Ikuo hirayama dessins

Il avait 15 ans lorsque la bombe atomique américaine Little Boy est tombée sur Hiroshima.

Rescapé (Hibakusha, mot japonais qui signifie : « victimes de la bombe », et désigne les survivants des bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki), il en fût profondément modifié génétiquement et eut de nombreux cancers.
Il se battra pour le désarmement nucléaire… et fut surtout connu pour être une des plus grandes figures de la peinture japonaise du Nihon-ga.

Décédé en décembre 2009 voici un extrait de l'article du journal « le Monde » que j'avais conservé dans ce magnifique livre qui présente ses dessins (un autre livre existe de ses peintures, mais je ne le connais pas), extrait qui le présentera mieux que je ne saurais le faire pour lui rendre hommage.

« le peintre japonais Ikuo Hirayama, connu pour ses oeuvres représentant des sites de la Route de la soie et son action en faveur de la défense du patrimoine mondial, est mort mercredi 2 décembre. Agé de 79 ans, il était l'un des plus célèbres représentants de l'école Nihon-ga (peinture dans le style japonais) apparue à la fin du XIXe siècle pour se distinguer des expressions picturales occidentales.
Né le 15 juin 1930 dans le département d'Hiroshima et victime du bombardement atomique, Ikuo Hirayama était diplômé de l'Ecole des beaux-arts de Tokyo, devenue par la suite l'uni-versité des beaux-arts et de la musique.
"Peindre était une prière pour la paix et me soulageait", disait-il, en 2004, dans un entretien au Monde.
Un trait précis et des teintes lumineuses, incandescentes, caractérisent une oeuvre repré-sentant surtout des paysages et des sites historiques dans laquelle les thèmes bouddhiques tiennent une place centrale.
Ses oeuvres les plus célèbres ont pour thème la Route de la soie, qu'il suivit jus-qu'en Turquie à la recherche du message de spiritualité des grands pèlerins d'autrefois
Ambassadeur de bonne volonté auprès de l'Unesco à partir de 1989, Ikuo Hirayama contri-bua à la conservation de sites culturels tels que les ruines d'Angkor Vat, les Bouddhas de Bamiyan en Afghanistan - détruits par les talibans en 2000 -, et de peintures murales, à Dun-huang en Chine, ainsi que de chambres funéraires de l'époque Koguryo en Corée du Nord. Il avait fondé un Institut de la Route de la soie à Kamakura (environs de Tokyo).
A deux reprises recteur de l'Université des beaux-arts et de la musique de Tokyo (1989-1995 puis 2001-2005), il avait contribué, par un don au Musée Guimet destiné à une meilleure pré-sentation des oeuvres d'Asie centrale, à inciter le ministère de la culture français à entreprendre la rénovation de cet édifice. Il avait été décoré, en 1998, de l'ordre de la Culture, la plus haute distinction japonaise. Autorité morale, célèbre et célébré, il restait un homme d'une simplicité attachante. »
(et fait chevalier de la Légion d'honneur française en 1996, ce que cet article ne mentionne pas)

Ce livre comporte un ensemble de dessins qui comprend nombre de croquis du Japon et de la Chine, dont certains sont des études pour des peintures.

Un baume pour l'esprit et les yeux.