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Jacques Parsons (Autre)
EAN : 9782253015567
224 pages
Le Livre de Poche (01/01/1977)
3.88/5   77 notes
Résumé :
En Irlande, dans une vieille demeure , un homme se retrouve assiégé, transporté dans un territoire de cauchemar, une région au bout des siècles, à la lisière du Temps, un cosmos crépusculaire dominé par des porcs titanesques, un affreux pays de froid et de terreur sur lequel se lève un immense soleil rouge, cerné de brouillards et d'horreurs informes....
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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J'espère que je ne me lasserai jamais de ce merveilleux guide qu'est le hasard... Une brocante obscure à la subtile odeur de moisi, perdue dans un hameau à ce point ignoré qu'il pourrait être le décor même de ce livre. Des amoncellements pathétiques de France-Loisirs et de Sélections du Reader's Digest, et de tous ces titres « à la mode » produits en masse depuis les années 80, habillés aujourd'hui d'une ringardise sans pardon, voués bientôt à redevenir pâte à papier. Et puis l'éclat sombre d'une couverture, la graphie d'un titre qui attire l'oeil. On se contorsionne, on s'empare de la chose, et on tient entre ses mains une petite merveille, La Maison au bord du monde, dans sa belle édition Terre de Brume de 1999.
La collection est une référence, et je sais déjà que je ne repartirai pas les mains vides. Quelque part, dans ma bibliothèque, je me souviens aussi qu'il doit y avoir La Chose dans les algues, du même auteur. Et je me rends compte que je ne l'ai jamais ouvert... Par compensation, La Maison au bord du monde hérite d'un rang prioritaire dans mes prochaines lectures. Le miraculé peut prétendre à ce droit.
Il y a des livres qui commandent aux circonstances de leur lecture. Celle-ci se fera devant la lueur dansante des flammes, durant les soirées de ce printemps froid, tandis que la pluie fouette les vitres. C'est mon atmosphère idéale pour le fantastique, car je ne m'imagine pas en train de lire Hodgson dans le RER (à vrai dire, je ne m'imagine pas du tout dans le RER ; je mesure chaque jour ma chance de ne pas être soumis à l'horreur de ces migrations pendulaires). Les premières pages, je bute un peu sur la traduction, que je trouve parfois râpeuse. C'est apparemment la seule qui ait jamais existé de ce texte : celle de Jacques Parsons pour la première édition française, chez Opta en 1971. Et puis, oubliant lourdeurs et maladresses, je sens la magie opérer.
L'histoire est très simple. le lecteur suppose qu'elle se tient au tout début du XXe siècle : deux amis, venus camper et pêcher dans une région reculée de l'Irlande où personne ne semble parler anglais, découvrent au gré de leurs promenades des ruines qui surplombent un gouffre oppressant. Avec la chance insolente qu'autorise la littérature, ils mettent alors la main sur un manuscrit dans lequel un narrateur relate les étranges événements qui se sont déroulés en ce lieu. Les ruines sont celles d'une grande maison fortifiée, très ancienne, dont les fondations ont été construites sur un puits mystérieux. le narrateur ne tardera pas à comprendre que le puits, et le gouffre souterrain auquel il mène, sont la porte d'entrée vers un autre monde. Non pas un royaume de troglodytes visqueux à la Gollum (encore que...) mais plutôt une autre dimension du cosmos, peuplée de créatures infernales. Le livre est le récit de cette découverte par le narrateur, et également le récit de la découverte réciproque de ce narrateur par les créatures. Car lorsqu'elles perçoivent son existence, elles n'ont plus en tête que de s'emparer de lui pour l'emmener dans leur monde...
La dimension psychanalytique de l'histoire est assez limpide, et Hodgson lui-même semble avoir insisté sur cette clé de lecture. Pour ma part, j'ai préféré lâcher prise et me laisser emporter par ces visions hallucinées et par le sens très sûr de l'épouvante que possède l'auteur. De fait, la quatrième de couverture reproduit un extrait d'Epouvante et surnaturel en littérature, dans lequel H.P. Lovecraft exprime toute l'admiration qu'il porte à Hodgson. Tous ceux qui vénèrent le maître de Providence trouveront ici un texte dans lequel, à n'en pas douter, il a puisé une partie de son inspiration. C'est délicieusement gothique, certains chapitres font dresser les cheveux sur la tête avec une remarquable économie de moyens, tandis que d'autres plongent le lecteur dans d'inquiétantes fantasmagories qui semblent sortir des enfers de Goya. Le récit manque d'unité, peut-être ; il est bancal sur certains plans, incontestablement, et on y décèle le ravaudage d'histoires différentes. Mais peu importe : les défauts même du récit contribuent à son charme inclassable et en font un texte définitivement à part. Un bonheur de lecture un peu inattendu pour moi, mais d'autant plus savoureux. Avec de tels livres, on pardonne à juin de n'être qu'un nouvel octobre.
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Si vous aimez les histoires dans les histoires et que vous aimez vous faire peur alors "La maison au bord du monde" est pour vous.
Deux jeunes hommes en vacances en Irlande découvrent au cours de leurs balades un endroit isolé qui les intrigue mais les met très mal à l'aise car ils y ressentent comme une présence.
Dans ce lieu étrange, ils découvrent des ruines entourées d'un lac et surtout un vieux cahier qu'ils liront le soir sous leur tente.
Le cahier décrit une expérience fantastique et terrifiante qui serait arrivée à un homme, résidant il y a très longtemps sur le lieu où les deux campeurs ont découvert le cahier.

Le récit est bien mené et la tension monte tout au long de la lecture car ce que relate le vieil homme dans son cahier est absolument angoissant même si on a des légers doutes sur la véracité des faits racontés tant cela a l'air épouvantable mais aussi assez incroyable.
Les décors sont fabuleusement décrits, on a vraiment l'impression de découvrir la maison biscornue, le puits, la cascade, le lac etc...et on ressent également une certaine appréhension à l'idée de parcourir les bois sombres, les chemins déserts, les plaines vides où le silence lui-même est angoissant et le moindre bruit nous fait battre le coeur un peu plus vite.

Cependant une des parties du récit du vieil homme ressemble à un long rêve et j'avoue que cela m'a un peu ennuyée.
J'ai largement préféré les descriptions des faits terriblement angoissants qui se seraient déroulés.
L'écriture est addictive, à chaque page, on veut savoir ce qu'il va se passer d'autre et le style un peu surrané est tout à fait en adéquation avec le genre gothique.
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Vivement recommandé par Deleatur, j'ai beaucoup apprécié ce roman à l'intersection du fantastique, de la S-F et de l'épouvante. Résolument gothique, nous avons affaire ici à un récit enchevêtré, parfois peu consistant, volontairement parcellaire, où, et c'est là que l'aspect fantastique pointe du doigt la curiosité du lecteur, la "véracité" des différentes parties racontées s'annihilent au fur et à mesure. Où s'arrête le fantasme ? Quand doit-on commencer à frémir, quand parcourt-on les espaces intersidéraux ?
De cette écriture dont les Anglo-saxons du début du XXe ont le secret, précise, majestueuse, pudique même dans l'effroi, le roman nous berce tantôt dans l'imaginaire le plus coloré, tantôt nous met face à un questionnement scientifique sur le futur de notre univers et nous pique souvent par petites touches de ce légères gouttelettes de frayeur dont nos cauchemars n'auraient pas à rougir.
De la belle S-F, somme toute.
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Hodgson annonce la Science- fiction contemporaine, tout en gardant des accents gothiques, mêlant l'aventure à l'épouvante, réveillant de vieux mythes et des thèses gnostiques.
Deux amis, amateurs de pêche, avaient décidé de passer leurs vacances dans une région désolée de l'ouest de l'Irlande. Ils tombèrent, tandis qu'ils suivaient une rivière qui tout à coup avait disparu, sur un gouffre étrange, si large et profond qu'il semblait plonger dans les entrailles de la terre, un gouffre au bruit lourd de cataracte, et découvrirent, perchées sur l'un de ses bords, les ruines d'une maison entourée de vieux jardins abandonnés et, en fouillant dans les débris, ils remarquèrent un manuscrit en partie déchiqueté.
Un vieil homme était venu s'installé là, en compagnie de sa soeur et de son chien, en dépit des superstitions qui couraient sur ce lieu. Selon certaines la maison eût pu même, avec sa forme extravagante, ses clochetons et ses tours tordues, avoir été construite, dans un lointain passé, par le Diable, ou abandonnée aux fées. Aussi la plupart des habitants fuyaient-ils ces solitudes et prirent le vieil homme pour un fou.
Celui-ci, après des années paisibles, commença à suspecter des phénomènes étranges qu'il consigna dans un journal. Il fut saisi de puissantes visions comme en se désincarnant, en se frayant un passage dans l'espace-temps. Des bêtes, à têtes porcines, dotées d'une intelligence mystérieuse, allèrent, sortant du gouffre, telle une armée de démons aux yeux étincelants, s'attaquer brutalement à la maison. le manuscrit nous entraîne ensuite dans de profonds bouleversements cosmiques, jalonné de nouvelles visions et d'autres épisodes de terreurs qui inspirèrent Lovecraft.
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L'histoire débute ainsi : deux amis entreprennent de passer des vacances à Kraighten, un minuscule hameau situé en Irlande. Au hasard d'une randonnée, les deux personnages découvrent les ruines d'une maison et un manuscrit. Ne se sentant pas à l'aise au milieu de ces décombres et ayant l'impression d'être épiés, ils décident de retourner à leur campement pour prendre connaissance du contenu de ce manuscrit...
Dans ce manuscrit, un vieillard nous décrit les phénomènes étranges dont il a été témoin depuis son emménagement dans cette maison désormais en ruine...

J'ai trouvé l'écriture assez oppressante et j'ai même eu peur à plusieurs reprises (la cave, le puits souterrain, l'attaque, la chose qui marche dans le jardin etc). Cette histoire de porcs écrit sur la quatrième de couverture m'avait fait esquisser un sourire parce que je trouvais l'idée un peu kitch... Et au final, c'était assez flippant !

En revanche, j'ai eu du mal à adhérer au "tripe" cosmique de l'auteur. J'ai trouvé le passage fort intéressant mais assez assommant à lire car long. On entre de plus en plus profondément dans une folie cosmique dévastatrice (voyage aux confins de l'espace-temps) sans réellement connaitre la véracité du récit : est-ce que le personnage sombre dans la folie (plutôt corroboré par le comportement de la soeur) ou existe-il réellement un maison "au bord du monde" ?
Cet ouvrage date de 1908. Il n'est donc pas étonnant de trouver des tournures de phrases et des descriptions un peu lourdes. Cependant, le contenu du livre m'a beaucoup charmé et n'a pas mal vieilli (mis à part l'aspect scientifique du livre). L'auteur a une imagination merveilleuse. Dommage pour la partie du voyage cosmique qui m'a un peu endormie.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Nous avons descendu la pente de cet escarpement, nous sommes passés entre les arbres et à travers les massifs d'arbustes. Les buissons étaient touffus, les arbres surplombaient nos têtes, l'endroit était d'une obscurité peu agréable ; mais pas assez sombre cependant pour m'empêcher de voir qu'il y avait là pas mal d'arbres fruitiers et qu'il subsistait par endroits des vestiges à peine discernables de cultures, abandonnées depuis longtemps. Il me vint à l'idée que nous étions en train de nous frayer un chemin dans le désordre d'un grand jardin très ancien. Je le dis à Tonnison qui reconnut qu'il y avait beaucoup de raisons de le supposer.
Quel endroit sauvage, sombre et désolé ! L'abandon, la solitude de ce vieux jardin me faisaient frissonner. On aurait pu imaginer que des choses se dissimulaient dans le fouillis de ces buissons ; dans l'atmosphère même de cet endroit semblait flotter quelque chose d'insolite. Tonnison ne disait rien, mais je crois qu'il ressentait la même chose que moi.
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Nous étions à présent parmi les arbres ; je regardais autour de nous, j'étais nerveux mais je ne voyais rien, à part les branches immobiles, les troncs et les buissons touffus. Nous allions toujours de l'avant, aucun bruit ne venait rompre le silence, à part, de temps à autre, le craquement d'une branche morte sous nos pieds. En dépit de ce calme, j'avais ce sentiment horrible que nous n'étions pas seuls ; je me tenais si près de Tonnison qu'à deux reprises je lui marchai maladroitement sur les talons, mais il ne dit rien. Une minute puis une autre, et nous arrivions à la lisière du bois, puis finalement sur les rochers dénudés qui caractérisent la région. Je pus seulement alors secouer la terreur hallucinante qui ne m'avait pas quittée tant que nous étions dans les arbres.
Tandis que nous nous éloignions, il me sembla une fois entendre au loin un gémissement, et je me dis que c'était le vent ; mais pourtant il n'y avait pas un souffle ; la soirée était calme.
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Combien de temps nos âmes sont-elles ainsi restées entre les bras de la joie, je en peux le dire. Mais, subitement, je fus arraché à ma facilités par l’affaiblissement de la lumière pâle et douce qui éclairait la Mer du sommeil.
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Une idée s'impose à moi avec de plus en plus d'insistance : j'habite une bien étrange maison, une maison terrible. Et j'ai commencé à me demander si j'agis bien sagement en y restant. Cependant, si j'en partais, où donc pourrais-je aller pour trouver la solitude, le sentiment de sa présence, sans lequel ma pauvre vieille vie ne serait pas tolérable ?
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C'était le soir, une semaine plus tard. Ma soeur tricotait dans le jardin. J'allais de long en large, en lisant. Mon fusil était appuyé au mur de la maison.
Depuis l'arrivée de cette chose étrange dans le jardin, j'estimais sage de prendre des précautions. Cependant, de toute la semaine, je n'avais rien entendu ni vu qui fût susceptible de m'alarmer ; je pouvais donc examiner l'incident dans la sérénité, mais sans cesser d'être en proie à la curiosité.
Comme je l'ai dit, j'allais et venais ; j'étais absorbé dans ma lecture. J'entendis soudain un bruit dans la direction du puits. Je me tournai aussitôt pour voir s'élever dans l'air du soir une prodigieuse colonne de poussière.
Ma soeur s'était levée en poussant une exclamation de surprise et de frayeur.
Je lui dis de ne pas bouger, je pris mon fusil et courus vers le puits. En approchant, j'entendis un grondement sourd qui se transforma vite en rugissement interrompu par des éclats d'une tonalité plus grave et, du fond du puits, surgit de nouveau un énorme nuage de poussière.
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