Ainsi se clôt cette trilogie.
Après "L'arbre à pain", "Frangipanier", voici "Tiare" qui veut dire "fleur" en tahitien et se pronce Tiarré (on roule les R à Tahiti, presque comme des L).
On avait quitté Materena Tehana , femme de ménage (professionnelle, s'il vous plait !), qui s' émancipait de plus en plus, de son métier, de son mari un chouïa macho, la voilà devenue animatrice radio. Elle lance un débat et des auditrices appellent, pour raconter leurs histoires.
Leurs trois enfants sont partis de la maison, ils pourraient être tranquille, mais non ! On vient leur apporter carrément à domicile le fruit des amours d'une nuit de leur fils ainé, celui qui est en France. La mère ne veut pas s'en occuper, qu'importe, Materena, et Pito ont un coeur gros comme ça. Ce que Pito n'avait pas fait pour ses enfants, il le fera pour sa petite fille, Tiare.
C'est beau un homme qui pouponne, et Materena, qui en avait plus que marre de son "tane", va le redécouvrir.
Et le tout est délicieux...
C'est un roman qui grouille de vies, car un tahitien n'est jamais seul... Père, mère, grand-mères, tantes, cousines, amis , etc.. ils peuvent toujours compter les uns sur les autres , mais des fois l'enfer, c'est les autres !
Celestine Hitiura Vaite, brosse un portrait réjouissant de son île de naissance. Très couleur locale puisque elle n'hésite pas à émailler son texte de vocabulaire tahitien ( un glossaire est disponible à la fin). Cela donne un charme fou, en plus de donner de la véracité, de la couleur, de l'humour, et du soleil...
Tendre, chaleureux, malicieux et drôle, ce portrait d'une famille de Tahiti est tellement, tellement fidéle qu'on s'y croirait. Je suis triste de devoir dire adieu à ces personnages, mais j'emporte avec moi, dans l'avion du retour, un collier de coquillage... et du soleil, du soleil...
Beaucoup de mal à atterrir ce matin, 22h d'avion, ça calme...