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EAN : 9782330080785
448 pages
Actes Sud (03/05/2017)
3.35/5   27 notes
Résumé :
Lorsqu'un homme qui n'avait pas la moindre envie de mourir finit par se suicider, qui est le véritable assassin ? C'est la question que se pose Tetsuo Tsuchiya quand il rentre chez lui et retrouve sa femme et son fils après trois ans d'absence : comme les milliers de suicidés qui viennent de ressusciter à travers tout le Japon, il voudrait reprendre sa vie là où il l'avait laissée mais, persuadé d'avoir été assassiné, il se lance à la recherche du meurtrier. Un roma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Une lecture acquise en 2017... débutée et délaissée. Reprise en ce
début d'avril (2019)- Lecture -choc, au sujet perturbant et traité de façon insolite !...Des thèmes universels qui parlent de la vie,mais surtout de la mort, de la valeur d'un individu au sein d'une société donnée

-"Personne ne peut nier le droit des êtres humains au tourment. C'est cruel. Nous nous empressons toujours trop vite de consoler autrui, nous essayons à tout prix de le protéger de la moquerie du monde et du mépris pour la vie. Ce faisant, nous oublions souvent de respecter sa souffrance. (...) - Un être dont la souffrance est niée est acculé à la montrer de manière dramatique. "(p. 260)


Je reprends cette lecture...des thèmes peu ordinaires qui tournent quasiment tous autour de l'appréhension de la mort, naturelle ou volontaire, nos vécus personnels différents à la perte d'êtres chers...individuellement mais aussi socialement, avec les codes spécifiques selon les pays ...

Un homme encore jeune... se retrouve amputé de trois années de vie...il retrouve sa femme et son jeune fils...et on lui dit qu'il s'est suicidé; il n'y croit pas, ayant à ses yeux tout pour être heureux: un travail, une promotion, une jeune femme et un petit garçon qu'ils aiment ! Il ne comprend pas... il doit se réinsérer parmi le monde des actifs et des vivants !
Convaincu d'avoir été assassiné, Il se met à enquêter autour de lui, auprès des proches, sur les lieux de son travail, s'étant au demeurant suicidé sur le toit de son entreprise...

Un livre des plus perturbants qui parle de la mort, et de la mort volontaire, avant tout !...
Il est aussi largement question du malaise sociétal japonais [ mais aussi mondial ]: le vieillissement de la population, la propagande nataliste, la compétitivité à tout crin au détriment de l'humain... La rentabilité, l'individu passant au dernier plan !
Le monde du travail devenu impitoyable, les individus sont aisément broyés...

Nous ne pouvons oublier les sombres chiffres du Japonais où le taux de suicide des jeunes lycéens, pressés et "sur-pressés" de réussir, est parmi les plus élevés au monde !

Le bonheur de l'individu et les questions existentielles dans toute cette pression sociale sont le "parent bien pauvre" !!

Ainsi cette parabole-fable imaginée par un jeune auteur japonais fait ressusciter les morts prématurés, trop jeunes...pour se remettre au travail, pour continuer à "procréer" et pour pouvoir nourrir les Anciens... Mais cela ne va pas sans remous ni perturbations dans l'ordre social !!...
De nombreux rebondissements... une fin qui me laisse perplexe et quelque peu frustrée; je n'en dirai pas plus....

Une lecture intéressante... mais pour laquelle je suis curieusement incapable de dire si j'ai aimé ou non; j'imagine que cela tient aux sujets qui ne peuvent qu' interpeller et déranger tant ils touchent des questions essentielles de l'Humain et de sa douleur de vivre... que cela soit intimement ou
socialement !...

Il faut aborder cet ouvrage (de qualité) avec une bonne dose d'endurance positive !
Compliqué toutefois de recommander ou de conseiller...Plutôt aux lecteurs déjà sensibilisés par ces thèmes...

"La famille d'un suicidé n'a pas le droit de rire.Vous éprouviez tellement d'aversion pour ce monde que vous vos êtes suicidé, abandonnant femme et enfant. (...)
Si seulement il pouvait franchir la barrière entre le passé et le présent !
Il saisirait le bras de celui qu'il était ce jour-là et ne le lâcherait plus. Siseulement il pouvait s'empêcher de se tuer ! La liberté de se suicider ?
Jamais il n'avait réclamé un tel droit. "(p. 230)
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Keiichiro Hirano est loin d'avoir la notoriété de Haruki Murakami mais au vu de Compléter les blancs, son dernier roman paru chez Actes Sud, ce ne serait pas injustice qu'il soit aussi connu que son aîné. le livre conte l'histoire de Tetsuo, un suicidé qui revient soudain à la vie comme des centaines de morts à travers le monde. Ce ressuscité, après trois ans d'absence, va devoir faire face à l'incrédulité de ses proches, dont le travail de deuil n'est pas achevé, dans l'incompréhension totale de son geste qui a signifié la fin de sa (première) existence. A la lisière du fantastique, mais avec un talent sûr pour décrire avec subtilité la psychologie de ses personnages, Hirino a écrit un livre extraordinaire, aux résonances métaphysiques, étayé par un double suspense : Tetsuo ne croit pas qu'il s'est tué mais qu'il a été assassiné ; peu à peu, comme si le retour des défunts était un bug informatique, ceux-ci disparaissent un deuxième fois. Comme si cela ne suffisait pas à notre bonheur de lecteur, l'auteur étend sa réflexion à une radiographie aigüe de la société japonaise, aux prises avec la discrimination de ceux qui sortent de la norme et dans l'obligation de se conformer à des valeurs infrangibles comme celle du travail, quitte à y laisser santé, équilibre et raison. Dans un pays où le taux de suicide est anormalement élevé, le livre a aussi valeur de témoignage et de démonstration d'un constat accablant. Touffu, dense, intense et profond, Compléter les blancs est un roman exceptionnel, chaleureux et cruel, sur l'insoutenable fragilité de l'être humain.



Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Tetsuo est revenu à la vie... revenu ? Oui il est mort il y a trois ans. Il s'est suicidé. Il recommence avec de nombreuses difficultés la vie avec sa femme et son fils. Il retourne voir son entreprise, là où il a sauté du toit.
Il ne se souvient pas des trente dernières minutes fatidiques.
Une certitude naît pour Tetsuo. Il était heureux, peut-être un peu surmené, mais il n'avait aucune raison de se tuer. On l'a poussé, jeté de ce toit. Mais qui ?
Testuo va mener l'enquête... il pense à une personne en particulier.
Il y a quand même des indices troublants :

Il est mort alors que son fils avait un an, comme son père, quand il avait lui-même cet âge...
il y a eu quelques difficultés au travail
le discours de son "meurtrier" est troublant

Je me rends compte que cette description pourrait faire passer le roman pour un polar. Vous pourriez penser que c'est une enquête rythmée et pleine de rebondissements.
Des rebondissements ? Il y en a. Mais l'enquête c'est celle de Tetsuo sur lui-même, en lui même. C'est forcément progressif et lent.

Il retrouve sa femme et son fils. Il tente de renouer les fils.
Il rend visite à son employeur.
Après trois ans, le vide, l'incompréhension ont été comblés ou enfouis. Il ne retrouvera pas la place qu'il occupait dans la vie.

D'autres personnes ont également ressuscité. C'est auprès d'eux qu'il pourrait trouver des réponses ou de bonnes questions à se poser. Un ressuscité semble être son antithèse : cet un étranger qui est mort en voulant sauver une vieille dame d'un incendie. Ils sont bien plus proches qu'ils ne le pensent. Leur dialogue sera un chemin initiatique pour tous les deux.

Nul doute que seul un Japonais ait pu écrire un tel roman avec un point de vue non judéo-chrétien.
Note concernant le travail : Il existe même un mot spécifique pour la mort au travail par surmenage : 過労死 - Karōshi. Et c'est une des pistes explorées par Tetsuo pour expliquer sa mort.

Vous trouverez dans ce roman quelques aspects psychologiques intéressants. Je peux citer une façon pertinente de voir les différentes facettes de notre personne. À quel point sommes nous différents quand nous sommes avec des personnes ou seul avec nous même.
Lien : https://travels-notes.blogsp..
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Quand certains morts reviennent à la vie et aspirent à retrouver une place dans la société, cela pose évidemment un problème pour les autres, les proches, ceux qui ont déjà fait leur deuil. En plus Tetsuo, le personnage principal de ce roman, revient trois ans après s'être suicidé et retrouve sa femme et son fils de 4 ans.
Les Japonais sont très forts pour ce genre d'intrigues fantastiques.
Mais l'intrigue se complique lorsque Tetsuo, retraçant les évènements qui seraient à l'origine de son suicide, pense de plus en plus qu'il aurait été assassiné. Je ne dévoilerai pas plus ce roman qui, de découvertes en rebondissements, s'avère passionnant au point de ne pas avoir pu lâcher les 450 pages, lues quasiment d'une traite.
On aura compris que l'action est sous-tendue par une reflexion sur la mort et le suicide, mais surtout sur la vie. La vie à laquelle Tetsuo, avec cette deuxième chance, va s'accrocher de toutes ses forces, en appréciant le moindre rayon de soleil, le moindre souffle d'air.
Ce roman s'inscrit dans une réalité japonaise de dénatalité cruciale. Le pays pourrait-il se repeupler par des revenants ?
Encore une fois, les auteurs japonais contemporains me surprendront toujours par leur originalité, leur façon de parler de la vie et de la mort, de ce qui fait la richesse d'un individu.
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Compléter les blancs est un livre très intéressant à plusieurs niveaux :
D'une part il aborde, et souvent dénonce plusieurs aspects de la société japonaise qui sont, plus ou moins connus en Occident pour certains, et absolument connus par la société japonaise, mais très tabou pour d'autres. On peut évoquer le vieillissement de la population/ dénatalité ; la pornographie et les love-hotel et tout ce qui tourne autour ; la mort par surmenage et les heures de travail supplémentaires ; le harcèlement et la pression lié à l'image, au paraître ; le système judiciaire assez spécial etc..

D'autre part je trouve que l'auteur à utiliser son roman pour promouvoir sa philosophie de " Aimer les autres pour s'aimer soi" et les différents dividus qui nous composent. Philosophie dont j'avais déjà connaissance de par sa conférence du même nom, (disponible sur youtube) et que j'ai trouvé ici un peu lourde par moment. A mes yeux il insiste trop et j'ai parfois été tenté d'abandonner la lecture. Toute fois je trouve tout le développement de cette philosophie très intéressant à découvrir et très enrichissant, nous poussant à réfléchir sur notre propre comportement.

Finalement, la tram de l'histoire en soi, m'a énormément rappelée certains livre de Bernard Weber, abordant des questions métaphysiques de façon très lucide et judicieuse. On s'attache aussi très rapidement aux personnages, à la vie cette famille, nous plongeant ainsi dans un quotidien par la description de petits moments simple de la vie, qui ne font pas forcément avancer l'histoire mais qui apportent énormément de douceur et parallèlement en abordant des sujets graves, sur les conflits familiaux, le travail, l'argent, qui permettent, je trouve, une connivence avec le lecteur, et beaucoup d'authenticité.

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Citations et extraits (81) Voir plus Ajouter une citation
J'aime celui que je suis quand je parle à bâtons rompus avec ma femme, que je lui raconte ma journée, lui parle de ce qui m'intéresse, ou quand mon fils me fait rire en faisant des grimaces, et je veux vivre en laissant s'exprimer cet aspect de ma personnalité autant que je peux . Si on ressent de la tristesse de la mort de quelqu'un, je crois vraiment que c'est parce qu'on se rend compte qu'on ne sera plus jamais celui que l'on était avec cette personne.(p. 375)
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Il s'agissait plutôt d'une sorte de nostalgie de cette admiration que l'on peut éprouver, enfant, envers un camarade auquel on aspire à ressembler.
Par ailleurs, Tetsuo voulait également prendre soin de sa relation avec Radek. L'esprit doux et juste de ce dernier lui permettait de contempler la complexité de la vie avec une profondeur renouvelée, depuis un lieu d'où il discernait mieux les choses.
Il lui enseignait comment développer les pensées maladroites qui naissaient en lui. Dans sa vie jusqu'alors, Tetsuo n'avait jamais connu ce genre d'excitation de l'intellect. Pour la première fois, il aspirait à la connaissance. (p. 363)
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-Personne ne peut nier le droit des êtres humains au tourment. C'est cruel. Nous nous empressons toujours trop vite de consoler autrui, nous essayons à tout prix de le protéger de la moquerie du monde et du mépris pour la vie. Ce faisant, nous oublions souvent de respecter sa souffrance. (...) -
Un être dont la souffrance est niée est acculé à la montrer de manière dramatique. (p. 260)
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Cette discrétion, Chika en avait souvent fait l'expérience, depuis trois ans, et c'était précisément ce genre d'attention qu'elle attendait. Car le suicide de son mari avait beau les avoir éloignés, elle et son fils, de la société ordinaire, il lui aurait été pénible de se voir traiter différemment des autres. Elle n'avait pas d'aversion particulière pour la compassion qu'on aurait pu lui manifester mais elle ne voulait tout simplement pas se faire remarquer. (...) Elle qui n'avait jamais eu beaucoup d'amis préférait sa solitude, qu'elle avait complètement apprivoisée. (p. 27)
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-Les gens qui viennent ici, vers quoi se tournent-ils pour prier ? demanda-t-il pour détourner la conversation. Cet arbre ?
(....)
Ca dépend mais beaucoup joignent les mains en se tournant vers l'arbre. Peut-être y voient-ils un lien avec l'autre monde ?
-Vous croyez ? J'aurais tendance à penser le contraire. Cet arbre n'est pas lié à l'autre monde mais plutôt enraciné dans celui-ci. Les morts sont retournés à la terre, ont fait pousser l'herbe.
-C'est peut-être le cas pour les cendres mais l'âme finit son voyage ailleurs, rétorqua le gardien d'un ton tranchant. (p.153)


p. 153)
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