Citations sur Les nouvelles solitudes (39)
Accepter sa solitude, c'est cesser de dépendre du regard de l'autre et assumer la responsabilité de ce que l'on est, savoir ce que l'on vaut par soi-même, compter sur soi et non sur les autres.
Accepter une solitude relative, c'est aussi se donner les moyens de sortir de la fatalité et de la superficialité d'un monde narcissique.
Il faut du courage pour oser accepter ses vulnérabilités, ses fragilités et ne pas avoir peur de la dépression éventuelle, pour mieux rebondir ensuite.
On est face à un paradoxe : un même terme renvoie à la fois à la souffrance et à une aspiration de paix et de liberté. D'un côté, on nous dit que la solitude est un des maux de notre siècle, et qu'il faut à tout prix créer du lien et de la communication ; et, de l'autre, on nous prône l'autonomie.
A force de faire le vide, on finit par s'effacer.
Au japon, des centaines de milliers de jeunes vivent enfermés chez eux. On les appelle des "hikikomori", ou "enfants socialement exclus". Ils représenteraient actuellement 1% de la population japonaise. Par peur de se confronter à la réalité, ces jeunes, âgés le plus souvent de 20 à 30 ans, se réfugient dans un univers enfantin, virtuel, alimenté par Internet, les jeux vidéos, les mangas...Ils essaient de tout faire sans sortir de chez eux, ce qui est possible grâce à Internet..
Le sentiment de solitude est une notion subjective, un ressenti, c'est l'interprétation d'une situation, parfois vécue comme un rejet ou une exclusion. On peut se sentir seul dans une foule, dans une famille, dans un couple. (...) Il s'agit s'un sentiment de vide intérieur et d'isolement qui ne correspond pas nécessairement à un besoin de compagnie ou au manque de quelqu'un en particulier, mais plutôt au sentiment d'être à part, déconnecté du monde, incompris. Au fond, c'est la conscience aiguë de sa situation d'humain qui est et restera seul face à lui-même et à la mort.
Notre esprit se dilue dans la surinformation, et nous perdons tout esprit critique et toute sensibilité à l'autre. Nous croyons communiquer beaucoup, mais nous ne le faisons le plus souvent que d'une façon rapide et superficielle, or un échange profond nécessite du temps.
Nous devons réviser nos préjugés, trop souvent encore négatifs, face à la solitude. Loin d'être toujours le signe d'un trouble de caractère, le fait d'être seul(e) peut être au contraire - de plus en plus souvent, d'ailleurs - celui d'une personnalité riche.
J'aimerais devenir rien, m'effacer jusqu'à gommer toute enveloppe extérieure, ne plus donner prise aux autres, me concentrer tout entier à l'intérieur de moi. J'aurais aimé être gardien de phare, ne pas me laisser distraire par le futile, le superflu, pouvoir lire, penser, regarder la mer, ne pas tomber dans ces distractions qui vous font perdre le fil de soi. (p. 168)