous raconter l'histoire d'une jeune adolescence d'aujourd'hui admirative devant Anne Frank et qui, comme elle, va faire de nous lecteurs ses destinataires privilégiés et nous offrir un pan de sa vie, ses sentiments à fleur de peau.

Ce que j'ai énormément aimé avec ce roman, c'est l'ode à l'écriture et à la vie qui y est faite au travers des lettres que Cléo va rédiger à "son amie Anne". Cette forme épistolaire m'a conquise car cela rapproche le lecteur de l'héroïne à mon sens. En effet, si le personnage de Cléo fait d'Anne Frank son unique destinataire en apparence, le lecteur a la sensation tout au long de la lecture que ses lettres intimes, bouleversantes, qui dépeignent le quotidien mouvementé d'une adolescente perdue qui se cherche et qui n'arrive résolument pas à faire le deuil de son père décédé, lui sont également adressées. le lecteur retrouve ce sentiment d'exclusivité et de confession privilégiée ressenti durant la lecture du fameux Journal d'Anne Frank. Tout du moins, cela a été mon cas. Cela peut paraître extrêmement cliché ce que je vais vous dire là, mais on est tous un peu Anne Frank d'une certaine façon. Certes, nous n'avons pas subi tout ce qu'elle a dû endurer au sein de l'Annexe, le fait de devoir se cacher à cause de sa religion, de devoir porter une étoile jaune cousue sur la poitrine tel un fardeau, d'expérimenter au quotidien l'ennui et l'abattement, de devoir regarder au travers d'une mince fenêtre la vie qui continue dehors, sans vous. Cependant, Anne Frank était avant tout une jeune fille comme les autres. Une adolescente avec ses défauts, ses doutes, ses espoirs aussi, ses rêves d'amour pur et simple, de journalisme, d'écriture, de dépeindre sa propre vision du monde avec ses mots, ses couleurs, ses convictions, son ressenti, sa propre lumière. Cette volonté inébranlable de changer les choses à sa propre échelle sans véritablement en être consciente, Cléo l'a aussi. Cette jeune fille du vingt-et-unième siècle est tel un miroir d'Anne Frank telle que nous la connaissons, c'est comme si une autre Anne Frank avait vécu à notre époque : Cléo est solaire, chamboulée aussi. Il y a beaucoup de choses qu'elle ne comprend pas, notamment au sein de sa propre famille et concernant sa relation somme toute malsaine avec sa meilleure amie Bérénice, des énigmes qu'elle cherche à cerner et à résoudre. Son énième carnet constitue sa catharsis, son exutoire et lui permet de se sentir moins seule. Tout comme Anne cherchait à tromper la solitude et l'ennui en rédigeant des lettres à son amie imaginaire Kitty, Cléo écrit également à son alter ego, à savoir Anne, fournissant à cette dernière les réponses qu'elle n'a jamais reçues de la part de "Kitty".

Le destin a malheureusement fait que les chemins d'Anne et de Cléo ne se croiseront jamais dans la réalité, ce qui est fort dommage car ces deux jeunes filles sont indubitablement des âmes soeurs, des kindred spirit comme le dirait si bien une autre Anne (avec un "e", elle y tient tout particulièrement) que j'affectionne énormément. Cependant, c'est par le biais de l'écriture que ces deux adolescentes magnifiques dans leurs imperfections seront réunies comme il se doit. Tout comme je m'étais fait d'Anne Frank une amie inestimable lors de ma lecture de son Journal il y a de cela quelques années maintenant, je me suis immédiatement attachée à Cléo, dès la lecture des premières pages. Comme je vous le disais précédemment, Cléo entretient une amitié empoisonnée avec sa meilleure amie d'enfance, Bérénice. Cette dernière représentait un phare dans la nuit, un soleil qui se lève enfin et qui irradie de lumière tout sur son passage, quitte à nous aveugler de son éclat trop perçant, au moment où notre petite Cléo avait le plus besoin d'elle, d'une présence humaine physique, qui s'impose, et non pas simplement du réconfort procuré par l'acte d'écrire. Poser tout ce qui lui pesait sur le papier ne lui suffisait plus, Cléo avait besoin d'une autre source de chaleur. Sauf que dans le cas de Bérénice, on pourrait plus parler de canicule non désirée. J'en ai souvent voulu à cette dernière de traiter Cléo comme elle le fait, comme si son amitié était quoiqu'il arrive garantie. En effet, Cléo est une bonne crème, une fille en or qui laisse passer beaucoup de choses à Bérénice afin de bénéficier d'une amitié qui n'en vaut in fine pas la peine. L'amitié ne devrait effectivement pas fonctionner ainsi, avec un qui donne et un qui prend tout ce qu'il y a de bon et de beau chez l'autre. Malheureusement, cela se déroule souvent de la sorte dans la réalité. J'ai beaucoup aimé le fait que Florence Hinckel mette cela en avant, le dénonce sans forcément entrer dans les détails, mais juste ce qu'il faut pour que le lecteur, en même temps que Cléo, puisse ouvrir les yeux et se rendre compte que, non, ça ne va pas. Ça ne va pas du tout même. Beaucoup de personnes formidables comme Cléo se font piétiner leur confiance en soi et leur dignité par un être qui leur est cher, important, alors qu'ils demandaient juste de l'amour et de la considération. J'ai trouvé cela vraiment navrant comme constat et je suis bien contente que Cléo ait réagi à temps. Il n'est jamais trop tard pour se dépêtrer d'une relation toxique, bien au contraire. Cela peut ne pas sembler grave, cela passe par de petits actes et paroles répétitifs qui prennent in fine une ampleur de géant, mais en réalité, si, c'est grave et cela ne doit pas être toléré. En aucun cas.

De manière générale, les messages que l'autrice a à nous transmettre nous sont envoyés de manière fluide, toute naturelle, très subtile. Chaque personnage incarne une thématique importante en affichant sans le vouloir ses blessures béantes. Bérénice, l'amie qui se montre sournoise, manipulatrice et blessante dans ses paroles et dans ses actes, parvient à faire vaciller notre si gentille et radieuse Cléo et à la faire douter d'elle-même, sans pour autant nous être totalement antipathique de par ses fêlures et ses propres incertitudes et erreurs. La figure de la mère, effondrée depuis la mort de son époux, a besoin de littéralement fuir cette réalité vide de sens au détriment de ses enfants. Enfin, la grande soeur, Mélody, s'est enfermée dans sa propre douleur pour ne pas accabler encore plus sa mère et sa soeur avec son propre chagrin. En effet, si Cléo, qui était toute petiote lorsque la mort de son père survint, souhaite résolument en apprendre plus si celui qui devait forcément être un bon père et un homme extraordinaire au vu de sa grande beauté et du fait qu'il manque à ce point aux femmes de sa vie, Mélody, étant plus âgée, a des souvenirs beaucoup plus précis de celui qui a laissé derrière lui un vide, un manque de la taille d'un gouffre. D'apparence très froide en ne jurant que par la réussite professionnelle et sociale, Mélody est sûrement celle qui m'a le plus surprise car elle constitue en soi un véritable iceberg : elle ne laisse quasiment rien transparaître de sa souffrance, seules des traces de cette dernière sont visibles tout au long du roman. Cependant, rien ne pouvait me laisser présager le twist qui allait se produire au niveau de la destinée de Mélody. Comme quoi, si ce roman m'aura bien rappelé une chose, c'est que même ceux qui semblent avoir la consistance du roc le plus solide peuvent se désagréger en des milliards de morceaux. Chaque individu mérite d'être considéré et qu'on prenne soin de lui un maximum. Dans le cas de Mélody, elle n'a cessé de prendre soin de sa petite soeur si sensible et avide de réponses et de sa mère, aussi fragile et insaisissable qu'une feuille au vent, sans jamais se laisser aucun répit. Mon amie, tu peux te reposer maintenant. La complexité de l'être humain, sa dualité, sa faiblesse physique et morale, émotionnelle, sa sensibilité, sa douceur et sa sagesse aussi, sa générosité et son amour à revendre, sa capacité à se montrer des plus surprenants, dans le meilleur comme dans le pire de son être, toutes les couleurs de l'humanité avec un grand H sont utilisées par Florence Hinckel dans ce roman, à bon escient et à leur maximum d'éclat.

Avant de clore cette chronique, que je ne voudrais pas trop longue au vu du petit nombre de pages du roman, il me semble indispensable de mentionner que Cléo à son Peter à elle, celui qui, comme pour Anne, représente son premier et unique amour jusqu'à présent. le personnage de Dimitri nous rappelle que certains chemins peuvent prendre des directions radicalement opposées, que deux personnes qui se trouvaient bien ensemble peuvent s'éloigner l'une de l'autre non par la distance mais par le coeur, sans que l'on sache vraiment pourquoi. Ce constat a été fort amer à faire pour moi, mais qu'il est vrai dans bien des cas, malheureusement. Il n'y a rien de pire. C'est peut-être là mon seul petit bémol du roman : j'aurais voulu plus de Dimitri. Contrairement aux autres personnages que l'on va rencontrer, il m'a semblé beaucoup moins présent (en même temps, ça allait avec la logique de son histoire avec Cléo) et il a réussi à me manquer tout autant qu'à Cléo alors que, pour ma part, je le connaissais à peine. J'ai instantanément fondu face à Dimitri car, le bref instant qu'on l'aperçoit dans le passé avec Cléo telle une étoile filante, j'ai eu l'impression de revivre tous ces instants où mon coeur a succombé face à un garçon, à son sourire, à son rire, à ses petits gestes, à l'éclat dans ses yeux, en une seule fois. J'ai profondément apprécié cet amour sans artifice, innocent, désintéressé, authentique, qui est tout simplement. Toutes ces petites formes d'amour qui sont parsemées dans le roman nous redonnent du baume au coeur et de l'espoir. Anne Frank, du haut de ses 15 ans, 1 mois et 20 jours, croyait en l'amour. Peut-être de façon bien naïve selon vous mais au moins, elle y croyait de tout son coeur et peu de gens peuvent en dire autant.

Pour conclure, je ne peux que vous encourager à lire Nos éclats de miroir. Je suis absolument ravie d'avoir pu enfin découvrir la magnifique plume de Florence Hinckel, si poétique et visant toujours droit au coeur, sans jamais manquer sa cible. le nombre de pages peut sembler relativement petit par rapport à l'ampleur de l'aura d'Anne Frank et par rapport à la pléiade de thèmes abordés, mais c'est en réalité juste ce qu'il fallait pour faire la lumière sur ce qui ne va pas en nous-mêmes et nous redonner le courage d'avancer, de regarder ce miroir droit dans ses yeux de verre, de ramasser les morceaux coupants quitte à ce que le coeur en saigne de nouveau pour mieux se reconstruire et avoir pleinement conscience de notre valeur en ce bas monde. J'espère vous avoir convaincus de vous plonger dans la lecture des pages du dernier journal de Cléo, le commencement d'une nouvelle vie où notre héroïne va grandir, s'épanouir, le regard tourné vers l'avenir. Je peux maintenant affirmer sans problème que Florence Hinckel mérite sa réputation de grande autrice de la littérature jeunesse française. Sa vision du monde me plait énormément et elle a beaucoup de choses à nous apprendre sur nous-même, sur ce qui se passe autour de nous. Elle nous donne envie de prendre le temps de la réflexion et d'avoir les yeux plus brillants, le coeur plus léger et confiant en l'humanité. de savoir que d'autres romans de cette autrice m'attendent dans ma bibliothèque me comble de joie !
Lien : https://lunartic.skyrock.com..
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La couverture avec ce visage caché et le titre suffisamment poétique et suggestif donnent envie d'ouvrir ce livre. J'étais loin de m'attendre à ce dialogue entre la narratrice et Anne Franck. En effet, la narratrice, Cléo, décide d'écrire son journal intime sous forme de lettres qu'elle adresse à Anne et signe Kitty.
Cléo déverse ses pensées, ses doutes, ses peines, ses espoirs mais relativise beaucoup sur sa vie en la comparant à celle, écourtée, d'Anne. Une maman dépressive et fugueuse, une soeur qui prend en charge le quotidien pour masquer sa grande fragilité, une copine qui l'utilise, ainsi se compose son monde.
Cela donne un roman bref, sensible, poétique. Il est vrai que le style n'est pas celui d'une adolescence quelconque mais Cléo est-elle quelconque ? Elle aime les mots, leur musique, les assembler, je crois qu'elle pourrait écrire sans papier, juste « dans sa tête ». En somme elle a la fibre littéraire, alors pourquoi pas. Cela ne m'a pas gênée. En revanche la fin est un peu rapide et j'aurais aimé un plus long développement, quelques lettres supplémentaires.
En fin d'ouvrage l'auteure nous offre quelques pages photographiées de son propre journal intime.
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critiques presse (1)
Actualitte
17 janvier 2019
Cette plongée dans un univers de confidence découle — l’auteure le confie — d’un fait réel [...] Et l’émotion qui se dégage de cette démarche est pleinement perceptible d’une page à l’autre, d’une lettre à l’autre [...] Une correspondance à sens unique qui saura toucher, conforter, interroger.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Mardi 3 avril

Chère Anne,

Tu es morte dans le camp de Bergen-Belsen.
Deux mois avant sa libération. Cette durée, deux mois, paraît dérisoire en regard des deux années où tu t'es cachée, mais surtout face à tout ce temps où tu as vécu l'horreur.
Le temps ne signifie rien.
Celui que tu as passé dans le camp paraît une éternité.
Ces deux mois semblent si courts...

Encore une fois je n'ai pas pu m'empêcher de faire des recherches. J'ai toujours besoin d'aller au fond des choses, dans l'espoir de mieux comprendre. Sauf que dans ton cas, Anne, je n'arrive pas à comprendre ce qui t'est arrivé. J'ai trouvé que Bergen-Belsen était un camp de concentration situé entre Hambourg et Hanovre, dans le nord de l'Allemagne. On y enfermait les gens qui > les nazis. Je ne vois pas comment tu pouvais gêner qui que ce soit, Anne... Non, je ne vois pas.
J'ai approfondi mes recherches. J'espérais trouver un indice, une clé. Mais plus j'en apprenais, moins je comprenais. Il existait des camps d'extermination dont le but était de tuer, méthodiquement, tous ceux qu'on y amenait. Des chambres à gaz y fonctionnaient en continu. Mais dans les camps de concentration, énormément de gens finissaient par mourir aussi, de privations, de mauvais traitements, de désespoir. C'était une autre façon de les tuer.
Il m'est difficile de penser à tout cela.
Cela me plonge dans un trouble profond.
Je regarde ces photos de cadavres dans les allées des camps, dans les fosses communes. Ces amas. À cause de l'épidémie de typhus, le camp de Bergen-Belsen a dû être détruit au lance-flammes. Ces photographies s'accompagnent d'un hurlement silencieux du monde tout autour de nous.

Des humains ont voulu exterminer d'autres humains. Ils l'ont fait.
Alors que les feuilles des marronniers , et la pelouse sous les barbelés étaient riantes de verdure, ils l'ont fait. Sur Internet, j'ai cherché et j'ai trouvé. Depuis, au Tibet, en Chine, au Cambodge, au Soudan, au Congo, en Palestine, en ex-Yougoslavie, en Corée, au Guatemala, en Algérie, au Vietnam, en Indonésie, au Liban, en Syrie, en Inde, en Irak, en Azerbaïdjan, au Mexique, en Australie, en Colombie, au Nigéria, en Arabie saoudite, en Ossétie du Sud... Et sans doute n'ai-je pas tout trouvé... Depuis, d'autres massacres ont eu lieu.
Avant, il y en a eu beaucoup, aussi, dans divers endroits du globe. Cela signifie qu'il n'y a pas d'enseignements de l'histoire. Sans cesse, les humains s'entre-tuent.
En ce moment, quelque part.
Plus tard, on ne sait encore où.

Un jour de ma vie, peut-être que dans mon pays on décidera que ma couleur de peau, ou de cheveux ou d'yeux, n'est pas acceptable. Ou alors on condamnera ma façon de parler. Ou ma façon de penser. Ou encore d'écrire. Ce que je lis. Ce en quoi je crois. Ou ne crois pas. Ma démarche. Mon prénom. Mon nom. Le nombre de mes dents. Leur emplacement. La mesure de l'espacement entre mes deux yeux. Entre mon nez et ma bouche. D'une oreille à l'autre. Ma taille. Mon poids. Qui j'ai aimé. Qui j'aime. Qui je ne dois plus aimer. Où j'ai vécu. Ce qui se trouve dans ma poubelle. Les sites Internet que j'ai visités. Ce que je possède. Ce que je ne possède pas. Le lieu où je suis née. La date. La saison. L'heure. L'empreinte de mes doigts. Des orteils. Ma séquence ADN...
Cela peut arriver. Même si les fleurs de maman, ici, continuent à fleurir, à chatoyer, cela peut arriver. La seule chose à laquelle je puisse, c'est ne pas être parmi ceux qui décideront cela, ou qui obéiront à cela.
Je dois aussi agrandir mon regard. Voir ce qui se passe de similaire non loin de moi. C'est plus facile de discerner les injustices humaines du passé, puisqu'elles sont déjà condamnées. C'est dans le présent qu'il faut avoir le courage de refuser ce qui arrive. Je perçois des choses, je vois ce qui est anormal dans ce monde.
Mais je ne sais pas encore quoi faire.
Ou si j'en suis capable.
Écrire est ma seule arme.
Ma seule défense, aussi.

À toi,
Kitty
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Je vais te raconter ce qui m’interroge, me fait rire ou me bouleverse. Toutes ces choses que je n’oserais jamais dire à voix haute : le voile devant les yeux de ma mère ; ma meilleure et parfois cruelle amie Bérénice ; ma grande sœur, si forte et déterminée ; Dimitri, mon amour d’enfance perdu de vue ; la complexité du monde. Mais aussi mon reflet, si mouvant qu’il m’échappe… ou parfois se brise.
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Je n'ai pas osé lui expliquer que je savais reconnaître les gens. Je reconnais ceux dont les gestes, les regards, la voix, les paroles, les molécules qu'ils font danser autour d'eux créent un paysage où je peux me lover. Et lui, je l'ai reconnu. A dix ans comme à quinze ans. Je n'ai pu que lui sourire.
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Un jour de ma vie, peut-être que dans mon pays on décidera que ma couleur de peau, ou de cheveux, ou d'yeux, n'est pas acceptable. Ou alors on condamnera ma façon de parler. Ou ma façon de penser. Ou encore d'écrire. Ce que je lis. Ce en quoi je crois. Ou ne crois pas. Ma démarche ? Mon prénom. Mon nom. Le nombre de mes dents. Leur emplacement. La mesure de l'espacement entre mes deux yeux. Entre mon nez et ma bouche. D'une oreille à une autre. Ma taille. Mon poids. Qui j'ai aimé. Qui j'aime. Qui je ne dois plus aimer. Où j'ai vécu. Ce qui se trouve dans ma poubelle. Les sites Internet que j'ai visités. Ce que je possède. Ce que je ne possède pas. Le lieu où je suis née. La date. La saison. L'heure. L'empreinte de mes doigts. Des orteils. Ma séquence ADN...
Cela peut arriver. Même si les fleurs de maman, ici, continuent à fleurir, à chatoyer, cela peut arriver. La seule chose à laquelle je puisse veiller, c'est de ne pas être parmi ceux qui décideront cela, ou qui obéiront à cela.
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Je sais, moi, que chacun a un regard particulier qui lui est propre. Personne ne raisonne avec le même mécanisme, avec les mêmes rouages que ses semblables. Leurs yeux ne s’arrêtent pas sur les mêmes objets.
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