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Dominique Peters (Traducteur)Yves Coleman (Traducteur)
EAN : 9782012793682
519 pages
Hachette (09/05/2007)
3.5/5   4 notes
Résumé :

Né en 1917 à Alexandrie d'une mère autrichienne et d'un père anglais, Eric Hobsbawm quitte Vienne pour Berlin à l'été 1931 et assiste aux derniers soubresauts de la République de Weimar. Quand Hitler arrive au pouvoir, le jeune Eric Hobsbawm se convertit au communisme, et part pour l'Angleterre dès 1933.

A Cambridge, il côtoie Philby, Burgess, MacLean et Blunt, que leur engagement communiste, analogue au sien, conduira à la plus fantastiq... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Biographie d'un historien du XXème siècle, anglais, juif et communiste. Très intéressant. Rencontres, analyse de la société intellectuelle et autre, milieu universitaire mondial...
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L'autobiographie savoureuse et passionnante d'un monstre sacré des études historiques et du marxisme contemporain.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/07/14/note-de-lecture-franc-tireur-autobiographie-eric-hobsbawm/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Qu’est-ce qu’être juif pouvait bien signifier dans les années vingt pour un gamin anglo-viennois intelligent qui ne souffrait d’aucun antisémitisme et qui était tellement éloigné des pratiques et des croyances du judaïsme traditionnel que, jusqu’à sa puberté, il ne se savait même pas circoncis ? Peut-être cela seulement : une fois, quand j’avais une dizaine d’années, j’acquis un principe simple de ma mère en une occasion que j’ai oubliée, mais où je dus rapporter, ou même répéter, quelque observation négative à propos d’un oncle en qualifiant son comportement de « typiquement juif ». Elle me dit très fermement : « Tu ne dois jamais faire ou sembler faire quoi que ce soit qui pourrait laisser entendre que tu as honte d’être juif ! »
J’ai tenté d’obéir depuis, bien que l’effort à déployer ait parfois été presque intolérable à la lumière du comportement du gouvernement d’Israël. Le principe de ma mère suffit à ce que je m’abstins, à regret, de me déclarer konfessionslos (sans religion), comme on avait le droit en Autriche à treize ans. Cet ordre me fit porter à vie le fardeau d’un nom de famille imprononçable qui glisse spontanément vers Hobson ou Osborn. Il suffit depuis à définir ma judaïté et me laissa libre de vivre, pour reprendre l’expression de mon regretté ami Isaac Deutscher, comme un « juif non juif » – mais pas comme ce que des régiments d’agitateurs religieux ou nationalistes appelèrent un « juif qui se hait ». Je n’éprouve aucune obligation émotionnelle à sacrifier aux pratiques d’une religion ancestrale, et moins encore à être proche de ce petit État-nation militariste, culturellement décevant et politiquement agressif qui revendique ma solidarité sur des bases raciales.
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À mon âge, d’autres enfants auraient pu avoir davantage conscience que moi des problèmes financiers. Enfant, je ne me préoccupais guère des réalités matérielles, et les adultes, tant que leurs activités et leurs centres d’intérêt ne touchaient pas aux miens, n’appartenaient pas à ma réalité. Quoi qu’il en soit, je vécus presque tout le temps dans un onde sans frontières précises entre la réalité, les découvertes grâce aux lectures et les créations de l’imagination. Même un enfant doté d’un sens plus solide des réalités comme ma soeur n’avait pas une idée claire de notre situation. Ce genre d’information n’était tout simplement pas censé faire partie du monde de l’enfance. Je ne savais pas du tout, par exemple, quel était le travail de mon père. Personne ne prenait la peine de parler de ces choses aux enfants, et de toute façon, la manière dont les gens comme mon père et mon oncle gagnaient leur vie était bien peu claire, même pour des adultes. Ils n’avaient pas de profession bien définie comme celles qui sont inscrites sur les cartes du jeu des sept familles : médecin, avocat, architecte, policier, boulanger. Quand on me demandait ce que faisait mon père, je répondais par un vague « Kaufmann » (« marchand »), sachant très bien que ça ne voulait rien dire et que c’était presque certainement faux. Mais que pouvait-on indiquer d’autre ?
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L’organisation dont je devins membre n’a qu’une place marginale dans l’histoire du communisme, allemand ou autre, contrairement à son inspiratrice, Olga Benario. Cette femme dynamique, fille d’une famille bourgeoise prospère de Munich, s’était convertie à la révolution en 1919 après la brève république soviétique de Munich. Elle restera liée quelques années à un jeune instituteur, Otto Braun, qui y avait pris part. En 1928, à la tête d’une équipe de jeunes communistes, elle pénétra dans un tribunal de Berlin où Otto était jugé pour haute trahison et le libéra. On les fit disparaître et, dorénavant en situation illégale, ils rejoignirent les services opérationnels du Komintern et de l’Armée rouge. À Moscou, Olga Benario fut désignée comme conseillère de Luis Carlos Prestes, un officier brésilien qui avait mené pendant quelques années un groupe de militaires rebelles dans une longue marche célèbre à travers les contrées vierges de son pays et qui était sur le point de rejoindre et de diriger le Parti communiste brésilien. Elle l’épouse, l’aida à planifier une insurrection désastreuse à laquelle elle participa en 1935, fut capturée et livrée à l’Allemagne hitlérienne par le gouvernement brésilien. En 1942, elle fut assassinée dans le camp de concentration de Ravensbrück.
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Tandis que j'étais étendu dans mon lit d'hôpital, entouré par des piles de journaux et face à un poste de télévision, je me mis à penser que le monde actuel a plus que jamais besoin d'historiens, et surtout d'historiens sceptiques. Peut-être la lecture des longues pérégrinations d'un vieux membre de l'espèce humaine pourra-t-elle aider la jeunesse à faire face aux sombres perspectives du XXIe siècle non seulement avec le pessimisme nécessaire, mais avec un regard plus clair, un sens de la mémoire historique et une capacité à se tenir éloigné des passions actuelles et des boniments en tout genre.
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Vidéo de Eric J. Hobsbawm
Le droit d'ingérence, selon Eric J. Hobsbawm, auteur de “L'Empire, la démocratie, le terrorisme”, quand il est pratiqué par les Américains, est pratiquement toujours intéressé. Un droit d'ingérence européen serait-il souhaitable, et pourrait-il faire contrepoids face à celui des États-Unis ? Quel regard porter sur le XXe siècle et qu’attendre du XXIe ? Dans ce nouvel ouvrage, Eric J. Hobsbawm, l'auteur de L’Âge des extrêmes, se penche sur les grandes questions qui animent les débats de ces dernières années et les passe au crible de ses analyses.
Plus d'informations sur le site de l'éditeur : http://www.andreversailleediteur.com/?livreid=727
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