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Critique de florencem


J'ai eu un peu de mal à rerentrer dans l'histoire, étant donné que ma lecture du tome cinq remonte à quelques années… Je ne sais pas trop pourquoi, d'ailleurs, j'ai attendu trois ans pour me relancer dans la saga, alors que je l'apprécie beaucoup… Trop de romans à lire… mais je vais remédier à tout cela !

Un peu perdue au début donc, au niveau de certains personnages et des événements passés. Je me rappelai de la route d'Art et de la quête du groupe néanmoins. Et au fil de ma lecture, je suis replongée sans mal dans l'univers. Cela ne m'a donc pas dérangé très longtemps. J'ai pris grand plaisir à retrouver Fitz et Oeil-de-Nuit ainsi que le Fou. Pour les autres personnages par contre, j'ai eu plus de mal. J'ai aussi trouvé qu'il ne se passait au final pas grand-chose et que tout était condensé dans les tous derniers chapitres. Un peu frustrant donc sans compter cette impression d'acharnement sur notre héros.

Robin Hobb maîtrise toujours aussi bien son univers et son histoire et même si j'ai plus eu l'impression de suivre un compte rendu d'un voyage plutôt que la fin d'une quête initiatique, je ne me suis pas ennuyée une seconde. Ce qui peut paraître un peu paradoxale. Il faut aussi dire que nous en apprenons beaucoup sur les Anciens ainsi que sur l'Art. de quoi éveiller la curiosité et permettre au périple d'être plus intéressant que des suites de désagréments et des anicroches prévisibles. L'auteur parvient vraiment à insuffler à sa mythologie quelque chose de réelle et de magique à la fois. Elle parvient à nous faire croire d'une certaine façon que cela aurait pu exister dans un moyen-âge très reculé. Je pense que c'est ce que j'apprécie vraiment dans ces romans, leur authenticité. Je sais que c'est de l'imaginaire mais l'immersion est totale et sans cette partie mystique, cela aurait pu être l'épopée d'un ancêtre lointain que l'on nous compte.

Ce périple d'ailleurs est plein d'embuches et surtout de résistance à la tentation. Fitz lutte sans cesse. On se rend compte encore plus de tout ce qu'on lui a pris depuis qu'il est jeune. Sa famille, sa vie, son enfance et son adolescence, sa liberté. Même l'Art qui aurait pu tant l'aider à cette aspect pervers. Il ne peut plus vraiment s'en servir à cause de Galen, l'utiliser pourrait mettre en danger Molly et Ortie, et on le perçoit comme une drogue au final. Il en a besoin, il est constamment tenté et pourtant… il doit lutter pour ne pas sombrer avec quelques « rechutes ». le Vif et Oeil-de-Nuit apparaissent alors vraiment comme une alternative salvatrice. le lien avec le loup est ce qui le maintien hors de l'eau depuis longtemps. Et même si cela est rassurant de le savoir épauler, cela n'en reste pas moins aussi déchirant.

Cela vient peut-être de moi, mais j'ai l'impression que Robin Hobb s'acharne sur son héros. C'est oppressant du début à la fin. Que cela soit ses ennemis ou ses proches, chacun l'utilise d'une façon ou d'une autre. Sa vie ne lui appartient plus. le fait même d'être relié à une prophétie en est la preuve. Et si venant de Royal et sa clique, cela passe, quand d'autres qui se considèrent comme ses amis et sa famille l'utilisent… cela a du mal à passer. le pire est pour moi ce que Vérité fait juste avant le grand final. Je ne voyais pas du tout cela arrivé de la sorte. Fitz n'a pas l'air de trop le prendre mal mais j'ai vécu cela comme une trahison même si de bonnes choses en ressortent. Vérité agit en roi avant tout et on peut comprendre ses décisions à certains moments mais là… c'était égoïste.

Kettricken n'apparaît pas sous son meilleur jour. La reine après toutes les épreuves qu'elle a enduré doit encore faire face à de nombreux événements. Elle a toujours cette superbe et ce caractère fort et volontaire mais très souvent elle était l'ombre d'elle-même. Astérie m'a irrité à de très nombreuses reprises. Sa jalousie et sa façon étriquée de voir les choses m'ont fait grincer des dents. Caudron… je peux comprendre le personnage mais au final, elle était une vieille femme aigrie gardant ses secrets égoïstement pour se protéger alors que son savoir aurait pu être d'un grand secours. Heureusement, le Fou était là. Sa relation avec Fitz était un petit bonheur et le voir souffrir durant ce périple était déchirant au possible. Mais, en même temps, cela nous a permis de le découvrir encore plus.

Après de longs chapitres, la quête prend fin. Pleine de désespoir et de renoncements et la fin est précipitée. L'adrénaline est à son summum ce qui permet d'être vraiment dans l'urgence en même temps que nos héros, ce qui est un plus. Et fort heureusement, Fitz nous narre ce qu'il se passe avant la fin du tome même s'il n'était pas présent. Une fin douce amère qui n'apporte pas réellement de réconfort mais qui reste une excellente conclusion à ce premier arc.
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