Dans sa première manière, jusqu’en 1640, les eaux-fortes de Rembrandt sont caractérisées par leurs lignes claires avec une légère tendance au clair-obscur. Ce dernier procédé devient peu à peu la marque du style de l’artiste dans l’eau-forte comme dans la peinture. Plus tard, il tendra à une plus grande ampleur dans le traitement des lignes, et se départira dans son dessin d’une imitation trop minutieuse de la réalité.
L’eau-forte est souvent combinée avec la pointe sèche, cette dernière étant destinée à accentuer et à corser les effets de l’eau-forte, qui est parfois exposée à tomber dans l’uniformité des valeurs. Rembrandt ne se servit pas de la pointe sèche avant 1639, où il l’employa dans la Mort de la Vierge. Mais il ne parvint à tirer de ce procédé tout ce qu’il comporte de richesses et de beauté artistique dans le Triomphe de Mardochée qui est probablement postérieur de plusieurs années.
Rembrandt travaillait sur cuivre à l’eau-forte et à la pointe sèche. Dans l’eau-forte, la plaque est d’abord recouverte d’une mince couche de cire ; le graveur trace ses lignes dans cet enduit à l’aide d’une pointe ou aiguille à graver, écartant la cire de toute la surface du cuivre où il veut que reste gravé son dessin. Puis, il plonge cette planche dans un bain d’acide qui mord les parties du cuivre que les sillons ont découvertes, partout où s’est promené l’instrument.