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Critique de boudicca


Le thriller fantastique est à la mode en ce moment ! Bien avant le succès rencontré ces derniers mois par Sylvie Miller et Philippe Ward (« Lasser, détective des dieux »), Lionel Davoust (« Léviathan ») ou encore Aliette de Bodard (« Les chroniques aztèques »), deux auteurs s'étaient déjà essayé en 2006 à ce petit mélange des genres : Megan Lindholm, alias Robin Hobb, auteur que j'affectionne particulièrement et qui ne m'avait, jusque là, jamais déçue, et Steven Brust, à qui on doit notamment un pastiche des « Trois Mousquetaires » de Dumas (« Les Gardes Phénix ») auquel je n'avais absolument pas adhéré. Après quelques hésitations, Megan Lindholm a finalement fait pencher la balance en faveur de cette « Nuit du prédateur », même si cette lecture aura été, hélas, loin d'être captivante. le roman prend place dans une petite ville tranquille des États-Unis sur laquelle la Belle Dame, être maléfique doté d'immenses pouvoirs et venu tout droit d'un autre monde, semble avoir jeté son dévolu. Pour enrayer la corruption et mettre en échec la magicienne, trois gitans et un membre des forces de l'ordre embarqué involontairement dans cette histoire rocambolesque vont devoir unir leurs forces.

Le pitch de base, sans être véritablement transcendant, méritait au moins qu'on lui laisse une chance. Malheureusement les quelques bonnes idées disséminées ici et là dans le récit ne contrebalancent pas le très faible enthousiasme que soulève l'intrigue, beaucoup trop décousue et alambiquée à mon goût. Les auteurs se plaisent notamment à multiplier à une vitesse vertigineuse les points de vue, tout en saturant le roman de petites transitions sous forme de poème ou maxime complètement inutiles et qui freinent considérablement l'avancée et la compréhension du récit. le tout aboutit à une histoire totalement morcelée dont on peine à rassembler toutes les pièces et par laquelle je ne me suis à aucun moment sentie concernée. Tout n'est pas noir, cela dit, que ce soit grâce au style très fluide et agréable adopté par les deux auteurs, que grâce à la qualité de quelques-uns des personnages (notamment le trio de flics formé par Stepovitch, Durand et Ed), même si la plupart me restent au terme de ma lecture parfaitement étrangers, à commencer par ces Gitans qui occupent une place centrale dans le roman tout en restant du début à la fin constamment en retrait.

Le duo Megan Lindholm/Steven Brust a de toute évidence du mal à fonctionner et aboutit à un thriller fantastique bien fade et, à défaut d'ennuyant, du moins loin d'être captivant. A ceux qui souhaiteraient découvrir l'autre facette de Robin Hobb, je conseillerais plutôt l'excellent recueil « L'héritage et autres nouvelles » qui permet de se faire une bien meilleure idée de ce dont l'auteur est capable dans le domaine du fantastique. « La nuit du prédateur » est, pour sa part, une lecture dont vous pourrez sans mal vous passer...
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