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Citations sur Les successions (13)

« Lorsque Pascal regardait un tableau, il voyait, avant tout, une succession. » (p. 25)
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Son affection véritable pour Ferdinand, cette gémellité fictive, s'ancrait à présent dans la réalité.
Au fil du temps, il s'était inventé une vie où le tableau et Ferdinand étaient aussi proches de lui que Sylvie ou ses propres parents. Il était finalement le produit d'une lignée, mais aussi d'une parenté rêvée, d'un agglomérat de fictions successives.
Il avait désormais l'impression que cette famille étendue se révélait à lui progressivement, comme si des cousins éloignés, ou même disparus, refaisaient soudain surface. p.143
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« Son intérêt pour les artistes et leurs œuvres était sincère, mais il savait par expérience que la sensibilité est intransmissible. Il avait affaire à des millionnaires un peu bornés et traitait avec eux sans mépris, de la manière la plus simple possible. » (p. 33)
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« Une fois la beauté considérée comme ringarde, le support avait sombré au profit de son explication. Duchamp, en rejetant la responsabilité esthétique sur le spectateur, avait mené le monde au relativisme absolu qui conduit invariablement au cynisme. On vendait désormais des modes d’emploi. » (p. 35)
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« La ressemblance véritable ne consistait donc pas à susciter l’approbation paternelle, mais bien au contraire à provoquer la rupture. » (p. 112)
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« Pascal était parvenu à reconstituer l’impossible, la trajectoire sinueuse et obscure d’une œuvre disparue, mais c’était pour mieux tomber dans un nouveau cul-de-sac. Il n’y avait nul tableau à la clé. Comme tant de généalogistes, il était confronté à un mur infranchissable. La piste se perdait. » (p. 234)
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Dans un monde où l'obsolescence est programmée par le commerce, il attachait une attention particulière aux témoignages historiographiques. Les tableaux le fascinaient par leur capacité à s'extraire du temps ordinaire. Il s'agissait d'objets secrétement destinés à lier les générations. Ils contenaient en quelque sorte les vies de ceux qui les avaient possédés tout au long de l'histoire. Lorsque Pascal regardait un tableau, il voyait avant tout une succession.
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Pascal était rentré chez lui, investi de sa nouvelle mission. Tant que le tableau poursuivait sa trajectoire dans la clandestinité, son père n'était pas tout à fait mort.
Une part de lui continuait à vivre avec le cheval bleu.
La somme des émotions investies par son père dans cet objet avait produit un lien presque charnel. Cette relation survivait à la disparition de l'un des contractants.
Pascal en était maintenant le dépositaire, l'héritier en quelque sorte.
Il n'avait pas tout de suite compris à quel point le passé était une charge transmissible.
En guise de patrimoine, il avait reçu une responsabilité. Il avait beau se persuader que toute cette histoire était une vue de l'esprit, l'expression de ses propres remords, il ressentait l'appel de la toile.
Elle le voulait à son tour, lui, le fils. p.204
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"Pascal était pragmatique. Son intérêt pour les artistes et leurs oeuvres était sincère, mais il savait par expérience que la sensibilité est intransmissible. Il avait affaire à des millionnaires un peu bornés et traitait avec eux sans mépris, de la manière la plus simple possible. Pourquoi se voiler la face ? Il exposait pour son plaisir et vendait parce qu'il était doué pour cela. Il y avait bien certains clients qui, plus roublards ou plus snobs que leurs congénères, faisaient mine de s'intéresser au galbe d'une compression, aux couleurs d'une toile de Rothko. Ils jetaient alors dans la conversation quelques noms obscurs, comme on jette un peu mollement du pain à un canard pour l'attirer près de la berge. Ceux-là étaient pires que les autres. Il préférait de loin parler argent avec de fortunés incultes que peinture avec ce type de singes savants."

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Son affection était le fruit d'un travail, d'une décision mûrement réfléchie et non d'un simple lien de parenté. Forme étrange d'inversion des rôles, on pouvait dire qu'il avait reconnu son père, ou plutôt, qu'il l'avait accepté comme autre chose que son simple géniteur. (p.169)
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