AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,92

sur 212 notes
5
28 avis
4
30 avis
3
10 avis
2
0 avis
1
0 avis
Frère Richard Weatherford est pasteur dans une petite ville de l'Arkansas, marié, cinq gosses, bien sous tout rapport. Sauf que… (Car sinon le roman de Jake Hinkson serait aussi passionnant que le bottin de la Picardie)… Sauf que ce cher pasteur a un secret qui risque de lui couter 30000 dollars s'il ne veut pas qu'il soit révélé et ainsi, voir sa réputation s'envoler vers les derniers cercles de l'enfer et sa petite vie tranquille céder la place à un lynchage en place publique par la vindicte populaire.
La morale de cette histoire est inattendue et les voies du Seigneur sont effectivement impénétrables. « Au nom du bien » est un bon roman à la construction originale et dont la lecture est vraiment plaisante.
Traduction limpide de Sophie Aslanides
Commenter  J’apprécie          660
Encore une histoire de pasteur .
Il semblerait que Jake Hinkson en fasse une spécialité . En effet , la lecture de sa bio pourrait donner à penser : aurait-il quelques comptes à régler ?
C'est le troisième roman que je lis de cet auteur et à chaque fois , les hommes d'église nourrissent des fictions bien décoiffantes !

Et cette fois , on part pour l'Arkansas où officie Frère Richard Weatherford , marié et père de famille drapé d'une respectabilité qui pourrait bien être mise à mal .
Des ouailles diaboliques vont l'entraîner dans le péché ! ...diantre !

Voilà qui va animer une petite ville d'Amérique profonde si bien pensante qui , sous le joug de la religion , affiche ses idées pro Trump sur ses pelouses .
Et puis , si petits trafic il y a , on les tolère bien cachés . L'important est de sauver les apparences .
Mais , Frère Richard va en peu de temps se retrouver dans l'oeil d'un cyclone et le suspense est entretenu par sa maîtrise et sa froideur .
Machiavélique le berger .

Alors , je dirais que c'est ce personnage principal qui mène le roman .
Mais , tour à tour , les autres héros amènent du corps au récit . Bien des thèmes sont abordés : la famille , le couple , la sexualité , la politique , la religion , les problèmes existentiels etc ...
Ce polar est aussi un roman social ; une photo réaliste d'une société en souffrance qui a perdu ses repères . Beaucoup d'introspection et de remises en cause , de grincements .

Mais , malgré la noirceur , le ton est léger , enlevé et souvent drôle . Belle maîtrise de la narration et de la traduction que l'on doit à Sophie Aslanides .
Voici donc mon favori avec " L'Enfer de Church Street " . Mais j'ai aussi bien aimé " Sans lendemain " .

Très bon moment de lecture et merci à l'amie Stockard qui , par son billet , m'a irrésistiblement ramenée vers cet auteur .


Commenter  J’apprécie          644
Trente mille dollars. C'est le prix que doit payer Richard Weatherford, pasteur de la petite communauté de Stock, Arkansas, pour faire taire son ex-amant et dissimuler aux yeux de ses paroissiens d'abord, à ceux de son épouse et de ses enfants ensuite, sa liaison homosexuelle. Sauf que ces trente mille dollars, bien entendu, Richard Weatherford ne les a pas et qu'il ne pourra pas se les procurer légalement sans susciter des questions embarrassantes.

Dans cette petite communauté conservatrice et bien pensante tentée par le vote en faveur de Donald Trump (nous sommes en 2016), où l'Eglise et la stricte observance des dogmes chrétiens occupent une place considérable, où les plaisirs profanes sont suspects et où l'alcool même est interdit, un pasteur adultère, et de surcroît homosexuel, serait du plus mauvais effet…

S'ensuit un enchaînement implacable de chantages, de fausses promesses et de manigances au sein desquels s'emballe ce récit choral où une poignée de personnages se révèlent prêts à tout - et surtout au pire - pour préserver les apparences ou s'acheter à n'importe quel prix une vie meilleure.

Jake Hinkson est le fils d'un pasteur baptiste, ce qui - pour des raisons qui lui appartiennent - est apparemment à l'origine d'un traumatisme et d'une véritable haine contre l'Eglise protestante qui, de roman en roman, nourrissent toute son oeuvre. Avec "Au nom du bien" il s'en donne ici à coeur joie dans ce procès résolument à charge contre une communauté religieuse et une foi qui ne signifient rien d'autre à ses yeux qu'hypocrisie, faux-semblants et accommodements en tous genres afin que soit préservé aux yeux de tous l'honneur de l'Eglise et de ses représentants.

J'ai lu avec un certain plaisir ce roman bien construit, à mi-chemin de l'étude de moeurs et du thriller, qui ménage savamment ses effets et élabore pas à pas et avec talent son intrigue ; une intrigue qui, au fil des pages, gagne en noirceur jusqu'à un dénouement plein de cynisme où "au nom du bien" s'exprime en toute impunité ce que l'on peut trouver de pire dans l'âme humaine. Mais je n'ai pas été réellement convaincue par ce roman : trop de parti-pris, trop de règlements de compte personnels, peut-être, et des personnages caricaturaux auxquels je n'ai pas réussi à m'attacher.

Une lecture agréable, distrayante. Sans plus.

[Challenge Multi-Défis 2020]
Commenter  J’apprécie          490
Richard Weatherford est un pasteur aimé, respecté, dans un trou à rats de l'Arkansas. Très investi dans la lutte pour la prohibition de l'alcool. Ses voisins, qui ont planté dans leur jardin la même pancarte que lui, «Pas d'alcool dans le comté de van Buren», lui font de chaleureux signes de connivence, pouces dressés.
Mais voilà, Gary - «un pion du diable»-, avec qui Frère Weatherford a eu une relation marquée du sceau infâme du péché, veut monnayer son silence.
Au nom du bien (étant entendu que le bien suprême c'est de sauver sa réputation) jusqu'où ira le bon Pasteur?
En tout cas, pour faire éclater la vaste supercherie, l'escroquerie monumentale d'une pratique religieuse qui ne se préoccupe que des apparences, Jake Hinkson, lui, n'y va pas avec le dos de la cuillère.
Ça aurait dû être réjouissant.
Mais ce n'est pas une grande réussite à mes yeux, ça sent le règlement de comptes (avec son père qui était diacre? avec l'Église pentecôtiste ultra-orthodoxe qu'il a un temps fréquentée? avec l'Arkansas, dont il est originaire et qui a nourri ses cauchemars durant des années après son départ?), ou du moins le roman qui tient avant tout à faire passer son message sans trop s'occuper de subtilités littéraires. Il en fait trop, je n'y ai pas vraiment cru, je n'ai pas trouvé ça très habilement amené. Ça aurait pu être beaucoup plus malin, avec plus de retournements de situation surprenants.
Commenter  J’apprécie          480
Encore un très bon roman noir découvert grâce aux billets de Babelio !
Richard, pasteur dans l'Arkansas, est réveillé par un coup de fil en pleine nuit : le jeune Gary, avec lequel il a eu une aventure homosexuelle, lui demande 30,000 dollars avant ce soir sinon il révèlera leur liaison.
Seule solution pour Richard, trouver cet argent discrètement, en faisant lui aussi pression sur un de ses paroissiens.
La seule boussole de Richard est d'éviter le scandale et surtout que sa femme et ses cinq enfants ne se doutent de rien, et pour cela il n'hésitera pas à employer tous les moyens, même les moins...catholiques (si l'on peut dire cela d'un pasteur !)

Le roman est construit sous une forme chorale, et l'on entre peu à peu dans la tête de chacun des protagonistes.
Les motivations des uns et des autres sont simples : gagner le plus d'argent possible pour les uns, éviter à tout prix le scandale pour...l'autre !
Cela donne un roman rythmé (tout se passe en 24 heures) , jouissif, féroce, témoin d'une communauté protestante hypocrite, basée sur l'apparence, et surtout pas sur l'amour des uns et des autres !
A lire d'urgence si on apprécie la noirceur et le cynisme...en littérature bien sûr ;-) (la chute est excellente !!)
Commenter  J’apprécie          422
24 heures dans la vie d'un prêtre, et quel prêtre !

Richard Weatherford est le pasteur de Stock, petite ville des Ozarks dans le nord de l'Arkansas. Avec sa femme Penny, ils sont les références de leurs ouailles et « jouent » à guider leurs vies dans ce bout d'Amérique conservatrice qui s'apprête à voter Trump. Bon, on l'aime moyennement, mais il défend quand même nos valeurs... Alcool, sexe, enfants, TV, fréquentations… C'est facile, tout est réglé par la religion et Frère Richard est là pour rappeler le chemin aux quelques brebis que le malin tenterait. Douter oui, mais pas longtemps.

Sauf qu'un moment d'égarement de Frère Richard va venir fracasser ce fragile château de cartes a priori bien ordonné, plongeant en l'espace d'une journée le prêtre et sa communauté dans le doute puis le chaos total. Vengeance, chantage, parjure, baston, incendies, crimes… L'heure de l'addition a sonné pour Richard, devenu le symbole de cette hypocrisie puritaine et sclérosante d'un autre temps !

« Quelle merde cet endroit. Il est le roi des hypocrites. Il est leur grand héros et regarde ce qu'il est. Juste un gros menteur. » … « Il va nous payer. Il va nous payer ce qu'il nous doit. Il va nous payer ce que ces connards nous doivent. »

Une fois de plus, Jake Hinkson démontre dans Au nom du bien – joliment traduit par Sophie Aslanides – sa totale maîtrise du noir. Après les superbes L'enfer de Church Street et Sans lendemain, il continue à explorer les effets de la religion du côté le moins brillant de la médaille, plongeant ses personnages particulièrement travaillés – Brian l'entrepreneur looseur, Tommy le parrain parvenu, Gary et Sarabeth les amoureux rêvant d'ailleurs et enfin Penny, faux pantin qui se découvre une âme et un cerveau – dans un tourbillon de questionnements, introspections, remises en cause, le tout dans un rythme de métronome.

C'est noir, c'est drôle, c'est brillant !
Commenter  J’apprécie          394
Étant donné que j'ai lus tous les livres - du moins ceux qui ont été traduits en français - de Jake Hinkson, je peux d'ores et déjà dire que j'aime beaucoup cet écrivain et qu'on retrouve dans chacun de ces livres une critique de la religion catholique. Dans Sans lendemain (son avant-dernier ouvrage), il nous servait une passionnante histoire d'amour lesbien entre une jeune femme et une autre mariée à un pasteur...

Cette fois, le protagoniste dont nous allons principalement parler est Richard Weatherford, le pasteur d'une petite ville de l'Arkansas. Il a couché avec un jeune homme, Gary, et celui-ci le fait désormais chanter. Contre 30 000 dollars, il ne dit rien à personne et met les voiles. Seulement, il faut pouvoir se procurer tout cet argent... ce qui va mener cet homme de foi, prêt à tout, dans un enchaînement de mensonges.

Au fur et à mesure, nous allons rencontrer d'autres personnages, arborant tour à tour leur point de vue : celui de Gary Doane, le maître chanteur ; de Sarabeth Simmons, qui est vue comme la traînée de la ville et dont le beau-père, Tommy, est le salaud qui tient un bar dans le petit village ; Brian Harten, qui veut ouvrir un magasin de boissons, mais aussi Penny Weatherford, la femme de Richard qui ignore tout des penchants sexuels de son mari...

Ses destins vont finir par s'entremêler, liés par le pasteur qui tient absolument à conserver sa réputation et à ce que sa femme et ces cinq enfants n'apprennent pas son aventure homosexuelle. Dans ce roman choral, nous allons avoir la possibilité de suivre les pensées de plusieurs personnages et de comprendre ce qui peut mener ces différent·e·s protagonistes à agir ainsi, dans cette petite ville de l'Arkansas de l'Amérique profonde, où l'homosexualité est encore un pêché... pire encore pour un homme marié et de l'Église.

À mon tour, j'ai été prise dans cette spirale infernale où un croyant est prêt à tout pour ce qui lui semble être fait "au nom du bien". Ainsi, le titre de ce livre prend tout son sens. Un roman noir qui se dévore et qui nous permet de nous interroger sur les tréfonds de l'âme humaine. Une fois encore, Jake Hinkson met en avant les travers de la religion, et offre aussi une véritable critique de l'Amérique et de cette vision étriquée du bien, et faussée de ce qui est mal (diabolisation de l'alcool, des relations qui ne sont pas hétérosexuelles ou hétéro-romantiques...). C'est puissant et à dévorer de tout urgence !
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
Commenter  J’apprécie          382
Pasteur dans un bled paumé de l'Arkansas, Richard Weatherford a bien du mal à concilier foi et famille avec ses penchants crypto-impies. Malgré tout, ça marche pas trop mal pour lui. Depuis des années et au prix d'efforts monstres, l'hérésiarque réussit à peu près à faire taire ses tendances pas très catholiques. Enfin, réussissait plutôt jusqu'à ce qu'il rencontre Gary Doane, le loser du coin pour qui les insultes homophobes de la cour de récré persistent à résonner dans sa vie de jeune adulte et qui ne met pas des lunes à percer à jour la vraie nature du Révérend (nous apportant dans la foulée la preuve que le gaydar, à l'instar d'El Chupacabra, existe peut-être !)
Pas de mal avec un tel postulat de départ à imaginer comment Gary va avoir l'idée de faire cracher le cureton au bassinet après l'avoir fait cracher d'une façon toute différente.
Un plan démoniaque qui se déroule comme prévu ou presque puisque frère Weatherford n'ayant pas la somme d'argent exigée à disposition, les 24 heures de battante qu'il obtient pour la dégoter vont le plonger lui, sa famille et quelques brebis égarées du coin dans des remous gadouilleux dont certains n'auront plus l'occasion de sortir.

Au nom du Bien ou l'inéluctable chute d'un homme d'église. Non, pas tout à fait. C'est oublier un peu vite les ressources insoupçonnées qu'un être humain est capable de puiser quand on le menace d'annihiler son monde et pour Richard Weatherford il s'agit non seulement de son monde terrestre, sa famille et sa réputation mais aussi de son billet d'entrée pour le royaume des cieux qu'il croyait jusque là largement acquis.
Mais dans ce petit patelin pro-Trump dont les seules fleurs poussant dans les jardin sont les pancartes vantant la politique de l'agent orange, tout est toujours possible et Jake Hinkson, familier des revirements de situations inattendus nous sert comme à son habitude un petit noir bien serré qu'on serait bien mal inspiré de refuser.
Commenter  J’apprécie          3711
Le comté de Stock se situe dans le nord de l'Arkansas, en pleine «Bible belt». La vente d'alcool y est interdite et on y enseigne les théories créationnistes. Au cours des Primaires républicaines du printemps 2016, les pancartes « Make Amercia great again » fleurissent sur les pelouses tondues au cordeau.
Les fidèles de l'église baptiste s'activent aux préparatifs de la fête de Pâques sous la houlette de leur pasteur, Richard Weatherford. L'homme est à la la tête de cette communauté dynamique depuis une dizaine d'années. Il est épaulé dans sa mission par Penny, son épouse dévouée, avec qui il élève cinq enfants dans les préceptes de la foi chrétienne. Une famille semblable à celle de la série «7 à la maison». Mais la vie bienséante de Richard Weatherford est sur le point de voler en éclats. Son ancien amant menace de révéler leur relation homosexuelle s'il ne lui remet pas immédiatement 30.000$. Pris à la gorge, le pasteur entend bien se défendre par tous les moyens, quitte à mettre un voile sur la morale et les Évangiles. Le récit qui est concentré en une seule journée - le samedi qui précède Pâques- connaît alors de nombreux rebondissements. L'auteur dépeint un comté figé entre déclassement et bigoterie. La jeunesse étouffe dans l'ambiance malsaine des rumeurs malveillantes et des faux-semblants. Symbole de cette tartuferie, une psyché dans laquelle les personnages contemplent leurs reflets sans parvenir à saisir leur identité, comme s'ils étaient victimes d'un dédoublement entre ce qu'ils sont et ce qu'ils paraissent être… La cible de Jake Hinkson est évidente, il s'attaque à cette partie de l'Amérique engluée dans son hypocrisie. Avec ce récit sacrément efficace, il tape dans le mille.
Commenter  J’apprécie          330
En cette veille de Pâques, Richard Weatherford est loin de s'imaginer qu'il va vivre la pire journée de sa vie, réveillé aux aurores par Gary qui lui réclame 30 000 dollars en échange de son silence.
Que peut avoir à cacher le pasteur d'une petite ville de l'Arkansas ? Marié, père de cinq enfants, il semble apprécié de ses ouailles et remplir au mieux la charge que lui impose son ministère. Toujours soucieux d'officier dans l'intérêt de chacun et du Seigneur, en particulier.
Seulement voilà, notre homme est loin d'être le modèle qu'il s'efforce de montrer. de dérives en mensonges nous le suivons dans ce coin d'Amérique où la bienséance suinte de tous côté mais cache bien mal une multitude de péchés.
Les autres personnages ont aussi bien des choses à cacher et prennent tour à tour la parole ce qui rend la lecture encore plus addictive.

Jake Hinkson nous entraîne dans des recoins tellement sombres, si loin de toute morale, qu'on le suit au fil des pages sans pouvoir s'arrêter.
Un régal.
Commenter  J’apprécie          310




Lecteurs (420) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2831 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}