Pour manipuler quelqu’un il faut d’abord le séduire, établir avec lui un courant de sympathie et placer la relation sur un mode « intime » fondé sur un sentiment de confiance. On neutralise ainsi sa lucidité et on amoindrit ses résistances.
L'individu moderne est devenu vulnérable et cherche désespérément à rehausser son estime de soi. Parce qu'il se croit libre, il est devenu éminemment influençable, n'ayant plus le sens de ses limites. Certains en profitent pour essayer d'aller le plus loin possible, provoquant en réaction une multiplication des textes de loi.
LES ENFANTS
L'enfance est un temps de construction de la personnalité et aussi de la dépendance affective, intellectuelle et psychologique, ce qui rend les mineurs extrêmement vulnérables à la manipulation.
Les plus jeunes qui devraient être à l'abri de toute influence négative, au moins au sein du foyer familial, sont parfois manipulés par ceux-là mêmes censés les protéger.
Chacun doit pouvoir déterminer lui-même ce qu’est le bien pour lui. Personne n’a donc le droit d’intervenir sur ses choix ni sur ses décisions tant qu’elles n’interfèrent pas avec les choix ou les décisions des autres.
La vie nous confronte à mille petites manipulations anodines qui ne nécessitent pas d’être judiciarisées. Revers de la médaille, cela banalise les comportements limites et complique les dénonciations de manipulations beaucoup plus graves.
Autrefois la société fixait des interdits mais maintenant tout ce qui n’est pas
strictement sanctionné légalement paraît possible.Or dans une situation d’abus de faiblesse, il est difficile de tracer la limite entre un fonctionnement légitime et un comportement abusif car il existe entre les deux une zone imprécise que nul ne peut qualifier avec certitude de violence.
Persuader, c’est provoquer un changement dans la volonté d’autrui par des arguments logiques mais aussi par une action sur l’affectivité, par la séduction
ou la flatterie.
Lorsqu’on juge un acte ou une décision, bien des détails du contexte qui les entourent restent inconnus. Or un juge ne se prononce pas sur la signification que peut avoir le consentement de l’acte mais seulement sur son caractère licite ou illicite.
Un non est un non partout, mais ce qui est intéressant, ce sont les situations où nous aurions voulu dire non mais où nous avons laissé faire, parce qu’on est amoureux, timide, reconnaissant, impressionné, bourré ou trop fatigué pour discuter.
Le mot « consentement », derrière son apparente simplicité, n’est que subtilités: le consentement peut être explicite, qu’il soit écrit ou exprimé verbalement devant témoin (« Consentez-vous à prendre pour époux ou épouse...? »); il peut être implicite, tacite, suggéré ou interprété selon l’adage « Qui ne dit mot consent »; il peut aussi être imposé, comme dans certains mariages arrangés, ou être influencé par le mensonge, la suggestion, voire l’intimidation.