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EAN : 9791035911355
544 pages
Bookelis (04/02/2021)
4.7/5   5 notes
Résumé :
Elles n’auraient pas dû s’attaquer à moi !

Des tueuses venues d’un univers parallèle se sont introduites dans mon appartement et ont enlevé mon petit frère. Oh, je ne suis pas idiote, je sais que c’est un piège, mais quoi qu’il en coûte, je vais les suivre chez elles, dans le Monde Hurlant, à travers les dunes d’un désert, par-delà la Grande Muraille de Tempêtes, dans les rues d’Ashnan’gadrad, la Ville-Cadavre.

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Tim Keller, une jeune femme de 20 ans, suit les kidnappeuses de son petit frère dans le Monde Hurlant, un monde ou les pouvoirs de la Fiction, comme ceux que Tim possède, sont traqués par de puissants détracteurs. Embarquée dans les intrigues de factions ennemies, Tim se voit investie d'un rôle plus grand qu'elle. Sera-t-elle en mesure d'enfiler ce costume de héros qu'on lui a taillé dans le monde hurlant ? Déjà qu'elle n'arrive pas à débrouiller ses propres histoires de coeur…

Cette histoire est la suite de 2 autres titres qui se déroulent dans le Monde Hurlant : La ville des Mystères et la Mer des Secrets, mais il peut se lire indépendamment, ce que j'ai fait. On est certainement un peu plus préparé aux rencontres que l'on va vivre dans ce livre si on a lu les premiers, mais tous les personnages sont introduits de façon que celui qui prend le train en marche ne soit pas perdu. Ce roman est dense et long : 540 pages d'une police un peu petite qui permet de condenser en un seul volume l'équivalent de 2 tomes chez d'autres écrivains. Comprenez par là que vous en avez pour votre argent 😉

C'est un système de magie totalement inédit (à ma connaissance) que vous rencontrerez dans cette saga. En effet, il est basé sur la fiction. Il a le pouvoir d'influer sur les événements qui se déroulent dans le monde hurlant, de changer le déroulement de l'histoire. Ce n'est qu'une trouvaille géniale et originale parmi les dizaines d'autres qui peuplent l'imaginaire de Julien Hirt.

C'est l'un des points forts de ce livre : il regorge d'idées, il est foisonnant d'intelligence et d'inventions géniales. Un exemple, les citations de débuts de chapitres qui mélangent poésie, paroles de chansons, traités politiques et historiques, proverbes, extraits de discours, et j'en passe. Ils sont issus de notre monde (ex : Jean Giono, The Libertines) pour introduire des chapitres se déroulant dans notre monde, ou fictifs (ex. Anatole Crichna, avec « Une histoire critique du Reik ») pour les chapitres se déroulant dans le monde hurlant. le mélange est parfaitement réussi et on peut s'amuser à la fin de chaque chapitre à revenir sur son titre et sa citation pour voir ce quel est le lien avec ce qu'on vient de lire. Si ce foisonnement d'idées est un point fort de ce livre, c'est aussi paradoxalement l'un des rares reproches que je pourrais lui faire. Parfois, les idées s'enchaînaient si vite que j'avais une impression de trop-plein. Exemple : un personnage en fuite traverse un « Musée des imprécisions », une collection d'instruments mal calibrés, de citations attribuées aux mauvais auteurs ou mal comprises, un lieu dont même les plans sont erronés. Cette idée est géniale et jouissivement exploitable, mais elle n'occupe qu'un paragraphe avant que la fuite reprenne vers le Musée de la semelle de chaussure, celui des ruptures amoureuses, celui de la solitude… le lecteur a l'impression d'une visite à travers l'imagination de Julien Hirt, qui fonctionne à plein régime, et dont presque chaque idée mériterait qu'on lui consacre plus de temps. Il y a dans ce livre assez d'inventions pour remplir 5 tomes. Quels regrets j'ai eu de devoir quitter si vite la Ville-Cadavre d'Ashnan'gadrad. Elle est parfaitement décrite, mais l'idée est si bonne que j'aurais voulu en respirer chaque odeur immonde, palper ses murs suintant de matière en décomposition. Une immersion plus complète. Je tiens à préciser qu'il s'agit ici de mes goûts personnels en matière de lecture (pas les cadavres, mais l'immersion). J'aime bien m'installer dans une lecture, un lieu, une ambiance. Je suis fan de la fantasy lente de Robin Hobb alors que d'autres s'y ennuient. La fantasy de Julien est riche de surprises, de personnages, d'action, de retournements de situations. Ce fut pour moi une expérience prenante et inspirante, mais aussi exigeante en termes de concentration.

Parlons langage et narration. Il faut savoir que Julien s'intéresse de très près aux techniques du récit. Son blog « le fictiologue » en est la preuve. Il maîtrise la théorie. Alors, quel type de narration va choisir cet auteur-fictiologue pour son livre de fantasy baroque ? 1e personne, 3e personne ? Les trois, mon capitaine ! Comment ça les trois ? La première personne, pour les passages du point de vue de Tim Keller, nous permet une immersion dans son esprit et crée un sentiment d'empathie avec elle. le langage choisi ici est direct, moderne, léger, drôle aussi. Parfois, et pour la plus grande partie du récit, le narrateur est omniscient, à la 3e personne. Les passages sont plus descriptifs et permettent d'explorer le point de vue d'autres personnages. Et puis il y a quelques courts chapitres écrits à la 2e personne du pluriel. Un narrateur nous promène à travers le récit en s'adressant à nous, lecteurs : « Vous êtes arrivés à l'étage où elle loge. Un peu de nervosité au moment de pousser la porte d'entrée ? Une hésitation, même ? C'est normal, vous n'avez aucune idée de ce qui vous attend… ». Ces 3 types de narrations s'alternent avec beaucoup de fluidité. Ce qui se révèle complexe quand on l'analyse est pourtant harmonieux pour le lecteur. Même si ces passages où le narrateur s'adresse à nous en brisant le 4e mur désarçonnent au premier abord, ils ne nous perdent jamais.
Un autre point fort de ce livre c'est la prose de Julien qui est magnifique. Les passages descriptifs sont saisissants, sans jamais être verbeux ou trop longs. J'ai une passion particulière pour les ambiances d'avant et après bataille. Ici, je suis gâtée : « le jour était tordu comme une souche. le gel venait s'insinuer dans le gris lourd du ciel, comme si ce qui s'était passé ici lui avait dérobé toute vivacité. le champ de bataille était si silencieux que même les corbeaux survolaient les cadavres sans un bruit. » le langage est imagé, les métaphores sonnent juste, le vocabulaire est inventif et varié. Les passages soutenus sont habilement contrebalancés par le langage moderne et énergique de Tim. Au final, on a sous les yeux un patchwork d'intrigues, de personnages, de lieux, de techniques narratives et de voix différentes, qui forment une image globale cohérente et esthétique.

Et l'histoire dans tout ça ? Elle est à l'image du reste : multiple, complexe et riche. Si le grand nombre de personnage m'a un peu perdue dans la première moitié du livre, la deuxième moitié m'a happée par l'action et le suspense. Pour m'y retrouver avec les nombreux personnages, je me suis aidée des dessins de Julien pour me les imaginer. Parce qu'en tant qu'artiste protéiforme, Julien a aussi un talent pour le dessin.

Pour conclure, lire ce livre a été une expérience unique et enrichissante. L'imagination luxuriante de l'auteur s'y expose avec autant de générosité qu'on en trouve sur son blog (où Julien vous donne par exemple « 50 incipits en quête de romans », servez-vous !) En ce qui concerne l'auteure que je suis, je lui piquerais facilement une idée par page, ou une tournure, un mot, une image… alors merci Julien !
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Fresque barroque d'un monde

Roman au rythme enlevé, c'est réjouissant de suivre les aventures de Tim et de découvrir (ou redécouvrir) le monde hurlant avec elle. Les personnages sont vraiment chouettes ! Les gentils comme les méchants, qui ne sont pas toujours ce qu'on croit et l'univers décalé mais tellement proche du notre donne envie d'y faire un tour. Pour avoir testé les deux options, ça se lit très bien avant ou après les 2 premiers tomes
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il est, dans la ville de Reiksraad, un musée difficile à repérer qui contient, dit-on, toutes les choses et toutes les créatures de l’univers. Lorsqu’on le visite, on réalise qu’on s’y trouve depuis toujours.
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Video de Julien Hirt (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Julien Hirt
Interview de Julien Hirt sur la chaîne Canal Alpha, à l'occasion de la sortie de "La Ville des Mystères"
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