24 heures dans la vie d'un prêtre, et quel prêtre !
Richard Weatherford est le pasteur de Stock, petite ville des Ozarks dans le nord de l'Arkansas. Avec sa femme Penny, ils sont les références de leurs ouailles et « jouent » à guider leurs vies dans ce bout d'Amérique conservatrice qui s'apprête à voter Trump. Bon, on l'aime moyennement, mais il défend quand même nos valeurs... Alcool, sexe, enfants, TV, fréquentations… C'est facile, tout est réglé par la religion et Frère Richard est là pour rappeler le chemin aux quelques brebis que le malin tenterait. Douter oui, mais pas longtemps.
Sauf qu'un moment d'égarement de Frère Richard va venir fracasser ce fragile château de cartes a priori bien ordonné, plongeant en l'espace d'une journée le prêtre et sa communauté dans le doute puis le chaos total. Vengeance, chantage, parjure, baston, incendies, crimes… L'heure de l'addition a sonné pour Richard, devenu le symbole de cette hypocrisie puritaine et sclérosante d'un autre temps !
« Quelle merde cet endroit. Il est le roi des hypocrites. Il est leur grand héros et regarde ce qu'il est. Juste un gros menteur. » … « Il va nous payer. Il va nous payer ce qu'il nous doit. Il va nous payer ce que ces connards nous doivent. »
Une fois de plus,
Jake Hinkson démontre dans
Au nom du bien – joliment traduit par
Sophie Aslanides – sa totale maîtrise du noir. Après les superbes
L'enfer de Church Street et
Sans lendemain, il continue à explorer les effets de la religion du côté le moins brillant de la médaille, plongeant ses personnages particulièrement travaillés – Brian l'entrepreneur looseur, Tommy le parrain parvenu, Gary et Sarabeth les amoureux rêvant d'ailleurs et enfin Penny, faux pantin qui se découvre une âme et un cerveau – dans un tourbillon de questionnements, introspections, remises en cause, le tout dans un rythme de métronome.
C'est noir, c'est drôle, c'est brillant !