Parfois, il est plus facile de retirer un poignard du corps d'un homme que de lui demander d'oublier les paroles qu'on vient de prononcer.
Je suis fier de toi. Ce n'est pas le travail qui fait qu'on est fier ou pas ; c'est la façon de le faire. Sois fier de toi.
Combien de temps peux-tu faire esprit commun avec une créature qui se gratte, qui se lèche, qui se roule dans la charogne, qui devient folle quand une femelle est en chaleur, qui ne pense pas plus loin que son prochain repas avant de faire tiennes ses valeurs ? Que seras-tu alors ?
Un soldat de la garde, fis-je.
De pierre étaient leurs os, de la pierre aux veines scintillantes des Montagnes ; leur chair était faite des sels étincelants de la terre ; mais leur cœur était fait du cœur d'hommes sages.
Ils vinrent de loin, ces hommes, par un long et pénible chemin. Ils n'hésitèrent pas à se dépouiller d'une vie dont ils s'étaient lassés. Ils achevèrent leurs jours et entamèrent l'éternité, il rejetèrent la chair et endossèrent la pierre, ils laissèrent tomber leurs armes et s'élevèrent sur des ailes nouvelles : les Anciens.
L'exercice qui permet de se concentrer est simple. Il suffit de cesser de penser à ce que l'on veut faire, de cesser de penser à ce que l'on vient de faire ; puis de cesser de penser que l'on a cessé d'y penser ; alors on trouve le Maintenant, le temps qui s'étend sur l'éternité et qui est le seul temps qui existe réellement. En ce lieu, on a enfin le temps d'être soi-même.,
Réfléchir n'est pas toujours... rassurant. C'est toujours bien, mais pas toujours rassurant.
- Y a-t-il quelque chose de pire que d’en vouloir à ceux qu’on aime ?
Il ne répondit pas tout de suite. Puis :
- Voir mourir quelqu’un qu’on aime. Et en ressentir de la colère, mais sans savoir où la diriger. C’est pire, je crois.
Ce n'est pas le travail qui fait qu'on est fier ou pas ; c'est la façon de le faire.
"Pourtant, aujourd'hui encore, quand la douleur se fait trop présente et qu'aucun simple ne parvient à l'apaiser, quand je regarde le corps qui enferme mon esprit, je me rappelle mes jours de Loup; pour moi ils ne durèrent pas quelques journées mais toute une saison de vie.
Leur souvenir me réconforte et me tente aussi. Viens, viens chasser avec moi, souffle une voix dans mon cœur, dépouille-toi de ta souffrance, que ta vie soit tienne à nouveau, il est un lieu où tout temps est maintenant, où les choix sont simples et ne sont jamais ceux d'un autre.
Les Loups n'ont pas de roi."
"Qui t'a fait ça ? demandai-je.
- Je me suis cogné dans plusieurs portes, ou plusieurs fois dans la même. Ca dépend de laquelle tu parles."