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Critique de nilebeh


Dans le désert glacé et battu par les vents des îles Kerguelen, les Occidentaux ont construit une base de recherche scientifique Port-aux-Français. Radôme, bâtiments sans âme et sans âge, labos de recherche, bases excentrées, là se retrouvent chercheurs du CNRS et du CEA, géophysiciens, botanistes , biologistes. Les militaires sont là aussi pour des motifs plus obscurs. Nous sommes en 1995 et Joanna, spécialiste de flore marine antarctique travaille sur le chou local et tous ces micro organismes qui démontrent l'augmentation du réchauffement climatique.
Elle s'éprend, pour une brève rencontre, d'Alexis Rohan, jeune ingénieur parisien qui a des comptes à régler avec son père. Un amour fulgurant, difficile à vivre sous le regard des autres.

L'isolement interminable, la solitude glacée, les vents sauvages et une nature qui ne pardonne aucune négligence créent une sorte de huis-clos où les caractères se frottent et s'affrontent parfois. Dure vie des chercheurs dits « de terrain », par opposition à ceux qui ne quittent pas leurs douillets labos parisiens ou d'ailleurs.

Quand Joanna quitte la base, on se demande ce qui va bien pouvoir occuper la seconde moitié du livre. Et l'auteur nous entraîne à la découverte d'un journal laissé dans un vieux manteau qui nous conte la vie de Jean-Louis Mélisse, chercheur sur la même base en 1975, en pleine guerre froide et après la guerre du Vietnam . Russes, Américains, Européens s'observent et tentent de percer les secrets des autres. On comprend bien que le but scientifique en cache un autre, bien plus politique. Alexis se laisse fasciner par la lecture de ce journal et voudra comprendre ce que Mélisse a découvert.

Par ses descriptions extrêmement réalistes (a-t-il fait lui-même partie d'une mission de recherche?), par son style précis, épuré, fantastique parfois, M. Hirsch séduit le lecteur, lui fait partager sa connaissance du milieu scientifique et l'entraîne vers des pistes fantastiques, à la suite de Poe entre autres et la découverte d'un monde imaginé au 19ème siècle par des scientifiques comme Symmes qui voyait notre planète comme creuse, l'homme y vivant sur la paroi interne, où la gravité n'existerait pas, remplacée par la force centrifuge. de la science à la rêverie il n'y a parfois qu'un pas...

Des images restent longtemps dans la tête après avoir lu la dernière page...


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